Roland Sabra

L’empire des signatures

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Jonone fait resonner les dernières retombées de sa rage hallucinée de vaincre ; né à Harlem New Work, tenace il a dû batailler ferme pour sortir de l’ombre. Ecartelé par des mouvements dans la peinture tels qu’Action painting, tag graffiti art et par des fictions potentielles, les icônes et les purs tours de force visuels il a trouvé son école buissonnière Exister, résister, transgresser et inventer l’esprit le style, puzzle zébré de ruptures spatiales et temporelles qui entrecroise la vie intime de l’artiste et l’existence collective de l’actualité. Et finalement éclate sa joie extravertie dont il situe le centre névralgique dans le regard au monde

L’artiste pousse la dite obsession bien au-delà, faisant de la continuité son grand sujet et tient cependant la cohérence par son propre questionnement. Plus qu’un journal intime pictural il cherche dans sa complaisance visuelle et ses ritournelles agitées détournées un état de saveur sinon la description minutieuse de sensations et réflexions contradictoires. Point de départ de cette odyssée : L’hôpital éphémère (hôpital Bretonneau désaffecté un temps de 1990 à 1995) s’en suivirent une kyrielle d’œuvres et d’expositions à travers le monde, Hong Kong, Paris,
Miami, Bruxelles, Tokyo.

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La Martinique se meurt…

— Par Yvon Joseph-Henry, président de A3C

La Martinique va mal et chaque jour qui passe nous en fournit une preuve supplémentaire. Nos maux, nous les connaissons tous :

  • Incompétence
  • Son corollaire, le copinage car sans copinage, l’incompétence est mise à nu et dénoncée ;
  • Le Je-m’en-foutisme ou le « y bon kon sa », conséquence de l’inconséquence et du copinage : pourquoi m’en faire en effet puisque je ne serai jamais inquiété ?

  • L’appât du gain par tous les moyens, sans doute l’élément le plus destructeur de notre île puisqu’il prospère dans le terreau des défauts qui précèdent.

 

Pour l’habitant du Robert par exemple, ces maux sont perceptibles à l’œil nu. Ainsi, la grande double voie qui traverse maintenant le Robert de Trinité au Lamentin est inondée dès qu’il pleut un peu fort, quand la voie précédente, avec tous ses défauts ne l’était pas. La route du bourg à Pointe Savane est un gymkhana permanent du fait des trous quasi permanents de la route, et malgré l’habileté des conducteurs, ceux-ci massacrent pneus et jantes quand ce ne sont pas les amortisseurs et les cardans…. Une route qui n’a pas été refaite depuis 15 ans au moins ne peut pas être autre chose que le brise-voiture qu’elle est devenue.

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Elsa Dorlin, philosopher à mains nues

— Par Par Jean Birnbaum —
Dans « Se défendre », la chercheuse rend justice à la violence que les opprimés déploient face à leurs oppresseurs. Un superbe retour à la vérité charnelle de la politique.

C’est le quotidien Ouest-France qui nous l’apprend : le 25 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, elles étaient une quarantaine à se rassembler dans un dojo de Plougoumelen, au fond du golfe du Morbihan, pour participer à un stage (non mixte !) de krav maga. Cette technique de combat rapproché, qui attire aujourd’hui de plus en plus de femmes à travers toute la France, permet d’acquérir quelques gestes utiles si l’on veut prendre au sérieux, et à la lettre, le mot d’ordre « balance ton porc » : il s’agit de bien placer son genou pour que celui du monsieur touche terre…

L’objectif est d’apprendre à se battre mais aussi, et peut-être surtout, de désapprendre à ne pas se battre. De se forger une présence différente, donc une autre conscience de soi, et de s’inscrire ainsi, même à son insu, dans la longue lignée, l’anonyme tradition de ces corps longtemps habitués à être des proies, qui soudain se cabrent et contre-attaquent.

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Récits de vie : nouveautés du 06 décembre 2017

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Hallyday : la quête d’un père

Johnny Hallyday, décédé dans la nuit de mardi à mercredi, n’a jamais vraiment renoué avec la Belgique, le pays de son père qui l’a abandonné après sa naissance, comme l’illustre sa bataille controversée pour acquérir la nationalité belge avant de finalement renoncer, il y a dix ans.
« Je l’ai inventé tout entier/Il a fini par exister/Je l’ai fabriqué comme j’ai pu/Ce père que je n’ai jamais eu », a chanté « l’idole des jeunes » qui n’a jamais fait mystère de cette blessure inconsolée. « Ne pas avoir eu de père a marqué toute ma vie. La déchirure… », écrit Johnny, né le 15 juin 1943 à Paris, dans son autobiographie.
Léon Smet – un artiste de cabaret bruxellois proche des Surréalistes, monté à Paris avant la Deuxième guerre mondiale – a déserté le foyer familial huis mois après la naissance de son fils, qu’il a d’ailleurs tardé à reconnaître à l’état-civil. En réalité, Jean-Philippe Smet, le nom de Johnny, sera élevé par sa tante paternelle belge Hélène, qui vivait alors à Paris avec son mari et ses deux filles.

