— Par Annie Chénieux —
Les Parisiens ont de la chance : un duo aussi brillant qu’inattendu est au programme du festival Paris quartier d’été.
Un court spectacle, délicieux et original, a fait fureur au Festival d’Avignon. On peut le voir à Paris pour quelques représentations. Que se cache-t-il derrière cette Religieuse à la fraise? Un couple de 160 kilos sur la balance, inégalement répartis. Cette disproportion (120 kilos pour lui, 40 pour elle, ou à peu près) a inspiré à Olivier Martin-Salvan et Kaori Ito un spectacle hors du commun, épatant, vif, cocasse et malicieux. Elle est danseuse, japonaise, a travaillé avec de grands chorégraphes (et aussi James Thierrée), lui est comédien, chanteur, mime, volontiers ogre dévorant du texte (Novarina, O Carmen, Pantagruel,…). Là, il se tait. Tout le spectacle repose sur la découverte de l’autre et la différence. Sans paroles, le pas de deux du « gros » et de la « petite » joue avec, et se joue de l’inégalité⋅ Géant assoupi (où l’on pense aux dessins de Gustave Doré), son corps à lui peut se faire arbre, vague, rocher, montagne, devenir un paysage, un continent inconnu à explorer⋅ Elle, tantôt moule agrippée à son rocher ou insecte virevoltant, s’accorde aux mouvements de ce territoire étranger, en suit les mouvements, les respirations, le titille et l’agace, avant de l’apprivoiser dans un corps à corps acrobate et cannibale qui déroule des figures inédites, des images de corps à deux têtes, de centaure ou de duel de bêtes à cornes… Ils sont formidables.

— Par Roland Sabra —
Yna Boulangé dans une mise en scène de José Exélis du troisième volet de l’œuvre de Marie Vieux-Chauvet ( Photo Philippe Bourgade)
Les irrévérencieux
Mangez-le si vous voulez
Money


— Par Michèle Bigot —


« Intéreur » une pièce de Maurice Maeterlinck
Par Selim Lander – Lemi Ponifasio est l’un de ces metteurs en scène internationaux en vogue invités dans le monde entier. L’engouement des programmateurs des festivals les plus prestigieux pour certains hommes de théâtre sortis de nulle part et qui deviennent des vedettes que l’on s’arrache, est semblable à celui qui favorise certains plasticiens contemporains, chouchous de toutes les biennales, sans que leur supériorité apparaisse toujours évidente par rapport à leurs concurrents sur le marché de l’art. En l’occurrence, Lemi Ponifasio nous vient de Samoa, dans le Pacifique, accompagné d’une troupe de Maoris. Son travail, qui se situe « à la lisière du poétique et du mystique » selon le tract distribué aux spectateurs, est censé créer « les conditions d’un abandon, d’un état d’éveil ». Dans un entretien reproduit dans le dossier de presse, Ponifasio déclare que « le théâtre est l’endroit où écouter [notre] âme ». Participer à son spectacle, ce serait, selon lui, « une prière, un cri, une cérémonie pour célébrer une nouvelle vie… C’est être le silence, avec la vérité ». « La vérité » : rien de moins !

Marronnage et poétique contemporaines
— Par Michèle Bigot —
— Par Michele Bigot —
— Par Roland Sabra —