Catégorie : Politiques

Gilets jaunes :« Le mouvement rappelle les jacqueries des périodes révolutionnaires »

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Pierre Merle estime que ce conflit violent illustre le fossé qui s’est creusé entre les citoyens révoltés et les élites dirigeantes.

— Par Pierre Merle —

Tribune. Le 17 novembre, la mobilisation d’environ 300 000 « gilets jaunes » a surpris par son ampleur. Elle est pourtant le résultat logique des erreurs récurrentes des gouvernements, accentuées par les politiques actuellement menées.

Lors de sa dernière intervention télévisée, le président de la République, animé par le souhait louable de « réconcilier la base et le sommet » a accru le vide qu’il souhaite combler. D’un côté il y aurait « la base », conglomérat indifférencié de millions de Français, de l’autre « le sommet », les élites dirigeantes. Ce projet de réconciliation est sans espoir lorsque cette « base », jugée incapable de proposer des solutions aux maux qu’elle dénonce, n’accorde plus guère de légitimité au « sommet », jugé éloigné du monde réel, incapable de comprendre les factures trop nombreuses et les fins de mois difficiles.

Le vrai défi du président serait de renoncer à une conception top down du pouvoir, de construire des solutions avec ceux qui ont une connaissance du terrain plus complexe que la technocratie parisienne.

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Les « Gilets jaunes », montreurs de vandalisme…

— Par Roland Tell —

Au fil des manifestations, le mouvement des « Gilets Jaunes » s’enlise dans l’insurrection. Désormais, violences, saccages, profanations, destructions, pillages, incendies, malheurs, se propagent partout en France. C’est assez dire que les « Gilets Jaunes » sont eux-mêmes prêts à violenter, à transgresser les droits constitutionnels, à violer la conscience populaire, par des idées de plus en plus subversives, telle, par exemple, celle de la mise en place, ici ou là, d’assemblées citoyennes, pour aboutir à une France, de plus en plus douce, aux bruits de leur fureur. Leurs revendications premières semblent avoir disparu, ou réduites au minimum, ou parfois même purement allusifs ! De plus en plus, puisqu’il n’y a pas de porte-parole désigné, il n’y a pas de revendication majeure explicite.
Seules les manifestations de masse sur les routes, les autoroutes, les péages, demeurent implicites, s’agissant, ici ou là, du trafic ordinaire des voitures, et autres poids lourds. Ce sont là surtout images débonnaires pour les télévisions… N’est-ce pas, en ce cas, la description médiatique de leur printemps revendicatif, de leurs débuts d’émotion collective créatrice, qui ont tant ébranlé l’opinion publique ?

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La réparation : pour en finir avec le passé

— Par Emmanuel Argo*- Lucien Cidalise Montaise* —
Durant 3 siècles, des pays européens ont pratiqué la déportation de millions d’africains à des fins économiques. En France, l’abolition de l’esclavage a été votée en 1848. L’année suivante, l’indemnisation des colons est votée. Près de 12 millions de francs d’indemnités leur sont allouées, la moitié immédiatement versée et l’autre, sous forme d’une rente sur 20 ans. Des réparations, oui, mais à ceux qui se sont fait des fortunes grâce à l’esclavage, c’est-à-dire aux colons-békés-esclavagistes dont le pouvoir économique est renforcé.
En mai 2001 la loi dite ‘‘Taubira’’, du nom de la députée de Guyane, fille de descendants d’esclaves, a reconnu la traite négrière et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. La loi ne prévoit pas de réparation. Dès 2005, le Mouvement International pour les Réparations -MIR-, animé par Garcin Malsa et le Collectif des filles et fils d’Africains déportés -COFFAD-, entre autres, ont assigné l’État français en portant une demande de réparation et d’indemnisation financière devant plusieurs juridictions de tribunaux. Le 7 novembre 2018 la demande a été rejetée par la Cour de cassation de Paris dans l’indifférence générale.

