— Par Alain Badiou (Philosophe, dramaturge et écrivain) —
Aujourd’hui, le monde est investi en totalité par la figure du capitalisme global, soumis à l’oligarchie internationale qui le régente, et asservi à l’abstraction monétaire comme seule figure reconnue de l’universalité.
Dans ce contexte désespérant s’est montée une sorte de pièce historique en trompe-l’œil. Sur la trame générale de « l’Occident », patrie du capitalisme dominant et civilisé, contre « l’islamisme », référent du terrorisme sanguinaire, apparaissent, d’un côté, des bandes armées meurtrières ou des individus surarmés, brandissant pour se faire obéir le cadavre de quelque Dieu ; de l’autre, au nom des droits de l’homme et de la démocratie, des expéditions militaires internationales sauvages, détruisant des Etats entiers (Yougoslavie, Irak, Libye, Afghanistan, Soudan, Congo, Mali, Centrafrique…) et faisant des milliers de victimes, sans parvenir à rien qu’à négocier avec les bandits les plus corruptibles une paix précaire autour des puits, des mines, des ressources vivrières et des enclaves où prospèrent les grandes compagnies.

Le 30 mai 2014, Dominique POTIER, député de Meurthe-et-Moselle, s’est vu confier par le Premier ministre une mission visant à établir des recommandations pour une nouvelle version du plan de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires, le plan Ecophyto.
Après avoir joué à l’Azwel à Schoelcher, dans plusieurs collèges en partenariat avec l’Atrium et le conseil général puis dans les écoles primaires et enfin à L’Atrium, la machine à beauté revient pour trois représentations au Petit Théâtre de Redoute, petit écrin intimiste de 50 places.
Il y a un loup dans la loi Macron. Le projet de loi actuellement discuté à l’Assemblée nationale contient un amendement, glissé en catimini dans le texte, qui menace d’entraver le travail d’enquête des journalistes et, par conséquent, l’information éclairée du citoyen. Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur instaure comme nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme un « secret des affaires » dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en France.
Cette année, pour la première fois en Europe comme en France, le nombre de décès de femmes dus au cancer du poumon devrait dépasser ceux qui sont liés au cancer du sein.
Version française du film Memory of The Camps de Sidney Bernstein dont Alfred Hitchcock supervisa le montage. « Ce documentaire reprend le film tourné en 1945, par S. Bernstein, en grande partie à Belsen à la libération du camp. Son souhait était que ce film fasse office de preuves de l’impensable, qu’il soit largement montré en Allemagne. Il n’a en réalité jamais été diffusé. Le présent documentaire, aux images particulièrement éprouvantes, garde le commentaire d’origine qui l’accompagnait et lui adjoint un certain nombre de témoignages, celui du cinéaste-cameraman bien entendu, celui de survivants : Anita Lasker, Leon Greenmann et Hugo Gryn, ainsi que quelques commentaires de l’historien Martin Gilbert. »
Le 27 janvier 1945, l’armée soviétique libérait le camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, où 1,1 million de personnes ont été exterminées par les nazis, dont un million de juifs de différents pays d’Europe.
Synopsis
Les clameurs se sont (presque) tues. L’émotion n’est plus à son paroxysme. Le moment de l’analyse est venu.
9h-18h, sans interruption, tous les jours y compris jours fériés
Château-d’Eau, 14 h 30. Une femme en boubou s’avance en traînant une valise qu’elle ouvre en plein milieu d’un salon de coiffure. Elle en sort des boîtes en plastique de bonbons Haribo remplies de riz et de poisson tièdes. Les coiffeuses l’ignorent, une cliente lui lance quelques euros et commence à dépiauter son déjeuner du bout des doigts. L’odeur des solvants utilisés par les manucures qui travaillent derrière elle ne la perturbe pas. Le tressage reprend. Sur ses genoux, un koala en peluche piqué d’aiguilles, dont la coiffeuse se saisit une par une pour coudre les mèches à même les cheveux de sa cliente. Dans le salon, il n’y a que des Noirs, de la musique camerounaise, des affiches défraîchies montrant des femmes aux coiffures improbables, des sacs de voyage énormes, des fils électriques qui pendent. Sur le trottoir, des équipes de rabatteurs alpaguent les passants. Scène de vie ordinaire à Château-d’Eau, rendez-vous de l’Afrique à Paris depuis que cette partie du 10e arrondissement, nichée entre Strasbourg-Saint-Denis et la gare de l’Est, est devenue la Mecque de la coiffure afro.
Synopsis : Dans un avion, un top-modèle s’aperçoit que tous les passagers ont un ami en commun, avec lequel ils sont en froid. Au milieu du désert, une voiture fait une queue de poisson à un automobiliste énervé, qui décide de ne pas en rester là. Un spécialiste en explosifs assiste à l’enlèvement de son véhicule par la fourrière. Le fils d’un politicien influent renverse une femme enceinte. Une mariée découvre que celui à qui elle vient de dire oui la trompe… Méchant, décapant, hilarant : ce film à sketches est une réussite totale, grâce à un scénario original, cathartique et jouissif, une tension qui ne retombe jamais, des personnages en lâcher-prise. Avec une dose vertigineuse d’humour noir, le réalisateur argentin Damián Szifron raconte comment d’honnêtes citoyens, confrontés à des situations ordinaires, disjonctent et décident de passer à l’acte pour réparer les injustices⋅ Une bouffée d’air frais, un pur bonheur. S.B.
