— Par Collectif —
Pour un collectif de sociologues et d’économistes, à Marrakech, les acteurs de l’accord sur le climat sacrifient de nouveau au mythe d’un consensus dont l’élection de Donald Trump révèle la fragilité.
Pour beaucoup d’acteurs mobilisés sur le terrain climatique, l’élection de Donald Trump ne serait pas inquiétante outre mesure. Un tel optimisme participe en fait du récit mis en place pour huiler la mécanique de l’accord de Paris. Un récit enchanteur mais dangereusement trompeur.
Dès le lendemain de la COP21, en décembre 2015, Laurence Tubiana, négociatrice en chef française, expliquait que l’accord de Paris, célébré comme un succès international historique, devait fonctionner comme une « prophétie autoréalisatrice ».
La rapidité des ratifications et de l’entrée en vigueur de l’accord entretient la croyance dans cette prophétie, qui serait donc en train de se réaliser, mettant enfin la lutte contre les dérèglements climatiques sur de bons rails.
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Le caractère historique de l’accord de Paris tiendrait ainsi autant aux objectifs ambitieux qu’il contient qu’aux « signaux forts » qu’il envoie et au « momentum » qu’il produit – pour reprendre deux expressions répétées par les architectes de l’accord.