Catégorie : Arts de la scène

Pier Paolo Pasolini, la lucidité jusqu’à la mort

— Par Jean Samblé —

Le 2 novembre 1975, sur une plage d’Ostie, près de Rome, le corps mutilé de Pier Paolo Pasolini est retrouvé, battu et écrasé sous les roues de sa propre voiture. Cinquante ans plus tard, les circonstances de sa mort demeurent troubles, oscillant entre crime sordide et assassinat politique. Cette fin violente a transformé le cinéaste, poète et penseur en figure quasi mythologique : celle de l’intellectuel qui, jusqu’à son dernier souffle, osa affronter son époque, ses hypocrisies et ses contradictions.

Un homme de paradoxes

Né à Bologne en 1922, Pasolini traverse l’histoire italienne sans jamais s’y fondre. Trop libre pour appartenir à un camp, il se tient à la croisée du catholicisme et du marxisme, qu’il revendique l’un et l’autre, tout en refusant leurs orthodoxies. Poète en langue frioulane avant de devenir romancier, il s’attache très tôt à raconter les marges : les jeunes déclassés, les corps exclus, les visages pauvres de la banlieue romaine. Son premier roman, Les Ragazzi (1955), puis son film Accattone (1961), dressent le portrait d’une Italie invisible, que la modernisation galopante est en train d’effacer.

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« Indomptables », un film de Thomas Ngijol

Mardi 4 novembre à 18h45 | Teyat Otonom Mawon
Par Thomas Ngijol | Avec Thomas Ngijol, Danilo Melande, Bienvenue Mvoe | 11 juin 2025 en salle | 1h 21min | Policier

Synopsis
Tout public
À Yaoundé, le commissaire Billong enquête sur le meurtre d’un officier de police. Dans la rue comme au sein de sa famille, il peine à maintenir l’ordre. Homme de principe et de tradition, il approche du point de rupture.

La presse en parle :

So Film par Pierre Charpilloz
Thomas Ngijol s’éloigne du registre comique auquel il nous avait habitué pour tourner un polar ultraréaliste au Cameroun. Un pari plus que réussi.

Abus de Ciné par Benjamin Bidolet
Un contre-emploi de Thomas Ngijol tant devant que derrière la caméra.

Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Une tragédie intime, âpre, sur la paternité, la justice, la société. Où Thomas Ngijol parle aussi de lui.

Elle par Françoise Delbecq
Dans les yeux de Thomas Ngijol, cette chronique policière et familiale est une magnifique lettre d’amour à ses parents, à qui le film est dédié.

Franceinfo Culture par Mohamed Berkani
Indomptables est une promesse et un rendez-vous : Thomas Ngijol, devant et derrière la caméra, a réussi son pari et entame un nouveau départ.

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Guy Vadeleux présente : Klass !!!

Samedi 8 novembre – 19h30 | Dimanche 9 novembre – 16h00 | Tropiques-Atrium

Un hommage à la musique traditionnelle martiniquaise

Le musicien et compositeur Guy Vadeleux présentera son nouveau spectacle Klass !!! à Tropiques Atrium les 8 et 9 novembre prochains.
Deux ans après son dernier concert dans cette même salle, l’artiste revient avec une création dédiée à la musique martiniquaise, à travers une mise en scène alliant musique, danse et humour.

Un spectacle en plusieurs tableaux

Klass !!! se compose de plusieurs tableaux musicaux et visuels.
Le programme mêle titres inédits, morceaux emblématiques du répertoire de Vadeleux et participations d’artistes invités.
La présence de Lé Fouben, humoriste martiniquais, apporte une dimension conviviale et légère à ce spectacle d’une durée de plus de deux heures.

Guy Vadeleux, un parcours au service de la tradition

Originaire des Anses d’Arlet, Guy Vadeleux est une figure importante de la musique traditionnelle martiniquaise.
Multi-instrumentiste — tromboniste, guitariste, bassiste, banjoïste — mais aussi auteur, compositeur, interprète et producteur, il a développé au fil des décennies un style personnel qui fait dialoguer biguine, mazurka, kompa, jazz, salsa et merengue.

