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Chordécone : Un drame antillais

Entre bénéfices financiers et sacrifices humains.

Par Yves Untel Pastel, poète. —

Au-delà du chlordécone, une culture ancrée de l’empoisonnement colonial.

Les relations entre la France et ses territoires d’outre-mer sont profondément marquées par une tendance séculaire : des pratiques de maltraitance et de déloyauté. Des essais nucléaires à Mururoa en Polynésie et à Reggane en Algérie aux catastrophes écologiques en Guyane, ainsi qu’à l’exploitation minière du nickel en terre kanak, les agressions environnementales et sanitaires se sont multipliées. La gestion de ces régions a systématiquement privilégié les intérêts économiques, reléguant la santé publique et la protection de l’environnement au second plan, tout en institutionnalisant une violence systémique encouragée par l’État. L’affaire du chlordécone illustre cette tragédie : utilisé comme pesticide, ce produit a entraîné un empoisonnement généralisé des populations antillaises, les laissant dans une situation dramatique. Cette crise sanitaire et écologique demeure une plaie ouverte, exacerbée par l’impunité des responsables.

Sous les noms de Kepone aux États-Unis, Merex dans les pays anglophones, et Képone et Curlone en France, le chlordécone a provoqué une crise de santé publique majeure en Martinique et en Guadeloupe.

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Jou malè pani pran gad

— Par Florent Grabin, préseident de l’association écologique P.U.M.A. —

Il y a actuellement une campagne sur les airbags TAKATA dans l’utilisation de nos véhicules qui a attiré notre attention. Ce le thème correspond aux objets de PUMA notamment dans l’environnemental et le cadre de vie. Voilà un précieux élément fait pour sauver des vies qui de part un défaut de conception pose à notre société le risque de tuer.

Commençons par savoir ce qu’est un Airbag. Le mot signifie sac d’air, il est constitué notamment d’une membrane qui se gonfle de gaz comprimé grâce à une action chimique. Il est déclenché automatiquement en cas de collision grâce à des capteurs et à un calculateur électronique. De nombreux véhicules sont équipés d’airbags de la marque Takata pouvant occasionner des blessures graves, voire mortelles au conducteur et/ou au passager avant, avec d’éventuelles dégâts collatéraux. Le Ministère chargé des transports et les Préfets des Outre-Mer lancent une campagne d’information à destination des automobilistes, pour les inciter à faire changer leurs airbags Takata sans tarder : geste de prévention gratuit et rapide.

Historique de l’affaire des airbags Takata.

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Rivalité, vanité violente d’egos égaux en leur banalité…

— Par Camille Loty Malebranche —

Le besoin de rivalité tient en général de la trivialité d’une sensibilité d’asthénie existentielle, de banalité de soi qui pousse aux conflits de personnalité comme pour se signifier à soi-même. La rivalité ne naît que lorsque deux individus mutuellement banals, réciproquement insignifiants se cherchent une différence non dans l’intrinsèque mais par la vanité de critères qualitatifs plats sans importance. Dans le cas contraire, il y aura agressivité, haine de la part du taré en mal de conflits mais pas de rivalité, même en cas d’agression infligée à celui qu’il prend pour cible, qui, néanmoins devra se défendre si nécessaire…

Deux imbéciles qui achètent des voitures chères pour se « mesurer » comme si une voiture était une unité de mesure du mérite humain, deux femmes qui exhibent leur arrière pour voir laquelle attirera plus de regards mâles sont l’illustration du nivellement vulgaire et de caniveau de l’objet extrinsèque de la rivalité qui est toujours insanité d’égos égaux dans leur banalité, vanité de la bassesse du sentiment, platitude du regard sans vision, misérabilisme de la conscience lamentable.

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Le vélo, un patrimoine vivant ; chapitre 2

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Ce texte est le deuxième volet d’un article en quatre parties. Première parti: ici .

