Catégorie : Cinéma

Cannes : on parie ? La Palme d’or sera pour « Mommy »

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A tout juste 25 ans, Xavier Dolan livre un film poignant, qui a bouleversé la critique. Le réalisateur québécois était entouré de ses actrices fétiches sur la Croisette.

La star du jour sur la Croisette, c’était le petit génie du cinéma, Xavier Dolan. A 25 ans à peine, le jeune prodige a déjà cinq films à son actif. Son dernier, Mommy, en lice pour la Palme d’or, a produit une onde de choc : un véritable coup de poing, selon la critique, à commencer par Mathieu Charrier, spécialiste cinéma à Europe 1.
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Xavier Dolan n’a que 25 ans et pourtant, il a provoqué l’une des plus fortes émotions de la Croisette avec son film Mommy. L’histoire d’une veuve qui se retrouve avec la garde de son fils et doit apprendre à vivre avec lui. Le film de Xavier Dolan a séduit le public et a soulevé une vague d’enthousiasme sur Twitter.

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« La voie de l’ennemi » : transposition réussie au Nouveau-Mexique de « Deux hommes dans la ville »

Rachid Bouchareb signe un film intelligent et sensible. A Madiana à 19h en V.O.

— Par Roland Sabra —

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Converti à l’islam au cours des 18 années passées en prison un prisonnier en liberté conditionnelle, Forest Whitaker dans le rôle de William Garnett, essaie de se refaire une vie en tirant définitivement un trait sur son passé. Le Shérif du Comté, Bill Agati ( Harvey Keitel) et son ancien complice, Terence (Luz Guzman) pour des raisons opposées ne l’entendent pas ainsi. Ils vont le harceler sans cesse malgré l’attitude bienveillante d’Emily Smith la contrôleuse judiciaire (Brenda Blethyn) . Le premier pour lui faire payer la mort de son adjoint, le second pour le faire replonger dans la délinquance. Alliance objective de deux contraires pour la ruine d’une rémittence.
Le film est inspiré d’un classique du cinéma français , «Deux hommes dans la ville» de José Giovanni, tourné en 1973 avec Jean Gabin, Alain Delon et Michel Bouquet et qui à partir de la ré-intégration d’un ancien taulard, était un manifeste contre la peine de mort. « La voie de l’ennemi », recentre la thématique sur la réinsertion en y adjoignant celle de l’immigration et celle de la conversion à l’Islam.

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« Jimmy’s Hall »: la Palme d’or pour Ken Loach?

— Par Sophie Benamon —

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Jimmy’s Hall, signé du réalisateur Ken Loach, est à l’affiche ce jeudi à Cannes. Casting parfait, scénario passionnant, le film est un sérieux prétendant au palmarès.
Il y a deux sortes de films de Ken Loach: ceux centrés sur la classe ouvrière ou des laissés-pour-compte pour dénoncer l’injustice de ce monde, comme il l’a fait dans Raining Stones, Ladybird ou Bread and Roses. Les autres, plus rares, sont des portraits de militants, de personnes engagées pour faire changer les choses.

Jimmy’s Hall est de ceux-là. Ken Loach raconte le parcours de Jimmy Gralton, un Irlandais qui, dans les années 20, tenait une sorte de dancing et foyer culturel où les villageois pouvaient librement venir danser, discuter ou apprendre des autres. Comme il l’avait fait avec Le vent se lève, Ken Loach aborde ici un style très différent de celui de ses films contemporains.

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/cinema/jimmy-s-hall-la-palme-d-or-pour-ken-loach_1545434.html

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Jimmy’s Hall, un cours d’histoire un peu trop lourd

Loach prouve une fois de plus que la dialectique ne casse pas des briques.
Jimmy’s Hall était attendu au tournant.

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Deux jours, une nuit

Une fable bouleversante sur la violence du monde de l’entreprise : la puissance du système Dardenne à plein régime.