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Le parking Indigo de la Savane , la honte de Fort- de-France

— Par Pierre Alex Marie-Anne —
 l’heure où il n’est question que de développer l’attractivité touristique de la Martinique et singulièrement de sa capitale , l’état d’abandon dans lequel se trouve le parking indigo de la SAVANE constitue une véritable contre-publicité pour notre destination et une insulte pour ses résidents.
Il faut vraiment n’avoir aucune idée de ce qu’est l’accueil des visiteurs, dans un Centre-ville historique qui se veut touristique, pour tolérer une telle situation de dégradation et de négligence.
Les plus de quinze millions d’euros investis pour redonner une allure à l’espace central de verdure chère aux Foyalais sont comme réduits à néant par le spectacle déplorable de ce lieu de parcage de véhicules, sans attrait, qui le borde.
En dépit de toutes les annonces successives et panneau d’affichage descriptif alléchant ,force est de constater que rien ne bouge dans ce secteur , resté désespérément en jachère .
Mais de plus , s’agissant de la voie de desserte propre au parking, celle-ci se transforme en cloaque à la moindre pluie et pour compléter le tableau, les barrières d’accès ,comme les distributeurs de tickets de cet équipement urbain sont régulièrement en panne , quand il ne sont pas tout simplement cassés.

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Pawol Fanm

Samedi 9 décembre 2017 de 17h à 20h

Après le #balance ton porc et #meetoo beaucoup de femmes se sont manifestées en France et aux USA. Ici nous avons été nombreuses à adhérer par le biais des réseaux sociaux à apprécier ce mouvement et à dire OUI cela existe bien chez nous. Certains.es disaient : mais oui on ne peut plus draguer, être dans la séduction….oui certes mais quelle est la différence entre drague et harcèlement. Comment dire NON ? Pourquoi n’arrivons-nous pas à dire NON haut et fort ? Pourquoi notre non n’est pas entendu ? Pourquoi ne portons-nous pas plainte ?
et aussi et surtout comment faire pour que les choses changent ?
quelles actions collectives ?
Inscrivez-vous très vite. Les places sont limitées.

 Au Garage Popular

Inscriptions : 0696537116

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Frèw Frantz…

— Par Daniel M. Berté —

Frèw Frantz…
Wou nonm lavayantiz ki disidans alé
Wou épi Mèt Manville ki pati pou lité
Wou ki sé chaltouné ba pèp kolonizé

Frèw Frantz…
Wou flanbo ki kléré konsians lé Felaga
Wou psikiat ki pansé lé nanm an délala
Wou ki pou la Libèté mennen an gran konba

Frèw Frantz…
Wou ki té ni vizion ka touché lorizon
Wou nonm ki travay red ek angagé’w a fon
Wou nonm ki wè lézòt kon nonm an pozision

Frèw Frantz…
Wou ki djérié silex misié Emé Sézè
Wou ki té gid-flanbo lé mas ki an malè
Wou lotè tex fondok gran mapipi matjè

Frèw Frantz…
Baw frèw Frantz Fanon, nonm ka entérojé
Baw frèw Frantz Fanon, bien ba man ka salié
Baw frèw Frantz Fanon lonnè épi respé

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« Le monstre » et/est son double

Vendredi 8 décembre 2017 20 h Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

« You have conquered, and I yield. Yet, henceforward art thou also dead –
dead to the World, to Heaven and to Hope ! In me didst thou exist –
and, in my death, see by this image, who is thine own,
how utterly thou hast murdered thyself »
(1)
Edgar Allan Poe

La rencontre avec le double est un thème majeur de la littérature. Edgar Poe, Oscar Wilde, Gérard de Nerval, Dostoïevski, Nabokov, Kafka, Robert Louis Stevenson, Emmanuel Carère… la liste est longue et incomplète des écrivains fascinés par ce questionnement ontologique sans doute, et certainement constitutif de l’acte d’écrire puisque celui qui s’y livre se projette dans des personnages imaginaires puisés au plus profond de lui-même. Le psychanalyste autrichien Otto Rank théorise comme sources de la croyance en un moi dédoublé ( le corps et son âme par exemple) d’une part le désir de préserver la pérennité d’une jeunesse, l’attachement irréductible à une enfance, et d’autre part la construction d’un alter ego chargé de tous les vices et les turpitudes de son modèle.