C’est une tentative de compréhension, une analyse, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel. Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle.
 Face à cet oubli et à l’instrumentalisation dont il est souvent l’objet, nous plaidons pour une reconnaissance du vélo populaire comme faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), au sens de l’UNESCO, un ensemble de savoirs, de gestes, de pratiques et de relations qui méritent d’être protégés, transmis et valorisés.
Une culture fragilisée par des dynamiques contemporaines :
ce n’est plus le vélo qui libère, mais le mode de vie qui l’absorbe
 
Loin d’être un simple moyen de transport, le vélo populaire porte en lui une culture fragile, toujours menacée. À mesure que la société le marginalise, le récupère ou le dénature, c’est une manière d’habiter le monde qui s’efface. Ce deuxième volet explore les dynamiques contemporaines qui absorbent le vélo au lieu de l’émanciper.

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Guadeloupe à la croisée des chemins

Le déni collectif de réalité économique et les non dits sur la question identitaire et raciale ne sont-ils pas les principaux freins au développement harmonieux de la Guadeloupe ?
— Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe traverse une période charnière de son histoire institutionnelle et économique, mais au lieu d’affronter lucidement les réalités, elle semble souvent s’enfermer dans un déni collectif nourri de non‑dits identitaires et raciaux. Le récent congrès des élus sur l’autonomie a été un révélateur brutal de cette fracture : alors qu’il était question de l’évolution statutaire du territoire, aucun dialogue préalable n’avait été engagé avec les acteurs économiques et sociaux par le président du conseil départemental , comme si le monde de l’entreprise ne méritait pas voix au chapitre. Un forum citoyen ultérieur, organisé en urgence par le président du conseil régional, a tenté de corriger le tir, mais le mal était fait. Cette omission volontaire illustre la persistance d’un vieux réflexe idéologique où l’économie réelle est tenue à distance, comme contaminée par une histoire coloniale douloureuse et par le fait que, dans l’imaginaire collectif, la majorité des chefs d’entreprise seraient extérieurs à l’identité antillaise.

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Le vélo, un patrimoine vivant 

— Par l’association Les Vélos Marin Martinique —

Chapitre numéro 1 

Ce texte est le premier volet d’un article en quatre parties. Ce n’est ni un simple plaidoyer, ni une dénonciation. C’est une tentative de compréhension, une analyse argumentée, mais aussi un appel à faire évoluer le rapport de force actuel. Le vélo, dans sa forme populaire, ne pourra avancer qu’à condition d’être pensé comme un bien commun, et reconnu dans sa dimension culturelle, sociale et immatérielle. Face à l’oubli ou à l’instrumentalisation dont il est souvent l’objet, nous plaidons pour une reconnaissance du vélo populaire comme faisant partie du Patrimoine Culturel Immatériel (PCI), au sens de l’UNESCO : un ensemble de savoirs, de gestes, de pratiques et de relations qui méritent d’être protégés, transmis et valorisés.

Le vélo n’est pas qu’un assemblage mécanique. Il n’est pas seulement un moyen de transport, ni un simple symbole de “mobilité douce”. Le vélo est une culture vivante. Un espace commun de savoir-faire et de savoir-être, de récits et de gestes transmis. Une manière d’habiter le monde, ancienne, mais toujours renouvelée.

Cette culture est fragile.

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Hara-kiri

En Hommage à Edmond Laforest, à Pierre Sully et au député Raymond Cabèche

— Par Robert Lodimus —

(Edmond Laforest, 1876-1915)

Je mange des ronces
Et des écailles de colère
Depuis le retour des maquisards
Qui ont noyé Laforest [1] Dans le seau de l’indignation
Un nœud croulant de consonnes
Et de voyelles
Resserré inexorablement
Sur la gorge fragile
Des Cendres et flammes
Woodrow Wilson [2] Le nom de cet animal féroce
Qui a mordu mon peuple
Pendant la nuit
Où l’Europe bouleversée
Frappée par la foudre
De l’hégémonie
Agonisait sur les ruines
De la destruction démentielle
Cette fois encore

