— Les Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi donc, à partir de la fin des années 2010, une nouvelle génération indiquait à leurs aînés, éberlués, qu’il était temps de transformer leurs discours en actes. Kémi Séba était passé par là, venu déniaiser tout ce petit monde rouge-vert-noir, et de l’interpeller : « Qu’attendez-vous pour agir ? Voilà ce qu’il faut faire !1 ».
La rigueur du vocabulaire exigerait de parler de bris de statues et non de déboulonnage, à l’instar de la presse. La colère n’est pas la même : dans un cas, elle est contenue et maîtrisée, dans l’autre, explosive et déchainée. Il y a eu déboulonnage au Lamentin où le maire s’est exécuté avec cérémonial et application. Sans angoisse, il a fait « descendre » le buste de son illustre ancêtre en humanisme, Victor Schoelcher. Mais déjà, dans les années 1970, sans qu’il ait eu un fusil posé sur la tempe, le maire de Rivière-Pilote, Alfred Marie-Jeanne avait déboulonné dans sa ville la statue de Schoelcher. Ici et là, les œuvres d’art ont été mis au placard, vouées à l’oubli.



— RS n° 421 lundi 17 novembre 2025 —
Une affaire administrative vieille de plus de vingt ans revient aujourd’hui au premier plan de la scène judiciaire et politique. À partir du 17 novembre, quatre personnalités majeures de la vie publique martiniquaise – Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), le maire de Fort-de-France Didier Laguerre, son premier adjoint Yvon Pacquit, ainsi que l’ancien directeur général des services municipaux Max Bunod – sont appelées à comparaître devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Ils sont poursuivis pour détournement de fonds publics, recel ou complicité, dans une affaire complexe mêlant règles statutaires, principes constitutionnels et décisions administratives contestées.

Non ce n’est pas à Gibraltar

Longtemps considérées comme des périphéries de la République, les collectivités françaises d’Amérique – la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Saint-Pierre-et-Miquelon – se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Entre appartenance européenne, ancrage caribéen et ambitions internationales, elles incarnent un enjeu stratégique majeur pour la France et l’Union européenne dans un bassin atlantique en pleine recomposition.

— Par Jean-Bernard Bayard —
Le Modem Martinique, conscient des difficultés engendrées en Jamaïque, une de nos îles sœurs anglophones des Antilles, par le cyclone Melissa, témoigne de sa profonde sympathie à son gouvernement ainsi qu’à toute sa population. 
— Par Robert Saé (*) —
Après “Ile aux esclaves”, “Ile empoisonnée”, devrait-on terminer la trilogie par le label “Ile du Shatta” ? Alors que la société martiniquaise se délite à vive allure, son élite politique ne se retrouvant que sur les lieux et durant les jours de barnums populistes, il me vient en mémoire cet article publié par votre serviteur le 10 mai 2005, repris dans son ouvrage En finir avec les blessures de la peau (2023) et reproduit ci-dessous : “A quand une autorité morale martiniquaise ?” La future autonomie pourra-t-elle se passer d’une telle autorité ?