La mission du Kenya en Haïti
Enjeux et controverses
Editorial
Les regards du monde sont aujourd’hui tournés vers la guerre qui sévit en Ukraine et vers le drame atroce que vivent les populations victimes du conflit israélo-palestinien. Loin de ces regards, en Haïti, une autre population s’enfonce chaque jour davantage dans un chaos indescriptible.
De nombreux gangs se sont accaparé le pouvoir avec l’appui d’acteurs locaux et internationaux et contrôlent des portions
importantes du pays dans une totale impunité.
Un cri de désespoir s’élève à Port-au-Prince : « Nous vivons en enfer ! »
Tout récemment, en réponse à un appel lancé par l’ONU à la communauté internationale, le Kenya a accepté de piloter une mission internationale de soutien à la sécurisation d’Haïti.
Face à cette proposition du Kenya, des voix s’élèvent. Les unes pour soutenir le principe de cette mission internationale qu’elles estiment indispensable et urgente pour sauver le pays du naufrage en cours, d’autres pour s’insurger contre ce qu’elles considèrent comme une ingérence dans la conduite d’un pays indépendant et pour souligner le rôle indispensable, prioritaire et incontournable que devrait jouer la société civile dans la constitution d’un « gouvernement de transition » capable de reprendre les rênes du pays.