Catégorie : Arts de la scène

Hommage à Fanny Auguiac : une soirée pour saluer une vie de culture et de transmission

Hier soir, 2 décembre,  Tropiques-Atrium — l’ex-CMAC qu’elle dirigea pendant plus de trente ans — a ouvert ses portes pour un hommage émouvant à Fanny Auguiac. Dans une salle à moitié remplie mais profondément recueillie, plusieurs grandes figures de la scène artistique martiniquaise se sont succédé pour saluer celle qui a tant marqué la vie culturelle de l’île. Alain Jean-Marie, Claude Césaire, Ronald Tulle, Micky Téléphe ou encore Dominique Bougainville ont chacun rappelé, par leurs mots ou leur musique, l’empreinte inaltérable qu’elle laisse derrière elle.

Fanny Auguiac n’était pas née ici, mais elle avait fait de la Martinique sa terre d’engagement et de création. Née à Paris en 1937, marquée dans son enfance par la guerre et la déportation de ses parents, elle avait très tôt trouvé dans l’art un refuge et une force. Formée à la musique, passionnée de piano, passée par le cinéma où elle avait rencontré des figures comme Beckett, Sartre ou Duras, elle avait peu à peu forgé un regard singulier sur la culture : un regard ouvert, exigeant, profondément humain.

Son arrivée en Martinique à la fin des années 1960 fut un tournant.

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L’éphéméride du 3 décembre

Première  mondiale d‘Un tramway nommé désir de Tennessee Williams au théâtre Ethel Barrymore à Broadway le 3 décembre 1947

Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) est une pièce de théâtre de Tennessee Williams, jouée pour la première fois en 1947 au théâtre Ethel Barrymore et pour laquelle il a remporté le prix Pulitzer en 1948. Elle remporte en 1948 le prix Pulitzer, le Drama Critics circle award et le Donaldson qui pour la première fois dans l’histoire sont attribués tous les trois à la même production. De son côté, l’association américaine des critiques de théâtre distingua Un tramway nommé Désir comme la pièce la plus importante du XXe siècle devant Mort d’un commis voyageur d’Arthur Miller et Long voyage du jour à la nuit d’Eugene O’Neill.

Synopsis:
Blanche DuBois fait irruption chez sa sœur Stella et son beau-frère Stanley Kowalski à La Nouvelle-Orléans. L’exiguïté du logement, les différences sociales entre Blanche et Stanley, le fait que Stella n’ait pas annoncé à Stanley la visite de Blanche, l’animosité de Blanche, jalouse de l’amour de sa sœur envers Stanley, laissent penser que l’arrivée de Blanche va troubler la relation de Stanley et Stella.

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Jam pour Fanny

La scène jazz salue Fanny. Tropiques-Atrium. Mardi 2 décembre 19h

Des musiciens se réunissent pour une jam conviviale et inspirée, imaginée comme une salutation musicale pleine d’affection, de respect et de complicité, à Fanny Auguiac (1937 – 2025). Directrice historique du CMAC (Centre Martiniquais d’Action Culturelle), elle a été une figure emblématique du paysage artistique et du secteur culturel martiniquais.

La scène jazz salue Fanny
Des musiciens se réunissent pour une jam conviviale et inspirée, imaginée comme une salutation musicale pleine d’affection, de respect et de complicité, à Fanny Auguiac (1937 – 2025). Directrice historique du CMAC (Centre Martiniquais d’Action Culturelle), elle a été une figure emblématique du paysage artistique et du secteur culturel martiniquais. Un moment de spontanéité et de générosité que nous vous invitons à venir partager.
Charly Labinsky , Alain Jean-Marie, Alex Bernard, Jeff Baillard , Ronald Tulle, Malavoi
(etc) se réunissent pour une jam imaginée comme une salutation musicale à feu Fanny Auguiac, qui fut directrice du CMAC Centre Martiniquais d’Action Culturelle. Les musiciens salueront la figure emblématique du paysage artistique et du secteur culturel martiniquais, qui s’est éteinte à l’âge de 87 ans en novembre dernier.