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LDH-971 : journée de réflexion consacrée aux droits des femmes

Chaque année la Ligue des Droits de l’Homme en Guadeloupe célèbre l’anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Déclaration universelle des droits de l’homme

Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)). Pour commémorer son adoption, la Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre. Ce document fondateur – traduit dans plus de 500 langues différentes – continue d’être, pour chacun d’entre nous, une source d’inspiration pour promouvoir l’exercice universel des droits de l’homme.

http://www.un.org/fr/universal-declaration-human-rights/

Cette année, pour le 69ème anniversaire de la DUDH, la LDH Guadeloupe a choisi d’organiser une journée de réflexion consacrée aux droits des femmes. Singulièrement, pour parler des violences dont elles sont les victimes, et réfléchir à des pistes venant renforcer les luttes contre ce fléau.

Quand la LDH a fait le choix de cette thématique elle n’imaginait pas à quel point elle serait d’une aussi quotidienne actualité.

La journée se déroulera

le dimanche 10 décembre 2017 à partir de 9h00

à LAKAZA.

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« Wild Fantasy » : soirée Bouyon à la BU…

Mardi 5 décembre 2017 à 18h 45

Installation artistique son et lumière à la BU du campus de Schoelcher mardi 5/12
Interrogée sur le mot « Bouyon », une encyclopédie en ligne bien connue indique sobrement : « Style musical né dans la caraïbe, à la fin des années 1980, assez répandu dans les Petites Antilles.  » C’est assez pour distinguer ce bouyon-là de son homonyme culinaire, mais c’est trop peu pour donner la mesure du phénomène de société que représente ce genre musical dans nos territoires.

Apparu en Dominique dans les années 1980, ce mélange de musique traditionnelle et moderne est reconnaissable à son univers sonore très dynamique, où le corps est mis à l’épreuve dans un jeu de scène qui répond à des codes particuliers – notamment des tenues colorées et moulantes… Aujourd’hui, comme le rapporte l’article de France Antilles ci-dessous, le Bouyon dans sa déclinaison « Gwada » est entouré d’un halo de soufre et de scandale, porté par des paroles, un sens du mouvement et de la gestuelle à travers lesquels certains perçoivent nettement « une dérive de notre société ».

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Politique linguistique nationale et politique linguistique éducative en Haïti : une nécessaire convergence historique

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

L’ample accueil réservé par de nombreux internautes à nos deux derniers articles sur la politique linguistique éducative en Haïti (Le National, Port-au-Prince, 15 et 23 novembre 2017) nous porte à expliciter davantage cette notion, cette fois-ci, au regard de la notion centrale de politique linguistique nationale. Dans ces deux articles, nous avons démontré que l’actuel Exécutif Tèt kale, peu soucieux du droit à l’éducation et des droits linguistiques de l’ensemble de la population haïtienne, accorde un faible budget au secteur éducatif. Ce budget s’élève à 10 milliards de gourdes en ressources internes (160 771 704 dollars US), soit 6.9% du budget global de l’État qui, lui, se chiffre à 144 milliards de gourdes, soit 2 315 112 540 dollars US. Le faible financement du secteur éducatif public (qui représente 20 % de l’offre éducationnelle) où les enseignants doivent se battre constamment pour être payés par l’État employeur est également lié à la nature foncièrement néoduvaliériste du régime Tèt kalé.

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Jou tala, 5 Désanm 2013…

— Par Daniel M. Berté —

I – Matnik…
 Le soleil arachnéen blessait furieusement la Terre à coups de rayons denses et amers et bleuissait douloureusement les cœurs… Jour de malheur…

Lèy té foukan dômi, lalin té ka lévé entjièt kon an tatjièt adan an finèt nèf, pou ba maléré an soufrans an ti dousin klarté… Jou movèzté…

Le soleil scorpionnite dardait ses rayons assoiffeurs qui brûlaient bêtes et roches, hommes et plantes dans sa géhenne infernale… Jour fatal…

