— Par Roland Sabra —
La brise rafraîchit. L’ Alyzé, comme son nom l’indique est lisse, régulier, poli et délicat. La bise est glaciale. Le cyclone tourne en rond et quand il se conjugue au pluriel il tourne en rond jusqu’à l’ennui. Trève de poncifs. De quoi s’agit-il dans Cyclones la pièce de Daniely Francisque mise en scène par Patrice Le Namouric dont la première a eu lieu au Pitt Colonnette à Ducos ? Sous les tropiques à l ‘approche d’un cyclone une femme solitaire, Léna, se barricade dans sa maison quand une autre femme plus jeune frappe à sa porte, lui demande refuge et se présente comme étant Aline, sa sœur. On découvrira qu’elle est sa sœur et plus encore…
Ce « plus encore », que l’on devine assez rapidement, « explique », selon la mise en scène, la déréliction de Léna, ses mouvements saccadés, ses gestes d’automates, son corps plié, cassé, broyé, son agressivité, sa violence verbale et physique, cette voix de petite fille qui surgit du fond de ses entrailles, son penchant pour la divine bouteille. Figure absolue de la victime, enfermée dans la perte de sa raison elle tourne en rond entre les quatre planches de sa baraque, entraînant sa « plus que sœur » au creux de sa folie.
Cinéma
« Substitute » un film de Fred Poulet & Vikash Dhorasoo
Mardi 2 février à 19h. Tropiques-Atrium
Synopsis :
L’histoire commence le 6 avril 2006. Fred Poulet propose au footballeur Vikash Dhorasoo de lui confier deux caméras super 8, pour qu’il filme son quotidien jusqu’au 9 juillet, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ensemble ils écriront le film au jour le jour, au Havre, à Paris, puis en Allemagne, dans des chambres d’hôtel, dans le bus ou au téléphone. Un peu dans les Stades aussi. Vikash Dhorasso jouera 16 minutes lors de cette Coupe du Monde à rebondissements qui verra l’équipe de France atteindre la finale pour la 2e fois de son histoire.
Substitute est le journal intime de ce « douzième homme ».
La presse en parle :
Si la mélancolie et la frustration transpirent sur la pellicule super-8, l’humour n’est pas absent lors de certaines séquences. A voir !
(…) ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau (…) Substitute donne un petit coup de frais…
A des années-lumière des images high-tech qui accompagnent d’habitude la couverture télé du ballon rond, Substitute surprend et rafraîchit par sa modestie et sa sincérité.
Cinéma
Hommage à Jacques Rivette
C’est un immense cinéaste, le plus secret sans doute de la « bande des quatre » de la Nouvelle Vague, qui vient de nous quitter. Jacques Rivette est parti ce matin. Je veux dire à sa famille et à ses proches toute mon émotion, toute ma tristesse.
Jacques Rivette ne se contentait pas de faire du cinéma : il le vivait. Entre l’ancien assistant de Jean Renoir et la pellicule, un corps-à-corps, ou presque, s’installait. Cette façon qu’il avait de rendre le temps si palpable en l’étirant à volonté était tout simplement introuvable ailleurs. Remémorons-nous un instant Out 1 ou Céline et Julie vont en bateau. Le cinéma s’y donne à nous comme expérience, dans tous les sens du terme : ce sont des fragments de vie qui s’en exhalent. Ce sont des audaces formelles qui sont éprouvées. C’est l’existence qui se donne à voir comme celle du funambule qui marche sur son fil : l’existence comme perpétuelle mise en danger de soi.
Depuis Le coup du Berger, qui contribua à lancer la Nouvelle Vague, Rivette expérimente, et nous laisse expérimenter avec lui.
Santé, Sociologie
L’onde de choc des accidents de la route au sein des familles
VIDÉO – La sécurité routière sort un nouveau film, baptisé «Onde de choc», qui parle du chagrin qui touche les familles frappées par un drame de la route.