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Carmen – Opéra de Georges Bizet : Festival FILAO 2025 – Les Voix des Outre-mer

Ruines du Théâtre du Petit Paris, Saint-Pierre,Vendredi 5 décembre – 19h00 | Samedi 6 décembre – 19h00 | 
Dimanche 7 décembre – 18h00

Un opéra mythique au cœur d’un lieu chargé d’histoire

À Saint-Pierre, l’ancienne « capitale culturelle des Antilles », les ruines du Théâtre du Petit Paris se dressent comme un témoin du temps. Avant l’éruption dévastatrice de la Montagne Pelée, ce haut lieu artistique accueillait spectacles, opéras et soirées mondaines.

Plus d’un siècle plus tard, le Festival FILAO réveille ces pierres et y fait résonner l’un des chefs-d’œuvre les plus joués au monde : Carmen de Georges Bizet.
Une expérience immersive qui conjugue patrimoine, mémoire, création et excellence vocale ultramarine.

La production

Cette mise en scène de Julien Leleu, créée initialement en Martinique, a été présentée en tournée à La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane et à Paris.
Elle revient aujourd’hui dans son lieu d’origine, portée par l’énergie des Voix des Outre-mer, pour trois soirées exceptionnelles.

La représentation fera l’objet d’une captation audiovisuelle dans le cadre d’un projet documentaire.
Le public, immergé au cœur de l’action, pourra être filmé.

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« L’affaire Beauregard », texte & m.e.s. José Alpha

Jeudi 11, Vendredi 12, Samedi 13 novembre 2025 à 19h30 au T.A.C

La pièce
La légende de Zadou est plus communément connue sous l’appellation de : L’affaire, René-Louis-Gaétan Beauregard
René-louis-Gaétan Beauregard a pris le maquis le 3 juillet 1942 el a tenu tête il l’ensemble des forces de l’ordre de 0 Martinique durant sept longues années. Cette chasse il l’homme inédite a passionné la population el a marqué durablement la mémoire collective de la Martinique. Beauregard a fait l’objet d’une récupération politique voire idéologique mois aussi d’une détestation féroce d’une partie de l’opinion.
Il a été également l’objet d’une véritable vénération de la port de très nombreux Martiniquais. Au-delà des faits historiques, c’est d’un véritable mythe qu’il s’agit aujourd’hui. Qui était véritablement cet homme? Quels sont les évènements qui ont conduit à sa fuite dans les mornes du Sud de la Martinique? Quelle est la port de vérité et qu’est ce qui relève de la légende ou cours de ces sept années de méprises, de trahison, de violences, de larmes, de sang et de désespoir?

Interprétation :
Ahmed Diakité dans le rôle de Zadou, un homme dévoré par la douleur et la passion.

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Kite Zo A (Laisse les os)

Mardi 2 décembre à 18h45 auT.O.M. 

Titre anglais : Leave The Bones
Documentaire
Réalisé par Kaveh Nabatian • Écrit par Kaveh Nabatian, Wood-Jerry Gabriel
Haïti, Canada (Québec) • 2022 • 68 minutes • 16 mm & HD • Couleur et Noir & Blanc

Synopsis :
En 1791, à Haïti, Dutty Boukman a présidé à un rituel vaudou à Bois-Caïman qui a conduit à la création de la première république noire. Depuis, les rituels de transformation et d’expression artistique sont au cœur d’une culture florissante alors que le pays fait face à l’oppression, à la pauvreté et aux catastrophes naturelles. Kite Zo A (Leave the Bones) est un film sensoriel sur les rituels en Haïti, de l’ancien au moderne, réalisé en collaboration avec des poètes, des danseurs, des musiciens, des pêcheurs, des amateurs de roller et des prêtres vaudou, sur des poèmes de l’auteur haïtien Wood-Jerry Gabriel.
Réalisation : Kaveh Nabatian
Écriture : Kaveh Nabatian, Wood-Jerry Gabriel
Image : Kaveh Nabatian
Son : Sacha Ratcliffe, Joseph Ray
Montage : Kaveh Nabatian
Musique originale : Lakou Mizik, Joseph Ray