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Journée internationale des mangroves : un patrimoine naturel à préserver

En Guadeloupe comme ailleurs

— Par Sabrina Solar —

Chaque 26 juillet, la Journée internationale des mangroves nous rappelle l’importance cruciale de ces écosystèmes uniques, situés à la frontière entre terre et mer dans les régions tropicales. Bien que ne couvrant que 0,4 % du domaine forestier mondial, les mangroves jouent un rôle fondamental dans le maintien de la biodiversité, la sécurité alimentaire, la protection des littoraux et la lutte contre le changement climatique.

Véritables « forêts aquatiques », les mangroves sont des puits de carbone d’une rare efficacité : un hectare peut stocker jusqu’à 3 754 tonnes de carbone, contribuant ainsi à l’atténuation du réchauffement global. Elles protègent les côtes contre l’érosion, les tsunamis et les tempêtes en réduisant la puissance des vagues de près de 99 %. Leur richesse écologique est exceptionnelle : elles abritent une faune variée, allant des poissons et crustacés aux oiseaux, tortues marines et crabes.

La Guadeloupe, un territoire engagé mais vigilant

En Guadeloupe, les mangroves représentent un maillon indispensable de l’écosystème littoral. Elles soutiennent la santé des récifs coralliens et des herbiers marins, tout en filtrant les eaux et en fournissant un habitat vital à de nombreuses espèces.

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La yole dans l’œuvre de Claude Henry

Claude Henry : artiste peintre

À travers une série de toiles expressives et lumineuses, Claude Henry célèbre la force des marins, la danse des voiles, l’énergie du vent… et l’âme d’un peuple tout entier. Sa peinture, empreinte de lumière caribéenne et de couleurs éclatantes, fait respirer la mer et vibrer la mémoire.

La yole, symbole vivant

Bien plus qu’une embarcation, la yole devient, sous les pinceaux de Claude Henry, un symbole vivant de liberté, de courage et de culture. Chaque tableau incarne le mouvement, l’émotion, la tradition. L’artiste vous invite à un voyage sensible entre mer, patrimoine et création.

Un moment de partage

Cette exposition, accessible gratuitement pendant toute la durée du Tour, s’adresse autant aux amateurs d’art qu’aux passionnés de la mer, aux supporters des équipages ou aux simples curieux de passage. Vous pourrez échanger avec l’artiste dans une atmosphère conviviale, prolonger l’expérience autour de jus locaux frais de saison, et célébrer ensemble notre patrimoine maritime et culturel.

La yole comme sujet plastique et politique

La yole n’est pas, pour Claude Henry, un simple objet nautique. Elle est le reflet d’une culture vivante, d’une résistance, d’une mémoire collective.

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Une jeune Martiniquaise revient au pays avec un projet solidaire d’ampleur

Communiqué de presse su Secours Catholque —

 Fort-de-France, le 26 juillet 2025

Noémie Zaïre fête ses 30 ans avec un acte de générosité fort : offrir 25 colis solidaires à des familles martiniquaises, en partenariat avec le Secours Catholique.

Le jeudi 31 juillet 2025, à 10 heures, à la salle paroissiale de Saint-Christophe à Fort-de-France, se déroulera une action solidaire d’une rare humanité. À l’initiative de Noémie Zaïre, jeune femme d’origine martiniquaise vivant en France hexagonale, 25 familles en situation de précarité recevront des colis d’aide contenant de l’alimentaire, des produits d’hygiène et des fournitures scolaires.

Révolution fraternelle en action

Cette initiative personnelle s’inscrit dans la lignée de la mission du Secours Catholique, présent en Martinique depuis 1960, qui lutte chaque jour contre la pauvreté et l’exclusion. Le projet de Noémie est porté par les valeurs de foi, de fraternité et de solidarité : des convictions profondes forgées par son histoire familiale, son éducation et son ancrage dans la culture martiniquaise.

