Déclaration de « Combat Ouvrier à l’occasion du 1er mai 2020

C’est la première fois depuis plusieurs dizaines d’années que les travailleurs ne pourront pas défiler dans les rues ce Premier mai 2020.

Mais paradoxalement, c’est à cause de cela que le Premier mai 2020 pourrait aussi entrer dans l’histoire.

Ce serait possible si dans les mois qui viennent la classe ouvrière parvenait à organiser une lutte collective d’ampleur pour ne pas subir la crise économique aggravée par la pandémie actuelle.

C’est sur cet objectif, entre autres, que les militants de Combat Ouvrier consacrent leurs efforts.

Si les travailleurs, les militants du mouvement ouvrier, les militants révolutionnaires communistes, partagent le même état d’esprit, la même volonté de lutte, la même conscience de classe, ce Premier mai 2020 sera moralement une avancée. On peut confiner les corps mais pas les idées !

La mémoire collective des opprimés et de la classe ouvrière est une donnée capitale car si c’est elle qui a fait le passé, elle contribuera aussi à l’avenir.

– C’est la mémoire des travailleurs de Chicago le premier mai 1886 manifestant pour la journée de huit heures,

– C’est la mémoire de la Deuxième Internationale faisant du Premier mai une journée internationale de lutte des travailleurs,

– C’est la mémoire du massacre de Fourmies le Premier mai 1891 en France,

– C’est la mémoire des ouvriers assassinés lors de chaque Premier mai par les forces de l’ordre bourgeois un peu partout dans le monde.

Pour la classe ouvrière de Martinique et de Guadeloupe c’est aussi la mémoire du premier jour d’un mois historique fait de révoltes et d’insurrections contre l’esclavage.

– Ce fut l’insurrection des esclaves de Martinique le 22 mai 1848,

– Ce fut le grondement de la révolte contre l’esclavage le 27 mai 1848 en Guadeloupe,

– 46 ans avant, les 26, 27 et 28 mai 1802 ce fut en Guadeloupe la guerre anti esclavagiste menée par Delgrés et Ignace vaincue par les troupes de Bonaparte.

-C’est la mémoire de l’insurrection du Sud, de « décembre 59 », de « mai67 » en Martinique et en Guadeloupe.

-C’est la mémoire de « mai 67 » en Guadeloupe

Cette mémoire c’est aussi la grande révolution haïtienne partie de Bois Caïman le 14 août 1791 sonnant le début de la guerre anti esclavagiste victorieuse des opprimés noirs d’Haïti contre la barbarie esclavagiste en 1804.

Oui !! « Nèg mawon » et ouvriers partagent le même drapeau, le drapeau rouge, celui de la classe ouvrière, celui des opprimés, celui des damnés de la terre !

L’esclavage salarié a succédé à l’esclavage tout court. Et la mémoire ouvrière englobe toutes les luttes ouvrières, des plus limitées aux plus

grandioses. Elle englobe les grèves, la grève générale de 2009, les révolutions ouvrières, depuis le premier gouvernement ouvrier – celui de la commune de Paris en 1871 – jusqu’à la révolution russe de 1917.

La plus forte empreinte de cette mémoire ouvrière demeure l’État ouvrier russe érigé par la classe ouvrière révolutionnaire en Octobre 1917, avec Lénine et Trotsky !

Tout cela est l’ADN du mouvement ouvrier. Le Premier mai en fait partie.

Le Premier mai est une journée marquant la lutte des travailleurs pour une vie meilleure.

C’est aussi une journée qui doit symboliser la lutte pour une société débarrassée de l’oppression capitaliste et de l’exploitation de l’homme par l’homme.

La société actuelle dominée par les grands trusts capitalistes nous mène régulièrement à des catastrophes : deux guerres mondiales, des guerres régionales incessantes, les crises économiques, la famine.

La pandémie actuelle n’a pas créé la crise mais l’aggravation d’une crise qui existe depuis longtemps.

Préparons-nous à nous battre pour refuser de payer la facture de cette nouvelle crise.

Au grand capital, aux milliardaires et multimillionnaires de la payer, eux qui ne sont riches que parce qu’ils exploitent notre force de travail !

Vendredi Premier mai, à 11h, mettons un drapeau rouge ou un tissu rouge à notre balcon, devant notre porte, faisons entendre le chant de l’Internationale !

VIVE LE PREMIER MAI 2020, VIVE LE PROLÉTARIAT MONDIAL !