Catégorie : Psy_choses etc.

L’AMOUR ET SES VARIANTES

GAREFP (MARTINIQUE) RECIPROQUES (PARIS) NAFIDA (MAROC)
L’AMOUR ET SES VARIANTES

SAMEDI 10 NOVEMBRE 2012

Hôtel Amyris Sainte-Luce

Comment parler l’amour ?

Son passé n’est jamais simple, son présent toujours imparfait, son futur toujours conditionnel1. L’amour revêt les formes les plus disparates, les figures les plus facétieuses voire les plus monstrueuses.
« ….Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons, jamais plus irrémédiablement malheureux que si nous avons perdu la personne aimée ou son amour2

L’amour, ce « dire » parlé dans toutes les langues, concerne tout enfant, tout homme, toute femme, c’est-à-dire le « parlêtre », pris dans sa culture.

Aux Antilles, le proverbe « tété pa jan-min two lou pou lestomak »3 fait de l’amour une histoire maternelle, tissée par les fils du Code Noir.4

Le nouage au langage fait donc de l’amour un imaginaire spécifique à chaque-un, un paradoxe, « L’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas. »5 Ainsi, avec Lacan, aimer ouvre au discord, à la béance, à l’amour comme signifiant, comme métaphore, comme acte.

→   Lire Plus

G.A.R.E.F.P. PROGRAMME 2012-2013

Groupe Antillais de Recherche d’Etude et de Formation Psychanalytique

 

Membre de l’Inter – Associatif

 

Européen de Psychanalyse

 

 

Pour tout renseignement et inscription s’adresser à

 

Mme Marie-José CORENTIN-VIGON

 

Tél.  05 96 73 06 72 ou 06 96 11 19 93

 

 

Mme Josiane DESROSES

 

Tél. 05 96 63 59 41 ou 06 96 29 41 66

 

Nous vous présentons le programme du G.A.R.E.F.P. pour l’année 2012 – 2013

 

Nous vous rappelons que le travail au G.A.R.E.F.P. peut se faire sous différentes modalités.

 

  • En tant que membre.

  • En tant que participant.

 

 

Les groupes sont donc ouverts aux cliniciens, psychanalystes ou non, et à toute personne intéressée par la psychanalyse, par les thèmes proposés ou les questions que nous abordons.

 

Pour les membres, la cotisation est de 35 euros par mois.

 

Pour les participants, elle est de 20 euros par mois.

 

 

Toutes nos réunions se tiennent N°82, ancienne route de Schœlcher (derrière le magasin ETHIQ’ETRE)

 

 

Chaque groupe de travail clôture l’année par une Réunion Inter Groupe destinée à l’ensemble des membres et des participants, dont la visée est de présenter le travail de l’année et d’en débattre.

→   Lire Plus

La couleur dans la peau. Ce que voit l’inconscient

— Par  Sabine Belliard —

 

–__-   Albin Michel, 2012, 272 p., 22 E Article modifié le 23/03/2012

Elle pousse la porte d’une boulangerie. Dès qu’il la voit, le vendeur détourne la tête et la sert sans même la regarder, sauf au moment du paiement, où il consent à lui jeter un coup d’œil de biais, « comme en marchant on sauterait par-dessus une flaque d’eau sale inévitable », racontera-t-elle plus tard, en tentant de décrire tant bien que mal cette expérience violente, sensorielle et solitaire qui s’est déroulée en deçà des mots. « Je savais ce qu’il pensait :  »Une Noire ». Pas une Africaine, là encore ce serait différent, mais  »une Noire », point. Ça immobilisait tout et je ne pouvais rien en dire. Je me sentais coincée par ce que je savais bien qu’il pensait, et qu’il n’aurait jamais admis si je l’avais dit tout haut. »
Nous ne nous voyons pas. Certes, nous avons une représentation interne de notre visage mais à quoi ressemblons-nous précisément ? s’interroge Sabine Belliard, psychologue clinicienne, psychothérapeute et chargée de cours à l’université Paris-Diderot, qui nous donne à découvrir un fort beau livre sur les trajectoires de ces hommes et de ces femmes pour lesquels la couleur de peau fait une identité.