‍PRIX

Prix pour la paix (Prix du public) – Festival du nouveau cinéma de Montréal, Canada, 2022

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Monsieur MĀLĀ envoûte Tropiques-Atrium : une soirée rare, vibrante et habitée

— Par M’A —

Fort-de-France, vendredi 28 novembre.
Dans une salle presque comble — environ 300 personnes réunies dans l’intimité chaleureuse de Tropiques-Atrium — le quintet parisien Monsieur MĀLĀ a offert un moment de grâce, de puissance et de pure créativité. Un concert comme on en voit peu : d’une précision remarquable, d’une richesse musicale foisonnante, et surtout, de cette magie impalpable qui fait qu’un groupe dépasse la simple addition des talents individuels.

Car si chacun des cinq musiciens est une référence dans son domaine, c’est bien le collectif, soudé, organique, incandescent, qui a transcendé la soirée. Le public, conquis, est ressorti enchanté, un sourire accroché au visage et l’énergie encore vibrante dans le corps.

Un quintet sans frontières, aux identités multiples

Sur scène, Robin Antunes (voix, mandoline), Balthazar Naturel (saxophones), Swaéli Mbappé (guitare, basse), Nicholas Vella (piano, Fender Rhodes, claviers) et Yoann Danier (batterie) ont révélé ce qui fait la signature de Monsieur MÂLÂ : un son immédiatement reconnaissable, à la fois urbain, organique, voyageur et profondément humain.

Leur musique navigue librement entre jazz, funk, Afrique, Caraïbes, électro, rock, pop, sans jamais se perdre.

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Solidarité pou ti Manman, ansanm épi Clowns Doktè

Dès le 29 novembre  et jusqu’à mi-janvier 2026, partout en Martinique

Chaque fin d’année, l’association Clowns Doktè lance une belle campagne solidaire : « Solidarité pou ti Manman », un moment fort de mobilisation et de générosité sur tout le territoire martiniquais. L’objectif ? Sensibiliser au métier de clown hospitalier, rassembler des partenaires et des donateurs, et collecter les fonds nécessaires pour assurer les interventions clownesques dans les hôpitaux pédiatriques de l’île.

Pourquoi ce temps fort ?

Depuis sa création en 2018, Clowns Doktè accompagne une équipe d’artistes formés au clown hospitalier pour intervenir en milieu de soins — notamment à la MFME (Maison de la Femme, de la Mère et de l’Enfant) et au Centre Hospitalier Nord Caraïbe.
Le clown d’accompagnement est bien plus qu’un divertissement : c’est un allié thérapeutique ; par le rire et la poésie, il aide à alléger le stress, l’angoisse, la douleur, pour les enfants, leurs familles et les soignants.
Les dons récoltés pendant cette campagne permettent de financer ces visites, de soutenir l’équipe artistique et de pérenniser cette mission de bien-être à l’hôpital.

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« Let’s Get Lost »,un film de Bruce Weber

Samedi 29 novembre à 16h00 Tropiques Atrium

Avec Chet Baker, William Claxton, Flea | 23 juillet 2008 en salle | 2h 00min | Documentaire, Musical| Date de reprise 19 juin 2024
Synopsis
Tout public
Let’s Get Lost évoque la vie du célèbre trompettiste Chet Baker lors de son parcours de l’Oklahoma à la Californie et de New York à l’Europe, pendant les années 50. À travers les passionnants témoignages de sa famille, de ses amis et de musiciens du mouvement jazz de la Côte Ouest, le film suit le grand jazzman jusqu’en 1987, un an avant sa mort.Un portrait intime et poignant, entre archives rares et témoignages, retraçant le parcours fulgurant et tragique de l’un des musiciens les plus fascinants du jazz.

Un portrait de Chet Baker, grand trompettiste et chanteur de jazz blanc, dont la vie défraya la chronique dans les années 1950 et 1960.

Le réalisateur Bruce Weber a eu le privilège d’accompagner le mythique musicien Chet Baker tout au long de l’année qui précéda sa mort mystérieuse, en 1988, dans un hôtel d’Amsterdam. Il en a tiré un documentaire riche en images d’archives inédites, que viennent compléter des entretiens avec des proches.