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« Noukantjè », texte Madjanie Leprix, m.e.s. Rita Ravier

Mardi 4 novembre 2025 T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire), FdF 19h30

Texte de Madjanie Leprix
Mise en scène Rita Ravier
Costumes Lowa Gerce
Dramaturgie Alfred Alexandre
Avec Daniely Francisque, Giovany Germany, Fiona Soutif

Un cri poétique, un miroir tendu à la société

« Noukantjè » — mot inventé qui évoque la douleur, le déchirement et l’amertume — donne son nom à cette pièce bouleversante et profondément humaine. À travers l’histoire d’Éna, une femme rongée par la culpabilité et la perte, l’autrice Madjanie Leprix nous plonge dans un récit intime où la souffrance individuelle devient une question collective. Ce que vit Éna pourrait être vécu par n’importe qui : une fracture intime qui révèle les fêlures d’une société toute entière.

Un drame poétique aux résonances universelles

Entre ombre et lumière, « Noukantjè » explore des thématiques qui nous traversent :

  • la bienveillance et l’empathie,

  • l’homophobie et la question de genre,

  • le poids du non-dit, si présent dans les sociétés caribéennes,

  • la persévérance, l’amour, l’espoir.

La pièce s’ancre dans un contexte culturel profondément ancré dans la Caraïbe, tout en parlant à l’humanité entière.

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« La promesse du korosol », texte & m.e.s. Yna Boulangé

Jeudi 6 novembre – 19h30 – Tropiques-Atrium

Représentation scolaire : vendredi 7 novembre à 9h00

Une promesse d’amour et de liberté

À Saint-Pierre, à la fin du XIXᵉ siècle, Cyrilia, femme libre et gouvernante, revendique sa dignité et son autonomie dans une société coloniale où tout semble vouloir la contraindre. Sa rencontre avec Lafcadio Hearn, écrivain et journaliste irlandais fasciné par la culture créole, bouleverse son existence. Entre eux se noue une relation à la fois intellectuelle, affective et profondément humaine, qui défie les normes de leur époque.

La Promesse du Korosol met en lumière cette rencontre improbable — entre une femme créole et un voyageur européen — pour en faire le lieu d’un dialogue sur la liberté, le genre, la race et l’amour.
Dans une langue poétique, portée par la musique et le mouvement, le spectacle interroge ce que signifie aimer au-delà des frontières et des assignations sociales.

De l’écrit d’Ina Césaire à la scène 

Inspirée du texte d’Ina Césaire, Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn (Éditions Elytis, 2009), cette création rend hommage à une autrice majeure des lettres antillaises, disparue en 2025.

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Reportage

par Michel Herland

Cette vesprée mignons pigeons
roucoulent dans la cathédrale 
psaumes cantiques et chansons
joie sur les visages noirs ou pâles

Les Petits Chanteurs de France
Cathédrale Saint-Louis
Fort-de-France
30 octobre 2025

(Série Quatrains)

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« Kouté vwa », un film de Maxime Jean-Baptiste 

Vendredi 31 octobre à 18h30 ex école de Debriand à FDF
Par Maxime Jean-Baptiste, Audrey Jean-Baptiste | Avec Melrick Diomar, Yannick Cébret, Nicole Diomar | 16 juillet 2025 en salle | 1h 17min | Drame

Synopsis
Tout public
Melrick a 13 ans. Il passe ses vacances d’été chez sa grand-mère Nicole à Cayenne, en Guyane et apprend à jouer du tambour. Mais sa présence fait soudain resurgir le spectre de son oncle, ancien tambouyé tué dans des conditions tragiques. Confronté au deuil qui hante toute la communauté, Melrick cherche sa propre voie vers le pardon.

La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Romain Lefebvre
L’économie modeste et la durée ramassée de Kouté vwa ne sont pas sans rapport avec l’impression de justesse qu’il dégage. Premier long métrage, il ne cherche pas pour autant à en imposer.

Culturopoing.com par Alexandre Lebrac
Hymne à la paix et au pardon, Kouté vwa s’impose comme la déclaration d’amour enflammée d’un cinéaste à sa famille mais également à la Guyane dont il donne à voir la beauté tout en distillant un message, humaniste mais sans naïveté, d’amour universel.