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Université : crier « au loup ! » ne suffit pas

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Une opinion piquée sur l’internet m’amène à faire plusieurs observations. L’internaute déclare : « Nos politiciens veulent se retirer du cadre français en se camouflant dans des partis bô caye ; personne ne veut s’intégrer dans les partis nationaux pour afficher le territoire au sein du gouvernement. On se replie sans arrêt et le résultat est devant nos yeux ». Ces mots s’appliquent bien au rapport au gouvernement de la classe politique martiniquaise.
Le repli est incontestable et même provocateur. La Martinique est la seule collectivité de l’Outre-Mer à ne pas être représentée en France par un parti national, de droite ou de gauche. C’est une réalité que la Martinique et les Martiniquais doivent assumer sans pleurnicheries. L’invitation à ne pas voter pour certains partis locaux n’est pas à l’ordre du jour, car plusieurs scrutins ont consolidé la situation d’aujourd’hui. Les résultats sont déjà là, que sanctionnent de nombreux jeunes parmi ceux qui partent ; c’est le succès d’une politique sciemment développée et non une surprise ou un accident. Ce sont les résultats d’une politique constante et transpartisane qui nous distingue de tous les autres territoires et que les différents gouvernements ont reçus cinq sur cinq.

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Justice, dignité ou rien


— Par le Collectif Rosa Parks —
Nous, héritiers de l’immigration coloniale, sommes victimes de discours et d’actes racistes dont le caractère structurel fait système. 35 ans après la Marche pour l’Egalité et contre le Racisme, nous marchons encore.
Partout en Occident, nous sommes majoritairement destinés à occuper des places de subalternes. Si dans cette période de crise sociale, les gouvernements néo-libéraux de gauche et de droite font payer la facture à tous les peuples, nous, nous en payons le prix le plus lourd. Souvent les premiers débauchés, les derniers embauchés, souvent précarisés et confinés aux travaux les plus pénibles et les moins bien payés, génération après génération, l’histoire coloniale se rappelle à nous.
Partout en Occident, nous sommes pour beaucoup d’entre nous, relégués, ségrégués dans des espaces qui sont les moins bien dotés par le droit commun. En privatisant les services publics, ils cassent le meilleur outil de redistribution sociale, fragilisant davantage nos vies et particulièrement celles des femmes de familles monoparentales vivant dans nos quartiers. En perdant l’accès aux services publics, nous perdons le droit aux services publics.
Partout en Occident, la répression contre les mouvements sociaux s’accroit, mais tandis que celle-ci s’abat sur tous dès lors que l’on conteste cet ordre néo-libéral, s’ajoute une répression spécifique à l’endroit des habitants des quartiers populaires, construits continument comme des ennemis de l’intérieur.

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Le 101ème Congrès des maires de France. Journée des outre-mer : les oubliés de la République

—Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Écrivain —                                                                

Les outre-mer sont-ils des territoires oubliés de la République? Face à l’urgence des problématiques économiques, sociales, environnementales rencontrées dans leurs régions, les élus ultramarins ont tiré la sonnette d’alarme lors de la journée des outre-mer qui s’est tenue, lundi 19 novembre 2018 au Palais du Luxembourg en partenariat avec la chaîne des territoires et des citoyens « Public Sénat », et en ouverture du 101 ème Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité (du 20 au 22 novembre au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris).

Pour le président de l’association des maires de France (AMF), François Baroin, »les problématiques des métropoles font exigence mais parfois en outre-mer, c’est la même chose multiplié par trois, même par quatre »(Public Sénat). Dans son discours d’accueil des participants, lundi matin, ce dernier avait donné le ton et mit l’accent sur l’importance du phénomène démographique – un des nombreux enjeux parmi tant d’autres qui caractérisent ces territoires. « La démographie est une clé, tout manque d’anticipation serait une faute coupable », a-t-il indiqué.

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Les gilets jaunes peuvent-ils éclipser la marche de #NousToutes contre les violences sexistes ?

Les gilets jaunes vont-ils éclipser les foulards violets, couleur de #NousToutes ? Certains participants craignent que les gilets jaunes accaparent l’attention médiatique ce samedi 24 novembre.