→   Lire Plus

La destructivité adolescente à l’épreuve de la psychanalyse

Par Yves Morhain et Bernard Chouvier Université Lumière FranceStephane Proia Université de Nimes

 

Resumé: Le présent travail s’attache à montrer en quoi les nouvelles formes de psychopathologie adolescente, ne se déclinent plus dans le registre de la rivalité jalouse entre semblables, de luttes pour la possession de biens, mais se manifestent par l’agression contre l’autre, le semblable, souvent de manière soudaine et brutale, Sous l’emprise de l’envie primaire et dans l’impossibilité d’élaborer leurs angoisses archaïques, les adolescents destructeurs sont en permanence à la limite de la menace d’effondrement identitaire et d’une projection évacuative. Deux cas cliniques viennent étayer la thèse d’un effondrement narcissique conjoint à la pression d’une jouissance archaïque comme déclencheurs de la pulsion de destruction. Nous considérons les agirs destructeurs de ces adolescents, qui ont pour finalité la désubjectivation d’autrui et son anéantissement en tant qu’être différent, porteur d’un désir propre, comme une parade contre la disparition subjective et partant une lutte désespérée pour la survie psychique.

 

Mots-Clés: Adolescence, haine, envie, destructivité.

 

Resumo: O presente trabalho relaciona-se com a demonstração de que as novas formas de psicopatologia do adolescente não mais se propõem ao registro da rivalidade ciumenta entre semelhantes e a luta pela posse de bens, mas se manifestam pela agressão ao outro, frequentemente de maneira súbita e brutal.

→   Lire Plus

Les gender studies

 — par Sandrine Teixido —

Apparues dans les années 70 aux États-Unis, les gender studies ont profondément renouvelé l’étude des rapports homme/femme en posant que la différence de sexe est une construction sociale. Si ce courant n’a guère d’équivalent en France, en revanche la notion de genre a fini par s’imposer dans les études féministes et de nombreux enjeux de société.

Objet et genèse

Le concept de « gender » est né aux Etats-Unis dans les années 70 d’une réflexion autour du sexe et de l’utilisation de cette variable dans les recherches en sciences sociales. Le mouvement féministe qui a pris de l’ampleur après la révolution sexuelle cherche à faire entendre sa voix au sein des institutions de recherche. Il s’agit de faire reconnaître un engagement qui se veut de plus en plus une réflexion renouvelée sur le monde. C’est un psychologue, Robert Stoller (1), qui popularise en 1968 une notion déjà utilisée par ses confrères américains depuis le début des années 50 pour comprendre la séparation chez certains patients entre corps et identité. De là l’idée qu’il n’existe pas une réelle correspondance entre le genre (masculin/féminin) et le sexe (homme/femme).

→   Lire Plus

Psychanalyse et anticolonialisme L’influence de Frantz Fanon

___________________________________________________________________________

par GUILLAUME SURÉNA*

« Aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence,

de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête. »

Aimé Césaire (1939). 

Le Professeur Tobie Nathan, dans Le Monde diplomatique d’octobre 1991, nous révèle, sur le ton prophétique des grands découvreurs, « que l’Afrique n’est pas une terre à conquérir [ … ] par telle ou telle chapelle psychanalytique en mal de clientèle » (Tobie Nathan, 1989). Dans cet article plus hâtif qu’instructif, les Nègres qui se réclament de l’or pur de la psychanalyse seraient « « blanchis » dans les universités et les instituts occidentaux » (Nathan, 1989).

je mesure donc le risque que je cours face à l’autorité d’un tel grand prêtre du savoir universitaire. Mais je ne voudrais pas sous-estimer celui que je cours face à certains Nègres des Antilles et d’ailleurs en critiquant l’un des Nègres dont nous sommes le plus fier depuis Toussaint Louverture, l’un de ceux qui ont le plus contribué à remettre en cause l’aliénation coloniale. J’ai nommé : Frantz Fanon.

Comment rendre compte du retard de développement de la psychanalyse dans les communautés noires, que ce soit en Afrique, aux Etats-Unis, au Brésil, dans le Bassin caraïbéen ?