« Il faut porter son regard sur l’autre, on peut faire même avec rien », affirme Noémie.

Deux palettes ont été préparées en métropole, puis acheminées jusqu’en Martinique.

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Justice climatique : un tournant historique dans le droit international

— Par Sabrina Solar —

Le 23 juillet 2025, la Cour internationale de justice (CIJ) a rendu un avis consultatif qui pourrait bien marquer une rupture décisive dans l’histoire de la lutte contre le dérèglement climatique. À l’unanimité, les quinze juges siégeant au Palais de la Paix à La Haye ont reconnu que le droit à un environnement propre, sain et durable constitue un droit humain fondamental, intrinsèquement lié aux droits à la vie, à la santé, à l’alimentation et à l’eau.

Une reconnaissance juridique de l’urgence climatique

Cet avis, sollicité par l’État insulaire du Vanuatu avec le soutien de plus de 100 pays, souligne les obligations juridiques des États en matière de protection de l’environnement. La CIJ établit que les États ont non seulement le devoir de prévenir les dommages significatifs à l’environnement, mais aussi celui d’agir avec diligence pour atténuer les effets du changement climatique, en coopérant de manière effective à l’échelle mondiale.

Pour la première fois, la Cour relie explicitement les émissions anthropiques de gaz à effet de serre aux violations du droit international. Elle affirme qu’un État qui ne prend pas de mesures suffisantes pour limiter ses émissions peut être tenu juridiquement responsable.

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Tous Créoles, Habitation Clément : après Fanon, le Livre

— Contre-Chroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

L’ouverture de l’année de Frantz Fanon par diverses manifestations organisées par l’association Tous Créoles avaient déplu les fanonistes estampillés. Ces derniers craignaient de se voir déposséder de leur icône par les membres d’une association qui ne serait pas de la famille. Ce sentiment d’exclusivisme n’est pas nouveau. Même le PPM en avait en son temps fait les frais en s’y voyant exclu d’une invitation à célébrer l’auteur de Peau noire masques blancs. Son président, alors président de la région Martinique, avait riposté en offrant des livres de Fanon aux élèves des classes terminales du Lycée qui porte son nom. En bref, la mémoire de Fanon ne paraît pas prête à être livrée à la reconnaissance d’une société apaisée. La question se pose : à qui une société apaisée ferait-elle peur ? A qui Tous Créoles fait-elle peur ? Et voilà que l’Association récidive en créant le Grand Salon du Livre qui se tiendra les 2 et 3 août 2025 dans les jardins de l’habitation Clément. D’où une seconde question : la culture martiniquaise aurait-elle cessé d’être captive de la gauche identitaire qui détient à peu près tous les vecteurs de son développement ?

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Évolution statutaire versus développement économique de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

Une fois refermée, la « parenthèse enchantée » du Congrès sur l’autonomie,  a laissé la place à des responsables publics jugés déprimants par les Guadeloupéens, eux-mêmes pas franchement optimistes. Tous les élus locaux s’entendent sur la nécessité d’apporter de l’espoir dans le débat, mais le peuvent-ils ?

Non, car à notre sens, ils en sont incapables tant l’axiome de départ est faussé par l’idéologie et est grande l’anomie de l’économie . En Guadeloupe, la formule créole « Ou ni espwa a mal papay » revient souvent dans les conversations, comme un adage lucide sur l’état du territoire. L’image est parlante : le papayer mâle fleurit mais ne porte jamais de fruits. C’est l’espoir vain, celui qui nourrit les discours mais jamais les lendemains. Et c’est précisément ce sentiment qui traverse aujourd’hui le débat public autour de l’avenir économique de l’archipel. Après la clôture également de la « parenthèse tout aussi enchantée » des forums citoyens faisant suite au Congrès sur l’autonomie, les illusions d’un bouleversement salvateur se sont vite dissipées, laissant place à une morosité que les élus, jugés eux-mêmes désabusés, ne parviennent plus à dissiper.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre XVI

Chapitre XVI

LA MISSION

« L’injustice est pareille à l’eau qu’on chauffe dans une marmite. Quand elle bout trop longtemps, elle déborde : c’est cela, la révolte.»