« Je suis sorti de la tranchée et tout de suite ses yeux m’ont fixé : deux prunelles de cendre. C’était une chèvre, une pauvre chèvre que nous n’avions pas vue, enchaînée sur la plaine, face au pylône et à la bombe. Un chevreau semblait s’abriter derrière elle, sur ses pattes tremblantes. Tous deux étaient comme cuits. J’ai abandonné mon compteur, et la chèvre s’est mise à hurler. Le chevreau était tombé sous elle. Il y avait ce cri, mécanique, sans être, un cri à nous rendre fous. Pour ce cri, j’aurais renoncé à la France. »
Oui il existe en France des « black schools » qui scolarisent majoritairement des élèves issus de l’immigration. Notre système scolaire produit du séparatisme ethnique et social. Dans leur ouvrage sur L’Apartheid scolaire (Seuil, 2005), les sociologues Georges Felouzis, Françoise Liot et Joëlle Perroton ont levé ce tabou. Nous sommes en 2005, les statistiques ethniques n’ont pas droit de cité. La ségrégation ethnique n’est toujours pas mesurée de manière officielle.
Nous n’avons pas toujours conscience que notre art du moucatage est une façon très fine d’exercer une liberté d’expression la plus grande possible. L’art du moucatage est une manière toute réunionnaise de se moquer, souvent dans l’irrévérence, parfois brutalement, mais sans heurter ni offenser. C’est ce que faisait et devrait continuer à faire Charlie Hebdo.
« Ni rire, ni pleurer, comprendre » Spinoza
Cette manifestation avec tous ces chefs d’État à Paris en tête de cortège a entrainé une exaltation patriotique. La Marseillaise a été chantée dans plusieurs cortèges et à l’Assemblée nationale. Cela ne s’était pas vu depuis la Libération. Les Français ont fait peuple et ont clamé leur fierté.
La confusion, entretenue en France depuis trois siècles, entre la nation et la République est la matrice la plus propice à tous les amalgames. Depuis la Révolution, la tradition politique française fait le grand écart entre une construction ethnique de la nation et une conception universaliste de la République. Ce grand écart, fondé dans l’expérience coloniale et l’exploitation d’un empire mondialisé, s’incarne dans le concept d’État-nation, dans lequel les principes universels de la République sont soumis aux impératifs de la domination ethnique et de l’exclusion des différences.

Comment appréhender la liberté d’expression dans notre espace laïc après l’attentat du 7 janvier 2015 contre Charlie Hebdo et ses caricatures de Mahomet ?
Alors même que l’économie est repartie partout ailleurs, aux États-Unis comme dans les pays de l’Union européenne restés en dehors de la zone euro, le nouveau traité budgétaire adopté en 2012 sous la pression de l’Allemagne et la France, qui organise l’austérité en Europe (avec une réduction excessivement rapide des déficits et un système de sanctions automatiques totalement inopérant), a conduit à une récession généralisée en zone euro. En vérité, une monnaie unique ne peut fonctionner avec 18 dettes publiques et 18 taux d’intérêt sur lesquels les marchés financiers peuvent librement spéculer. Il faudrait investir massivement dans la formation, l’innovation et les technologies vertes. On fait tout le contraire.
…« Sur le thème des micro-héroïsmes de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale ce spectacle crée une tension dramatique très soutenue Tous ces petits gestes et gens sans noms qui ont réagi et ont lutté contre l’oppression nazie sans y avoir été préparés, comme un geste qui émerge pour ne pas se laisser engluer par l’humiliation et la peur »…
Les évènements tragiques à Paris qui viennent de nous bouleverser ont suscité beaucoup d’émotion. Celle-ci est légitime, cependant subjective par définition. Elle peut conduire à des jugements hâtifs, raviver des préjugés, conduire à la stigmatisation d’un groupe humain et même à la violence à l’égard de celui-ci. L’origine des préjugés est de prendre les mots pour la réalité. Que disons-nous quand nous employons les termes : Islam, musulmans, judaïsme, juifs ? Combien de réalités se cachent sous ces noms qui portent des histoires millénaires, des textes symboliques difficiles à décrypter et dont les interprétations sont multiples, des hommes et des femmes, des enfants dont l’être ne peut être réduit à quelques adjectifs ou définitions. Il y a une précaution à prendre : ne pas « essentialiser » un groupe humain, une religion ou une culture, mais plutôt essayer de s’approcher de la fluidité et de la variabilité infini du réel. « Tu ne te feras pas d’image » dit la Bible. Image de Dieu mais aussi image d’autrui. Abordons cet autre en lui laissant sa liberté.