Victorin Lurel, ministre des Outre-mer est revenu mercredi sur la crise du prix des carburants lors de ses vœux diffusés sur l’ensemble des chaînes de télévision et des radios du réseau public Outremer 1ère.
«Je travaille sur de nouveaux décrets depuis mon arrivée au ministère. J’ai repoussé leur publication de plusieurs mois pour permettre la plus large concertation. Et ils ont d’ailleurs été modifiés pour tenir compte des souhaits des acteurs», déclare Victorin Lurel au sujet des décrets de régulation des carburants dans les DOM entré en vigueur mercredi.
«Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a plus de concertation. Celle-ci se poursuivra sur les arrêtés de méthode et j’inviterai, avec mes collègues ministres, l’ensemble des acteurs de la filière à une nouvelle réunion de travail dans les premiers jours de janvier», précise le ministre. Cette réunion de concertation, annoncée lundi, est prévue le 9 janvier

Le gouvernement a élaboré un projet de décret sur la fixation des prix des carburants qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2014.
Au début du XXIe siècle, reviennent au premier plan les préoccupations sur les crises dans le capitalisme, après l’effondrement des idées sur le déni de leur importance et de leur caractère nécessaire, en raison de l’exacerbation des crises mondiales depuis 2008. Ainsi, le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, dans le Triomphe de la cupidité (2010), a pu déclarer : « Si la nouvelle économie et la théorie économique n’avaient pas totalement anéanti les fluctuations économiques, elles les avaient domptées. Du moins le disait-on. La grande récession a pulvérisé ces illusions en 2008… Des idées bien établies sur la théorie économique (…) sont tombées dans l’abîme. » Il propose de revenir à Keynes et à son principe d’« insuffisance de la demande globale ». Mais la question est bien plus complexe. Il convient, pour examiner cette complexité, de revisiter l’ensemble des théories sur les bases de la suraccumulation du capital et des crises périodiques plus ou moins décennales, sur trois siècles de pensée économique.
Dans la grande majorité des pays industrialisés, les taux de croissance sont en baisse depuis quarante ans. Pour les générations nées après les « trente glorieuses » – un Français sur deux –, les appels au retour d’une « croissance forte » semblent désuets et irréalistes. D’autant plus que les taux de croissance des décennies à venir pourraient être plus faibles encore que lors des décennies passées, pour au moins quatre raisons.
Définition
C’était en 1986, et déjà Ulrich Beck parlait de paupérisation civilisationnelle en expliquant que la dynamique historique ne serait pas celle de la sécurisation pour tous, mais bien plutôt de la démocratisation du risque. Certes, les clivages entre précaires et ceux qui ne le sont pas sont toujours présents, mais l’émergence des risques systémiques, invisibles, radioactifs, cumulatifs, a brisé la ligne de partage. « Ce que nous a appris la contamination radioactive, c’est que c’en est fini de l’autre, fini de nos précieuses possibilités de distanciation. On peut exclure la misère, on ne peut plus exclure les dangers de l’ère nucléaire. C’est là leur nouvelle force culturelle et politique. Leur pouvoir est le pouvoir du danger qui abolit toutes les zones de protection et toutes les différenciations de l’âge moderne. » La société du risque mondialisée, c’est cela : le « big business » de notre insécurisation, réelle ou supposée. Il n’est pas impossible que l’enseignement du risque systémique nous fasse entrevoir les vieilles réalités sociales (comme la migration de la misère) comme désormais inextricables. « La France doit prendre sa part de la misère du monde, mais n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde », dit un ministre de l’Intérieur, citant un ancien premier ministre.
L’Association Martiniquaise pour la Promotion de l’âge d’or(AMDOR 2000) a organisé les 3 et 4 octobre 2013 ses 23èmes Rencontres gérontologiques sur le thème particulièrement judicieux « Personnes âgées et Nouvelles pauvretés-Nouveaux défis ». Michel Branchi, économiste et ex-Commissaire de la Concurrence et de la Consommation, a fait une communication ayant pour objet : « Eléments sur le pouvoir d’achat des retraités des DOM-Le cas de la Martinique ». Nous en publions ci-après un résumé.
Au nom de la collectivité régionale,
Dans un contexte de crise économique qualifiée par certains de structurelle, les Français assistent à une sorte de translation de responsabilités de la collectivité publique nationale vers les collectivités territoriales. D’aucuns s’imaginent qu’il s’agit d’un processus de nature à mieux prendre en compte les intérêts des hommes et des femmes, mais en réalité il procède de la démarche générale qui consiste pour l’Etat central à se retirer sur la pointe des pieds. S’il est juste de placer la régionalisation – décentralisation de 1982-1983 dans le vaste mouvement commencé en 1960 par la déconcentration, il n’en reste pas moins que la réforme de 2003 s’inscrivait déjà dans une approche plus insidieuse. La création des Services extérieurs de l’Etat (DDE, DDASS, DDA,…) tels que désignés jusqu’à une date récente et le renforcement des pouvoirs préfectoraux répondaient en effet à une volonté d’efficacité au profit du citoyen. La décision prise au plus près des populations correspondait dès lors davantage aux besoins, et ce dans un temps plus court. Dans ce cadre juridique, l’Etat demeurait le seul responsable du développement en termes d’équipement et de dynamisation des activités économiques.
Pour « sauver le régime des retraites par répartition », rapports, projections, déclarations, décisions se suivent en démantelant le principe de ce régime. Mais un non-dit perdure : comment penser la protection sociale en général et les retraites en particulier dans un contexte radicalement modifié par rapport à celui de l’après-guerre ? Rappelons qu’en mettant en place d’audacieux instruments de protection sociale, le Conseil national de la Résistance avait su préconiser une rupture politique visant à prévenir tout retour de la barbarie, aboutissant à un contrat social fondé sur la redistribution des fruits de la croissance économique.