Voilà des mois que le collectif #NousToutes prépare, organise et tente de fédérer en son sein différents courants aux positions parfois contradictoires. Il est hors de question pour lui d’abandonner ou de reculer maintenant. Les grandes marches contre les violences sexistes et sexuelles, dont l’appel a été relayé par près de 250 personnalités, se tiendront ce samedi 24 novembre, dans une cinquantaine de villes françaises, à la veille de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Elles risquent pourtant d’être concurrencées par les gilets jaunes : ces derniers jours, plusieurs appels ont été lancés dans leurs rangs pour poursuivre les mobilisation ce samedi. Le mouvement a beau fléchir, les gilets jaunes entendent bien lui donner un second souffle à la faveur de nouveaux rassemblements.

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«Les violences contre les femmes sont un enjeu social, politique, économique et culturel de premier plan, elles ne peuvent pas être reléguées au second rang», écrivent les organisatrices à ceux et celles qui ont pu se demander si elles avaient envisagé d’annuler ou de reporter la marche.

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L’ultime errance d’Emmanuel Macron.

— Par Jacky Dahomay —

En cette journée du 17 novembre, il me semble important de revenir sur la semaine précédente, celle de cette marche du Président Macron sur les traces de la guerre 1914-1918. Il me semble que ce long périple, s’inscrivant dans ce qu’il a défini lui-même comme une « itinérance mémorielle » mérite d’être analysée. Comment expliquer que, rompant avec les « commémorations » officielles habituelles du 11 novembre, le président Macron ait voulu effectuer une « itinérance mémorielle » se déroulant sur plusieurs jours ? Tout se passe comme si Emmanuel Macron avait commencé une sorte d’errance de son pouvoir dont les manifestations d’aujourd’hui ne sont que le prolongement. Mais il se pourrait que ce surprenant périple s’inscrive dans une sorte d’errance ultime caractérisant le fondement politique de son pouvoir néolibéral. Si tel était le cas, la crise actuelle que connait la France, pourrait être son ultime errance dont la fin nous échappe encore.
Pour commencer, demandons-nous ce qu’a voulu signifier Macron avec l’expression étrange de « itinérance mémorielle » ? Notons que ce mot vient de la téléphonie, c’est la traduction de « roaming » : possibilité d’utiliser un téléphone mobile sur un autre réseau que celui d’origine.

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« Les “gilets jaunes” sont aussi le produit d’une succession d’échecs du mouvement social »

— Par Collectif —

Pour un collectif de membres d’Attac et de la fondation Copernic, le mouvement de revendications fera date en dépit de certains dérapages, car il peut permettre de dépasser une crise généralisée, qui touche également la gauche.

Tribune. La colère sociale a trouvé avec le mouvement des « gilets jaunes » une expression inédite. Le caractère néopoujadiste et antifiscaliste qui semblait dominer il y a encore quelques semaines et les tentatives d’instrumentalisation de l’extrême droite et de la droite extrême ont été relativisés par la dynamique propre du mouvement, qui s’est considérablement élargi, et la conscience que les taxes sur l’essence étaient « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ».

Quelques dérapages homophobes ou racistes, certes marginaux mais néanmoins détestables, et des incidents quelquefois graves n’en ternissent pas le sens. Ce mouvement d’auto-organisation populaire fera date et c’est une bonne nouvelle.
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Le mouvement des « gilets jaunes » est d’abord le symptôme d’une crise généralisée, celle de la représentation politique et sociale des classes populaires.

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Emmanuel Macron a-t-il été élu trop tôt ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je me permets de publier un extrait du texte que j’avais écrit en février 2017, « Emmanuel Macron aura-t-il un destin national ? ».
Compte tenu des circonstances, j’avais pronostiqué que le président qui allait succéder à François Hollande pourrait ne pas finir son mandat et qu’Emmanuel MACRON, après une défaite honorable, surgirait alors d’une courte « traversée du désert ». Je m’étais trompé :
Il est arrivé plus vite que prévu, sans avoir eu le temps de se préparer vraiment.