— par Romain Blondeau —

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Deux jours, une nuit des frères Dardenne

A mesure que les années passent, et que les Palme d’or s’accumulent, constituant l’un des palmarès les plus intimidants du cinéma contemporain, les frères Dardenne semblent s’ouvrir à des registres plus populaires, se défaire d’une forme de radicalité et de noirceur qui innervait leurs premiers films. Dans Le Gamin au vélo, déjà, ils faisaient le pari d’une intrigue limpide, résolument plus lumineuse, tandis qu’ils accueillaient un nouveau visage issu du cinéma commercial (Cécile de France y trouvait alors son meilleur rôle).

Cette impulsion populaire, qu’il ne faudrait surtout pas prendre pour une compromission, est encore ce qui guide leur dernière livraison cannoise, Deux jours, une nuit, dans laquelle les deux frères belges atteignent une alchimie merveilleuse entre le documentaire, le film à suspense et la fable sociale telle qu’Hollywood savait en produire par le passé. On pourrait parler de film-somme, tant les Dardenne y résument ce qui constitue l’ADN de leur cinéma, tout en cherchant une formulation plus transparente.

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Un «Sommeil d’Hiver» profond et émouvant de Nuri Bilge Ceylan

Un chef d’œuvre d’un cinéaste réputé pour ses recherches appuyées sur la nature humaine.

— par Siegfried Forster —

sommeil_hiver« Winter Sleep » (Sommeil d’Hiver), de Nuri Bilge Ceylan.

Avec Winter Sleep (Sommeil d’Hiver), en lice pour la Palme d’Or, le réalisateur turc Nuri Bilge Ceylan nous invite dans un petit hôtel en Anatolie centrale pour parler d’un amour plus fort que le froid.

Un enfant lance une pierre qui brise la vitre d’une voiture qui passe et nous voilà propulsés dans cette Anatolie chère au cœur de Nuri Bilge Ceylan. Cette steppe aride, hostile et enneigés représente beaucoup plus qu’un paysage à couper le souffle. C’est un véritable personnage avec ces maisons bâties dans la pierre et le rocher, ces chambres dotées de murs et plafonds galbés comme des grottes.

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« Timbuktu » en route pour une Palme d’or?

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COMPÉTITION OFFICIELLE – Le charme, la poésie, la violence, le film d’Abderrahmane Sissako, Timbuktu, grand film anti-djihadiste qui se déroule dans le nord du Mali, ouvre la compétition. Attention chef d’œuvre!
Premier film de la compétition, premier choc et une conviction. Timbuktu pourrait bien remporter la palme d’or. Ce serait alors une première pour l’Afrique noire et la Mauritanie. Kidane, sa femme et sa fille habitent encore sous la tente dans le désert et élèvent leurs vaches, loin du danger de la cité mais pas pour longtemps. Car en ville, la population ne vit plus. Elle survit dans un nouveau monde où tout est interdit : la musique, le sport, le chant… les femmes doivent se voiler totalement, mettre des gants, les hommes ne sont pas épargnés… Les Djihadistes venus d’ailleurs sèment la terreur, la charia fait des ravages, lapidations, coups de fouets, condamnations sans raison. Tandis que l’imam tente de ramener du sens dans ce  monde devenu totalement absurde et que certains résistent à leur façon, le destin de Kidane est scellé quand il tue Amadou le pêcheur à cause d’une bête égarée dans ses filets.

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Naomi Kawase ouvre «Deux Fenêtres» avec une très grande âme

Still the Water, ce film magistral mériterait bien une Palme d’or !

— par Siegfried Forster —

still_water«Deux fenêtres» («Still the Water»), de Naomi Kawase.

 Sur une île japonaise remplie d’esprits, Naomi Kawase crée des images d’une beauté sidérante. Sa caméra filme les cœurs des corps, les gestes et philosophies des comédiens s’expriment avec une justesse qui semble suffisante pour remplir une mer entière.