Van lalizé té ka fàmen djiôl-I kon lanmen boug chis èk raden toutalafwa ki pa lé baw an sikdôj ajijéwè an akakwèl, èk tout dlo kouri séré dé dègré pli ba ki kabann vètè…. Jou malè…

Le soleil trigonocéphalique strangulait la souffrance gratellisée en fourmis rouges de ces êtres étranges des champs de cannes mortifères… Jour de chimère…

Latè fann kon zékal tôti, piébwa pèd fèy, Zandoli rantré majôl-yo èk arété pran glisad anlè fèy koko… Jou bobo…

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« By the rivers of Babylon » de Kei Miller, Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout Monde 2017

Le Jamaïcain Kei Miller remporte le prix Carbet de la Caraïbe et du Tout Monde 2017

« By the rivers of Babylon », le roman du jamaïcain Kei Miller a été déclaré vainqueur, à l’unanimité du jury, du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2017. La cérémonie s’est déroulée samedi 2 décembre 2017 à l’Institut Martiniquais du Sport (IMS), au Lamentin.

Ce livre raconte l’histoire d’un petit garçon à qui on a coupé les dreadlocks de force. Un roman inspiré d’une histoire vraie.

C’est la seconde fois que l’ouvrage est récompensé. « By the rivers of Babylon » a déjà remporté le Prix OCM Bocas pour la littérature caribéenne, en avril dernier.

Créé en 1990 à l’initiative d’Edouard Glissant, le Prix Carbet, porté par l’Institut du Tout-Monde, récompense chaque année « une œuvre de la Caraïbe ouverte aux imaginaires et aux identités multiples, particuliers et complémentaires ».

By the rivers of Babylon
Kei Miller

 Roman traduit de l’anglais (Jamaïque) par Nathalie Carré

Lauréat 2017 du OCM Bocas Prize for Caribbean Literature

En librairie le 7 septembre 2017 • ISBN 978-2-84304-800-5 • 304 pages • 20,50 €

Augustown, quartier pauvre de Kingston.

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« Le monstre » d’Agota Kristof, m.e.s. Guillaume Malasné

8 décembre 2017 à 20H Tropiques-Atrium

Synopsis : Le Monstre serait […] le rêve d’un idéaliste pur et dur, appelé Nob, qui cherche à se débarrasser du monstre échoué dans son village. Une créature étrange avec un dos couvert de fleurs dont le parfum rend les gens heureux. Certains, dans l’euphorie du moment, tombent entre les pattes de la bête qui n’en fait qu’une bouchée. Ainsi gavé, l’animal devient gigantesque. Nob persuade quelques braves d’empêcher les habitants d’approcher le monstre afin qu’il se désagrège. La garde extermine peu à peu tout le village incapable de renoncer à sa drogue, et Nob assassine la garde, tentée à son tour par la félicité illusoire. La bête disparaît, mais Nob se retrouve seul dans un monde sans monstre, seul pour vivre, seul pour mourir.

On pourrait voir dans cette fable une métaphore des régimes totalitaires et de leurs purges pour le triomphe de la Cause… Mais Guy Beausoleil m’a appris que ce n’était pas cela qu’Agota Kristof avait voulu explorer. Le monstre, c’est…

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La vie et l’oeuvre d’Agota Kristof, née en 1935 en Hongrie, sont traversées par les grands bouleversements du XXè siècle: elle a grandi sous un régime fasciste, fui en 1956 le régime soviétique, et finalement, en exil dans une Suisse prétendument neutre, subi les revers du capitalisme.

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Le business des spectacles pour enfants

Le théâtre « jeune public » a le vent en poupe et les grandes salles s’y mettent, fleurant le bon filon. Rien qu’à Paris, plus de 200 pièces se disputent l’affiche cet hiver. Il y aura de la casse.

Embarquer dans les aventures musicales d’Emilie Jolie, s’essayer aux tours de passe-passe avec L’Ecole des petits magiciens, entendre les mots d’un grand auteur grâce à Tout Molière, découvrir en chair et en os les héros de Disney, de Peter Pan au Livre de la jungle, voir sur scène ceux de ses livres préférés, T’choupi et Petit Ours brun, se prendre pour un héros du Moyen Âge grâce à Chevaliers, revisiter les contes de Perrault avec Pauvre Méchant Loup…

Rien qu’à Paris, plus de 200 spectacles pour enfants, dont une quinzaine à gros budget, se disputent l’affiche et tournent désormais, pour certains, en province. Il y en a pour tous les goûts, tous les âges, toutes les bourses. Idéal pour faire décoller quelques heures nos gamins de leurs écrans, les mettre au chaud pendant les longs week-ends d’hiver, et s’offrir une sortie en famille.