« Emmanuel Macron aura-t-il un destin national ? »
« …Plus généralement, la vie institutionnelle française avance par à coups : révolutions, coups d’Etat, guerres. Cinq républiques, c’est unique pour un grand pays démocratique. C’est pourquoi le professeur Maurice Duverger avait intitulé son cours de Droit constitutionnel par quelque chose comme « L’inexpérience constitutionnelle de la France ». Ces républiques ont été entrecoupées par l’épopée napoléonienne et des soubresauts de la royauté qui font que, depuis 1789, la France a connu près d’une dizaine de pratiques ou écritures constitutionnelles différentes. On voit bien qu’une 6ème République est inévitable mais laquelle ? Si la France est en crise, seule une circonstance exceptionnellement grave paraît devoir, comme par le passé, conduire à la rédaction d’une nouvelle constitution, laquelle devrait en toute hypothèse conserver l’élection présidentielle au suffrage universel.

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Conflit de la CFTU, où est l’État ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
Depuis maintenant une semaine , la Martinique est plongée dans une situation rien moins que catastrophique: trente mille usagers quotidiens du transport public  » Mozaïk » , constitués en majorité d’humbles gens et de personnes âgées ,condamnés à une marche à pied éreintante sous le soleil et la pluie, des centaines d’écoliers et d’étudiants mis dans l’impossibilité de suivre normalement leur scolarité, des commerçants désespérés par l’érosion de leur chiffre d’affaire en cette période-clé de fin d’année avec comme hantise de devoir au bout du compte déposer le bilan, des activités sociales ,éducatives et sportives fortement perturbées ou annulées , voilà le résultat des agissements d’une poignée d’individus aux mobiles plus que troubles.
Mais le pire dans ce sinistre tableau , c’est l’absence d’intervention décisive du représentant de l’ETAT dans le Département ; ce sont pourtant ses services, et singulièrement la Direction du Travail, qui sont au premier chef interpellés à cette occasion.
Oui ou non ,le droit de retrait invoqué par des membres du personnel de la dite société est –il justifié ? elle droit donner son avis en premier ressort , sans barguigner, pour permettre en cas de contestation la saisine en référé du tribunal compétent, seul habilité à dire le droit.

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Téléphérique Fort-de France -Schœlcher, le réalisme en action.

— Par Piere Alex Marie-Anne —
Rhai chien dit dents i blanc !, ayant toujours dénoncé le système en vigueur à la Collectivité Territoriale de Martinique, caractérisé par l’affrontement permanent et stérile de deux clans irréconciliables, je n’en suis que plus à l’aise pour applaudir aux initiatives positives prises, dans le domaine du transport, par ses dirigeants ;
Après la liaison maritime Case-Pilote –FdF (prolongée peut-être demain vers Saint-Pierre dont les matériaux de carrière gagneraient, en outre, à être transportés par barges ), voici que se profile à l’horizon le projet d’une liaison aérienne, au moyen de cabines tractées par câbles, de grande capacité, (téléphérique urbain ), entre le campus de Schœlcher et la capitale.
Dans le journal France-Antilles du3 0-04-2014, j’avais suggéré au nouveau maire de Fort-de France, qui venait d’être élu, de lancer une étude sur la faisabilité de ce mode de transport écologique considéré par différentes villes dans le monde :(Brest, Orléans, Toulouse, Caracas, Medellin, Saint-Denis de la Réunion ,Saint -Domingue…),comme une solution alternative pertinente aux nuisances de plus en plus importantes causées par la pollution automobile.
L’objectif était d’améliorer en priorité la desserte des quartiers Nord et Ouest de la ville-capitale, où se trouvent de fortes concentration de population et dont le réseau routier, limité du fait du relief et sous-calibré par rapport au trafic, risque en permanence la paralysie (il suffit d’un véhicule en panne sur la Rocade pour que la liaison avec Schoelcher, en particulier, devienne problématique).

