— Par Jeanne Ferney —
Qu’il est beau, le décor imaginé par Christian Tirole et Jean-François Sivadier au Théâtre de l’Odéon. De grands rideaux transparents fendent la scène, reflétant la lumière qui ondule comme à la surface d’un lac. Ou sur l’eau qui alimente les thermes, « cœur battant » du bourg de province où se déroule Un ennemi du peuple (1).
Jean-François Sivadier : « La mise en scène est d’abord inscrite dans la partition »
Les curistes viennent de loin pour y soulager leurs articulations rouillées. De quoi garantir la popularité du préfet Peter Stockmann, même si c’est son frère, le docteur Tomas Stockmann, qui en a eu l’idée. Autrefois dans la gêne, désormais chargé de cet établissement florissant, le médecin mène une vie paisible auprès de son épouse et de ses trois enfants. Mais quelque chose le chiffonne. Après vérification auprès d’un laboratoire, ses soupçons sont confirmés : les eaux de la station sont contaminées. Certes, les clients repartent les jambes légères, mais avec une maladie infectieuse…
Arrêt de mort sociale
Fier de contribuer à l’intérêt général en révélant ce scandale sanitaire, le docteur remet sans tarder un rapport étayé à son frère.