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« Manuela et le boxeur », texte & m.e.s. J.José Alpha

Mercredi 29 octobre. Jeudi 30 octobre Vendredi 31 ocotobre à 19h
Teyat Otonom Mawon (TOM), Rue Victor Sévère, Fort-de-France

Par la Cie Téatlari – Théâtre de l’histoire des cultures créoles
Le récit de la tragédie qui marque l’histoire du grand boxeur martiniquais François Pavilla (1937-1968), triple champion de France de boxe des poids welters et super welters de 1964 à 1968, est pour la première fois, porté à la scène théâtrale par son épouse Manuela Pavilla née Graça (1931-2009).
C’est à partir des témoignages des ses proches et partenaires, du Club Spirit of Pavilla des Terres Sainville, des archives de la presse locale et nationale et de la Fédération Française de boxe (palmarès) que J. José Alpha va se nourrir pour créer une biographie romancée de la vie du champion de boxe .lequel tire sa révérence 10 ans après la naissance de la Vème République Française
Distribution : Gladys Arnaud / Eric Bonnegrace / Laurent.Troudard Texte et mise en scène : J. José Alpha (2023)

Lire aussi : « Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

François Pavilla, né le 10 octobre 1937 à Fort-de-France en Martinique, est une figure marquante de la boxe française.

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L’éphéméride du 27 octobre

Naissance, le 27 octobre 1811, aux États-Uni, d’Isaac Singer qui perfectionna la machine à coudre

L’Américain Elias Howe, l’Allemand Balthasar Krems , l’Anglais Thomas Saint et l’Autrichien Josef Madersperger) sont les pionniers de la machine à coudre.

La première machine à coudre véritablement pratique est attribuée à un tailleur français originaire de la région lyonnaise, installé rue des Forges à Saint-Étienne, Barthélemy Thimonnier. Il dépose en 1830 le premier brevet d’une « mécanique à coudre » (ou « métier à coudre ») construite en bois, à un fil continu, en point de chaînette, cousant 200 points à la minute. Il en fabrique 80 exemplaires pour honorer une commande d’uniformes de l’armée. Beaucoup d’inventeurs de cette époque misent sur la reproduction du mouvement de la main, ce qui limite la couture à une simple aiguille (Madesperger notamment dont la machine s’appelait « la main qui coud »).

En 1834, l’Américain Walter Hunt est le premier à utiliser une canette, et donc à utiliser deux fils. Cette idée est reprise et améliorée par Elias Howe qui dépose un brevet en 1846 mais n’obtient aucun succès et part en Angleterre pour tenter de l’exploiter.

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Wopso ! de Marius Gottin

Samedi 25 octobre – 19h30 Domaine de Tivoli – Terre d’Arts, Fort-de-France

Wopso ! est une interjection créole sans signification précise, mais débordante d’énergie et de sens possibles. Sous la plume fine et lucide de Marius Gottin, elle devient le souffle d’une parole en transit — celle de deux vieux amis, Fulbert et Auguste, attablés dans le hall d’une aérogare imaginaire de Fort-de-France, en partance pour un ailleurs incertain.

Dans ce huis clos ouvert sur le monde, le rire flirte avec la mélancolie, les mots s’entrechoquent en français et en créole, et la vie s’effiloche dans l’attente. Entre souvenirs, amours manqués et colères rentrées, les deux compères s’accrochent à la parole comme à une ultime bouée. Car chez Gottin, la parole est résistance, musique, et miroir de nos identités.

Mise en scène par José Exélis, la pièce met en lumière la poésie et l’humanité du texte dans une mise en scène précise et inspirée, portée par deux comédiens complices et généreux, Émile Pelty et Charly Lerandy. Entre rires et larmes, Wopso ! dit l’essentiel : la fragilité des êtres, la beauté du dérisoire, et le souffle caribéen d’une parole qui ne renonce jamais.

