— Par Jean Samblé —
Depuis plusieurs décennies, la question de la restitution des œuvres d’art et des objets patrimoniaux expropriés pendant la colonisation ou au gré d’expéditions militaires agite les relations entre les anciennes puissances coloniales et les États spoliés. Ce débat, longtemps cantonné aux cercles d’historiens ou de diplomates, occupe désormais le devant de la scène politique et culturelle. Face à l’exigence croissante de réparation symbolique et de justice historique, des gestes de restitution se multiplient en Europe. Mais ces actes, encore trop souvent limités et juridiquement contraints, peinent à répondre aux enjeux profonds qu’ils soulèvent : souveraineté culturelle, mémoire collective, rôle des musées, universalité du savoir et reconnaissance des traumatismes coloniaux.
Une spoliation de masse aux origines coloniales
De l’Afrique à l’Asie, en passant par le Moyen-Orient, des dizaines de milliers d’œuvres d’art, de statues, de manuscrits, de objets sacrés ou rituels ont été extraits de leurs contextes d’origine au cours des XIXe et XXe siècles. Par pillage pur et simple, par acquisition sous contrainte ou par le biais de traités inéquitables, ces objets ont rejoint les vitrines des musées européens, devenant des trophées d’un empire ou les symboles d’une domination.

Biens africains : 9% des inscrits au Patrimoine mondial mais 25% de ceux « déclarés en péril »
— Présenté par Pierre Pastel — Sociologue, auteur de
— Par Service-Public —
À l’occasion du centenaire de la naissance de Frantz Fanon, figure majeure de la pensée anticoloniale, la Martinique devient le théâtre d’un événement d’envergure internationale. Du 17 au 20 juillet, chercheurs, artistes, militants et citoyens venus de 15 pays se réuniront autour de l’œuvre et de l’héritage de cet intellectuel révolutionnaire, pour une rencontre vivante, participative et ouverte sur le monde.
— Par Jean Samblé —
« C’est une page d’histoire oubliée, que bien des Martiniquais eux-mêmes ignorent » : cette assertion liminaire pose d’emblée la question de l’amnésie collective qui frappe la mutinerie du camp de Balata, événement cardinal du basculement de la Martinique dans la France Libre de De Gaulle en juin 1943. Car il y a dans cette méconnaissance généralisée, qui touche jusqu’aux descendants directs des protagonistes de l’époque, bien plus qu’un simple effet d’érosion temporelle : une véritable économie politique de la mémoire où s’articulent les mécanismes de l’oubli institutionnel et les stratégies de résurgence mémorielle.
— Par Patrick Singaïny —
Malcolm X, colère noire est une série documentaire qui explore la vie, le combat et l’héritage de Malcolm X, une figure emblématique de la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains dans les années 1960. À travers cinq épisodes, cette série nous plonge dans la complexité de son parcours, de ses contradictions et de son radicalisme, qui s’inscrit en contraste avec la figure de Martin Luther King.
— Par Michael A. Little. —
• Il n’y aurait pas eu d’Assises Populaires sur la Vie Chère s’il n’y avait pas eu le mouvement de masse initié par le RPPRAC et soutenu notamment par la CGTM, la CDMT et certains partis politiques.
Un nombre record de près de 1,3 million de personnes ont été forcées de fuir les violences des gangs en Haïti pour trouver refuge ailleurs dans ce pays des Caraïbes, a indiqué mercredi une agence des Nations Unies.
— Communiqué du CNCP —
Victor Treffre, né le 16 septembre 1941 à Fort-de-France dans le quartier Bô Kannal, est décédé à l’âge de 83 ans. Figure reconnue du bèlè martiniquais, il a consacré une grande partie de sa vie à la pratique, au développement et à la transmission de cette tradition musicale et culturelle.
Souvent présentées comme un levier essentiel, les subventions sont censées financer des projets, encourager la participation citoyenne et renforcer les dynamiques territoriales. Mais notre expérience avec Les Vélos Marin Martinique nous a confrontés à une réalité bien plus complexe. Loin d’être un simple appui, ces financements conditionnent en profondeur l’orientation des associations. De manière implicite, parfois insidieuse, ils les poussent à se conformer à des logiques souvent éloignées des besoins réels du terrain. Cette dynamique transforme des objectifs qui devraient être , endogènes et ancrés dans les réalités sociales, en projets standardisés . Les critères de sélection de dossiers sont rigides, et le suivi ainsi que la communication des institutions offrant ces financements sont eux-mêmes impersonnels et déconnectés. Ces éléments limitent, voire empêchent, des approches ou des initiatives pourtant porteuses d’un fort potentiel de transformation sociale. Plutôt que de soutenir ces dynamiques organiques, les subventions tendent à les orienter, à les influencer, et de plus en plus souvent, même dès la genèse d’un projet, à les dénaturer.
Éditions : Caraïbéditions
La chanteuse, comédienne et danseuse Nicole Croisille est décédée le 4 juin 2025 à Paris, à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie. Artiste aux multiples talents, elle laisse derrière elle une carrière de plus de six décennies, marquée par une grande diversité de styles et de registres.
L’écrivain kényan Ngũgĩ wa Thiong’o est décédé le 28 mai 2025 à l’âge de 87 ans, à Buford, dans l’État de Géorgie (États-Unis). Figure majeure des littératures africaines, il laisse derrière lui une œuvre abondante, traduite dans près de quarante langues, et marquée par une réflexion continue sur les rapports entre culture, langue et pouvoir.
Mohamed Lakhdar-Hamina, cinéaste algérien de renom, s’est éteint à l’âge de 91 ans, le 23 mai 2025, à Alger, jour même où le Festival de Cannes célébrant les 50 ans de sa Palme d’or pour Chronique des années de braise, projeté dans sa version restaurée. Ce film, fresque monumentale sur la guerre d’Algérie, reste à ce jour l’unique œuvre africaine à avoir remporté la prestigieuse distinction. Lakhdar-Hamina, un homme du combat et de la création, laisse derrière lui une œuvre marquante, fidèle à son engagement pour la dignité de son peuple et la mémoire de son pays.
Le cinéma perd une figure marquante. Marcel Ophüls, réalisateur oscarisé et pionnier du documentaire historique, est décédé le 24 mai 2025, à l’âge de 97 ans, dans sa maison du sud-ouest de la France, où il vivait depuis plusieurs années. Fils du cinéaste Max Ophüls, il s’était fait un nom au-delà des frontières grâce à sa capacité unique à interroger l’Histoire, à déconstruire les mythes et à nous confronter à la mémoire du XXe siècle.
J’ai vu des images, photos et vidéos, d’une célébration du 22 mai en Martinique, sur le site dit du « cimetière des esclaves » de Fonds Saint Jacques. Le mot cimetière me dérangeait encore, parce qu’un cimetière est un lieu où l’on enterre ses morts, ses défunts après un rituel-veillée, une cérémonie et un enterrement. Un lieu où l’on met le corps, ko-a, dans un caveau ou dans la terre après l’avoir retournée, préparée. Et non un trou, une excavation où on lâche des morts sans être préparés pour un voyage aux pays des sans chapeaux.
Le 23 mai est l’une des deux dates nationales françaises consacrées à la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage colonial. Cette journée rend hommage aux millions de femmes, d’hommes et d’enfants arrachés à l’Afrique, déportés et réduits en esclavage pendant plus de deux siècles dans les colonies françaises. Reconnu comme