→   Lire Plus

Sortir de la souffrance au travail

— Par Christophe Dejours —

La discordance s’accroît, en France, entre la souffrance qui continuede s’aggraver dans le monde du travail et le débat qui s’intensifie dans l’espace public cependant que des mouvements de protestation se manifestent de plus en plus bruyamment dans la cité. Cette discordance pose des problèmes sérieux à ceux qui sont préoccupés par l’action en vue d’expérimenter de nouvelles méthodes d’organisation du travail.

Des solutions existent en effet, mais elles se heurtent à des obstacles dont l’analyse est indispensable avant d’appeler à quelque action que ce soit. A supposer qu’on parvienne à lever ces obstacles, sur quels principes pourrait-on fonder une action visant la reconstruction des rapports entre le travail et la vie ?

Le débat dans l’espace public est devenu important depuis l’automne 2009, à la suite des suicides à France Télécom, grâce aux journalistes principalement, sur le fond d’une sensibilisation des esprits plus lente et plus discrète, mais peut-être aussi plus durable portée par le cinéma documentaire, les films de fiction, les pièces de théâtre et les œuvres littéraires qui prennent le monde du travail pour sujet.

→   Lire Plus

Contre la nuit sécuritaire

 

Réforme de la Psychiatrie : Une déraison d’Etat (Pétition)

 

21 février 2011

Par Collectif des 39

 

Nouvel appel des 39 Contre la Nuit Sécuritaire

EXIGEONS le retrait de ce projet loi qui va organiser  le retour au « grand renfermement ».

Masqué par une appellation toute séduisante : « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l’objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge», il a été adopté au Conseil des Ministres du 26 janvier 2011, et va être débattu au Parlement au printemps.

Trente mille personnes ont signé avec nous l’Appel contre La Nuit Sécuritaire, lancé en réaction au discours du président de la République le 2 décembre 2008 qui assimilait la maladie mentale à une supposée dangerosité. À nouveau, le Collectif des 39* en appelle à l’ensemble des citoyens.

Ce discours promettait un traitement sécuritaire des malades mentaux.

Il a depuis largement pris corps dans la pratique quotidienne : les lieux de soins psychiatriques sont désormais truffés de caméras de surveillance et de chambres d’isolement, des grillages ont été disposés, des protocoles de neutralisation physique des patients ont vu le jour, les préfets empêchent les levées d’internements caducs.

→   Lire Plus

« Ces enfants en Echcec scolaire massif » de Julie Ostan-Casimir. Entretien avec Serge Harpin.

enfants_echec_scolaire Julie Ostan-Casimir est psychoogue clinicienne. Docteur en psychopathologie et psychologie clinique ( 2006) , elle travaille depuis 27 ans en Institut Médico-Pédagogique et Institut Médico-Professionnel. Elle nous livre dans cet ouvrage son expérience clinique auprès d’enfants et adolescents en échec scolaire massif.

Entretien entre Serge HARPIN et Julie OSTAN-CASIMIR autour de son livre

Ces enfants en échec scolaire massif, K.Editions, 2009

Serge HARPIN : 1/Vous êtes psychologue à clinicienne, vous travaillez depuis 27 ans en IMP. Vous venez de publier un ouvrage sur le thème de « l’échec scolaire massif ».

Julie OSTAN-CASIMIR : Oui, je suis psychologue clinicienne et je travaille en Institut Médico-Pédagogique (IMP). J’ai publié un livre sur l’échec scolaire dit massif, selon l’expression consacrée, car j’ai souhaité parler d’enfants scolarisés en maternelle et maintenus dans une classe de cette maternelle pour être orientés vers une Classe d’Intégration Scolaire (CLIS), puis vers l’Institut Médico-pédagogique. J’ai préféré présenter ces enfants à partir de leur échec scolaire, que de les présenter déficients au départ. J’ai préféré présenter ces enfants à partir de leur échec scolaire plutôt que de les présenter déficients au départ.

→   Lire Plus

« Si on ne repense pas le travail, il faut s’attendre à pire que des suicides »

— Par Christophe Dejours, psychanalyste —

Auteur de « Suicide et travail : que faire ? » (PUF, 2009), Christophe Dejours, psychanalyste, appelle à repenser le travail pour sortir des logiques gestionnaires qui détruisent le tissu socio-professionnel tout en faisant croire qu’elles traitent les problèmes des salariés.