Il cherche soigneusement l’endroit au cou qui se prête pour l’incision. Suspendu à un arbre, la chèvre ligotée est à la merci de l’homme. La peau de la bête est blanche comme la neige et comme la barbe du vieux monsieur. Une couleur innocente et pure, perturbée par le sang incarnadin qui coulera dans la coupelle. Saigner une bête à blanc, à l’écran, cette mort longue et pénible se transforme en leçon de vie et poésie. Le calme et la cruauté du geste tranche avec la beauté environnante. Des routes vallonnées nous transportent sur cette île paradisiaque nommée Amami. Les grandes vagues font penser à la célèbre estampe de Kanagawa, la côte sauvage, les collines et forêts vierges rappellent les royaumes de Miyazaki.

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L’antisémitisme nauséabond de « Welcome To New York »

Hésitant entre le documentaire animalier sur la vie sexuelle des bêtes et le film porno cheap, ce brulôt ajoute à la misogynie des relents antisémites douteux.

— Par Sorin Etienne —

welcome_to_n-yCRITIQUE -Le Figaro a vu le film d’Abel Ferrara inspiré de l’affaire DSK divulgué samedi soir sur la plage cannoise du Nikki Beach.

Pour ceux qui l’ignorent encore, Welcome to New York, s’inspire de la chute de l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Khan. Gérard Depardieu joue DSK, renommé Georges Devereaux. Il joue d’abord son propre rôle dans un prologue qui le montre répondant à des faux journalistes lors d’une fausse interview. «Je ne considère pas que je joue, je suis le personnage», explique l’acteur, précisant qu’il n’aime pas les gens qui font de la politique: «Je les hais». Et dès la première scène, on ne sait pas si on voit Depardieu ou DSK.

Toujours est-il que Devereaux n’a pas le temps de tomber le masque puisqu’il n’en porte pas. Dans son bureau cossu, il écoute à peine son chef de la sécurité lui expliquer le protocole qui l’attend en tant que candidat à l’élection présidentielle.

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« Welcome to New York » : Marketing 1 – Cinéma 0

— Par Christophe Carrière —
welcome_to_n-yRefusé par le Festival de Cannes, le long-métrage d’Abel Ferrara avec Gérard Depardieu en ersatz de DSK a été projeté sur une plage de la Croisette. Un événement orchestré de main de maître par le producteur Vincent Maraval, au service d’un très mauvais film.

Il s’appelle Devereaux, est un économiste français mondialement reconnu, est promis aux plus hautes fonctions de l’Etat, et a un appétit sexuel pathologique, au point de violer une femme de chambre dans un grand hôtel new-yorkais. Toute ressemblance avec un personnage existant n’est pas fortuite et ni Gérard Depardieu, interprète principal, ni le producteur Vincent Maraval, ne s’en cachent. C’est même l’élément marketing massue de ce film qui ne sortira pas en salles, mis en ligne sur les plateformes VOD depuis ce samedi 17 mai à 21h. L’autre argument poids lourd promotionnel est inattendu. Refusé par le comité de sélection du Festival de Cannes, Vincent Maraval fait de Welcome to New York un film maudit. Sous entendu ici et là que le Festival aurait subi des pressions pour que le long-métrage ne soit pas au programme officiel…

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Par Grace principautière la guerre fût évitée…

et le paradis fiscal préservé!

— Par Roland Sabra —

grace_de_monaco-1Apprentis bacheliers ne comptez pas sur le film d’olivier Dahan pour réviser votre cours d’histoire. Vous risqueriez, peut-être d’épater le correcteur de votre copie en lui dévoilant une face cachée de l’histoire de France, mais plus sûrement de le faire grimper aux rideaux pour peu qu’il ait quelques réminiscences de ce qu’il est chargé d’enseigner. Olivier Dahan nous dévoile en effet une page sombre de la Vème République. De Gaulle aurait voulu aligner la fiscalité des monégasques, qui ne payaient pas d’impôts sur celle de la France en décrétant un blocus du Rocher et en menaçant de l’envahir. Mais tout de Gaulle qu’il était, il allait se heurter à une fille de maçon étasunien devenue actrice, puis princesse bien déterminée à résister au blitz fiscal envisagé.
Résumons l’intrigue : Lorsqu’elle épouse le Prince Rainier de Monaco en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière exceptionnelle . Six ans plus tard, alors que son couple bât de l’aile Alfred Hitchcock lui propose le rôle principal dans son prochain film «Pas de printemps pour Marnie».