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Ouvè Lawonn Bèlè Djoubà 2025 : Pogram.

 Une célébration vivante de la transmission

Le samedi 29 novembre 2025, de 10 h à 23 h, le Domaine de Fonds Saint-Jacques vibrera au rythme du Bèlè Djoubà, grand rendez-vous annuel dédié à l’héritage culturel martiniquais. La Coordination Lawonn Bèlè invite le public — curieux, passionnés, familles et pratiquants — à rejoindre cette vaste ronde de partage où s’exprime l’âme profonde de la Martinique.

Un village bèlè ouvert à tous

Pour cette édition, un véritable village bèlè prendra forme au cœur du Domaine. On y retrouvera des stands d’associations, d’artisans et de producteurs locaux, ainsi que de nombreux ateliers d’initiation : danse, chant, tambour, ti-bwa… autant de portes d’entrée pour découvrir ou approfondir cette pratique qui mêle rythme, corps et mémoire.

Espaces de restauration, produits locaux et ambiance conviviale accompagneront cette journée qui se veut aussi chaleureuse qu’accessible.
L’entrée est gratuite.
Tenue conseillée : jupe ample, jupon et haut simple pour les femmes ; pantalon ou jean pour les hommes.

Une édition placée sous le signe de l’hommage

Cette année marque un moment fort : l’ensemble des vingt-quatre associations membres de la Coordination se rassembleront pour mettre à l’honneur près de 200 figures du monde bèlè.

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« La Bou sou la Po », Textes Grégory Alexander, Faubert Bolivar, Lolita Monga

Samedi 29 novembre à 19h au Centre Culturel de Petit Bambou – Le Lamentin

À propos du spectacle
« À partir de l’histoire de chacun de nos territoires, nous partageons nos questionnements, nos colères, en «miroir» en questionnant les habitants de nos « pays» sur leur rapport à la terre ; Enraciné, hors-sol, embourbé, Karo d’tèr, ancêtre, nourricier, eau, ciel, éléments, mornes, pays, ancrage, possession, dépossession, etc… autant de mots à partager entre nous et avec les habitants… » La Terre nous remet en question et se rappelle à nous avec force. Parler des femmes, des hommes et leur donner la parole.

Telle une boite de pandore proposant un accès à une somme « d’affects étranges », l’écriture est attentive aux tremblements de ceux qui disent et de ceux qui taisent. Elle procède d’une alternance entre un texte « choral », pêle-mêle de paroles d’habitants et de conscience collective, avec des insertions de monologues exprimant des points de vue à l’endroit d’une forme d’intimité et de parties dialoguées mettant en exergue les enjeux du récit. La scène de théâtre peut ainsi être l’un des lieux pour questionner.

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Ensemble Vocal aKapela – Martinique

Le calendrier des concerts

« Unis dans la diversité ! »
Créé en 2018 en Martinique, l’ensemble vocal aKapela réunit une dizaine de chanteurs amateurs passionnés. Nos membres viennent d’horizons personnels, professionnels, culturels et musicaux très variés.
Ce qui nous rassemble : le plaisir de mêler nos voix dans des polyphonies a cappella, et de célébrer la richesse de nos individualités dans un son commun.
Notre devise s’est imposée d’elle-même : Unis dans la diversité !

Notre répertoire
aKapela explore des univers vocaux multiples, avec une attention particulière portée aux timbres, aux harmonies et aux couleurs culturelles :

  • Chants de la Renaissance
  • Polyphonies de l’arc caribéen
  • Airs du monde

Nous avons également créé un répertoire de chants de Noël, revisitant ces trois familles de polyphonies dans des arrangements originaux.

Direction artistique

Après avoir été dirigé par le chef de chœur David JEAN-BART, l’ensemble vocal aKapela est placé, depuis octobre 2025, sous la direction de la musicienne professionnelle Valérie LADRAT SANDO.