Pourquoi parle-t-on plus aujourd’hui du suicide au travail ?

Christophe Dejours : Parce que les suicides sur les lieux de travail n’existaient pas avant. Ils sont apparus il y a une douzaine d’années, sans avoir été relayés. Le tournant s’est opéré en 2007, avec les cas de suicides chez Renault et Peugeot.

Les premiers suicides dont j’ai entendu parler constituaient pour moi une forme de décompensation psycho-pathologique parmi d’autres. C’est la répétition des choses qui est devenue hallucinante. Non seulement, il y avait un suicide sur les lieux de travail mais généralement il ne se passait rien après. Ces suicides au travail marquent incontestablement une sorte de bascule qui frappe le monde du travail.

Pour un suicide lié au travail combien de tentatives de suicide et de personnes internées en raison du travail ?

→   Lire Plus

« Avec Franz Fanon : percevoir, écouter, écrire, dire l’humain. »

  — Par Nabile Farès,  psychanalyste, Paris —

 

 

 

 

 

 

  1. Histoires, guerres et transmissions : violences, dégâts, détresses et traumatismes.

 

 

 

 

 

De nombreux mots pour dire que les textes de Franz Fanon, ceux que chaque lectrice, lecteur, rencontre en librairie, en bibliothèque, en discussion, témoignent d’une vive perception, écoute, écriture, et diction des violences et silences, impunités, qui, à travers les séparations, apartheids, mises à l’écart, viols, forclusions, destitutions structurales et singulières des civilités, ont marqué l’histoire, les sociétés, les individus d’aujourd’hui,  ne laissant nulle personne contemporaine, enfants, nouveaux-nés, femmes, hommes, personnes agées, nulle formation politique, dictature, tyrannie, démocratie, république, à l’abri des conséquences et reconstructions mémorielles et historiques qu’exigent de telles destructions et exclusions  historico- psychiques. Individus et sociétés sont marquées à la surface d’eux-mêmes, d’elles-mêmes et dans les profondeurs, strates, couches, de cette réalité historique et psychique liée : celle-ci étant plurielle, multiple, de surface lisible ou dite, par exemple, par la mise en ghettos, les différences territoriales de logements, de salubrité, les stigmatisations langagières et coutumières, les différences affirmées par la richesse et la pauvreté, les accès ou non aux soins, à la culture, auc cultures, les mises en retard, en question, refus, des langues, leurs acquisitions bénéfiques et différenciées, les ostracismes et anathèmes raciaux sous des légitimations religieuses porteuses de pensées, idéologies faillibles, les mises à mort et enfermements dits exemplaires, les destitutions et inégalités des représentations et histoires, les perturbations et aliénations de soi par des représentations et affirmations, dominations issues de l’Autre par introjection et précipitation du bourreau, du justicier, du vengeur héroïque, d’un maitre, essentiellement dominateur et cruel,  entrainant abandon et chute, détresse de ce que serait une prise en compte affirmation et protection de l’humain.

→   Lire Plus

A propos de la violence dans les collèges.

 

— Par George HUYGHUES DES ETAGES, psychologue, auteure d’ouvrages éducatifs –

Incivilités, ports d’armes, rackets, agressions diverses à l’encontre de professeurs comme d’élèves : voici le lot quotidien de beaucoup de collèges. L’inquiétude des enseignants, des parents et des élèves eux-mêmes va croissant à tel point que certains enfants craignant le passage en 6ème avouent préférer redoubler leur CM2 et que d’autres (des filles en particulier) « prennent leurs précautions » en “s’armant” pour parer à toute éventualité.

Il faut dire que la violence, qui est l’expression de l’agressivité que nous portons tous naturellement en nous, commence très tôt, dès la conception pourrait-on dire. C’est cette force qui nous pousse à agir pour obtenir la satisfaction de nos besoins vitaux, ce dynamisme qui nous permet de lutter, de nous affirmer, de survivre et que nous retrouvons positivement dans la compétition, l’émulation. Mais, si elle n’est pas circonscrite, canalisée, sublimée, dérivée vers des objets et des buts louables, elle devient excessive et – sous l’influence de la frustration, de l’insatisfaction excessive – se transforme en agressivité négative et inadaptée.

