Spectacle créé le 17/7/2018 au Festival d’Avignon. L’autre scène du grand Avignon, Vedène
— Par Michèle Bigot —
Êtes-vous prêts pour le grand chambardement? Résisterez-vous à un nouveau séisme? Voilà la question à laquelle vous allez devoir vous confronter, psychiquement et physiquement, si vous voulez participer à cette grande cérémonie des corps et des esprits qu’est un spectacle de Phia Ménard. Vous me direz que vous êtes maintenant habitués aux spectacles extrêmes, depuis que vous avez assisté aux représentations d’Angelica Lidell et à celles d’Emma Dante. Et vous êtes avertis que désormais, ce n’est plus au cinéma mais au théâtre que vous allez vivre des émotions inédites, trouver des formes nouvelles et des audaces inouïes. Si c’est là ce que vous recherchez et que vous êtes fatigués des spectacles-divertissement qui nourrissent les idées reçues et ne dérangent personne, bienvenue chez Phia Ménard. Ça va dé-ménager! Ne ménager personne et surtout pas ceux qui se sont installés à l’aise dans le patriarcat!
Car c’est bien d’une révolte généralisée contre le patriarcat qu’il s’agit. C’est fort, c’est dramatique et c’est drôle. Ce n’est pas un hasard si cette subversion des valeurs machistes nous vient de Phia Ménard.

« TIO, itinéraire d’une enfant de Brassens » de Christina Rosmin


Saison sèche
Mama
Sur la route (la mort de Sandra Bland)
Françoise Nyssen, ministre de la Culture, se réjouit de la nomination d’Hassane Kassi Kouyaté à la direction du festival des Francophonies en Limousin conformément au vote du conseil d’administration présidé par Alain Van der Malière et composé de l’État (ministère de la Culture), de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département de la Haute-Vienne et de la Ville de Limoges. Il prendra ses fonctions le 1er janvier 2019.

Un couple domino. Elle antillaise. Lui métro. Ils vivent à Paris.Ils se sont aimés il y a vingt ans de cela. Lui était photographe, elle comédienne. Artistes sur le retour ils sont aujourd’hui dans une indifférence parfois polie, parfois pleine d’aigreurs, dans une quotidienneté qui tue toute velléité de différenciation. Il ne la désire plus vraiment. Il végète dans un petit journal avec un boulot qu’il exècre et qui lui renvoie l’image dévalorisée de ce qu’il st devenu. Il peut rester des heures et des jours à ne rien faire. Il picole un peu. Elle, elle a encore des rêves d’accomplissement théâtral, sans trop y croire. Le lien qui les tient est celui d’une complicité passée. Ils cherchent leur bien dans l’ombre de leurs souvenirs. Morts à leurs désirs ils semblent survivre. Relation en miroirs dans sa dimension mortifère que viendra sauvée l’irruption d’un tiers. Michèle Césaire ne recompose pas pour autant un «Théorème» pasolinien, ni même la sempiternelle triangulation amoureuse. Elle fait de l’irruption d’un troisième artiste, peintre celui-là, le vecteur d’une recomposition, d’une renaissance dans le domaine des arts.
Arctique
Feu le père de Monsieur
Festival d’Avignon off 2018, théâtre des Doms
Loin de tout classicisme, certains des metteurs en scène actuels semblent explorer de nouvelles voies, à la recherche d’autres façons de dire sur scène notre humanité, ses beautés et ses laideurs, ses forces et ses faiblesses.
L’État de siège (Estado de sítio) : le spectacle, au Teatro São Luiz de Lisbonne
Au Festival de Théâtre de Almada, dans une ambiance toujours chaleureuse, on découvre ou redécouvre de grands textes, d’aujourd’hui et d’autrefois, et qui sont pour certains donnés en cette belle langue française, supplantée aujourd’hui au Portugal par l’anglais mais encore bien connue des générations plus anciennes.
Si Avignon reste, pour les amateurs autant que pour les professionnels, une destination incontournable, il est de par le monde d’autres lieux où le théâtre va et nous emmène à sa propre découverte. Il en est ainsi du Festival International d’Almada, au Portugal, qui propose sur les deux rives du Tage, du 4 au 18 juillet, sa trente-cinquième édition. Une édition un temps compromise par des réductions financières, mais qui par bonheur peut avoir lieu, organisée conjointement par la CTA (Companhia de Teatro de Almada), la Câmara Municipal de Almada, et quelques-uns des grands théâtres de Lisbonne. Une édition qui propose cette année vingt-quatre spectacles en différents lieux ; un festival populaire en ce sens qu’il s’offre à tous pour un prix fort raisonnable, l’abonnement donnant accès à l’ensemble des manifestations pour soixante euros seulement ; un festival de qualité, audacieux et novateur, qui convie auprès des réalisations portugaises certaines des grandes créations européennes de ces derniers temps. Expositions, conférences, spectacles de rue et concerts gratuits viennent compléter le programme.