(Alexandre Najjar)

L’anéantissement de La Roche – quoique l’historiographie universelle, contrairement à l’immersion d’Héracléion sous les eaux d’Aboukir, au déclin de Babylone avant sa disparition définitive, à la prise de Constantinople par Mehmet II en 1453 pour mettre un terme à l’empire Byzantin, à l’anéantissement de la cité antique de Pétra par un tremblement de terre meurtrier, n’en eût fait point mention – cela n’avait pas réussi pour autant à opiler les voies des espoirs de liberté et des rêves de justice d’une tranche de vie captive de la planète. La conscience universelle que la chaumine de la misère et de la peur avait hiberné, allait donc se réveiller un jour. Elle serait parvenue à s’échapper de la balme de Platon, afin de rejoindre ce « monde intelligible » d’où jaillirent les lumières de la connaissance et de la vérité. Les apôtres d’Apophis, ceux-là qui « servilisaient » leurs semblables, les torturaient dans les bagnes de l’indignité, qui érigeaient les goulags pour les Alexandre Soljenitsyne,.

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Leksikografi kreyòl 1958-2024 

Istwa li, metòd li, leksik ak diksyonè li chapante, wòl yo lan amenajman lenguistik ann Ayiti

DOCUMENT DE RÉFÉRENCE

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Onè respè pou Pradel Pompilus,

pyonye leksikografi kreyòl ann Ayiti,
otè premye « Lexique créole-français » (Université de Paris, 1958).
Onè respè pou Pierre Vernet,

fondatè Fakilte Lengwistik Aplike nan Inivèsite Leta d Ayiti,
premye lengwis ki plede pou kreyòl ak fransè mache ansanm

Onè respè pou André Vilaire Chery,
otè « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »
(tòm 1 ak tòm 2, Edisyon Édutex, 2000 ak 2002).

Onè respè pou Albert Valdman, depi plis pase 50 lane li bay lang kreyòl la
plizyè diksyonè potomitan ki kanpe sou fondas natal metodoloji leksikografi pwofesyonèl la.

KONFERANS LENGUIS-TÈMINOLÒG ROBERT BERROUËT-ORIOL BAY

NAN FLORIDA INTERNATIONAL UNIVERSITY (FIU) JOU KI 18 JIYÈ 2025

CONFÉRENCE DU LINGUISTE-TERMINOLOGUE ROBERT BERROUËT-ORIOL À LA FLORIDA INTERNATIONAL UNIVERSITY (FIU), 18 JUILLET 2025

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Jazz Night au festival culturel de Fort-de-France

Samedi 26 juillet au Parc Culturel Aimé Césaire dès 18h

La Jazz Night clôture le festival culturel de Fort-de-France, entamé fin juin. Elle se tiendra samedi soir dans les jardins du parc culturel Aimé-Césaire.

La programmation regroupe plusieurs artistes : Régine Lapassion, Luan Pommier, Arnaud Dolmen, Catherine Russell, Sean Manson, Mario Canonge et Angélique Kidjo.

Angélique Kidjo, artiste béninoise installée entre les États-Unis et la France, participera à la soirée. Elle est rarement présente dans la région.

La chanteuse martiniquaise Régine Lapassion prendra également part à l’événement. Elle est connue pour son parcours dans le gospel, le jazz et la musique caribéenne. Son cinquième EP, Orijin, est axé sur la musique traditionnelle de Guyane et des Caraïbes, avec des influences jazz. Il a reçu en mai 2024 le Lindor de l’EP « meilleure inspiration traditionnelle 2022-2023 ».