→   Lire Plus

Les psychanalystes savent-ils débattre?

 

— Par Roland Sabra —

Sous la direction de Daniel Widlöcher, vient de paraître aux Editions Odile Jacob un ouvrage qui porte comme titre cette question. A travers quatre exemples de débats qui ont traversé, sans omettre d’y laisser des traces durables la psychanalyse; autour de l’enfant entre Anna Freud et Mélanie Klein en 1943; autour du lacanisme et du kleinisme en 1972; autour d’une innovation théorique, l’attachement de John Bowlby, entre Laplanche, Widlöcher et Fornagy en 2000; et plus récemment en 2004, entre Jacques-Alain Miller et Daniel Widlöcher sur l’avenir de la psychanalyse;  à travers l’étude de ces débats donc l’ouvrage tente de répondre au souhait formulé dès 1912 par le disciple préféré de Freud, Sandor Ferenczi qui faisait l’hypothèse que les psychanalystes, une fois « guéris » de leurs névroses ( notez le pluriel), par leur propre psychanalyse, pourraient dépasser les rivalités, les ambitions et la mauvaise foi habituelles« .

Je vous laisse deviner ce qu’il en est! Pour vous éclairer, sachez que  selon la graphie retenue, phantasme ou fantasme, vous avez à faire à deux écoles différentes, que l’ego, n’est pas le soi, ni le moi,  encore moins Je et surtout pas le Sujet.

→   Lire Plus

Ethnopsychiatrie haïtienne : un modèle possible

 

 

— par Frantz Raphaël, MD (1) —

C’est tout le peuple qui déplore de jour en jour la détérioration de la qualité de vie de la famille haïtienne. Des chercheurs, des praticiens, des analystes se penchent de plus en plus sur toutes les dimensions du drame social haïtien. L’auteur de ce texte, ethnopsychiatre, pense que plus que jamais la prise en charge de la santé mentale du pays, de la santé mentale de chacun en particulier devient une priorité. Il a participé au colloque : Haïti-Québec-Canada : vers un partenariat en santé mentale (Montréal, 24-25 avril 2008). La réalisation de ce colloque est une importante contribution à l’exploration du thème de la santé mentale des Haïtiens aussi bien en diaspora qu’en Haïti. Le docteur Raphaël a choisi d’aborder le sujet de l’ethnopsychiatrie comme une façon de s’assurer de l’adéquation des soins en santé mentale, tenant compte de la pluralité culturelle trop souvent négligée dans le pays. Nous publions en trois parties de larges extraits de sa communication au colloque de Montréal.

Cette contribution se fera par l’apport d’un modèle expérimenté ailleurs, en France, au Québec, mais qui sera appliqué en tenant compte de la réalité du pays.

→   Lire Plus

Féminisme et psychanalyse : l’ingratitude…

par Guillaume Suréna —

 Le grand mérite de la psychanalyse est et sera pour toujours d’agacer les porte-paroles de ce qui est convenu, de ce qui est institué, y compris dans les rangs de ceux qui se réclament d’elle. L’ingratitude des divers mouvements féministes à l’égard de Sigmund FREUD est d’une dimension telle qu’elle frise souvent l’absurdité. Il est vrai que FREUD, pessimiste s’il en est sur la nature humaine, (le 20ème siècle et le début du 21ème ne lui ont pas encore donné tort), n’a pas été de ceux qui ont crû que « la révolution s’arrêtera à la perfection du bonheur » et qu’il s’agira de modifier le cadre de vie démocratiquement ou pas pour que cessent les drames existentiels collectifs et individuels.

 

« Madinin’art » journal bien connu pour sortir des sentiers battus a un goût pour la provocation contre l’orthodoxie psychanalytique que j’accepte de représenter contre sécheresses, cyclones et tsunamis. Il donne consciemment un petit avantage à toutes les psycho-philosophies qui cultivent l’illusion de dépasser FREUD. A l’occasion de la journée internationale des femmes, ce journal électronique a donné la une aux femmes et à la plus célèbre et conséquente d’entre elles : Simone DE BEAUVOIR.