Un sondage et une compagne. La sécurité routière lance à partir du 29 janvier un film baptisé «Onde de choc». Cette fois, l’angle choisi est de mesurer les conséquences des drames qui ont lieu sur la route. Un chagrin sans fin qui touche les proches des victimes, comme les parents, les grands-parents… mais aussi, et comme le relate le film, un enfant qui allait naître et qui ne connaîtra jamais son père.
À l’appui de ce film, une étude commandée par la sécurité routière a été réalisée par l’Ifop qui a interrogé du 13 au 15 janvier dernier 1005 personnes afin de connaître l’impact des accidents de la route dans la population. Il en résulte que 58% des Français ont été touchés par un accident, directement ou non, et près de 15 millions de personnes ont un de leurs proches qui a été victime d’un grave accident de la route. L’étude indique aussi que 25% de ceux qui ne prennent jamais le volant ont déjà été victimes d’un accident contre 38% parmi ceux qui conduisent une voiture plusieurs fois par semaine.
Politiques
Déchéance de nationalité : Hollande irresponsable
— Par Matthieu Croissandeau —
Quels mots trouvera-t-il pour défendre sa décision […]? On peine à imaginer les contorsions auxquelles va devoir se livrer le président de la République tant il nous paraît impossible de justifier l’injustifiable. Commencée dans l’horreur des attentats, l’année 2015 s’achève dans le déshonneur d’une mesure qui marquera de façon indélébile la chronique du quinquennat. Et l’histoire de la gauche en général.
François Hollande n’a pas inventé la déchéance de nationalité et il faut le rappeler à l’heure où beaucoup s’indignent : cette disposition existe déjà pour les bi-nationaux naturalisés depuis moins de quinze ans, condamnés pour un crime ou un délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. Il y a donc déjà, de fait, deux catégories de citoyens devant la loi : ceux qui sont susceptibles de perdre leur nationalité et les autres. Etait-ce une raison d’ajouter de l’inégalité à l’inégalité ? Certainement pas.
Une portée emblématique détestable
Il faut rappeler aussi que cette mesure n’a pas pour vocation de dissuader de futurs kamikazes, ni d’empêcher le moindre attentat. Elle n’est pas une arme contre le terrorisme, mais « un acte symbolique fort », a d’ailleurs reconnu le Premier ministre.
Politiques
Anti-dreyfusards, va-t-en-guerre, pétainistes, colonialistes: les socialistes sont restés fidèles à leur histoire
L’attitude du gouvernement vis-à-vis des immigrés s’inscrit dans « une tradition socialiste » de fourvoiement en période de crise politique et morale.
—Par Shlomo Sand —
L’attitude actuelle des socialistes, à la tête de l’Etat, du gouvernement et du parti, vis-à-vis des principes républicains, de l’immigration, et de l’«autre» pas tout à fait français, a de quoi susciter l’étonnement. La gauche politique n’est-elle pas porteuse de valeurs humanistes ? Des dirigeants comme François Hollande et Manuel Valls ne trahissent-ils pas une longue tradition de combats en faveur de la justice et des droits humains ?
En Europe, le socialisme parlementaire a, certes, constitué un groupe de pression efficace en faveur des classes laborieuses, tout au long du XXème siècle. En période de stabilité et de prospérité économique, il a obtenu des acquis non négligeables en faveur de son électorat: au pouvoir ou dans l’opposition il a notablement contribué à la formation de l’Etat-providence moderne.
Cependant, lors des graves crises politiques et morales, il a failli à se situer du côté de la justice universelle, et de la solidarité humaine. Ceci a pu se vérifier à l’occasion de quatre crises décisives, dans l’histoire politique de la France: l’Affaire Dreyfus, la première guerre mondiale, l’accession de Pétain au pouvoir, et la guerre d’Algérie.
Arts Plastiques, Expositions
Jérémie Paul, « Opaline et Väyou »
Galerie Maëlle, Paris, du 8 janvier au 6 février 2016
— Par Scralett Jesus —
«Une errance enracinée »
«Le monde est grand mais en nous il est profond comme la mer».
Rainer Maria RILKE.
