Antigone ma sœur du Collectif La Palmera
— Par Selim Lander —
Lorsque nous avions vu cette pièce, encore en construction, en 2020, elle ne nous avait qu’à demi convaincu. Un spectacle tonitruant pour les amateurs d’opéra rock, telle fut, pour autant que l’on s’en souvienne, notre réaction. Notre mémoire n’est pas infaillible, loin de là, mais de revoir la pièce aujourd’hui laisse une toute autre impression. Alors que les « numéros » d’antan paraissaient souvent gratuits avec beaucoup de bruit et de gesticulations inutiles (i.e. réservés à un certain public que l’on peut qualifier de « djeun’s » !), le spectacle présenté aujourd’hui, sans rien perdre de son côté rock, s’est enrichi comme si le mythe avait enfin instillé la pièce et ses interprètes. Les récits qui rappellent les principaux épisodes de cette tragique histoire (nous sommes en effet aux origines de la tragédie) dans laquelle les personnages, loin d’être des héros, sont les instruments malheureux d’un destin implacable, sont parfaitement résumés et clairement racontés.
Les dialogues sont soit des divertissements agréablement comiques, soit des moments clés du mythe rapporté par Sophocle dans Œdipe Roi et dans Antigone.

Âpre et bouleversant, le film de Manuel Schapira, inspiré du livre éponyme de Nathacha Appanah, nous plonge dans le quotidien ultra-violent des mineurs isolés des bidonvilles de Mayotte. Une claque
Kafé littéraire & infos tournée
De deux en un à un se divise en deux le travail de Françoise Dô, « Juillet 1961 » présenté ce soir là dans la salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium en illustre avec bonheur le chemin dans un infini d’allers-retours.


« Et Dieu ne pesait pas lourd » de Dieudonné Niangouna, jeu et m.e.s. de Frédéric Fisbach
C’eut été mal connaître Didier Poiteaux et Olivier Lenel que de croire qu’ils allaient nous embarquer dans une conférence théâtralisée sur le thème toujours aussi clivant, de la peine de mort. Abolie en France en septembre 1981 par l’Assemblée nationale à la suite d’un texte de loi présenté par Robert Badinter elle a toujours ses partisans, qui nostalgiques, l’évoquent le plus souvent à mots couverts: il est des désirs peu glorieux, honteux, sordides. Un quart des pays du monde, et parmi eux les plus peuplés se vautrent encore dans son lit. Trois jours avant la représentation de la pièce à Fort-de-France, l’Arabie saoudite exécutait 81 prisonniers.
Texte : Ali Babar Kenjah
« Je m’appelle Anton. Je suis né une première fois à la fin des années 60 à Grigny, dans une barre d’immeubles. J’ai grandi là-bas, entre la bande de l’escalier et le ventre de ma mère. J’ai voulu être acteur, je suis parti aux USA, où je me suis enfermé dans une cave avec un poète. La CIA m’a coincé, je suis parti en mission en Afrique, dans le désert. J’ai été fait prisonnier aux mains d’islamistes radicaux puis des djihadistes. Puis j’ai été délivré par un service secret, mais enfermé à nouveau, pour me faire cracher tout ce que je savais. Qu’est-ce que je savais ? Ça a duré presque trente ans, et chaque fois comme une mort et une nouvelle naissance. Je m’appelle Anton et je suis devant vous, je ne sais pas grand-chose mais j’ai des choses à dire. »
Conférence brillante ou performance foireuse, un portrait déstructuré du spectateur de théâtre
Ne chantez pas la Mort, c’est un sujet morbide

Suzy vit à Paris et Franck dans le couloir de la mort au Texas. En 1996, un peu par hasard, ils entament une correspondance. Peu à peu, ils se découvrent, se rencontrent, tombent amoureux et, plus tard, pour continuer de se voir malgré les restrictions imposés à Franck concernant ses conditions de détention, ils se marient. Vingt ans plus tard, ils continuent de s’aimer mais ne vivent toujours pas ensemble.
Primé Meilleur texte dramatique 2017 par Textes En Paroles – G
Il y a longtemps que l’on n’avait pas vu la grande salle de l’Atrium aussi remplie de monde. Peut-être parce que la crainte de la COVID s’éloigne et que les contraintes se relâchent (malgré une recrudescence des cas post-carnaval), sans doute aussi en raison des deux têtes d’affiche de la soirée. Mariejosé Alie a été journaliste de télévision en Martinique avant de continuer sa carrière en France. On l’a beaucoup vue et entendue récemment à la suite de la sortie de son livre Entretiens avec Aimé Césaire. Quant à Viktor Lazlo, elle est une habituée de la Martinique, non seulement du plateau de l’Atrium mais encore des réunions littéraires, puisque elle-même romancière, elle organise ici le festival Ecriture des Amériques et, depuis peu, les Cafés littéraires du Diamant.

PRÉSENTATION