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Malik Bendjelloul le réalisateur de « Sugar Man » s’est suicidé

malik_bendjelloulLe cinéaste suédois d’origine algérienne, oscarisé pour Sugar Man s’est donné la mort, mardi, à Solna, une banlieue au nord de Stockholm.

Ce mercredi matin, la Suède s’est réveillée en deuil. L’émotion dans le royaume est immense: émissions spéciales à la télévision nationale SVT, flash infos et reportages en direct des quotidiens sur Internet, folie sur les réseaux sociaux. Il ne manque plus qu’un communiqué du roi Carl Gustav. Le chagrin est à la hauteur du talent de Malik Bendjelloul. Ce cinéaste de génie s’est suicidé, mardi à Stockholm, âgé seulement de 36 ans, a annoncé son frère à la presse mercredi: «Je peux confirmer qu’il s’agit d’un suicide et qu’il était déprimé depuis quelque temps», a confié Johar Bendjelloul au quotidien Aftonbladet.

Né en 1977 dans la ville de Ystad en Suède, Malik Bendjelloul comptait à son actif un seul grand succès et pas des moindres.

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L’expérience américaine de Rachid Bouchareb

La Voie de l’ennemi, de Rachid Bouchareb. États-Unis, 1 h 58.

— Par Jean Roy —

la_voie_de_l_ennemiAvec « la Voie de l’ennemi », le réalisateur explore des chemins nouveaux qui se déroule à la frontière avec le Mexique, 
un peu comme dans les westerns de Sam Peckinpah.
Un film peut parfois en cacher un autre. À la vision de ce drame 100 % américain qui n’est autre que le second long-métrage produit par la maison Pathé France, nous rappelle un classqiue du cinéma français. Même si La Voie de l’ennemi se déroule dans les déserts du Nouveau-Mexique avec une distribution tout à fait locale qui lui a permis d’être sélectionné sans peine en compétition à la dernière Berlinale, ce film de Rachid Bouchareb, qui nous raconte la tentative de retour à une vie civile et honnête d’un meurtrier sauvé du mal par un retour à sa foi musulmane, fait penser à Deux hommes dans la ville de José Giovanni. Long-métrage franco-italien réalisé en 1973.
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« Last Days of Summer » de Jason Reitman

A Madiana. Machin maniéré aux coutures très apparentes, le film suscite une forme d’épiphanie écœurante...

— Par Julien Gester —
last_days_in_summerPlutôt habitué à se trouver porté aux cimes du box-office par ses mécaniques indé climatisées, roublardes et conservatrices juste ce qu’il faut, Jason Reitman (Juno et In the Air) s’est violemment vautré aux Etats-Unis avec Last Days of Summer. Le public américain aura en effet boudé ce mélo sous vide adapté d’un roman de Joyce Maynard, dans le sillage d’une critique locale assez uniformément fielleuse (le New Yorker, par exemple, relevait que «ce premier récit véritablement sérieux et dépourvu de blagues réalisé par Reitman suscite plus de rires que la plupart de ses comédies»). On comprend sans mal pourquoi : seuls ses estimables acteurs Kate Winslet et Josh Brolin, d’autant plus méritants, semblent croire vaguement à cette histoire sans nuances de prisonnier en cavale qui, à la faveur de quelques jours de planque, réconcilie une mère célibataire reconnaissante avec les choses de la chair et éveille son fils prépubère à une virilité suroutillée options bricolage, base-ball, cuisine et fornication.

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« La Marseillaise », le nouveau « Happy » du cinéma français

— Par Fabrice Pliskin —

qu_est_ce_qu_on_a_fait-2Dans le fumoir d’un château de Touraine, trois gendres, un Chinois, un Arabe, un juif, chantent « la Marseillaise » à l’unisson, la main sur le coeur, devant leur beau-père, un notaire catholique de Chinon, aux sympathies gaullistes. C’est dans « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » de Philippe de Chauveron, la comédie dont tout le monde parle.