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Rediscovering Fanon de Rico Speight : Un regard contemporain sur l’oeuvre de Fanon

Pendant dix-sept ans, le réalisateur new-yorkais (USA) Rico Speight a sillonné le monde – de la Caroline du Nord à Fort-de-France, en passant par l’Algérie – pour réaliser Rediscovering Fanon, un documentaire profond, humaniste et exigeant, qui interroge la persistance du racisme, les fractures postcoloniales et l’actualité brûlante de la pensée fanonienne. Le film était présenté au François en Martinique en juillet 2025 dans le cadre du Centenaire de Frantz Fanon organisé par l’Association Caribéenne de Philosophie (ACP). Rencontre bilingue avec un cinéaste engagé, entre héritage, conscience et transmission.

(Rediscovering Fanon by Rico Speight : A Contemporary Look at Fanon’s Work. Frantz Fanon, revisited through the African American gaze of Rico Speight. For seventeen years, the filmmaker travelled the world—from North Carolina to Fort-de-France—to create Rediscovering Fanon, a profound, humanist, and demanding documentary exploring racism, postcolonial fractures, and the enduring relevance of Fanon’s thought. A bilingual conversation with a committed filmmaker, where legacy meets awareness and transmission.)

Propos recueillis par Rodolf ETIENNE

Rodolf ETIENNE : Pour revenir à la genèse du projet documentaire — pourquoi Frantz Fanon ? Que représente, ou que représentait, Frantz Fanon pour vous, au point que vous ayez choisi de lui consacrer une œuvre entière — une œuvre qui est devenue, en soi, un véritable voyage de découverte ?

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« Landrián », un film documentaire de Ernesto Daranas

Vendredi 24 octobre à 18hTropiques-Atrium

Dans les années 1960, Nicolás Guillén Landrián (1938-2003) devient le premier cinéaste noir de Cuba. Neveu du poète de la négritude Nicolás Guillén, il s’impose rapidement comme une figure singulière du jeune cinéma révolutionnaire. Peintre, poète du réel, documentariste audacieux, Landrián développe un langage cinématographique d’une grande modernité, marqué par la liberté formelle, la force visuelle et la sensibilité sociale.

Entre 1962 et 1972, au sein de l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (ICAIC), il réalise une série de courts-métrages marquants, dont En un barrio viejo (1963), Ociel del Toa (1965) — lauréat du prix Espiga de Oro au Festival de Valladolid — et Coffea Arábiga (1968). Mais son indépendance d’esprit, son regard critique sur la société cubaine et sa personnalité insoumise provoquent la méfiance du pouvoir. Accusé de « déviation idéologique », il est censuré, interné, emprisonné et finalement réduit au silence. Exilé aux États-Unis à la fin des années 1980, il y meurt en 2003, oublié de son pays.

Avec Landrián, le réalisateur cubain Ernesto Daranas (Conducta, Sergio & Sergei) entreprend un double geste : celui de redonner une voix à un artiste effacé de la mémoire collective, et celui de préserver un pan essentiel du patrimoine cinématographique cubain.

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« La Petite Dernière », un film de Hafsia Herzi

Un film de Hafsia Herzi – Prix d’interprétation féminine (Nadia Melliti) et Queer Palm, Festival de Cannes 2025

Jeudi 23 octobre à 20h – Tropiques-Atrium

Avec La Petite Dernière, Hafsia Herzi signe son troisième long-métrage, après Tu mérites un amour (2019) et Bonne mère (2021), et confirme sa place singulière dans le cinéma français. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2025, le film a été doublement récompensé : Prix d’interprétation féminine pour la révélation Nadia Melliti, et Queer Palm 2025, saluant son regard sensible et audacieux sur les identités LGBTQIA+.

Adapté du roman éponyme de Fatima Daas (éditions Noir sur Blanc, 2020), La Petite Dernière raconte le parcours initiatique de Fatima, une jeune femme musulmane d’origine algérienne, issue de la banlieue parisienne. Entre les attentes familiales, les injonctions religieuses et la découverte de son attirance pour les femmes, Fatima tente de trouver sa place et de concilier foi, désir et liberté.

Sous l’apparente simplicité de ce récit d’apprentissage se joue un bouillonnement intérieur, celui d’une héroïne partagée entre culpabilité, peur du jugement et soif d’émancipation.