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« Je m’en fous », disait Agota Kristof

— Par Didier Jacob —

Tic-tac de l’horloge dans l’appartement sombre où la romancière se tait. Agota Kristof est un écrivain pauvre de paroles. Auteur du «Grand Cahier», cet exercice de cruauté qui la fit connaître, en 1986, comme la fille de Beckett et de Cioran, elle n’a faim de grandes phrases ni de hautes significations.

Composé de textes anciens retrouvés aux archives de la Bibliothèque de Berne, son livre «C’est égal» est un magnifique précipité d’inquiétude et de découragement, une suite de textes réalistes et absurdes qui semblent avoir été jetés, il y a quarante ans, dans une boîte aux lettres dont le facteur viendrait seulement de relever le courrier.

Comment Agota, jeune fille née en 1935 dans un petit village hongrois, en est-elle arrivée là? Elle grandit au milieu des poules, des oies et des canards, dans une ferme dénuée de tout confort – électricité, téléphone, eau courante et pain quotidien. Avec la guerre, l’enfance a faim. Mais l’amour la console des brûlures d’estomac:

« J’avais 6 ans. J’étais amoureuse du pasteur, qui venait souvent à la maison. Il m’adorait, et il avait promis de m’épouser quand je serais grande.

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Violences infligées aux femmes : « Nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie »

Tribune. Un collectif de 100 personnalités demande au président d’augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

Samedi 25 novembre, Emmanuel Macron l’a juré, les femmes seront bien la grande cause nationale de son quinquennat. Il a également annoncé son plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un discours qui se voulait symboliquement fort et promeut plusieurs mesures nouvelles, telles dix unités de psycho-traumatologie dans les centres hospitaliers ou l’augmentation des délais de prescription pour les mineurs, et reprend également des mesures existantes, comme la formation des professionnels (inscrite dans la loi depuis 2014), l’interrogation des pratiques des professionnels de santé (protocole du 5 novembre 2014) ou l’arrêt des bus de nuit à la demande (juillet 2015). Sauf que ces mesures ne sont accompagnées d’aucun financement supplémentaire.

Le budget du secrétariat d’Etat sera « sanctuarisé à son plus haut niveau », 30 millions d’euros. En 2017, il était de 29,81 millions d’euros. Les féministes mesurent l’effort sans précédent… Les crédits interministériels dédiés à l’égalité femmes-hommes passent de 400 millions à 420 millions d’euros.

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Études littéraires : nouveautés du 3 décembre 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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CTM : les appels au secours en direction du Préfet

— Par Yves-Léopold Monthieux —
La récente intervention de la police nationale pour dégager les locaux de la CTM occupés par des grévistes vient illustrer une réflexion que j’avais soumise aux lecteurs martiniquais en 2 ou 3 tribunes. Celles-ci m’avaient été inspirées par 2 déclarations de chefs de partis indépendantistes, le PALIMA et le MIM.
Alors que, autour de l’année 2000, les partis indépendantistes se ralliaient sans le dire à l’idée d’autonomie, Francis Carole déclarait qu’il n‘était pas possible d’envisager l’autonomie sans les pouvoirs de police et de justice. Ces propos avaient paru incohérents à certains. On pouvait également penser, de la part d’un indépendantiste, à une note de réserve destinée à atténuer son rétropédalage idéologique. Pour ma part, j’avais trouvé de la pertinence dans cette déclaration qui, par ailleurs, à l’aune de l’exemple de la région autonome de Catalogne, pouvait parfaitement se concevoir. En effet, la province autonome d’Espagne a sa propre police et sa propre justice.
La seconde déclaration, qui conforte la précédente, fut celle du président de la région Alfred Marie-Jeanne qui, alors que s’enlisait une grève sur le port, déclara à la télévision qu’il ne serait pas celui qui demanderait au préfet de donner de la troupe.

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En France le salaire des hommes est 31% supérieur à celui des femmes

En 2015, les femmes ont gagné un quart de moins que les salariés masculins.

L’écart salarial entre hommes et femmes reste conséquent dans l’Hexagone, selon une étude de l’Insee portant sur les revenus salariaux de 2015 parue ce vendredi.

17 740 euros nets par an pour les femmes, contre 23 260 euros pour les hommes. En 2015, les femmes salariées ont eu en moyenne une rémunération inférieur de 24% à celle de leurs collègues masculins. C’est le triste constat que révèle une étude de l’Insee publiée ce vendredi.