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Les chefs d’Etat des démocraties doivent obtenir la libération d’Oleg Sentsov

Dans une lettre ouverte, un collectif s’adresse aux chefs d’État et de gouvernement des démocraties afin que le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, qui a mené une grève de la faim pendant cinq mois pour attirer l’attention sur le sort des Ukrainiens indûment détenus en Russie, soit libéré. Face au silence du Kremlin, il est temps que les dirigeants européens, réunis pour les commémorations du 11-Novembre, se mobilisent
En 1980, Andreï Sakharov est exilé dans la ville fermée de Gorki pour avoir alerté le monde du danger que représentait l’URSS. Assigné à résidence et surveillé en permanence par le KGB, il est coupé du monde par le pouvoir soviétique durant plusieurs années, pendant lesquelles il effectuera deux grèves de la faim et sera torturé, intubé et nourri de force. Il faudra la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence) en 1986 pour que Mikhaïl Gorbatchev mette fin à son exil et à son calvaire.

Cela n’empêche pas un autre dissident russe, Anatoli Martchenko, de mourir dans sa cellule la même année, le 8 décembre 1986, après onze ans d’emprisonnement et une grève de la faim de 117 jours.

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Alliance de gestion ou processus de substitution…

Par Roland Tell —

Comment des hommes et des femmes, jusque là antagonistes, ont-ils accepté de sacrifier, par une nuit de décembre 2015, les formes de conscience politique, qui leur correspondaient, les produits de leur pensée idéologique, dans un commerce et un marchandage de mandats, façonnés en allure d’alliance de gestion ? Ainsi la morale, l’idéologie, les valeurs transcendantes, s’y rapportant, s’en sont trouvées éliminées ! Depuis, pour chacun des partis politiques considérés, il n’y a plus d’histoire, plus de développement, plus d »existence même (cf. les deux MIM), mais des illusions, des conceptions de la vie politique, vécues de manière aléatoire.

La superstructure de gouvernance, ainsi montée, n’a toujours pas trouvée de signification réelle, pour le peuple martiniquais, et pour la vie humaine de celui-ci, tant dans ses besoins sociaux de formation et d’évolution, que dans son développement économique, notamment du côté des nécessités les plus urgentes, comme le travail des jeunes à la Martinique. Idéologies de camouflage, conduisant à des formes irrationnelles d’alliance, à la victoire d’un chef de parti indépendantiste, dont la mainmise actuelle sur la Martinique confine à la dictature.

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F.I : des perquisitions exceptionnelles ?

— Par Jacky Dahomay —

Bien que l’ « affaire Mélenchon » ne fasse plus l’actualité, je voudrais proposer ici une analyse, sans doute un peu longue, de ces événement récents. Je dois dire pour commencer que, vivant dans mon île à 7 000 kms de l’Hexagone, j’ai été frappé par le spectacle, en particulier médiatique, qu’a donné cette semaine folle des réactions provoquées par les perquisitions concernant Mélenchon et la France Insoumise et par surtout cette vaste opération de Mélenchon basching qui se poursuit encore dans les médias. Cette distance géographique ne me décerne bien sûr aucun brevet d’objectivité. Mais habitués aux tempêtes et aux cyclones nous avons pour coutume de faire ce que mon ami Régis Debray préconise dans son livre Allons aux faits : ne pas se contenter d’admirer l’écume des vagues mais observer le mouvement profond des courants marins. « La politique nous cache le politique, comme les joies de la baignade le cycle des marées » écrit-il.

Allons donc aux faits en évitant autant que faire se peut de nous laisser noyer dans les joies provoquées par les tempêtes médiatiques. Quels sont-ils ?

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« Le référendum pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ne consiste pas en un processus de décolonisation »

— Par Angélique Stastny, docteure en sciences politiques à l’Université de Melbourne—

Angélique Stastny, docteure en sciences politiques, considère dans une tribune au « Monde » que les accords successifs depuis 1988 ne respectent pas le droit à la souveraineté des Kanak.

Tribune. Sur l’archipel que certains appellent « Kanaky » et d’autres « Nouvelle-Calédonie », un référendum prévu pour le dimanche 4 novembre appelle ses habitants à se prononcer sur le devenir de ce territoire français d’outre-mer inscrit sur la liste des territoires non autonomes, c’est-à-dire non décolonisés, de l’ONU. Le référendum est présenté par les pouvoirs politiques et nombre de commentateurs comme un processus inédit de décolonisation. Cependant, une analyse plus poussée du processus politique révèle que la décolonisation telle qu’elle est menée aujourd’hui n’en est pas une.