« L’imagination crée à l’homme des Indes toujours suscitées »1
Édouard GLISSANT
Les origines guadeloupéennes, et donc multiples comme tout Créole, de Jérémie PAUL peuvent-elles expliquer la singularité d’une démarche artistique prenant appui sur les notions d’hybridité et de métissage ? Comme le faisaient les Surréalistes, il tend à provoquer des rencontres fortuites entre des lieux, des cultures et des mouvements artistiques très éloignés les uns des autres. Pour que, de ce choc surgisse l’imprévu et, avec lui, une ouverture possible sur l’opacité du monde.
C’est, visiblement, à partir d’une recréation poétique de l’Espace que l’exposition s’organise. D’un espace clos et urbain, limité à ses 23 m2, situé dans le quartier multiracial de Belleville, la Galerie Maëlle, Jérémie PAUL va donner une représentation du Tout-Monde. Un Tout-Monde qui se réclame d’Edouard GLISSANT et qu’il place délibérément sous le signe de la Relation.
Le Tout-Monde qu’il s’agit de recréer renvoie à une géopolitique « archipelique » figurant un continent morcelé et comme démembré, celui d’une Caraïbe qu’entoure de toute part la mer.
Théâtre
« Cyclones » de Daniely Francisque
Samedi 30 janvier 2016 à 19h au Pitt Colonnette à Ducos*
Synopsis
Par une nuit de cyclone, une femme solitaire se barricade dans sa case délabrée, lorsqu’une jeune étrangère lui demande refuge…
Pluie forte. La radio annonce l’approche d’un cyclone. Leyna s’affaire à barricader sa maison délabrée afin qu’elle
résiste aux fortes rafales. Elle cloue des planches aux portes et aux fenêtres puis s’abrite sous une table, se préparant à une nuit tumultueuse, en serrant un verre d’alcool entre ses doigts fébriles.
On frappe à la porte. Leyna se redresse. Personne ne vient jamais chez elle. Elle a fermé sa porte au monde. On frappe en criant son nom. Elle se lève, arrache les clous et ouvre, armée d’une planche.
Une jeune étrangère grelotte devant elle, valise à la main, lui demandant refuge : Aline, 16 ans, qui déclare être sa soeur, photos de famille à l’appui. Leyna n’a pas de soeur. Aline insiste. Leyna pousse hors de chez elle la jeune affabulatrice, verrouille à nouveau sa porte, avale cul sec son verre d’alcool, en espérant que le vent l’emporte.
Leyna a rompu avec sa famille depuis des lustres.
Théâtre
« Fuck America » : entre humour et gravité
— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
Allemagne 1938, la famille juive allemande Bronsky se sent menacée par le nazisme et demande un visa d’émigration aux Etats Unis. La pièce commence par un échange épistolaire entre le père Bronsky et le consul des Etats Unis qui lui oppose une fin de non recevoir prétextant des quotas déjà atteints. Ce n’est qu’en 1952 que les Bronsky parviennent enfin aux States après avoir subi les pires outrages et avoir tout perdu.
Jacob le fils est un type un brin farfelu, au langage brut de décoffrage, sans la moindre fioriture et aux envies à forte inclinaison tendancieuses. Il a échappé par miracle aux rafles allemandes. Le voici sans le sous, quasi clodo dans le quartier interlope de Manhattan parmi de vieux clochards, les putes, les maquereaux. Il survit grâce à une multitude de jobs à la petite semaine. Jacob a deux obsessions écrire un roman où il pourrait raconter le ghetto, et trouver une femme de temps en temps. Son quotidien est bien loin d’être un long fleuve tranquille. Les péripéties de sa vie dans les bas fonds de New York sont émaillées de rencontres de personnages sordides ou cocasses que les trois comédiens se partagent au rythme de la pièce.
Cinéma
Va y avoir du sport… au Tropiques-Atrium !
VIKASH DHORASOO à la rencontre des jeunes Martiniquais mardi 2 février
Va y avoir du sport… à Tropiques-Atrium !
Vikash Dhorasoo va balader ses crampons en Martinique à l’occasion de la projection de SUBSTITUTE, un film documentaire consacré à son expérience de remplaçant sur le banc de touche, lors de la coupe du Monde 2006.