→   Lire Plus

Habiter « le pan d’un grand désastre »

— Par Jeanne Wiltord —

Je remercie, Mme Suzanne Ravis et M. Georges Aliker de m’avoir transmis certains documents sans lesquels je n’aurais pu écrire ce texte.

«Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur à l’abrutir au sens propre du mot… et montrer que chaque fois qu’il y a au Viêt-Nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère…il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent.»

A. Césaire Discours sur le colonialisme (1950)

«C’était l’inconscient qu’on leur avait vendu en même temps que les lois de la colonisation, forme exotique, régressive, du discours du maître, face du capitalisme qu’on appelle impérialisme.»

J. Lacan, L’envers de la psychanalyse (18/02/1970)

Dans son numérod’Avril -Juillet 1955, la revue «Présence Africaine» publiait un poème d’Aimé Césaire intitulé :

« Réponse à Depestre, poète haïtien

(Éléments d’un art poétique).

→   Lire Plus

5O ans après Frantz Fanon : les apports de sa pratique clinique en Algérie auprès des victimes de guerre et de torture »

par Michel Grappe —

 

Penser aujourd’hui à partir de Frantz Fanon, Actes du colloque Fanon

Fanon F psychiatre d’origine antillaise, homme engagé dans la lutte contre le colonialisme est un fin observateur des comportements humains quand l’individu est aliéné par la domination d’un système politique (voir le nègre et la psychopathologie : Peau noire masques blancs) et des réactions psychopatlogiques de l’homme confronté à la guerre, à la torture.(Guerre coloniale et troubles mentaux : Les damnés de la terre).
Le vaste savoir de Fanon F « comprendre et décrire l’homme qui souffre » est nourri de lectures et d’expérience sur le terrain. Un premier livre a dû le stimuler dans son combat : Les Jacobins Noirs de James CLR publié en 1938 traduit en 1949 en français. Cet ouvrage raconte la libération de St Domingue par Toussaint Louverture victorieux des troupes napoléoniennes en 1802 puis la trahison française qui entraîne sa perte et le rétablissement de l’esclavage (qui avait été aboli en 1793).Fanon F républicain déclaré comme Toussaint Louverture, devra aussi déchanter de la France, en 1940 quand la guerre est déclarée :
Les Antilles accueillent l’Amiral Robert parti de Brest avec une partie de la flotte de guerre française.

→   Lire Plus

Le temps des « mères porteuses »

La psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval, spécialiste de l’assistance médicale à la procréation, estime indispensable d’autoriser la pratique de la gestation pour autrui (GPA) en France.
La gestation pour autrui (GPA), qui s’adresse en premier lieu aux femmes présentant une pathologie utérine, va-t-elle entrer dans l’arsenal courant de la lutte contre la stérilité ? 

Très probablement. Environ 10 000 bébés conçus dans le cadre d’une GPA sont nés aux Etats-Unis depuis une vingtaine d’années, et cette pratique est désormais autorisée dans de nombreux pays. Depuis la première fécondation in vitro (FIV, 1984) et le premier don d’ovocyte (1988), la fonction maternelle, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, peut ainsi se répartir entre trois femmes distinctes : la mère « d’intention » (qui élèvera l’enfant), la mère « génétique » (qui donnera l’ovocyte si besoin est) et la mère « gestatrice », terme aujourd’hui préféré à celui de « mère porteuse ». Ces nouvelles façons de faire des bébés vont d’autant plus se développer que personne, aujourd’hui, ne supporte l’infertilité. Pas plus les médecins « fivistes » que les couples parentaux.

→   Lire Plus

Le GRAF-M et « l’emprise »

 — Par Roland Sabra —

Le GRAF-M , Groupe d’Action et de Recherche Féministe de Martinique est né d’une démarque de l’UFM, Union des Femmes de Martinique. Mais la double appartenance est possible. Petite structure, comparée à l’UFM, la nouvelle association revendique une plus grande indépendance à l’égard des organisations politiques et sans doute, parce que la nature même de la divergence est difficile à apprécier, une approche différente des rapports hommes/femmes. Le vendredi 18 janvier la foule se pressait à l’invitation de cette jeune organisation pour débattre, en présence de Fabienne Frémeaux, membre du Graf-M et auteure de «  Comment je me suis faite arnaquer par mon psy », de l’emprise.