La consultation référendaire entérine la minorisation politique du peuple kanak. Les critères pour pouvoir figurer sur la liste électorale spéciale pour la consultation (LESC) et pouvoir ainsi voter au référendum ont fait l’objet de longues discussions entre indépendantistes et loyalistes. La publication de la liste définitive et les analyses récentes montrent que, malgré les efforts du peuple kanak pour que le résultat de cette consultation reflète au mieux ses volontés, le droit à l’autodétermination prévu à l’article 3 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (2007) n’est pas respecté.

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Il y a deux natures de Français devant leur histoire …Et Nous ?

— ¨Par Lucien Cidalise Montaise —

lly a deux natures de Français devant leur histoire …Et Nous ?
Ceux qui frémissent, frileux en écoutant la Marseillaise chantée : les nantis et exploiteurs… Que leur restera –t-il ?
Ceux qui se félicitent de la mort de la guillotine et approuvent l’émergence de la démocratie sociale : les adeptes des Lumières.
Forcément donc, deux sortes de Martiniquais aussi, devant la même histoire. Mais celle-là imposée.  « Lambeaux de la France palpitants sous d’autres cieux ! ».
Les Martiniquais ne se sentent nulle part. Sans modèle. Ils flottent sur une île naturellement généreuse. Ils se cherchent, mais au final, n’acceptent aucune accointance. Créés par l’esclavage et le racisme fils aîné du premier, ils hésitent. Doutant pour beaucoup de leurs ancêtres, au point de les ignorer.
En conséquence, ils se folklorisent ! s’indignent, mais choisissent quelque fois sans trop y mettre de la passion, sans trop basculer dans leur choix qui risquerait de les contraindre à Devenir ! Ils ne dépendent pas d’une histoire qui n’est pas la leur. Le « Si peu » qui leur est consacré relève d’une usurpation réductrice de leur propre histoire. Acteurs principaux -sans loges privées !!-

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Au Venezuela, des opposants racontent la torture

— Par Jean-Baptiste Mouttet —

Bastonnades, électrocutions, asphyxies : les prisonniers politiques vénézuéliens sont victimes de multiples supplices et vivent dans des conditions sanitaires déplorables. Dans l’incapacité de se défendre équitablement, ces détenus constituent une monnaie d’échange pour le gouvernement. Plusieurs anciens prisonniers témoignent.

Ils étaient une centaine de Vénézuéliens à suivre le cortège funèbre de Fernando Albán, le 10 octobre. « Assassins ! », « Nous exigeons la justice ! », pouvait-on lire sur les pancartes. Le gouvernement explique que le conseiller municipal du parti d’opposition Primero Justicia (PJ) s’est suicidé deux jours auparavant en se lançant du 10e étage du siège des services de renseignement vénézuéliens (Sebin), en plein centre de la capitale Caracas. Mais, pour l’opposition, il a été tué « par le régime ».

Fernando Albán était suspecté d’avoir participé à l’attaque aux drones contre le président Nicolás Maduro en août dernier. Sa mort brutale n’étonne pas les anciens prisonniers politiques. « Les conditions auxquelles sont soumis les prisonniers, la terreur, peuvent amener à ce qu’une personne mette fin à sa vie. Cela montre la violence de cet organisme [le Sebin – ndlr] », nous explique Lorent Saleh, 30 ans, libéré le 12 octobre dernier et envoyé en Espagne après quatre ans de détention.

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Un artiste méconnu

Par Selim Lander

Il existe sur les hauteurs de Fort-de-France une route à l’écart de la circulation prisée par les sportifs. Trois kilomètres à plat à parcourir dans les deux sens en marchant, en courant ou à vélo autant de fois que désiré. Le paysage agreste, gouffres profonds, arbres géants, lianes qui tombent depuis le haut des cimes, fleurs exotiques et oiseaux joueurs, seulement ponctué par quelques modestes demeures avec parfois une chèvre alanguie, ou le vestige d’une installation périmée, inspirerait au romantisme si nous n’étions en Martinique, terre des paradoxes, le moindre n’étant pas que les édiles qui ne cessent de vanter la vocation touristique de l’île ne se pressent guère pour envoyer sur le terrain les employés des services techniques municipaux ou autres afin qu’ils effectuent les travaux de nettoyage et d’entretien qui leur incombent. C’est en particulier le cas de cette route bordée de divers « encombrants » (réfrigérateur ou congélateur rouillé, canapé défoncé, …) et autres VHU (véhicules hors d’usage), tandis que des fils électriques peuvent traîner sur le sol pendant des mois, avant que quiconque se décide à intervenir.