Rien n’illustre mieux la vacuité du discours politique aujourd’hui, droite et gauche confondues, que l’usage grammatical qui est fait du mot « croissance ». Toute croissance est croissance de quelque chose. Sans mention de son objet, le substantif n’a pas de sens, contrairement à des mots comme « république », « amour » ou « liberté ». La « croissance » selon les politiques est sans objet. Elle-même est leur objet : ce qui est placé devant eux, qu’ils veulent saisir, parfois avec les dents, mais qui leur échappe insolemment. Je l’appellerai donc Croissance, avec une majuscule.
Début août, l’ex-trader français de Goldman Sachs, Fabrice Tourre, a été jugé coupable pour avoir vendu des produits financiers qu’il savait «toxiques», en 2007, dans l’affaire Abacus. Les médias ont retenu le plus savoureux : les mails envoyés par le trader à sa petite amie, et notamment l’extrait dans lequel il se vante d’avoir vendu des produits complexes et sans valeur à «des veuves et des orphelins». Ce genre de propos n’attire pas la sympathie d’un jury populaire, et la SEC (l’autorité boursière américaine) a donc insisté sur ces éléments. Dans le scandale du Libor en 2012, la FSA, homologue britannique de la SEC, avait aussi utilisé ce type de messages. La presse mondiale avait adoré ce mail, envoyé suite à une manipulation de taux : «Mec, je t’en dois une belle ! Passe un soir après le boulot et j’ouvre une bouteille de Bollinger [une marque de champagne].» La condamnation de Tourre suscite pourtant un malaise. C’est la banque Goldman Sachs qui aurait «donné» son trader, en envoyant aux autorités les fameux mails, écrits en français, et leur traduction en anglais.
Le 27 août, Jean-Marc Ayrault a présenté le détail de la réforme gouvernementale des retraites. Réformette dans la stricte logique de notre régime par répartition : on a besoin de redistribuer plus d’argent ? On augmente les cotisations, avec les problèmes de compétitivité et le biais en défaveur des activités de main-d’œuvre que cela pose depuis 1945. Elle remédie marginalement aux injustices actuelles (femmes, étudiants, pénibilité…), en introduit de nouvelles au détriment des «parents tardifs» de 3 enfants. Pas de quoi hurler ni se réjouir. Plus inquiétante est la promesse d’une hausse future de la durée de cotisation. Et ce vieux sophisme («puisque l’espérance de vie augmente, il faut cotiser plus longtemps») nous préoccupe.
Kassav’ qui continue à enchanter un immense public disséminé dans le monde et qui aligne encore des performances, entre autres le renouvellement de son répertoire, les tournées dans les grandes villes de la planète et la création de revenus et d’emplois.
Les pauvres sont-ils moins intelligents ? La question peut sembler provocante, mais de nombreux travaux de psychologie ont montré que les personnes vivant dans la pauvreté avaient une tendance malheureuse à s’engager dans des comportements risquant de renforcer leurs problèmes, comme ne pas participer aux campagnes de dépistage du cancer, oublier leurs rendez-vous médicaux ou, plus simplement, mal gérer leurs maigres finances et multiplier les crédits à la consommation.
On démarre avec Balzac, romancier d’un autre siècle, et on termine en compagnie de Jacques Rancière, philosophe défenseur d’une forme exigeante de la démocratie. Ce n’est pas si courant, avouons-le, quand il s’agit d’un ouvrage d’économie savant qui offre tous les gages de rigueur imposés par l’académie. C’est que son auteur, Thomas Piketty, ne conçoit pas d’étudier les inégalités économiques et leur évolution en se retirant du monde : la question interroge trop profondément le sens que nous prêtons à l’idée démocratique. Or, point de politique hors du champ des représentations. Aussi est-ce là qu’il porte le fer – et le coup fait mouche.

Le plus étonnant mais aussi le plus révélateur dans les énormes manifestations qui secouent le Brésil ou la Turquie actuellement, c’est l’étonnement des pouvoirs en place, qu’ils soient de droite ou de gauche. Comme l’avoue Gilberto Carvalho, le chef de cabinet de la présidente du Brésil, Dilma Roussef, «le gouvernement n’arrive pas à comprendre ce qui se passe». De même, en Turquie, Recep Tayyip Erdogan ne sait pas voir ou ne veut pas voir dans les soulèvements de la jeunesse urbaine, autre chose que le résultat d’un complot de l’étranger. Que se passe-t-il ? Vers quoi tendent ces mouvements ? Pour esquisser une réponse à cette question, il faut à la fois les mettre en relation avec les mouvements similaires qui les ont précédés, expliquer pourquoi ils ne sont guère intelligibles dans le cadre des catégories politiques héritées, et commencer à dégager la perspective dans laquelle ils peuvent commencer à faire sens, non seulement dans une logique de contestation ou de désespoir, mais comme annonciateurs d’alternatives politiques souhaitables et plausibles.
La grave crise que connaît la Martinique depuis plusieurs décennies ne s’estompe pas, bien au contraire. Dans ce contexte, les associations d’action sociale et solidaire ont fort à faire. Les soutenir concrètement est devenu un impératif, car elles ont conquis une place incontournable dans l’activité socio-économique, au gré d’une courte histoire de seulement quatre siècles.
J’ai encore en mémoire la réussite presque insolente de ce Monsieur, fort élégant, quittant le matin sa maison au volant de sa belle et luxueuse voiture. De son épouse flamboyante et riante. De ses enfants dodus, repus et rayonnants de bonheur. Ils faisaient tous plaisir à voir, tant ils donnaient l’impression que le soleil se levait derrière leur immense villa et ne brillait que pour eux…