Nous nous produisons :

  • en décembre, pour nos concerts de Noël
  • en juin, pour notre programme annuel hors période festive

Programme de Noël 2025

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L’éphéméride du 26 novembre

Le Gwo Ka est inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité le 26 novembre 2014

Le gwoka (ou gwo ka) est un genre musical de la Guadeloupe. Il est principalement joué avec des tambours appelés « ka », famille d’instruments de percussion. Les autres instruments sont le chacha (une sorte de maraca) et le tibwa (instrument formé de deux baguettes de bois qu’on frappe sur l’arrière d’un tambour ou sur un morceau de bambou)1, qui lui, ne fait pas partie du gwoka guadeloupéen mais du bèlè martiniquais. Le gwoka authentique, pratiqué en Guadeloupe, est joué sans les baguettes de bois pour frapper à l’arrière du tambour ou du bambou .

Les différentes tailles des tambours établissent la base. Le plus grand : le boula joue le rythme central et le plus petit : le marqueur (ou makè) marque la mélodie et interagit avec les danseurs, le chanteur et les chœurs; ces derniers sont repris généralement par les spectateurs lors de prestations en public.

Les chants du gwoka sont généralement gutturaux, nasaux et rugueux, bien qu’ils puissent également être lumineux et lisses.

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« Sous les feuilles » de Florence Lazar

Mercredi 26 novembre à 19h. Centre Culturel de Chateauboeuf. FdF

Une soirée autour du film de Florence Lazar
Le Réseau de recherche international Mondes de la Colonialité et TransModernités (MCTM), en collaboration avec Tropiques Atrium, organise une soirée autour du film de Florence Lazar « Sous les feuilles », en présence de sa réalisatrice et de personnes actrices ou témoins pour échanger à partir des différentes perspectives offertes par ce documentaire expérimental et poétique déployé dans des traces martiniquaises inattendues.
Synopsis :
Le cyclone Dean a retourné le sol de la Martinique : un cimetière d’esclavisés a resurgi. À l’hôpital psychiatrique se formule l’idée d’associer ce dernier à une démarche curative inédite. Le film entremêle la parole des vivants, le soin des corps, l’empreinte coloniale et le récit des plantes.

Sous les feuilles / Anba Fey s’inscrit dans la continuité du travail cinématographique entrepris avec Tu crois que la terre est chose morte (2019). Ce nouveau film approfondit la relation entre le politique et le végétal, tout en s’ancrant dans un lieu particulier de la Martinique : Anse Bellay. Ce site, un cimetière d’esclavisés mis au jour par le cyclone Dean en 2007, devient le centre d’une réflexion sur la mémoire, l’histoire et les pratiques de soin.

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André « Dadou » Pasquet (1953-2025)

André « Dadou » Pasquet, figure majeure du compas haïtien, s’est éteint le dimanche 23 novembre 2025, à l’âge de 72 ans, entouré des siens. Guitariste d’exception, compositeur inspiré et cofondateur du mythique Magnum Band, il laisse derrière lui une empreinte durable dans l’histoire de la musique caribéenne.

Né le 19 août 1953, Dadou Pasquet grandit dans un environnement où l’exigence artistique est naturelle. Neveu de plusieurs grandes figures de la musique haïtienne, il se passionne très tôt pour cet art et monte sur scène dès l’âge de douze ans. Au début des années 1970, son talent éclatant le mène au sein du Tabou Combo, où il s’impose immédiatement comme un musicien complet : guitariste virtuose, chanteur puissant et compositeur méticuleux.

En 1976, il fonde avec son frère Tico le Magnum Band, formation avant-gardiste dont il devient la figure centrale. Sous son impulsion, le groupe ouvre le compas à des influences nouvelles — jazz, funk, reggae, blues — et forge une signature sonore reconnaissable entre toutes. Le slogan du groupe, La seule différence, résumait à lui seul l’ambition artistique de Dadou : faire évoluer la tradition sans jamais la trahir.

