Catégorie : Danses

Manuel Césaire aux commandes

— Par Roland Sabra —

Poster-TabouEdito du 20/10/2007

  La rentrée des Mercredi-Cinéma de l’Atrium s’est faite sur les chapeaux de roues. Il y eu d’abord  » L’avenir est ailleurs« , déjà vu et puis l’admirable « Persépolis » d’après la B.D. de Marjane Satrapi. . Plusieurs projections avec débats sont prévues pour « Gouverneurs de la rosée » déjà vu lui aussi. Côté théâtre nous avons déjà évoqué « Manteca« , et nous attendons vivement « L’échange » de Paul Claudel (08 & 09-XI-07) et « L’amour » adaptation de José Pliya du roman « Amour, Colère et Folie » de Marie Vieux-Chauvet ». Monter Claudel est une gageure difficile à soutenir. On lira avec intérêt les propos de  Brigitte Salino, confirmés à postériori par le relatif échec de « L’échange » de Julie Brochen, cet été en Avignon , dont on  a constaté, avec regret, que la profondeur, indiscutable, de sa lecture avait été trahie par une distribution un peu faible.

« Circus baobab » nous a offert un numéro de cirque, convenu, sans surprise, qui a ravi de joie une bonne partie du public, nombreux.

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Le tambour dans la peau

Une voix, du rythme et beaucoup d’énergie : les ingrédients du bèlè sont simples. Longtemps méprisée, cette musique héritée des esclaves martiniquais reprend vie. Enfin.

Avec son tambour, il fait corps, il le chevauche, un pied à l’air, l’autre chaussé de cuir. Ce talon nu est ­essentiel à son jeu. Il glisse sur la peau de chèvre tendue pour en moduler les sonorités, tandis que les mains tambourinent frénétiquement. Par sa frappe précise, en rafales subites, en syncopes acrobatiques, Félix ­Casérus, 74 ans, un petit air de Paul Meurisse mâtiné de Cary Grant, ­dirige le pas des danseurs qui tournoient et sautillent, jambes écartées, buste en avant. Le bèlè (le « bel air »), revigorant chant au tambour martiniquais hérité du temps de l’esclavage, allie la jubilation des rythmes à la mélancolie des voix éraillées. Une musique qui soigne les plaies de l’âme et donne de l’énergie.

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UMOJA : un show superbe comme une planche de salut pour les jeunes des townships de Soweto

— Par Roland Sabra —



Raconter l’histoire multimillénaire d’un peuple à travers sa musique, ses chants et ses danses tel est le pari magnifiquement réussi de deux femmes sud-africaines, Thelmi Nyandemi, ancienne danseuse étoile d’un spectacle renommé «  Ipi Ntombi » et Todd Twala, chorégraphe qui dans les vingt dernières années du vingtième siècle décidèrent d’unir leur forces et de mettre au service d’une noble cause : sortir les enfants des boulevards qui mènent au crime et leur offrir une possibilité de s’approprier leur histoire niée par le régime de l’apartheid. Umoja nous conte une histoire éternelle, universelle, parce que très précisément inscrite en un lieu géographique, historique, ethnographique on ne peut plus précis, celui du peuple Zoulou. A travers toutes les vicissitudes de l’histoire, mais aussi ses moments flamboyants, dans les rites de la naissance, de l’initiation, des mariages, de la mort des proches et des ancêtres UMOJA nous rappelle que l’ histoire de l’humanité n’est rien d’autre que l’histoire des hommes et des femmes, de leurs amours, de leurs rivalités, de leurs différences irréductibles, et de leurs rencontres possibles et impossibles.

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« Coupédécalé » de Bernardo Montet

 

 

Mon amour, mon impossible’ pourrait être le titre de la pièce. Traverser un territoire de conflits, de réconciliations, de contradictions avec soi, avec l’autre. Le spectacle met sur le devant de la scène une manière libre et instantanée de travailler, sans figer le propos par la narration ou l’affect. Tamar Getter peint avec de la craie, matière effaçable qui disparaît. Tout s’efface aussi dans ce spectacle en forme de palimpseste. La craie dérape, casse. Eran Tzur appuie un peu plus sur les cordes électriques, les corps se tendent. Le rouge des costumes est pictural, iconique. Tout bouge en un seul mouvement, que rien ne paraît guider. ‘Coupédécalé’ porte bien son nom. Coupé de chez soi, décalé dans un mouvement instinctif de survie. Le spectacle est aussi à l’image de tout ce qui se concocte dans un centre qui ne propose pas que des productions maison, mais qui invite d’autres artistes à partager le lieu et à présenter leurs propres travaux.

evene.fr

COUPÉDÉCALÉ

Au départ de cette création, une pièce plus ancienne, Ma Lov’ raconte Bernardo Montet“ : On s’est dernièrement retrouvé presque la même équipe qu’en1998, année de Ma Lov’.

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« Substance de vie » de la Cie Tête Grainée

— Par Roland Sabra —


José Chalons

 

Chorégraphie et auteur du projet : José Chalons. Interprètes: Yna Boulangé et José Chalons. Création musicale : Maurice Bouchard et Alfred Fantone. Collaboration artistique, son- lumière : Dominique Guesdon et Valéry Petris.

1959 au Japon, un jeune garçon, seul sur scène, danse ( Bu) frappant des pieds(Tô) sans musique, couvert de craie, mime un rapport sexuel avec un poulet suivi de l’étranglement du volatile entre ses cuisses, puis se laisse approcher, dans l’ombre, par un homme plus âgé… Le scandale immense, préside à la naissance du Butô. Tatsumi Hijikata, avec son spectacle « Hijinsky » (« couleur interdite ») vient de poser un acte.

En moins d’un siècle depuis l’avènement de l’ère Meiji, le Japon féodal a fait alliance de la façon la plus totale, totalitaire même, avec la modernité la plus extrême dont la dernière ponctuation porte les noms douloureux d’Hiroshima, Nagasaki. Le Butô est est un non qui fait nom. Non à cette alliance barbare au nom d’une autre alliance critique, d’une part celle de l’ « Ausdrucktanz »,celle des « maudits » tels Sade, Lautréamont, Artaud, Bataille, Genet et d’autre part celle de la lenteur, du minimalisme, de l’ésotérisme de la tradition Nô et d’anciens rites shintô.

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« Où va la lune ? » « Mingus, moins qu’un chien »

— Par Roland Sabra —

Cette année2005-2006 s’annonce donc décidément sous le signe de la reprise, puisque « Mingus ou moins qu’un chien » de Neil King, déjà présentée au Lamentin il ya deux ou trois ans, succédait à la pièce de William Gibson, « Miracle en Alabama« . En deux mots on regrettera l’absence de mise en scène et l’absence de direction d’acteur à moins qu’il ne s’agisse dans ce cas d’une impossibilité liée au comédien lui-même. Dommage, vraiment dommage! Le CMAC ne va pas mieux quand on songe à l’affligeant spectacle que nous a vendu La Cie Zadith Ballet Théâtre : «  Où va la lune? » Où va Jean-Claude Zadith? Nulle part, il semble figé, immobilisé empêtré dans le début des années 70 du siècle dernier, privé de toute capacité créatrice, incapable de susciter la moindre émotion. Un spectacle ennuyeux au possible, d’une immense platitude, à peine sauvé par « La Métamorphose » des cubains de la Cie Narcisco Medina.

 

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