« Culture Égalité » : un premier bilan positif et une invite à continuer!

culture_ega_bilan-1Culture Égalité, une jeune association féministe qui s ‘engage pour la défense des femmes et des droits humains.

Le dimanche 17 janvier 2016, pour la jeune association féministe Culture Egalité, c’était l’heure du bilan.

Les militantes privilégient deux axes d’action principaux : la prise de conscience par les femmes (et les hommes) de l’inégalité entre les sexes et des freins au développement des individus et de la société que cela engendre et la défense des droits humains en général. Un combat dans lequel le mouvement féministe s’inscrit tout naturellement.

En 2015, avec peu de moyens, mais forte de l’inlassable mobilisation de ses membres, du soutien de ses ami-e-s, de ses partenaires financiers et associatifs, Culture Egalité a organisé des manifestations qui ont rassemblé au total quelques 500 personnes et en ont touché beaucoup plus.

Elle a relevé le défi de produire et de diffuser 9 numéros d’une émission intitulée Fanm Ouvè Zié’w, sur Zouk TV. Ainsi le 4e mercredi de chaque mois, elle a fait rentrer dans les foyers des téléspectateur.trice.s des débats sur la parité politique, l’éducation des enfants, l’hypersexualisation, le droit du travail, l’histoire des femmes, l’écologie, etc. Mais aussi elle a apporté un éclairage international au combat de femmes et d’hommes qui, de la Chine, au Kenya, de New York à Fort-de France s’engagent pour l’égalité des sexes et s’interrogent sur la marche du Monde.

Le point d’orgue de son année audiovisuelle a été la réalisation et la projection du documentaire 1915-2015, Suzanne Roussi Césaire, une femme sur tous les fronts, à l’occasion du centenaire de cette femme qui fut une intellectuelle brillante, une essayiste de talent et surtout une militante passionnée. Elle lui a consacré également une publication : « Suzanne Roussi Césaire, 1915-1966 », n°1 de Karbé Fanm, la revue qu’elle entend consacrer à l’histoire trop occultée des femmes de notre pays.

Et puis elle a fait entendre sa voix, comme le 8 mars où elle a interpellé les journalistes sur la féminisation du discours, en allant accrocher des banderoles à Martinique 1ère, à ATV, croix de Bellevue. Le 8 mars encore, elle a brandi dans la Rue Piétonne de Fort-de-France des panneaux montrant les « chiffres de l’inégalité » pour dénoncer les injustices que subissent les femmes, la moitié de la population de notre planète.
Elle a aussi inlassablement distribué des tracts. Ainsi le 10 décembre, pour la journée internationale des droits humains, sous une pluie battante, elle a, avec des associations amies, KAP Caraïbe, AIDES Martinique, ADHM. interpellé la population à propos des discriminations de plus en plus présentes,  sur le thème « Toutes et tous différents, mais égales et égaux en droits » avec un tract qui se voulait pédagogique : C’est quoi les droits humains ? A quoi servent-ils ? Pourquoi s’engager pour les défendre ?

Tracts qu’elle a encore brandis pour la campagne contre la prostitution, ultime violence faite à des femmes qui sont souvent les plus vulnérables et les plus pauvres.

Culture Egalité, ce fut aussi en 2015 un cycle de conférences tout public ou réservés aux femmes (carbets). Trois sur l’hypersexualisation – ce fléau social qui fait de la pornographie diffusée sur Internet le viatique d’éducation sexuelle pour beaucoup de nos jeunes – tenues à Fort-de-France puis au campus. Deux sur les droits humains, une avec la féministe Danièle Magloire, une avec deux conférencières haïtiennes, membres d’organisations internationales de défense des droits humains, sur la tragédie des expulsé-e-s de République Dominicaine et sur le racisme, cette gangrène qui tente (ou risque ?) de gagner aussi notre pays. Une enfin, sur l’histoire de la prostitution en Martinique, dispensée par une jeune historienne de l’université de Chicago.

Difficile pour elles d’être exhaustives ! Il faudrait parler aussi des formations qu’elles ont dispensées, à la demande du Rectorat, aux personnels de l’Education Nationale chargés d’appliquer les directives gouvernementales sur l’égalité filles-garçons. Et aussi des nombreux articles qu’elles ont consacrés aux thèmes évoqués plus haut ou à d’autres (hypersexualisation, féminisation des titres et du discours, partage des tâches ménagères…). Et enfin, des nombreuses interactions avec le public lors des distributions de tracts, des ventes de leurs journaux (FOZ) et de leur revue…

Bref, association vieille de seulement 3 ans, sans beaucoup de moyens, les militantes de Culture Egalité se disent assez fières de ce bilan tant par les thèmes abordés, que par le nombre de personnes touchées. Elles sont tout à fait prêtes à continuer ! Aussi, elles s’adressent aux institutions publiques pour qu’elles leur en donnent les moyens financiers, ainsi qu’à la population : elles acceptent volontiers les membres bienfaitrices et… bienfaiteurs ! Et surtout, elles invitent à les rejoindre et à renforcer leurs rangs les Femmes désireuses de construire une société porteuse de plus d’égalité et de justice ainsi que d’épanouissement pour toutes et tous !

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