Le titre même de l’ouvrage est discutable, il s’inscrit dans la longue série des attaques frontales menées contre la psychanalyse depuis le « Livre noir de la psychanalyse » en passant par les tentatives de réglementation de l’activité des « psy » et autres promotions des Techniques (le mot est juste!) comportementalo-cognitivistes1. Mais l’amendement Accoyer à l’origine de cette loi de police a conduit à une impasse.

→   Lire Plus

Les pervers, entre le sublime et l’abject

—- par Pierre Assouline —-

    Aussi étrange que cela puisse paraître, il n’existait pas à ce jour d’histoire des pervers en librairie. Non une histoire de la perversion, déjà étudiée par lepervers.1200642959.jpgs psychanalystes, mais bien des pervers qu’ils fussent appelés anonymes, misérables, minuscules, infâmes, antiphysiques ou pervers. C’est dire si l’essai historique d’Elisabeth Roudinesco La part cachée de nous-mêmes (229 pages, 18 euros, Albin Michel) était espéré sinon attendu. De nos jours, l’adjectif est aussi galvaudé que le nom et il courant que “perversité” soit employé en lieu et place de “perversion”. Celle-ci a la particularité de pouvoir être considérée comme sublime ou abjecte selon l’angle de vue : artistique, créateur ou lystique, et donc fécond, il est sublime ; mais lorsqu’il n’aboutit qu’à la satisfaction d’une pulsion de mort, il est abject. On voit par là que l’affaire est risquée pour celui qui se lance dans une anthopologie culturelle du bonheur dans la destruction, cette jouissance du mal que l’on s’inflige ou que l’on fait subir à l’autre dans un débordement de sens. Dans une langue très fluide exempte de jargon médical ou psychanalytique, Elisabeth Roudinesco montre bien comment la perversion est cette chose chachée en nous que nous refusons de voir, la face nocturne de l’homme.

→   Lire Plus

L’approche freudienne des addictions

Psychothérapeute et docteur en psychanalyse, Odile Lesourne vient de publier La Genèse des addictions, sous-titré Essai psychanalytique sur le tabac, l’alcool et les drogues. Son expérience de psychothérapeute à la Salpêtrière l’a confrontée à des alcooliques, fumeurs et toxicomanes qui restaient, d’après ce qu’elle nous en rapporte, silencieux à propos de leur pratique addictive. Face à cette difficulté thérapeutique, l’auteur fait l’hypothèse que l’addiction ne répond pas « aux mêmes règles de fonctionnement que le conflit névrotique » avant de conclure qu’il faut la penser autrement. C’est ainsi qu’elle propose, en plus des trois structures que sont la névrose, la psychose et la perversion, une quatrième structure appelée addiction. Ces « tendances » (addictives) seraient communes à tout le monde et seraient « soit réalisées a minima, soit refoulées ou contre-investies ». Est-ce à dire que nous serions tous sur deux structures à la fois : par exemple, un névrosé ou « normal-névrosé », psychotique ou pervers doublé d’un addict « réalisé a minima« ?


L’addiction comme structure issue du clivage du Moi

Cette hypothèse induirait que les conduites liées à l’addiction auraient une même origine, identifiée par la psychothérapeute comme étant le clivage du Moi.

→   Lire Plus

Infanticides : dans le huis clos des familles

Trop de nourrissons décédés ne sont même pas déclarés nés et certaines morts sont certifiées  » naturelles « . Les statistiques ne reflètent pas la réalité

 

Six cadavres de nouveau-nés ont été découverts le 17 octobre dans une cave à Valognes (Manche). Depuis la révélation de l’affaire Courjault, en 2006, les cas d’infanticide à la naissance (néonaticide) semblent se multiplier, au point que cela deviendrait presque banal. Pourtant, ces petits corps que l’on a à peine cachés ne représentent que la partie immergée et médiatisée de drames familiaux qui se nouent à huis clos.