Du côté guadeloupéen, le duo formé par la pianiste Luan Pommier et le batteur Arnaud Dolmen sera présent. Ce dernier est reconnu sur la scène du jazz caribéen et s’est récemment illustré à la direction d’un grand ensemble lors du festival Jazz sous les pommiers à Coutances.

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« La Distance », de Tiago Rodrigues

— Par Michèle Bigot —

2077! Nous voici plongés en pleine anticipation. Que se passera-t-il à cette date, redoutée ou espérée? Ce n’est hélas! pas si difficile de l’imaginer. Aujourd’hui déjà on entend les clameurs de ceux qui désespèrent de tout avenir de l’humanité sur terre et préfèrent réitérer l’histoire des hommes sur Mars. En imaginant, non sans quelque naïveté, qu’une société initiée par E. Musk pourrait apporter richesse et félicité à la société des hommes, quand il est manifeste que ces nouveaux prêcheurs ont une foi absurde dans le progrès technologique. Et tous les autres de trembler à l’idée de ce nouvel Eldorado imaginé par les oligarches du numérique! Comme le dit si justement le père ( interprété par Adam Diop) il existe deux définitions de l’espoir. La première, celle qui a cours, hélas, dans les esprits de beaucoup d’entre nous, comme dans l’esprit de la fille (interprétée par Alison Dechamps) est une projection heureuse dans un avenir forgé par l’I.A. On l’appelle encore « le progrès ». La seconde définition, celle que défend le père, et avec lui bon nombre de terriens qui refusent de sombrer dans le désespoir, repose sur un juste combat pour la défense de la justice et de la nature.

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1er salon littéraire Tous Créoles et Fondation Clément

Samedi 2 et dimanche 3 août de 10 è 18h | Fondation Clément

Quand les auteurs de Martinique vous invitent à passer au salon…L’association Tous Créoles, en collaboration avec la Fondation Clément et en partenariat avec la Fnac Martinique, organise son premier Salon Littéraire qui se tiendra les samedi 2 et dimanche 3 août prochains dans le cadre prestigieux de l’Habitation Clément.

Cet événement littéraire majeur réunira une quarantaine d’auteurs martiniquais qui présenteront leurs œuvres et échangeront avec le public autour de séances de dédicaces. Romans, essais, livres jeunesse : tous les genres littéraires seront représentés, mettant ainsi en valeur la richesse et la diversité de la littérature antillaise contemporaine.

Le Salon littéraire de Tous Créoles est l’occasion unique pour les amoureux de la littérature de découvrir, partager et célébrer la culture créole dans une ambiance chaleureuse et conviviale. L’entrée est gratuite et ouverte à tous.

Informations pratiques :

  • Dates : Samedi 2 et Dimanche 3 août
  • Horaires : 10h à 18h
  • Lieu : Habitation Clément au François, au bord de la mare
  • Pour en savoir plus : touscreoles.fr

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La violence en Guadeloupe : Symptôme d’une déliaison sociale

La flambée  des violences en Guadeloupe est l’indice d’un affaissement de l’autorité et non plus d’une fracturation sociale .

— Par Jean-Marie Nol —

La flambée de violences que connaît actuellement la Guadeloupe ne peut se comprendre uniquement comme le symptôme d’une fracture sociétale classique comme en France hexagonale. Elle apparaît d’abord comme le signe inquiétant d’un affaissement général de l’autorité , d’un délitement de la valeur travail, et d’une perte de repères collectifs qui laissent la société guadeloupéenne livrée à elle-même. Penser qu’une société réputée pacifiée par le progrès social et l’existence d’un certain niveau de vie d’une importante classe moyenne serait à l’abri d’un basculement dans la violence extrême est une illusion dangereuse. L’histoire locale, marquée par l’esclavage, la période coloniale et des épisodes de guerres meurtrières, démontre que les sociétés créoles n’ont jamais été totalement éloignées de la brutalité. En analysant les choses sous cet angle de vue, faudrait -il alors se référer à l’épigénétique ou encore à la neuro -psycho généalogie ? Quoiqu’il en soit, la violence à laquelle nous assistons en Guadeloupe interpelle jusqu’à la sidération.