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« Zantray 2025 », un spectacle théâtral musical au carrefour fertile des cultures créoles et autochtones

Samedi 25 octobre 2025 à la Cinquième salle de la Place des arts Montréal

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

La prestigieuse Place des arts, à Montréal, s’apprête à accueillir le spectacle à grand déploiement polyphonique ZANTRAY 2025, un hommage aux racines croisées des cultures créoles et autochtones et qui souligne l’influence autochtone dans la culture créole. L’évènement a été conçu par l’Espace culturel Vertières et sera présenté dans le cadre du Mois du créole le samedi 25 octobre 2025 à la Cinquième salle de la Place des arts. ZANTRAY 2025 retracera la vie d’une figure autochtone ayant influencé la mémoire créole, la reine Anacaona. Sur le mode d’un arpentage historique de la rencontre des mémoires, ZANTRAY 2025 offrira à l’auditoire un spectacle théâtral musical immersif composé de poèmes, de chants, de danses et de projections de vidéos durant lequel le public sera à la fois acteur et spectateur. Depuis vingt-quatre ans, les célébrations du Mois du créole sont élaborées et mises en œuvre au Canada par le KEPKAA (Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabetizasyon).

ZANTRAY 2025 rassemblera sur scène des artistes de premier plan, notamment : 

–La chanteuse haïtiano-québécoise REBECCA JEAN.

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Première tournée en Martinique des Petits Chanteurs de France

Créé en 2013 par Véronique Thomassin, ancienne cheffe de chœur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, le chœur des Petits Chanteurs de France réunit des garçons âgés de 8 à 18 ans, passionnés de chant choral. La formation se distingue par son exigence artistique et sa vocation éducative, alliant musique, voyages et ouverture culturelle.

Cette première tournée en Martinique réunit 11 jeunes chanteurs qui interpréteront un large répertoire, du Gloria de Vivaldi à l’Ave Verum de Mozart, en passant par l’Ave Maria de Caccini, le célèbre Hallelujah de Leonard Cohen et quelques incontournables de la chanson française. Pour remercier le public martiniquais, le chœur proposera aussi plusieurs chants en créole.

Les concerts, pour la plupart gratuits sur inscription, se tiendront jusqu’à la fin du mois d’octobre dans plusieurs communes de l’île. Une quête sera organisée à la fin de chaque représentation afin de soutenir le voyage et les projets du chœur.

Programme des concerts

  • Samedi 25 octobre – 19h : La Favorite – Concert solidaire (10 €, billets sur petitschanteursdefrance.fr

  • Dimanche 26 octobre – 17h : Maison de la Culture de Trinité

  • Lundi 27 octobre – 19h : Église Saint-Henri des Anses-d’Arlet

  • Mardi 28 octobre – 19h : Milénium, Morne-Rouge

  • Mercredi 29 octobre – 18h : Église de l’Immaculée-Conception, Rivière-Pilote

  • Jeudi 30 octobre – 19h : Cathédrale Saint-Louis, Fort-de-France (concert complet)

Un rendez-vous musical et convivial, à partager en famille ou entre amis, pour célébrer la beauté du chant choral et la rencontre entre cultures.

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« Bénissez nos seins », un film d’Angèle Marey

Le 23 octobre 2025 à 18h45 Teyat Otonom Mawon, Croix Mission  FdF
️ Un film d’Angèle Marrey – Documentaire, 52 min

— Par Sarha Fauré —

Synopsis :
Quand j’ai eu 13 ans, mes seins ont commencé à pousser signifiant au monde que je devenais femme. Trahi par notre propre corps, inlassablement arraché à l’enfance pour devenir les objets de désir des hommes. Entre « le repassage des seins » et la chirurgie esthétique d’augmentation mammaires excessive. « Bénissez nos seins » questionne le poids du patriarcat sur nos poitrines.

Présentation :

Ils sont sexualisés, fantasmés, vendus, niés, redessinés ou mutilés. Depuis toujours, les seins occupent une place centrale dans l’imaginaire collectif – souvent à mille lieues de ce que vivent les personnes qui les portent.

Dans Bénissez nos seins, la réalisatrice Angèle Marrey s’attaque à l’un des plus puissants symboles du patriarcat. À travers une série de témoignages intimes et de paroles d’expertes, ce documentaire interroge la manière dont la société s’est appropriée, contrôlée et déformée la poitrine féminine.