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Sur la question de l’indépendance : d’une polémique prévisible à un débat nécessaire…


— Par Philippe Pierre-Charles pour le G.R.S. —
« Je fus indépendantiste ». Le journaliste interrogeant Garcin Malsa a tout de suite compris qu’il tenait là sa « petite phrase » aux allures de scoop. Il demanda et obtint sa répétition. Et voilà les réseaux sociaux qui s’enflamment et voici le PKLS qui, fort sourcilleux sur les symboles et le vocabulaire, lance un communiqué sur  » la clarté en politique », sur  » la sincérité  » dans les rapports entre organisations « , sur la cohérence dans le combat émancipateur.
Nous, qui sommes généralement plus attentifs au mouvement réel des larges masses et à la façon dont les révolutionnaires s’y insèrent (…ou pas ! ) qu’aux empoignades légitimes sur telle ou telle petite phrase de tel ou tel responsable politique, nous nous disons, en reprenant un vieux dicton français, qu’à quelque chose malheur peut être bon. La légère inflexion du dicton ( » peut être bon  » au lieu de « est bon ») traduit bien sûr un certain doute chez nous. En réalité si la polémique tourne en boucle sur les mots, nous n’aurons pas grand chose de nouveau sous le soleil martiniquais.

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Les trois tares de la C.T.M.

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Ces trois tares présentent un caractère rédhibitoire.

-TARE N°1: le processus entourant la naissance de la C.T.M. est illégitime

La Loi du 27 juillet 2011 qui a crée la Collectivité Territoriale de Martinique résulte d’un double viol :d’abord de la Constitution dont la lettre n’a pas été respectée(deux consultations successives dont la seconde était destinée à infirmer les résultats de la première), ensuite de la volonté clairement exprimée par les électeurs qui ont massivement rejeté le choix de l’autonomie de l’article 74, mais néanmoins se sont vus imposer, sans concertation préalable, un statut manifestement inspiré de celui en vigueur dans les territoires autonomes.

TARE N°2 : son architecture, complètement irrationnelle, est inopérante

Elle repose sur l’existence de deux Centres de décisions distincts( en théorie),  chargés respectivement des fonctions Exécutive d’une-part et Délibérative et de contrôle d’autre-part, ayant chacun un Président à sa tête mais qui procèdent l’un et l’autre ( c’est là que le bât blesse ), de la même élection (dont les résultats d’ailleurs sont faussés par l’octroi d’une prime majoritaire de 11 sièges, dans le cadre de la Représentation Proportionnelle, au candidat de la liste arrivée en tête au premier tour).

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Paysage pour film de passage ou pays de créateurs ?

Lettre ouverte de Frantz Succab au Président Ary Chalus

Monsieur le Président,
Peu après votre élection, vous m’avez fait l’honneur de m’inviter à devenir membre bénévole du Comité de Lecture qui anime le Fonds de coopération cinématographique et audiovisuel. De quoi s’agit-il ? Ce fonds alimenté conjointement par la Région et le Centre National du Cinéma (l’Etat donc), a pour objectif de soutenir les films (fictions ou documentaires) ainsi que les œuvres audiovisuelles de qualité qui concernent la Guadeloupe. L’utilité d’une telle mission résidait, à mon sens, dans l’intention de Changer d’Avenir, pour parler simplement : pointer ce qui n’allait pas avant, pour faire mieux demain. Aujourd’hui, plus d’un an s’est écoulé, et je vous écris.