[1 – (17 740 / 23 260)] X100 = 24 =>

[(23 260 / 17 740) – 1 ] x 100 = 31

LIRE AUSSI >> L’égalité salariale entre femmes et hommes évolue « beaucoup trop lentement »

Deux facteurs expliquent cette différence: des salaires moyens moins élevés et un temps de travail moyen moins important. Ainsi, l’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes s’explique pour plus des deux tiers par des écarts de salaire en équivalent temps plein (EQTP) et pour moins d’un tiers par des différences de volume de travail.

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Littérature : nouveautés de novembre 2017

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux xviie – xviiie siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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« Macron, les femmes et l’Afrique : un discours de sélection sexuelle et de triage colonial »

— Par Elsa Dorlin —

La philosophe Elsa Dorlin répond au président français sur sa rhétorique « féministe », qu’elle estime douteuse, et sur ses préjugés sur la surnatalité du continent.

Les propos sur la natalité en Afrique tenus par Emmanuel Macron lors du sommet du G20 à Hambourg, le 8 juillet, ont été quasi unanimement qualifiés de racistes. Le président français s’est-il ressaisi au Burkina Faso le 28 novembre ? Non, il a sciemment abordé de nouveau le sujet, sous une autre forme, et il s’agit ici de comprendre pourquoi ; pourquoi aurait-il été trop coûteux de renoncer à parler des « femmes africaines », qui ne sont qu’un butin rhétorique cher à la politique française ?

Les termes utilisés à Hambourg par le chef d’Etat pour appréhender cette question étaient marqués d’un passé impérial qui continue d’imposer l’ordre du discours sur « l’Afrique ». En parlant de « défi civilisationnel », Emmanuel Macron comprenait les enjeux de la « transition démographique » et, en la matière, il rendait hommage à l’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, qui, dans l’amphithéâtre de la prestigieuse université Cheikh Anta Diop de Dakar, s’était senti totalement légitime d’expliquer à « l’homme africain » comment s’extraire du temps cyclique de la nature, où il n’y a pas de place ne serait-ce que pour « l’idée du progrès ».

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Un cynisme indécent !

— Par Robert Saé —
«Discours fondateur!», « Propos prudents et habiles », « Il a tendu la main au Ghana », etc. la flagornerie a été sans limite à l’occasion de la tournée du Président Français en terres africaines. Il a fallu que les dénonciations fusent sur les réseaux sociaux pour que les médias se résignent à évoquer le départ du Président Burkinabé pendant le discours d’Emmanuel MACRON. Même là, ce qui relève de la faute diplomatique et de la suffisance colonialiste s’est trouvé paré de qualités : « nouveau style lié à sa jeunesse, à sa franchise et à sa modernité ! ». Lors du discours du Président Français face aux étudiants à Ouagadougou, les images d’applaudissements ont opportunément permis d’éclipser les contestations à l’intérieur ; les manifestations significatives des mouvements citoyens dénonçant la politique de la France, à l’extérieur, n’ont pas fait l’objet de reportages. Tout juste quelques images accompagnées de phrases lapidaires du style «  des opposants se sont faits entendre de façon violente ».
Mais écoutons cette déclaration inqualifiable du Président Français que ses médias ont cherché à banaliser :
« Qui sont les trafiquants ? Ce sont les Africains mon ami (…) Arrêtez de dire que le problème c’est l’autre !

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Journée Mondiale de Lutte contre le Sida : 1er décembre 2017

Chaque année, la communauté internationale commémore la Journée mondiale de lutte contre le sida le 1er décembre. Cette journée est l’occasion de rendre hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie à cause du virus, de communiquer notre engagement continu à aider les personnes infectées par le VIH oet celles à risque, et de rendre également hommage au personnel soignant, et aux familles, amis et communautés qui les soutiennent.

Le droit à la santé, c’est le droit de chacun de jouir du niveau de santé physique et mentale le plus élevé que l’on peut atteindre, inscrit dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966. Il inclut le droit de chacun, y compris des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, à la prévention et au traitement des problèmes de santé, le droit de prendre ses propres décisions concernant sa santé et le droit d’être traité avec respect et dignité et sans discrimination.

Chaque personne a droit à la santé, quels que soient son identité et son lieu de résidence, et ce droit dépend également d’installations sanitaires et d’un logement adéquats, de l’accès à une alimentation nutritive, de conditions de travail saines et de l’accès à la justice.

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