Défenseur d’un football éthique, le sportif viendra pour rencontrer des lycéens, collégiens et jeunes de la PJJ, tous bénéficiant, depuis le 5 janvier, d’ateliers d’écriture et de réalisation documentaire.
C’est dans le cadre de l’Oeil du Doc, une action portée par Tchok en Doc, que ces 200 jeunes participent à des ateliers animés par des professionnelles du documentaire. La mission : développer un regard critique sur les images déversées en flux sur les écrans. Les jeunes réaliseront, en outre, des courts films qui seront projetés à l’issue des 3 mois d’atelier.
Mais en attendant de montrer leurs propres réalisations, ce sont eux qui seront sur le banc de touche de l’Atrium pour regarder Substitute et discuter avec Vikash Dhorasoo et Fred Poulet, le co-réalisateur du film !
Politiques
CTM : Une nouvelle période politique ?
— Pour le GRS Rita Bonheur, Max Dorléans, Gilbert Pago, Philippe Pierre-Charles, Max Rustal —
Il y a celles et ceux qui voient dans le changement de majorité dans la direction des affaires martiniquaises une « véritable libération » , une « ère nouvelle » , etc. L’avenir ne tardera pas à montrer l’outrance du propos. Mais en ce qui concerne l’autre nouveauté de la période, à savoir l’alliance Marie-Jeanne/Monplaisir, les mêmes commentateurs se divisent en deux : celles et ceux qui y voient une transformation importante inaugurant une coopération profonde, durable, riche de promesses ; et celles et ceux pour qui cette simple manoeuvre électorale ne modifiera en rien la ligne des « Patriotes » .
En réalité nous avons affaire là, à une accentuation assez radicale d’une tendance largement présente dans les orientations marijeannistes. Du fameux « blan douvan/blan dèyè » qui a prolongé le pouvoir RPR d’Émile Maurice en 1989, jusqu’à l’alliance avec Pierre Petit, il y a un fil conducteur d’alliance avec telle ou telle fraction de la droite. L’incorporation ici ou là d’un ou d’une politicienne de droite dans telle ou telle liste « patriotique » avait valeur de confirmation.
Musiques
Soeuf Elbadawi en concert
Samedi 30 Janvier 2016. Tropiques-Atrium
Mwezi WaQ, Chants de lune et d’espérance est le titre du dernier album produit par le Comorien Soeuf Elbadawi. Musicien, mais aussi dramaturge et homme de spectacles, l’ancien journaliste de RFI a prolongé la magie de ce disque ancré dans la mélodie du quotidien des Comores, en proposant une version live qui reprend les moments les plus forts du CD. « Comme l’esquisse d’un poème s’adressant au monde… », dixit Elbadawi.
Soeuf Elbadawi, né en 1970 à Moroni, est un acteur majeur de la scène artistique comorienne. Ancien journaliste passé au théâtre, il dirige, aujourd’hui, le Muzdalifa House à Moroni à Moroni, O Mcezo* Cie et Mwezi WaQ., après avoir oeuvré, plusieurs années, au sein de Radio France internationale à Paris.
Auteur publié en France et aux Comores, son écriture parle de la difficulté de la relation entre les êtres, lorsque viennent s’y mêler fantasmes et fictions collectives. Elle questionne la mémoire et le vécu politique de ses concitoyens. Soeuf Elbadawi conçoit également des installations à caractère pluridisciplinaire, faisant se rencontrer l’image, le son et le spectacle vivant.
Musiques
A State of Mind ou le pouvoir magique de l’amulette de jade
— Entretien réalisé par Victor Hache —
Le très créatif collectif de hip-hop emmené par DJ Fade et les MC’s Green et FP part en tournée avec son troisième album, The Jade Amulet, sorti cet automne. Une épopée musicale et cinématique inspirée de la mythologie, des westerns spaghettis, des films de Tarantino et de samouraïs !
Comment est née l’idée de cette odyssée musicale et cinématographique qu’est The Jade Amulet ?