Pourquoi les seins sont-ils si sexualisés ? Pourquoi sont-ils soumis à autant de normes, de violences et de silences ?

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World Creole Music Festival 2025 (WCMF)

Du 24 au 26 octobre 2025 – Windsor Park Sports Stadium, Roseau, Dominique

Un carrefour mondial de la culture créole

Le World Creole Music Festival (WCMF) est l’un des festivals musicaux les plus emblématiques de la Caraïbe. Créé en 1997, il célèbre chaque année la richesse et la diversité de la musique créole dans toutes ses expressions : zouk, bouyon, kompa, reggae, dancehall, soca, afrobeat, et bien plus encore.

En 2025, le festival fêtera ses 25 ans d’existence avec une édition placée sous le thème :

« Échos mondiaux de l’île de la nature : célébration de 25 ans de musique, de magie et de souvenirs créoles »

Ce rendez-vous culturel s’inscrit dans les célébrations de l’indépendance de la Dominique, et transforme l’île en capitale de la musique créole, réunissant des milliers de festivaliers venus de toute la Caraïbe, d’Afrique, d’Europe et des Amériques.

Une mission culturelle et identitaire

Le WCMF se présente comme :

  • un espace de transmission culturelle, où la langue et la musique créoles sont mises à l’honneur,
  • un lieu de rencontres intergénérationnelles et transatlantiques, entre légendes caribéennes, jeunes talents et têtes d’affiche internationales
  • un outil de valorisation du patrimoine de la Dominique, notamment du bouyon, musique née sur l’île et devenue virale dans la région.

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L’éphéméride du 21 octobre

La Comédie-Française est fondée par ordonnance royale de Louis XIV le 21 octobre 1680

La Comédie-Française ou Théâtre-Français (surnommé « le Français ») est une institution culturelle française fondée en 1680 et résidant depuis 1799 salle Richelieu au cœur du Palais-Royal dans le 1er arrondissement de Paris.

Établissement public à caractère industriel et commercial depuis 1995, c’est le seul théâtre national en France disposant d’une troupe permanente de comédiens, la Troupe des Comédiens-Français. Bien que mort depuis sept ans quand la troupe a été créée, Molière est considéré comme le « patron » de l’institution, surnommée la « Maison de Molière ». Le fauteuil dans lequel il entra en agonie lors d’une représentation du Malade imaginaire est toujours exposé au fond de la galerie des bustes, après le Foyer Public1.

La devise de la Comédie-Française est, en latin, « Simul et singulis » (qui peut être traduite par « être ensemble et rester soi-même »). Son emblème est une ruche avec des abeilles, à l’image d’une institution foisonnante.

Historique de la Comédie-Française
La Comédie-Française est fondée par ordonnance royale de Louis XIV le 21 octobre 1680 pour fusionner les deux seules troupes parisiennes de l’époque, la troupe de l’hôtel Guénégaud (troupe de Molière) et celle de l’hôtel de Bourgogne.

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lespri sinéma : les longs métrages

Samedi 25 octobre | 16h |
« Planètes un film »,  un film de Momoko Seto
Salle Frantz Fanon
Film de clôture de la 64e Semaine de la Critique Cannes 2025 | France, Belgique – 2025 – 1h15
Animation, Science Fiction
Synopsis :
Dendelion, Baraban, Léonto et Taraxa, quatre akènes de pissenlit rescapés d’une succession d’explosions nucléaires qui détruisent la Terre, se trouvent projetés dans le cosmos. Après s’être échoués sur une planète inconnue, ils partent à la quête d’un sol propice à la survie de leur espèce. Mais les éléments, la faune, la flore, le climat, sont autant d’embûches qu’ils devront surmonter.

Samedi 25 octobre | 18h |
Remise des prix + « Germaine Acogny, l’essence de la danse », un film de Greta-Marie Becker
Salle Frantz Fanon Tropiques-Atrium
Clôture Lespri Sinéma 2025 | Remise des prix et projection de film
Avec Avec Germaine Acogny | Allemagne, France – 2025 – 1h28 |Documentaire
Synopsis :
En puisant son inspiration dans les danses traditionnelles ouest-africaines, Germaine Acogny s’est imposée, au fil de ses cinquante ans de carrière, comme l’une des figures majeures de la danse contemporaine mais également comme l’une des artistes les plus importantes du continent.