Corrompu pour 1 million d’euros par le dictateur du Botswanga, l’agent d’un footballeur doit persuader son joueur, un Français d’origine botswangaise, de lâcher les Bleus et d’intégrer l’équipe du Botswanga. Pour convaincre le jeune champion qu’il n’a aucun lien de coeur avec la France, l’agent fourbe le met sournoisement au défi de chanter « la Marseillaise ». Le jeune homme entonne l’hymne. Non seulement cet enfant de la patrie en connaît tous les couplets par coeur, mais il le chante dans un superbe style gospel R’n’B, avec la flamme de Guy Môquet et la grâce de John

La camionnette d’un fromager se dirige vers l’Elysée. A son bord, les marcheurs de la Marche pour l’Egalité et contre le Racisme, auxquels donne audience François Mitterrand.

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Le Festival du Cinéma Français à Cuba

— Par Susana Méndez Muñoz —

cuba_festi_film_frLa dix-septième édition du Festival du Cinéma Français à Cuba commence aujourd’hui jusqu’au 25 mai dans toutes les provinces du pays, le festival est organisé par l´Institut Cubain de l’Art et de l’Industrie Cinématographique (ICAIC), Cinemania et l´Alliance Français de La Havane.

Marc de Lehelle d’Affroux, directeur général de l´Alliance Français de La Havane, Camille Barnaud, Attachée Culturel de l´Ambassade de France à Cuba et Antonio Mazón Robau, programmateur de la Cinémathèque de Cuba et du Festival, ont offert une ample information sur cet événement.

Aussi bien Marc de Lehelle d’Affroux que Camille Barnaud ont réitéré l´importance du Festival du Cinéma Français à Cuba, la deuxième en importance de ceux ayant lieu hors des frontières de la France et ils ont remercié toutes les personnes qui collaborent dans l’île à la célébration ininterrompue de celui-ci, année après année,

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Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des racistes

A Madiana

— Par Franck Nouchi —

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Plus de trois millions d’entrées en deux semaines ; 32 % de part de marché : Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ?, le film de Philippe de Chauveron, fait actuellement exploser tous les compteurs du box-office français. Accueil critique ? Inexistant, aucune projection de presse n’ayant précédé sa sortie. Bouche-à-oreille ? Exceptionnel, à tel point que les deux plus gros succès du cinéma français, Intouchables (19,44 millions d’entrées) et même Bienvenue chez les Ch’tis (20,48 millions) ne paraissent pas hors d’atteinte.

Visible sur Internet, l’efficace bande-annonce laisse présager le pire : 1,58 min de clichés raciaux ou racistes, on ne sait trop, en tous genres. Quel est donc ce film qui fait salle comble aussi bien à Paris qu’en régions ? Un ersatz cinématographique des thèmes chers au Front national ? L’affaire est plus compliquée.

Claude Verneuil, catholique, gaulliste et notaire de son état, et madame vivent dans une splendide maison de maître à Chinon, en Indre-et-Loire. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si trois de leurs quatre charmantes filles n’avaient eu la malencontreuse idée d’épouser l’une un Arabe musulman, l’autre un juif séfarade, la troisième un Asiatique, vraisemblablement d’origine chinoise.

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Pelo Malo : un « Tomboy » au Venezuela.

En VO à Madiana les 05, 07 et 09 mai 2014 19h

pelo_maloPrimé au festival de Saint-Sébastien, Pelo malo a pour héros un touchant garçon métis de 9 ans, malmené par une mère seule qui s’escrime à retrouver du travail…
L’argument, lié au titre, c’est l’obsession de l’enfant, qui ne pense qu’à se défriser les cheveux.
Cela suscite une inquiétude chez la mère, qui croit déceler dans cette idée fixe des tendances homosexuelles. Sorti de là, le film est assez convenu et très convenable, avec une immersion documentaire dans les cités de Caracas.
Donc, un substrat réel convaincant, une absence de mièvrerie (crudité des rapports de la mère avec les hommes), que limite la vacuité du personnage central, enfant charmant mais inexistant qui, en dehors de ses cheveux et de ses jeux anodins, n’exprime rien d’autre que le malaise du rejet dont il est l’objet de la part de sa mère angoissée.