Green Cela faisait un moment qu’on songeait à ce projet. Quand on se lance dans ce genre d’aventure extraordinaire, il faut aller jusqu’au bout, sinon ce n’est pas la peine de le faire. Dans l’histoire, je suis le narrateur et FP joue le personnage principal, Shalim, le héros. Pour nous, c’était intéressant parce qu’on aime la littérature et dans un livre, on a souvent la voix de l’auteur, les dialogues… Au début, on a fait ça pour un seul morceau et ensuite on s’est dit que si on arrivait à trouver une dynamique, un bon chemin pour l’écriture, on pourrait imaginer une histoire épique et faire un album narratif entier.
Politiques
La Dignité n’est pas une boîte de « Vache qui rit »
— Par Lucien Cidalise Montaise —
« L’Histoire n’est rien d’autre qu’une tentative de Reconstruction. L’Héritage quant à lui est une vision mystifiée du passé ».
Déchoukage après zanzolage ! L’Ephémère fusion du Vinaigre et de l’Huile parsemée de poivre s’est faite le 13/12/2015 à l’occasion des élections portant sur le devenir du Pays. Les vainqueurs prétendant « avoir surmonté leurs divergences idéologiques ( sic !) » Les vaincus dénonçant la méthode qui a intégré un mépris affiché pour les électeurs en faisant miroiter « ses intérêts mercantiles, en parlant à son ventre ! ».
Aucun n’a dénoncé l’absence flagrante d’une reconnaissance émancipatrice de la Conscience du Peuple Martiniquais, ni son éthique, ni ses valeurs…Cette réussite dont rêvent tous les cuisiniers, faire des vinaigrettes durables et solidaires nous laissent sceptiques ! Des commentaires dithyrambiques et alambiqués d’une presse qui nous avait habitués à un autre style nous ont aussi interpellés. « De nouveaux horizons ! » titre un mensuel indépendantiste…Il faut voir loin !
« Au nom d’une conjoncture et d’un contexte bien déterminés, une telle démarche est apparue aux yeux de beaucoup comme une avancée concrète ouvrant une voie possible à l’impensable cohésion (sic !)
Politiques
« Tous les coeurs des gens sont ma nationalité »
— Par Serge Letchimy —
Sans intérêt sécuritaire avéré, l’instauration de la déchéance de nationalité se présente aux dires mêmes de ses initiateurs comme une mesure essentiellement « symbolique » . Inscrivant de fait, dans les textes, une distinction fondamentale entre Français de naissance à raison de leurs origines, de très nombreux binationaux, de fait ou de droit, ont ressenti cette mesure comme une atteinte à leur dignité et à leur légitimité. Historiquement proposée par la droite ou l’extrême droite, cette mesure est perçue comme la réminiscence d’une inspiration essentialiste de l’identité nationale française dont la République n’a jamais réussi à se défaire totalement. Or ce modèle dépassé semble méconnaître le pluralisme fondamental du corps social dont la négation ne peut avoir que des effets destructeurs, aussi bien pour la cohésion nationale que pour la sécurité collective.
Ce pluralisme est une réalité contemporaine à laquelle nous autres Antillais demeurons très sensibles. Les sociétés caribéennes sont en effet de multi-appartenances. Multiplicité des origines. Multiplicité des langues. Multiplicité des ancêtres partagés. Multiplicité des phénotypes. Multiplicités des dynamiques identitaires et culturelles. Notre unité s’articule sur la multiplicité d’un archipel et de ses solidarités continentales.
Santé
Virus Zika : Touraine recommande aux femmes enceintes de différer leurs voyages en Martinique, Guyane ou TOM
Lire ci-après : la réaction de Serge Letchimy
La ministre de la Santé, invitée de France Info jeudi, a jugé l’épidémie liée au virus Zika « sérieuse ». Marisol Touraine a recommandé aux femmes enceintes de « différer leurs voyages en Martinique, Guyane ou territoires d’outre-mer ». Par ailleurs, Marisol Touraine a réagi au départ de Christiane Taubira, « une ministre engagée, enflammée même ». « Je regrette son départ ».
Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a appelé sur France Info jeudi matin les femmes enceintes de métropole » à « différer leurs voyages » en Guyane, en Martinique ou dans les territoires d’outre-mer en raison du virus Zika. « Dans des cas limités, la maladie peut être très grave avec des effets neurologiques et pour les femmes enceintes, des complications, des malformations pour leur bébé. Je veux dire très fortement. Des femmes qui sont en métropole sur le territoire français et qui ont prévu d’aller en Guyane, en Martinique ou dans les territoires d’outre-mer, si elles sont enceintes, je leur recommande de différer leur voyage.
Politiques
Les adieux de Taubira : avec panache et sans regrets
— Par Marc de Boni —
La ministre de la Justice démissionnaire s’est exprimée seule dans les locaux de la place Vendôme, et a affirmé appuyer sa décision sur «un désaccord politique majeur» avec l’exécutif.
Jusqu’à son départ du gouvernement, Christiane Taubira aura imprégné d’un style très personnel son passage au ministère de la Justice. Court-circuitant les usages en vigueur, qui veulent qu’un ministre sur le départ parle à l’issue de la passation de pouvoir, la garde des Sceaux a pris la parole seule ce mercredi après-midi, depuis son ministère de la place Vendôme. En l’absence de son successeur Jean-Jacques Urvoas, et alors que les questions au gouvernement battaient leur plein à l’Assemblée. «Ce fut pour moi un immense honneur d’être garde des Sceaux et ministre de la Justice de la France», a-t-elle d’abord lancé. Avant d’évoquer son bilan, sourire aux lèvres, et comme toujours sans notes. La ministre a rendu un hommage appuyé aux fonctionnaires de son ministère ainsi qu’aux magistrats, et rappelé avec une précision comptable ses réalisations.
En rupture de ban avec l’exécutif depuis le mois de décembre dernier, l’ancienne ministre a rappelé les raisons de sa démission: «Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur».«J
Arts de la scène
« Bow’trail » Création chorégraphique de Rhodnie Désir
Dimanche 31 janvier à 16h30. A Fonds Saint-Jacques.
Le Domaine de Fonds Saint-Jacques présente la restitution de la résidence de création de la chorégraphe-interprète canadienne d’origine haïtienne avec en avant-première et en unique représentation en Martinique, la création « BOW’T TRAIL » .
Un spectacle en partenariat avec Tropiques Atrium dans le cadre du dispositif Territoire en culture.
Un hommage à ceux qui ont laissé leur terre
Sans jamais réellement la quitter ;
Qui rêvent encore d’y revenir
Et qui jettent l’ancre au coeur de leurs valeurs profondes…
Rhodnie Désir soulève le propos de la psyché de l’exilé, qu’il s’agisse d’une migration ou d’une déportation. Avec force et comme un cri de liberté, elle porte le poids de ceux qui ont quitté leur terre. Un miroir universel entre celui qui fut enchainé et déporté contre son gré et cet autre qui a choisi de plier bagages; mais qui gardent toujours en eux, l’ancrage d’une terre du passé. Une oeuvre poétique, d’une sensibilité profonde et chavirante !
Avec
Rhodnie DESIR, chorégraphe-interprète
Alain PINEL-FEREOL, musicien
ENTREE GRATUITE
Infoline: 0596 69 10 12
www.domainedefondsaintjacques.com
Politiques
Christiane Taubira a démissionné du gouvernement
La Garde des Sceaux Christiane Taubira a remis sa démission à François Hollande, qui a nommé aussitot le député du Finistère Jean-Jacques Urvoas pour la remplacer ce mercredi matin. « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit. » a-t-elle twitté.
La Garde des Sceaux, Christinae Taubira a remis sa démission ce matin au Président de la République, « qui l’a accepté » annonce l’Elysée dans un communiqué. « Ils ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblé nationale aujourd’hui, en commission des lois. Proche de Manuel Valls, Jean-Jacques Urvoas a été nommé Garde des Sceaux et ministre de la Justice. Actuel président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale, Il était à ce titre chargé d’une mission pour trouver une solution à la réforme constitutionnelle de la déchéance de nationalité, à laquelle Christiane Taubira s’était publiquement opposée à plusieurs reprises.