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De la danse à Fort-de-France

— par Selim Lander

Les amateurs de danse martiniquais se sont vu proposer deux spectacles de danse, les vendredi 17 et samedi 18 octobre, au Théâtre municipal et à la Scène nationale, deux spectacles très différents, une production locale de la compagnie Christiane Emmanuel et un récital de danse classique indienne « Kathak » orchestré par Sharmila Sharma.

Signes particuliers

Audience un peu clairsemée le 17 octobre, non que cette pièce manquât d’intérêt mais il s’agissait d’une reprise de l’année dernière, sans doute trop tôt pour que les amateurs aient envie de la revoir à un intervalle aussi rapproché. Il y a peu de chance qu’elle ait fait davantage le plein le 18 alors qu’elle se trouvait en concurrence directe avec la danse indienne. Ce n’est pas la première fois que Madinin’art a l’occasion de déplorer l’absence de coordination entre les programmes des deux institutions culturelles martiniquaises, aussi nuisible pour les spectateurs (qu’elle prive de certains spectacles) que pour les artistes (qui perdent du public) et les institutions elles-mêmes (qui perdent des recettes). C’est d’autant plus dommage que leurs programmes étant loin – budget oblige – d’être surchargés, on s’explique mal cette concurrence des calendriers.

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Le Shatta : une musique, un cri, une culture en mouvement

— Par Sarha Fauré —

Né dans les quartiers populaires de Fort-de-France à la Martinique à la fin des années 2010, le shatta s’impose aujourd’hui comme un genre musical à part entière, porteur d’une identité forte et d’une énergie contagieuse. Ce style, bien plus qu’un simple dérivé du dancehall, incarne une expression artistique, sociale et politique propre à une jeunesse caribéenne en quête de reconnaissance et de transformation. (Illustration : Maureen – capture clip « Tic »)

Aux origines : une invention de quartier devenue phénomène mondial

Le shatta émerge dans un contexte de précarité sociale et d’effervescence culturelle, notamment dans le quartier de Volga-Plage à Fort-de-France. À l’origine de ce mouvement : PSK Shatta, fondateur du label PSK Music Production, accompagné de figures pionnières telles que Danthology, Mighty Mike ou encore Toupi et Lieutenant. Inspiré du dancehall jamaïcain mais radicalement transformé par des beatmakers locaux, le shatta se distingue par ses basses puissantes, ses percussions minimalistes et ses voix graves, robotiques, souvent autotunées.

Un mot, une ambiance, une manière d’être

Le terme « shatta » trouve ses racines dans l’argot jamaïcain shotta, synonyme de gangster.

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Festival La Toile des Palmistes 2025

30 octobre – 1er novembre • Cayenne, Rémire-Montjoly

La 9ᵉ édition du Festival La Toile des Palmistes se prépare à enchanter la Guyane ! Du 30 octobre au 1ᵉʳ novembre 2025, le cœur du cinéma battra à Cayenne, entre la mythique Place des Palmistes, le Cinéma Eldorado, et plusieurs projections hors-les-murs à Rémire-Montjoly.

Événement phare du paysage culturel guyanais, ce rendez-vous gratuit et populaire célèbre le cinéma d’ici et d’ailleurs : œuvres locales, créations ultramarines, courts-métrages internationaux et films pour toute la famille se mêlent dans une ambiance festive et conviviale.

Un festival pour toutes et tous

Cette nouvelle édition promet un programme riche et engagé, fidèle à l’esprit du festival :

  • Projections en plein air et en salle, mêlant fictions locales, films internationaux et séances jeune public ;

  • Compétitions créatives autour du court-métrage, ouvertes aux talents émergents de Guyane ;

  • Ateliers de sensibilisation au cinéma pour la jeunesse, en partenariat avec des structures éducatives et sociales ;

  • Rencontres professionnelles, performances musicales et animations participatives pour petits et grands.

Trois jours d’émotions et de découvertes

Jeudi 30 octobre

Place des Palmistes & Cinéma Eldorado
Une soirée d’ouverture festive marquée par des courts-métrages d’animation et de fiction venus de France, d’Uruguay, de Martinique, de Guadeloupe, du Sénégal ou encore d’Inde.