Dès 2003, les pouvoirs publics s’émeuvent de ces cas d’infanticide. A la demande de la direction générale de l’action sociale (DGAS), et avec le soutien de la direction générale de la santé (DGS) et de la mission de recherche  » droit et justice  » du ministère de la justice, une enquête est menée par mon équipe au sein de l’unité Inserm 750 auprès des tribunaux de Bretagne, d’Ile-de-France et du Nord – Pas-de-Calais. Elle visait à réexaminer tous les décès de nourrissons de moins de 1 an survenus entre 1996 et 2000 et pour lesquels le parquet avait été saisi.

→   Lire Plus

« Les psychoses », ou de quelques questions à l’occasion d’un séminaire.

par Roland Sabra —


Francis Bacon, Autoportrait

Les nosologies sont filles des pratiques culturelles. Alors qu’en France il est plus ou moins d’usage de parler de psychoses infantiles, l’OMS ne retient le diagnostic de psychose que pour les adultes. Vérité ici, erreur au-delà… Un semblant d’accord toutefois à propos de psychoses : le mot ne s’emploie qu’au pluriel, c’est dire l’ambition du séminaire qu’organise à Schoelcher le GAREFP du 30 octobre au 3 novembre sur le thème. Voici quelques unes des questions que nous aimerions voir débattues.

Psychose est un terme générique qui recouvre, la liste n’est pas exhaustive, schizophrénie, syndrome maniaco-dépressif, bouffée délirante, paranoïa, autisme… il s’oppose à celui de névroses, lui aussi au pluriel et qui recouvre des comportements qui ne provoquent pas de graves confusions mentales. Le critère de gravité, sous-jacent à ce classement, est souvent inefficace dans la réalité. Il existe des confusions mentales non handicapantes et de sévères névroses suffisamment invalidantes pour rendre impossible la vie professionnelle voire tout simplement sociale.

Un autre critère est quelque fois retenu, celui du rapport à la réalité. Si le névrosé sait parfaitement que 2 + 3 = 5 et s’il en est profondément malheureux le psychotique serait persuadé que 2+ 3 = 6 tout en étant ravi de cela.

→   Lire Plus

« La perversion est au service de la société et de l’espèce »

Vincent Mac Doomr

— Par Roland Sabra —

   Les homosexuel(le)s sont-ils, sont-elles des pervers, des perverses? La connotation morale du terme est de peu d’utilité pour la question. Dans un pays où les filles se promènent  à moitié nues dans les rues, tout en ayant dans la tête des kilomètres de crinoline la question pourrait paraître surréaliste.  Ce numéro de la Lettre est consacré à la question de la perversion, à l’occasion du débat (enfin!) qui suivra la projection à Fort-de-France du film « Des hommes et des dieux« .

Qu’est-ce que la perversion? La réponse pourrait en dérouter plus d’un. Au delà  la question de l’homosexualité n’assiste-ton pas à une redéfinition du masculin et du féminin? ( lire le dossier) La propension, de plus en plus répandue,  à se déguiser en femme pendant Carnaval, le port ostentatoire  de bijoux féminin, la mode du piercing, les boucles d’oreilles, une homophobie prégnante mais un succès assuré pour les « Makoums », des rapports entre sexes marqués par la violence, tout cela ne relève-t-il pas d’une symptomatologie qui renvoie à une identité mal assurée?

→   Lire Plus

Objet inconscient de la voix, la perte, le savoir et le corps

La voix, ses troubles chez les enseignants

 

INSTITUT NATIONAL DE LA SANTE ET DE LA RECHERCHE MEDICALE (France)

Paris; Institut national de la santé et de la recherche médicale;2006;344 pages
(Expertises collectives)

Cet ouvrage présente les travaux du groupe d’experts réunis par l’Inserm dans le cadre de la procédure d’expertise collective, pour répondre à la demande de la Mutuelle générale de l’éducation nationale (MGEN) concernant la voix et ses troubles chez les enseignants. Ce travail s’appuie sur les données scientifiques disponibles en date du deuxième semestre 2005. Environ 570 articles ont constitué la base documentaire de cette expertise. Le rapport analyse les mécanismes physiques et physiologiques de la voix, les pathologies associées à l’usage professionnel de la voix, présente les données épidémiologiques et les traitements de ces pathologies.

La contribution de Paul-Laurent Assoun

→   Lire Plus