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Coût politique
— Par Laurent Joffrin, Directeur de la publication de Libération —
L’équilibre se rompt.
Danses
« Danse volumineuse »
Six femmes font des pirouettes, pliés, jets et autres mouvements de ballet classique dans le Théâtre National du Cuba. Ce qui est inhabituel de cette image est que toutes les ballerines portent des tutus de taille XXL et qu’elles dansent dans le vestibule au lieu de le faire sur la scène. Les gens surveillent par les fenêtres de la façade du théâtre avec une perplexité manifeste. « Nous ne disposons pas de local propre pour essayer, de sorte que parfois ils nous laissent venir ici », dit Juan Miguel Mas, chorégraphe, producteur, dessinateur de costumes et danseur occasionnel de Danse Volumineuse. Il salue entre temps de la tête les spectateurs non invités restés à l’extérieur, il dit : « Ils croient qu’il s’agit d’un cours de gymnastique et que nous voulons perdre du poids ». En réalité, Danse Volumineuse est comme tout autre compagnie de danse professionnelle, seulement un peu plus » lourde », beaucoup plus lourde ( Mailín lourde Daza, première danseur de la compagnie, pèse près de 130 kilos). Peut-être que ce qui est petit est ce qui est est joli, mais Danse Volumineuse c’est avant tout une raison de poids en faveur de la beauté de ce qui est grand.
Politiques
NKM, Devedjian, Mariton… : «Nous ne voterons pas la révision constitutionnelle»
Les députés Sylvain Berrios (Val-de-Marne), Bernard Debré (Paris), Patrick Devedjian (Hauts-de-Seine), Guy Geoffroy (Seine-et-Marne), Philippe Gosselin (Manche), Jean-Jacques Guillet (Hauts-de-Seine), Nathalie Kosciusko-Morizet (Essonne), Thierry Lazaro (Nord), Hervé Mariton (Drôme), Patrice Martin-Lalande (Loir-et-Cher), Édouard Philippe (Seine-Maritime), Christophe Priou (Loire-Atlantique), Jean-Sébastien Vialatte (Var) et les sénateurs Gilbert Barbier (Jura), Jérôme Bignon (Somme), Jean-Pierre Grand (Hérault), Michel Heinrich (Vosges), Claude Malhuret (Allier), Louis Pinton (Indre), Hugues Portelli (Val-d’Oise).
Depuis plusieurs semaines déjà, la révision constitutionnelle occupe largement le débat public. Ensemble, nous combattons ce projet inutile et dangereux. Nous dénonçons une manipulation politique, et la désinvolture avec laquelle François Hollande la conduit. Nous regrettons enfin l’effacement du débat à droite sur notre position de vote.
Cette révision est d’abord inutile. Que de temps perdu, d’énergie gâchée! Certes les Français attendent des mesures fortes dans la lutte contre le terrorisme. Mais ni l’état d’urgence ni la déchéance de nationalité ne requièrent une révision constitutionnelle. Tout peut se faire dans la loi. Sur l’état d’urgence, le Conseil constitutionnel a répondu dès 1985 aux objections, et à nouveau en décembre 2015. Les termes mêmes de l’exposé des motifs du dernier projet de loi trahissent une forme de gêne: donner un fondement constitutionnel serait «nécessaire pour moderniser le régime» de l’état d’urgence.
Sorties Martinique
Lamentin Carnaval : programme 2016
La Ville du Lamentin et l’Office de Tourisme vous invitent nombreux à être les acteurs sans violence du carnaval du Lamentin.