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Jean Guidoni, funambule des nuits profondes, s’est éteint

Jean Guidoni n’est plus.
Le 21 novembre 2025, à Bordeaux, s’est tu l’un des derniers grands incendiaires de la chanson française, chanteur des failles et des vertiges, funambule des marges et des passions, 74 ans à peine pour une vie passée à bousculer les ombres.
Il laisse derrière lui une œuvre ardente, indocile, deux fois couronnée par l’Académie Charles-Cros, et surtout un éclat : celui d’un artiste qui n’a jamais demandé l’autorisation d’être lui-même.

L’enfant du cours Lafayette

On imagine encore le petit Jean Quilicus, courant entre les étals du marché de Toulon, respirant l’iode, la cuisine de sa grand-mère et l’absence de son père marin comme un premier apprentissage de la solitude.
C’est là qu’il découvre, presque clandestinement, la beauté : un opéra vu trop jeune, une chanson yé-yé entendue trop fort, un film fantastique qui lui ouvre une porte secrète.
Déjà, quelque chose en lui brûle plus que les autres.
Il quitte l’école, devient apprenti coiffeur, et l’on comprend que ce garçon — moitié ange, moitié créature nocturne — se cherchera longtemps.

Paris, les errances, la révélation

À Paris, en 1971, les portes s’entrebâillent : un professeur de chant, une maquette confiée à Michel Legrand, quelques 45 tours trop sages.

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Titak Jazz – Une édition qui fait résonner le monde

Le Calendrier du Titak Jazz 2025

Depuis son lancement en 2024, Titak Jazz s’impose comme un rendez-vous incontournable de Tropiques Atrium – Scène nationale. Pour cette nouvelle édition, le festival revient avec une programmation encore plus dense, portée par l’envie de révéler et célébrer les musiciens d’ici et d’ailleurs, de faire se rencontrer les générations, et de traverser, avec audace, les multiples écritures du jazz et de ses territoires périphériques.

Avec dix groupes et près de quarante musiciens, Titak Jazz fait battre le cœur d’un jazz en mouvement : un jazz enraciné mais ouvert, vibrant, pluriel, traversé de courants, de climats, d’émotions fortes. Entre les artistes consacrés et les voix émergentes, le public est invité à vivre une succession de concerts riches en surprises, en découvertes et en coups de cœur.

Un festival en archipel – Rhizome musical / Katkwazé

Titak Jazz se déploie dans les deux salles de Tropiques Atrium et rayonne jusqu’au Saint-Esprit, élargissant son territoire pour former un véritable archipel musical. En écho à la saison Passage(s), le festival affirme une approche transversale, ouverte aux circulations : circulation des styles, des publics, des esthétiques, des générations.

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« Plein soleil », un chef-d’œuvre de René Clément

Lundi 24 novmebre 20h50 Sur Ciné+ Classic

Par René Clément, René Gégauff Avec Alain Delon, Marie Laforêt, Maurice Ronet | 10 mars 1960 en salle | 1h 54min | Thriller | Date de reprise 10 juillet 2013

Synopsis :
Un milliardaire américain confie à Tom Ripley la mission de convaincre son fils Philippe Greenleaf, noceur invétéré qui passe de longues vacances en Italie avec sa maîtresse Marge, de rentrer en Californie. Tom entre dans l’intimité du couple et devient l’homme à tout faire de Philippe qui le fait participer à toutes ses aventures, non sans souvent l’humilier. Celui-ci va même, faire mine d’aider un aveugle à traverser la rue et lui acheter finalement sa canne (très cher) et alors jouer la comédie du faux-aveugle, provoquant l’hilarité de Tom. De son côté, Tom s’insinue au sein du jeune couple et y sème la zizanie. Alors qu’ils sont tous trois en croisière sur le bateau de Philippe, et à la suite d’une dispute, Philippe laisse Tom dans un canot attaché par un cordage au bateau, en plein soleil. Philippe et Marge s’enferment dans la cabine, et constatent, lorsqu’ils ressortent, que la corde s’est rompue.

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Jimmy Cliff, lumière mondiale du reggae, s’est éteint à 81 ans

Jimmy Cliff, né James Chambers le 30 juillet 1944 à Somerton, en Jamaïque, s’est éteint à l’âge de 81 ans des suites d’une pneumonie survenue après une crise convulsive. Son décès, annoncé par son épouse Latifa Chambers le 24 novembre, marque la disparition de l’un des derniers géants fondateurs du reggae. Dans un message empreint d’émotion, elle a exprimé sa gratitude envers « les fans, la famille, les amis, les artistes et collègues » qui ont accompagné l’artiste tout au long de sa vie, appelant également au respect de la vie privée de la famille dans cette épreuve.