http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/pelo-malo/

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« My Sweet Pepper Land » : Il était une fois dans l’Est

Film non programmé en Martinique

my_sweet_pepper_landLe Kurdistan d’après la chute de Saddam Hussein et du régime irakien ressemble au Far West au XIXe siècle. Des paysages majestueux qui rappellent les montagnes Rocheuses. Un pays rude, hostile, mais potentiellement richissime au vu de ses réserves en matières premières. Une jeune démocratie où règnent l’anarchie, la corruption, la loi des armes.

Ici, le pouvoir central n’a plus prise, la région entière est livrée aux seigneurs de guerre reconvertis dans toutes sortes de trafics. « My Sweet Pepper Land », du réalisateur kurde Hiner Saleem, a tout d’un western contemporain, version Far East. Quand l’officier de police Baran, ex-combattant de l’indépendance kurde, est envoyé dans un village frontalier avec la Turquie et l’Iran pour y rétablir l’ordre, c’est un peu comme si le shérif Clint Eastwood déboulait à cheval au fin fond de l’Arizona pour éradiquer les bandits du coin.

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« 24 jours » : Alexandre Arcady dissèque l’horreur de l’affaire Halimi

Film non programmé en Martinique

24_joursCRITIQUE – Avec « 24 jours », le réalisateur Alexandre Arcady revient sur le cauchemar vécu par Ilan Halimi en 2006. Ce jeune homme de confession juive, kidnappé par le Gang des Barbares, avait succombé à ses multiples blessures après trois semaines de torture.

13 février 2006. Ilan Halimi, né en 1982, est retrouvé le long d’une voie de chemin de fer à Sainte-Geneviève-des-Bois. Affamé, brûlé, le corps roué de coups, son cœur lâche lors de son transfert vers l’hôpital. En tout, son calvaire a duré 24 jours, comme l’indique le titre du nouveau long métrage d’Alexandre Arcady, adapté du récit de Ruth Halimi, la mère du défunt, et d’Emilie Frèche, publié en 2009. Dès l’annonce de sa mort, causée par Youssouf Fofana et les nombreux membres de son Gang des Barbares, l’affaire déferle dans les médias et émeut l’opinion publique en raison de son extrême violence.

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« Las Vegas Hotel » de Christophe Gros-Dubois

A Madiana

— Par Christian Antourel —

las_vegas_hotelLandry, clandestin sénégalais, à la recherche de son frère, veut devenir styliste dans une France des droits de l’homme fantasmée. Il veut s’intégrer et exercer le métier de ses rêves. Mais il est vite rattrapé par la triste réalité de sa situation. Tandis que Lucie, jeune martiniquaise, policière de fraiche date, s’échine à poursuivre Diallo, un trafiquant de drogue. Landry et Lucie nouent une relation amoureuse….

« Un film qui se veut de genre, à la fois social et policier » C’est une plongée saisissante dans un film d’auteur, couplé d’une métaphore pertinente de la société du monde noir en France métropolitaine. Une vision des conditions de vie et de travail des ultra-marins et des africains
déracinés.

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« Dans la cour » : le don de toit

Pas programmé en Martinique

—Par Sorin Etienne —

dans_la_courAvec son dernier film, Pierre Salvadori signe une comédie dépressive sur un immeuble gagné par la mélancolie. Avec Gustave Kervern et Catherine Deneuve, tous les deux merveilleux.
«Les films devraient refléter la possibilité d’être un humain sur la terre.» Pierre Salvadori aime bien cette phrase de Serge Daney. Elle touche une note fondamentale chez ce metteur en scène de comédies planantes, glissantes, dérapantes, qui décollent de la réalité pour essayer des possibilités inédites d’être humain, à coup d’arabesques fantasques. «J’ai souvent filmé des gens qui n’ont pas le mode d’emploi», dit le cinéaste des Apprentis, Comme elle respire, Après vous…, De vrais mensonges. Il récidive avec son nouveau film.

