— Par Marie-Christine Tabet, —
>Les rapports sur le risque sismique ne manquent pas. Sans véritable suivi pour l’instant. Enquête et reportage à la Guadeloupe.
« Et si ça nous arrivait à nous? » Depuis le 12 janvier dernier, la question taraude les Antillais. Et pour cause. Ce jour-là, à moins de 1.200 kilomètres de l’archipel français, un tremblement de terre de magnitude 7 à 7,3 a fait plus de 250.000 victimes en Haïti. Or les sismologues sont certains qu’un « Big One », du type de celui qui a terrassé Port-au-Prince et ses environs, surgira un jour des entrailles de la terre dans l’un des deux départements antillais d’outre-mer. Et puis le séisme « historique » qui a frappé la Guadeloupe en 1843, faisant plusieurs milliers de morts, n’a-t-il pas frappé un an après que plusieurs villes haïtiennes ont été détruites?
En Guadeloupe, où le risque d’un séisme majeur est le plus fort, un tel scénario catastrophe aurait de terribles conséquences. L’aéroport serait en partie impraticable, les gros porteurs ne pouvant plus atterrir. Un tiers de la piste, posée sur un terrain « liquéfiable », deviendrait instable… Le centre hospitalier universitaire de Pointe-à-Pitre ne résisterait pas.





A l’époque où la masse sombre qui domine l’embouchure du Galion s’appelait encore Fort St Charles (années 80), j’y rejoignais mon père après l’école en grimpant à travers le quartier populaire du Carmel. Cet imposant édifice militaire abritait alors l’observatoire de vulcanologie de Guadeloupe, antenne de l’Institut de Physique du Globe de Paris. J’en connais chaque pierre pour y avoir passé une partie de mon enfance. J’y ai mainte fois repoussé l’anglais à coups de canons rouillés, échappé à des fantômes aux orbites vides qui tentaient de m’agripper quand je rodais trop près des cachots. Tel Louis Delgrès, par une poterne dérobée surplombant la falaise, j’ai échappé aux troupes impériales venues rétablir l’esclavage. J’ai écrasé des amandes pour en savourer les graines. J’ai saigné des manguiers pour en récolter l’ambre, gratté la croûte des gommiers tel un indien Karib radoubant son embarcation. Mes exploits accomplis, je dévorais mon goûter avant de faire pipi sur la tombe de Richepanse. Je n’en tire aucune fierté. Ce rituel n’était pas un acte réfléchi. Il se trouve simplement que le bougre est enterré à l’endroit le plus élevé du fort, celui d’où l’on peut voir descendre le soleil sur la Mer des Caraïbes.

Jacques-Olivier Ensfelder travaille depuis sept ans avec un petit groupe de femmes passionnées de théâtre. Un seul homme durant ce « septennat » s’est aventuré sur les planches. Le metteur en scène récuse la distinction entre théâtre amateur et théâtre professionnel. Il explique que bien des amateurs ont un talent au moins équivalent à certains professionnels. La preuve nous en est donnée chaque année par une troupe subventionnée dont le metteur en scène s’escrime à vouloir jouer, pour un résultat sur lequel on ne s’appesantira pas.
Belle affiche les 7 et 8 mai à l’Atrium avec Antigone dans une mise en scène de René Loyon. Cette tragédie de Sophocle appartient à ce qu’on appelle le cycle des pièces thébaines, du nom de Thèbes, la cité-royaume, « la seule cité où des mortelles donnent naissance à des dieux » nous dit l’auteur! Antigone est la dernière de la série après « Œdipe roi « et « Œdipe à Colone » mais elle a été rédigée bien avant, en 441 avant JC. Alors me direz-vous en quoi une pièce écrite il y prés de 2500 ans en Grèce peut-elle intéresser le public martiniquais. Et bien en ceci qu’elle nous conte une histoire qui interroge les liens entre les vivants et les morts, l’opposition entre la loi des hommes et la loi des dieux. Antigone est une résistante. Rappelons l’argument. De la liaison incestueuse entre Oedipe et sa mère Jocaste sont nés deux frères jumeaux, Etéocle et Polynice et deux filles Ismène et Antigone. Enfants maudits s’il en est, parmi les enfants maudits! Les fils héritent du pouvoir, chacun devant régner une année à tour de rôle.


(La Terre, le Feu, l’Eau et les Vents, Paris, Galaade, 2010, 350 p.). par Michel Herland.
Il y a sans doute de plus grands malheurs que le chômage pour des gens qui peuvent travailler. Personne ne croit qu’il existe dans notre pays de solution miracle qui permette de résoudre ce problème dans des délais prévisibles. C’est dire qu’aucun chômeur martiniquais conscient ne se fait d’illusion. Mais il y en a qui n’en dorment pas. Parmi les femmes notamment. Elles se battent tous les jours pour en sortir. Elles dépensent certaines semaines plus que les ASSEDIC ne leur versent d’indemnité. Elles cherchent depuis 7 mois, de Dillon à Terres Sainville, en passant Redoute et Chateauboeuf, un local pour exercer un métier qu’elles connaissent, qu’elles ont pratiqué pendant vingt ans pour la plus grande satisfaction de leur clientèle et…de leur employeur. Ou elles n’en trouvent pas.