Un pionnier du reggae et passeur de frontières

Figure majeure de la musique jamaïcaine depuis plus d’un demi-siècle, Jimmy Cliff incarne l’une des trajectoires les plus singulières et les plus influentes du reggae moderne. Envoyé très jeune à Kingston, il y enregistre en 1961 son premier titre, Dearest Beverley, avant de signer, dès 1962, un premier 45 tours dans un pays que le ska, puis le rocksteady et le reggae portent vers une effervescence artistique nouvelle.

Sa carrière internationale s’amorce dès la fin des années 1960, notamment avec Vietnam, chanson devenue un hymne pour les opposants à la guerre, et avec son succès au Brésil en 1968.

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« La Femme la plus riche du Monde », un film de Thierry Klifa

À Madiana
Par Thierry Klifa, Cédric Anger Avec Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte | 29 octobre 2025 en salle | 2h 03min | Comédie dramatique
Synopsis
Tout public
La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.
La presse en parle :
Closer par Justine Boivin
Un régal de drôlerie et de répliques irrésistibles.

Abus de Ciné par Olivier Bachelard
Huppert et Lafitte duo virtuose dans une comédie finement dialoguée.

Bande à part par Jo Fishley
Cette tragicomédie sur la bourgeoisie inscrit Thierry Klifa dans la veine de Chabrol. Mais là où son devancier en observait le microcosme provincial, le réalisateur de La Femme la plus riche du monde en filme la version mondialisée. Le principe, lui, reste le même : la bourgeoisie se regarde tomber — avec élégance, et vacuité.

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L’éphéméride du 22 novembre

Le Boléro de Maurice Ravel est créé à l’Opéra de Paris le 22 novembre 1928

« Je n’ai écrit qu’un seul chef d’œuvre dans ma vie, et il n’y a pas de musique dedans » ironisait Ravel à propos de son Bolero.

Le Boléro de Maurice Ravel est une musique de ballet pour orchestre en ut majeur composée en 1928 et créée le 22 novembre de la même année à l’Opéra Garnier par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. Mouvement de danse au rythme et au tempo invariables, à la mélodie uniforme et répétitive, le Boléro de Ravel tire ses seuls éléments de variation des effets d’orchestration, d’un lent crescendo et, in extremis, d’une courte modulation en mi majeur.

Cette œuvre singulière, que Ravel disait considérer comme une simple étude d’orchestration, a connu en quelques mois un succès planétaire qui en a fait son œuvre la plus célèbre et, de nos jours encore, une des pages de musique savante les plus jouées dans le monde. Mais l’immense popularité du Boléro tend à masquer l’ampleur de son originalité et les véritables desseins de son auteur.

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« Mama Wanakéra » d’Olivier Ernest Jean-Marie

— Par Selim Lander —

Poursuivant sa série des pièces produites localement, le Théâtre municipal présente jusqu’à samedi une création issue de l’atelier du Sermac animé par Élie Pennon, Mama Wanakaéra d’Olivier Ernest Jean-Marie qui intervient lui-même dans les rôles d’Aimé Césaire et de Patrick Chamoiseau. La pièce commence dans une salle d’hôpital où repose la matriarche d’une nombreuse famille. Elle récupère d’une blessure infligée involontairement par l’une de ses petites filles, un coup de revolver parti intempestivement. Cet événement improbable est à l’origine d’une réunion familiale et d’une discussion animée en créole. On retrouve ensuite la famille sur le chemin du retour, dans un minibus, ce qui est l’occasion de solder quelques comptes, avant une halte à l’église pour remercier le Seigneur, laquelle halte ne va pas sans susciter quelques propos critiques à l’égard d’une religion importée par des Blancs.