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« Entre 2 rives », un film de Mariette Monpierre – écrit par Christelle Théophile

Mardi 21 octobre à 18h30 au Téyat Otonom Mawon à FdF par Culture Égalité

Notre saison « Cinéfanm » reprend. Nous avons le plaisir de vous inviter à la première séance. 
Un sujet que connaît bien notre Martinique.
Une petite quête solidaire pour payer les droits de diffusion. La militance coûte.  Aidez-nous à continuer. A mardi.
Bonne journée
Nos salutations féministes
Culture Égalité

Entre 2 rives raconte l’histoire bouleversante de Cristina et Johanna, deux femmes originaires de la République dominicaine, installées en Guadeloupe depuis près de dix ans. Deux mères, deux parcours, un même combat : celui de reconstruire leur vie loin de chez elles, tout en tentant, coûte que coûte, de faire venir les enfants qu’elles ont dû laisser derrière.

À travers ces portraits croisés, ce documentaire de 52 minutes lève le voile sur une réalité méconnue de l’immigration dans les territoires français d’Outre-mer : celle de femmes venues majoritairement des îles voisines, prêtes à affronter la mer et l’exil dans l’espoir d’un avenir meilleur. Mais à quel prix ?

Séparation familiale, précarité, isolement : Entre 2 rives aborde avec délicatesse et justesse les conséquences humaines de l’immigration, et interroge la possibilité d’un regroupement familial dans un contexte souvent hostile.

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« Darbar », un hommage dansé à la splendeur royale de l’Inde

Samedi 18 octobre – 19h30 – Tropiques Atrium

La scène Aimé-Césaire de Tropiques Atrium s’apprête à accueillir, ce samedi 18 octobre à 19h30, « Darbar », un récital de danses traditionnelles du nord de l’Inde conçu et chorégraphié par Sharmila Sharma, figure majeure du Kathak. Ce spectacle, à la fois poétique et patrimonial, convie le public à un voyage au cœur de la culture classique indienne, entre art sacré et raffinement des cours royales.

Le mot Darbar signifie littéralement « cour royale ». Il évoque ces soirées fastueuses où les palais des empereurs moghols et des maharajas s’animaient au rythme des chants et des danses, dans une atmosphère d’apparat et de dévotion. Le spectacle s’inspire de cet héritage pour en restituer l’esprit, en mariant la rigueur du geste à la fluidité du mouvement.

La danse Kathak, originaire des temples hindous, est au cœur de cette création. D’abord art narratif, où les conteurs-danseurs illustraient par leurs gestes les épopées et textes sacrés, elle s’est transformée au XVIᵉ siècle sous l’influence des cours mogholes. Elle y a gagné en virtuosité et en ornementation, sans renoncer à sa dimension spirituelle.

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Bertrand Dicale – Musiques nées de l’esclavage

— Par Sarha Fauré —

Journaliste, écrivain et historien des musiques populaires, Bertrand Dicale occupe une place singulière dans le paysage culturel français. Né à Paris d’un père guadeloupéen, il consacre depuis plus de trente ans ses recherches à la mémoire musicale des mondes créoles et à la transmission des patrimoines issus des métissages culturels. Chroniqueur à la radio, collaborateur régulier de France Info et de la Philharmonie de Paris, il a signé de nombreux ouvrages sur la chanson française, les cultures populaires et les musiques de la créolité. Parmi ses titres les plus remarqués figure Ni noires ni blanches : histoire des musiques créoles (Philharmonie de Paris, 2017), premier volet d’une exploration ambitieuse des musiques nées de la traite, de la colonisation et des diasporas africaines.

Avec Musiques nées de l’esclavage (Domaine français), publié en 2025, Bertrand Dicale prolonge ce travail d’historien et de passeur. Sur près de cinq cents pages denses et documentées, il retrace la formation et l’évolution des musiques créoles issues des territoires marqués par l’esclavage colonial français — Guadeloupe, Martinique, Guyane, Haïti, Réunion, Maurice, Seychelles, mais aussi Louisiane, Sainte-Lucie, Dominique, Trinidad, Saint-Vincent ou Rodrigues.

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