Dans la cour, conte de la folie ordinaire où la folie est plus poétique que pathologique. La caméra s’installe dans un immeuble parisien en même temps que le nouveau gardien, Antoine (Gustave Kervern, tout en douceur bienveillante et en vulnérabilité).

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Regard sur l’héritage contrasté de Mandela

Documentaire. Khalo Matabane donne à voir une réflexion personnelle sur l’héritage de Madiba, et nous livre son rapport à l’homme et à l’histoire de son pays.

— Par Audrey Loussouarn —

Nelson Mandela et moi. Arte,mandela-360

Les marques de son passage sont bien là, 
incrustées dans l’esprit de tous les Sud-Africains. Car, bien sûr, l’apartheid a été décimé, enterré. Mais qu’en est-il des inégalités de richesse et 
de chance devant l’accession à une vie décente ? Khalo Matabane a baigné dans le mythe de Nelson Mandela. C’est lui, qu’il interpelle sous forme de lettre adressée à son « cher Tata Mandela ». Il l’admire, lui qui a dit au revoir à son enfance en même temps qu’à l’apartheid. Mais, loin de l’aveuglement, il dresse un état des lieux, qu’il veut objectif, de l’héritage de l’ex-président sud-africain.

Dans sa jeunesse, il l’a imaginé comme un surhomme, mi-homme, mi-bête. « Quand je suis né, tu étais déjà en prison depuis plus de dix ans. Et pourtant, aux yeux de ma grand-mère, tu étais un héros. Je n’ai jamais douté de son jugement », lui dit Khalo Matabane.

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Une « Rencontre » qui fait pschitt

Malgré la présence de Sophie Marceau et de François Cluzet, le nouveau film de Lisa Azuelos, , rate complètement sa cible. A Madiana le 25 avril

— Par Pierre Vavasseur —
une_rencontrePierre (François Cluzet) et Elsa (Sophie Marceau) se plaisent. Problème : il est marié depuis quinze ans et elle n’aime pas sortir avec des hommes mariés. Pierre (François Cluzet) et Elsa (Sophie Marceau) se plaisent. Problème : il est marié depuis quinze ans et elle n’aime pas sortir avec des hommes mariés. | (Prod.)
Elsa est une romancière à succès, divorcée, maman d’ados et libre d’aimer qui elle veut. Pierre est avocat, marié et il aime sa femme autant que ses enfants. Ils se croisent lors d’un Salon du livre à Rennes. Ils se recroisent et sont sérieusement attirés l’un par l’autre. Vivront-ils cette histoire ? Non, ils ne la vivront pas. Faut pas déconner non plus.
Voilà le postulat de départ et d’arrivée d’« Une rencontre », le nouveau film de Lisa Azuelos, portée par deux succès, « Comme t’y es belle » et « LOL », adapté aux Etats-Unis, mais dans lequel il ne se passe rien.

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« Les Yeux Jaunes des Crocodiles » : aussi léger qu’un bulldozer

A Madiana les 22 et 23 avril 2014

— Par Nathalie Simon —
les_yeux_jaunesLE NANAR DE LA SEMAINE – Pas réaliste pour deux sous, la comédie de Cécile Telerman, adaptée du bestseller de Katherine Pancol, est filmée à coups de serpe, malgré des intentions louables.
Deux sœurs aussi différentes qu’une chinoise et une suédoise mènent deux styles de vie opposés. La première, Iris, Emmanuelle Béart, une bourgeoise superficielle et coquette mariée à un mari riche (Patrick Bruel très bien) habite un appartement avec une belle hauteur de plafond dans un quartier privilégié. La seconde, Joe (le surnom de Joséphine), Julie Depardieu, vit à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, elle est historienne, chercheuse au CNRS et économise pour élever seule ses deux filles. Son époux (Samuel le Bihan) s’est enfui avec la coiffeuse manucure du supermarché d’à côté.

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