Certes, vos services ont développé une intense communication autour de divers événements cinématographiques (festivals, tournages, avant-premières, etc..) et l’ont fait avec application. Tout va-t-il, cependant, pour le mieux au royaume des images ? Non, derrière ce qui brille, il y a de vastes zones d’ombres grouillant de questions dérangeantes. Mais pour qui ? J’aime à croire, pour votre honneur, que vous les sous-estimez de bonne foi.

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« Ele nao »

Rassemblons-nous contre un triomphe électoral fasciste au Brésil.

Dans ce pays-continent d’Amérique du sud, qui concentre le prolétariat le plus nombreux et le plus grand nombre de paysans sans terre de la zone, le risque existe de voir arriver à la tête de L’État, un nostalgique de la dictature des généraux, un ennemi méprisant des plus faibles, un raciste déclaré, un homophobe revendiqué, un partisan de la répression terroriste contre tout ce qui bouge.

Excité par son score au premier tour Bolsonaro et les siens ont multiplié les violences avec l’espoir de créer un climat de peur poussant les plus crédules dans leurs bras.

De nombreux/ses Guyanais/ses, de nombreux Martiniquais/ses séjournent souvent au Brésil.

Que ce soit notre cas ou pas, nous ne pouvons rester indifférent e s. Nous devons envoyer un message de solidarité et de courage aux personnes de bonne volonté, aux démocrates qui refusent que la haine bestiale s’installe à la tête de ce grand pays et fasse renouer le continent avec les heures les plus sombres de son passé.

Rassemblons-nous

MERCREDI 24 OCTOBRE 11h

PLACE DE L’ENREGISTREMENT

(à l’entrée de la rue piétonne) de Fort de France.

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Comores: retour au calme à la médina de Mutsamudu

La crise à Anjouan semble se dénouer avec le retour du gouverneur de l’île dorénavant surveillé chez lui par l’armée. Les quelques perquisitions effectuées cet après-midi dans la médina de Mutsamudu ont d’ailleurs conduit à l’arrestation de son conseiller spécial, le numéro trois du gouvernorat.

Une médina apaisée s’est réveillée dimanche matin, loin des bruits de balles et du blocus qu’elle avait connu cette semaine. Les habitants ont profité de cette possibilité de pouvoir déambuler dans leur quartier, même si, en ce dimanche, quasiment aucune boutique n’était ouverte.

Il est vrai cependant que l’activité économique a redémarré avec la réouverture du port de Mutsamudu. Jusqu’alors préoccupée par la sécurité des biens et des personnes, la direction avait préféré fermer le port, tout proche de deux entrées de la médina, depuis lundi après-midi. Aucune mesure de sécurité supplémentaire n’a été prise.

La fin des affrontements est actée. Pourtant, les rebelles armés n’ont pas été appréhendés. On ne sait réellement que très peu de choses sur eux, mais toutes les personnes interrogées s’accordent à dire qu’ils seraient partis dans la nuit de mercredi à jeudi.

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Mutsamudu sous les balles

— Par Eddine Mlivoindro —

Qu’est-ce qui se passe à Anjouan ? Seuls les instigateurs d’une opération apparemment bien organisée et qui poursuit sa propre logique, peuvent répondre à ce qui se profile comme le début de résistance.

Mutsamudu s’est réveillée ce lundi matin sous les crépitements des kalachnikovs et autres armes à feu. Les fidèles se rendant à la prière de l’aube ont été les premiers témoins des barricades dressées le long de la route du littoral. Ces scènes épisodiques n’auraient ébranlé la foi des fidèles s’ils n’étaient aggravés de tirs sporadiques dont il était difficile à cette heure matinale, de déterminer l’origine et la cible.

Les rues se vidaient au fur et à mesure que le jour se levait et que se confirmait la présence de barricades dans une grande partie de l’île. Scènes de ville morte à Mutsamudu. Aucune administration ouverte, les élèves sont restés à la maison et les taxis brousses n’ont pas pris la route vers le chef-lieu. Même les badauds, généralement attirés par ces situations de confusion, se montraient prudents devant ce face à face inattendu entre les éléments du PIGN lourdement armés et ceinturant la ville à bord de leur pick-up et des insurgés retranchés dans l’inaccessible Médina de Mutsamudu.

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