Au programme :
+ Du lundi 25 janvier au vendredi 5 février
Terrasse de la Maison Zobda-Quitman, siège des Offices de la Culture et de Tourisme, 26 rue Pierre Zobda-Quitman, quartier Bas-Mission : de 8h à 16h30 et aussi durant les parades carnavalesques sur char, exposition des personnages emblématiques du carnaval intitulée « Voici Bwa Bwa ! » proposée par l’Office de Tourisme
+ Samedi 30 Janvier
– de 12h30 à 16h au Centre Culturel de Petit-Bambou au Morne Pitault : séance de maquillage pour enfants offerte par l’association Koré
– de15h à 18h « Carnaval des Mornes » : parade des orchestres de rues, des groupes à pied et des associations de Morne-Pitault et leurs invités (départ Morne Pavillon à côté de radio Sud-Est. Arrivée Centre Culturel de Petit Bambou).
+ Vendredi 5 Février
De 18h à 22h dans les rues du centre-ville : parade nocturne « Friday Night » proposée par l’orchestre de rues Sa Ki Fêt Fêt et ses invités
+ Samedi 6 Février
De 9h à 13h sur la Place André Aliker : Village du carnaval et carnaval des enfants animé par l’orchestre de rues Pétrol Band et l’association Madjika Zwèl
+ Dimanche Gras 7 Février
– de 10h à 14h : Séances de maquillage sur la terrasse du siège de l’Office de Tourisme, 26 rue Pierre Zobda-Quitman.
Politiques
Demande de déchéance de la nationalité française !
Objet : Demande de déchéance de la nationalité française
À Mr le président de la république française.
Mr le Président, nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.
Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains.
Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.
Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme.
Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous.
Cinéma
« Retour au cahier » des sœurs Kanor
Jeudi 28 janvier 2016 à 18h 30. Médiathèque du Saint-Esprit.
Les sœurs martiniquaises Fabienne et Véronique Kanor, respectivement écrivain et réalisatrice, mettent la dernière main à un documentaire sur le « Cahier d’un retour au pays natal » d’Aimé Césaire, qui sortira à la fin du mois de juin.
Le sujet du film est surtout consacré au poète Aimé Césaire, inséparable de son œuvre littéraire majeure, le Cahier d’un retour au pays natal. Le Cahier est en effet le livre emblématique de l’écrivain martiniquais, un ouvrage qui a eu au fil du temps un retentissement dans le monde entier. La préparation et le tournage du film ont conduit Véronique et Fabienne Kanor en Martinique, en Croatie, où Césaire commença à rédiger son texte, et dans l’Hexagone où le cofondateur du mouvement de la négritude vécut dans sa jeunesse et publia ses livres.
Avec un petit budget de 38.000 euros, les réalisatrices se sont accrochées malgré les galères, et sans rémunération. Le documentaire de 52mn, intitulé « Retour au Cahier », est actuellement en fin de montage. Il sera diffusé à la fin du mois de juin par France Ô et le réseau des chaînes Outremer 1ere, qui l’ont coproduit.
Théâtre
« Fuck America » d’après le roman d’Edgar Hilsentath
Jeudi 28 janvier 2016 à 20h. Tropiques-Atrium
« Fuck America » est l’histoire de Jakob Bronsky, un émigrant juif arrivé à New York quelques années après la fin de la seconde guerre mondiale, qui enchaîne les boulots précaires pour pouvoir écrire le livre de sa vie : « Le branleur », dont il compte bien faire un best seller !
« Le dialogue est la forme qui me va le mieux. La langue est simple mais pas la pensée », dit Edgar Hilsenrath à propos de Fuck America. Vincent Jaspard a adapté ce roman, d’emblée théâtral dans sa forme, avec le souci d’arriver à un texte épuré, délivré de tout artifice. Le texte de la pièce met en valeur l’humour caustique, décapant, de Hilsenrath qui fait de lui, une sorte de Woody Allen des bas-fonds, mâtiné d’un Bukowski espiègle.
Tribune Libre sur agoavox.fr :
Fuck America
par Orélien Péréol
mercredi 10 avril 2013
Voici un spectacle d’une simplicité biblique, si j’ose m’amuser d’entrée de jeu. Trois tabourets. Trois comédiens (deux hommes, une femme) et une multitude de personnages. Jacob Bronsky est fixe : c’est son histoire qu’on raconte.