— Par Raphaëlle Rérolle —
ENQUÊTE
Le syndicaliste était incontournable dans la vie politique de la Martinique jusqu’à sa mort en 2008. Des accusations d’agressions pédocriminelles par des membres de sa famille ont suscité l’émotion.
Le jour de ses funérailles, en février 2008, la foule était si dense à Rivière-Salée qu’une partie de l’assistance avait dû suivre la cérémonie depuis l’extérieur de la salle paroissiale. Amis, compagnons de lutte, représentants des milieux politique, syndical, artistique, tous avaient afflué vers cette commune martiniquaise pour un dernier hommage. Pensez donc, une personnalité du calibre de Marc Pulvar !
Indépendantiste de combat, syndicaliste de choc, ténor des prud’hommes, celui qu’on surnommait « Loulou » passait pour un défenseur des plus faibles. Ses camarades, eux, voyaient en lui un héros. Quelques heures avant l’enterrement, contre l’avis de la famille qui souhaitait une cérémonie discrète, ils avaient tenu à exposer son cercueil dans la Maison des syndicats de Fort-de-France. Certains, même, s’étaient mis à danser en chantant ses louanges au son du tambour. Sous le grand portrait placardé au mur, une inscription funèbre proclamait solennellement Marc Pulvar « Père de la nation martiniquaise ».