La suite de la pièce, lors d’une nouvelle visite de la famille cette fois plus nombreuse, accentue le côté critique de la pièce avec l’énoncé des griefs contre la Métropole si souvent entendus dans le théâtre antillais (de l’esclavage au chlordécone).

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Jimmy Somerville, rebelle queer de la pop anglaise

Documentaire d’Olivier Simonnet – France, 2025 – 53 minutes | Disponible sur Arte.tv jusqu’au 4 juillet 2026

Avec sa voix de contre-ténor qui transperce l’air comme un cri de liberté, Jimmy Somerville a débarqué dans le paysage musical des années 1980 tel un ovni venu électriser les pistes de danse. Mais derrière l’énergie contagieuse de sa pop électronique se cache une trajectoire forgée dans la lutte. Enfant des quartiers ouvriers de Glasgow, Somerville comprend très tôt que son homosexualité n’a pas sa place dans l’ordre social brutal qui l’entoure. À 17 ans, il quitte sa ville natale avec pour seule arme son désir d’émancipation, direction Londres et ses possibles.

Le documentaire d’Olivier Simonnet revient sur ce parcours d’exil et de reconstruction qui mène le jeune homme à fonder Bronski Beat. Leur premier single, Smalltown Boy, devient en 1984 un séisme international : un récit de fuite et de survie porté par une voix bouleversante, qui résonne avec la solitude de milliers de jeunes queer. Derrière son apparente douceur, le morceau dit la violence de l’exclusion – et annonce l’engagement inébranlable de son interprète.

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« Ce que cette nature te dit », un film de Hong Sang-Soo

Lundi 17 novembre à 14h | Mardi 18 novembre 19h à Madiana

Par Hong Sang-Soo Avec Seong-guk Ha, Yoon So-yi, Hae-hyo Kwon
Titre original Geu jayeoni nege mworago hani | 29 octobre 2025 en salle | 1h 48min | Drame
Synopsis
Tout public
Donghwa, un jeune poète de Séoul, conduit sa petite amie Junhee chez ses parents, aux alentours d’Icheon. Émerveillé par la beauté de leur maison nichée dans un jardin vallonné, il y rencontre son père qui l’invite à rester. Au cours d’une journée et d’une nuit, il fait la connaissance de toute la famille et la nature de chacun se révèle.
La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Mathilde Grasset
Nouvel opus d’une filmographie sérielle, où finissent par s’entremêler les situations et les personnages, Ce que cette nature te dit refuse l’aigreur ou l’abandon et accorde à son jeune personnage, en guise de profession de foi aussi humble qu’obstinée, un peu d’équivocité dans l’épaisseur nocturne.

Critikat.com par Marin Gérard
C’est sans doute dans l’ambiguïté finale que se niche la singulière beauté de ce curieux nouveau chapitre.

L’Humanité par La Rédaction
La nature, Hong la filme sans effets, sinon quelques panoramiques et dézooms qui viennent, çà et là, dévoiler une colline ou les branches d’un arbre, ou le flash d’un téléphone pendant une magnifique balade nocturne.

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« Mama Wanakaéra », texte Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis

Vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30 |T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF

La pièce

La famille Germano est une famille martiniquaise de militants nationalistes.

Papy Pierre et Mamy Monique se sont connus dans les années 70 dans le nord Atlantique de la Martinique. Lui, petit bourgeois foyalais, militant maoïste préparant la révolution avec les ouvriers agricoles des campagnes du Marigot, du Lorrain et de Basse-Pointe, Elle, ouvrière agricole sur l’habitation Vivé au Lorrain.

Fin d’année, c’est l’anniversaire de leur mariage, la fête réunit la famille, et à l’occasion s’y invite un sujet sulfureux : la politique ; dans le dédale des discussions Laura, une des petites filles va involontairement atteindre grièvement sa grand-mère.

Sortie du coma, « Pas sé lespri kò ki mèt kò » Mamy Momo échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique. (Expérience de mort imminente ou de traversée d’un ailleurs ?)

C’est dans un contexte grave de dérèglement climatique que mama Wanakaéra se joint à la conversation familiale tressée par toutes les tensions, toutes les énergies et toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.

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