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Mercury Beach

Samedi 26 juillet à partir de 9 heures Plage de Grande Anse.aux Anses-d’Arlet

La Mercury Beach se tiendra ce samedi sur la plage de Grande Anse, aux Anses-d’Arlet. L’événement rassemble chaque année des participants en mer et sur la plage.

Créée à l’origine comme un rassemblement de propriétaires de bateaux équipés de moteurs Mercury, la manifestation a pris de l’ampleur au fil des éditions. Elle s’est tenue pendant un temps à Sainte-Lucie avant d’être relocalisée en Martinique.

L’édition 2025 devrait attirer plusieurs milliers de personnes. Le dispositif comprend une organisation centrée sur la sécurité, une animation musicale assurée par des DJs et des artistes, ainsi qu’une prise en compte des enjeux environnementaux.

La Mercury Beach est un événement à la fois nautique et terrestre, accessible aux participants avec ou sans bateau.

Les billets sont en vente au prix de 130 euros dans les points suivants : Tendance Bikini (La Galléria), Maxipêch’ (Case-Pilote), Maxiboat (Baie des Tourelles, Fort-de-France) et Maximarine (port de plaisance du Marin).

Informations complémentaires : Instagram Mercury Beach et https://mercurybeach.com/

L’événement est interdit aux mineurs.

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Fanon et les femmes dans la Révolution algérienne

— Par Michèle Latouche — 

J’ai eu le bonheur d’être introduite à la pensée de Fanon par Vincent Placoly avec lequel, collégienne, je discutais en classe de révolution ; février 74 n’était pas très loin, et mon professeur de français m’offrit son propre volume de Sociologie d’une révolution.

Qu’en ai-je alors tiré à cet âge de tous les possibles ?

Les femmes algériennes me sont apparues comme des héroïnes de la lutte de libération nationale algérienne, toutes voilées et soumises qu’elles semblaient.

Elles transportaient des bombes, des munitions et des grenades sous le haïk, cet ample voile qui leur permettait de franchir les lignes ennemies, s’introduire dans la ville européenne sans être inquiétées. Femmes exemplaires, maillon capital de la révolution algérienne ; des inspiratrices auxquelles je pouvais sans mal m’identifier, d’autant qu’elles ébauchaient une aube nouvelle, redéfinissant la place des femmes les sociétés post -coloniales et révolutionnaires.

Quelques dizaines d’années plus tard, la relecture de cet essai “initiatique”, et les réactions que ce texte a suscitées par ailleurs, me portent à jeter un nouvel éclairage sur le propos de l’auteur et par là -même, de son impact.

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« Roda Favela » de Laurent Poncelet

Les Artistes et les spectateurs pris au piège du metteur en scène. Plus pauvre que la misère, c’est la pauvreté de la mise en scène

— Par Jandira Bauer —

Dans cette création inspirée de la vie dans une favela de la ville de Recife au Nord-Est du Brésil, où la réalité est puissante, le piège de la caricature ou de la « folklorisation » de la mise en scène reste un parti-pris fort dangereux. En général, le Théâtre immersif ou engagé convie le public à une implication émotionnelle. Nous, spectateurs, devenons alors complices ou otages de la mise en scène durant la représentation, peu importe la manière dont l’œuvre est construite.

Lire aussi « West Side Favela » par Michèle Bigot

Dans Roda Favela les artistes jouent des rôles inspirés de témoignages, construits de toutes pièces durant la représentation, les « gens » de la favela et la favela elle-même sont à nos pieds. Le metteur en scène sature l’espace scénique d’images en insistant lourdement sur la pauvreté, la misère, la violence. Cette surenchère visuelle devient un dispositif spectaculaire, non pour éveiller une conscience lucide, mais pour frapper les regards étrangers, les spectateurs extérieurs à cette réalité qui demeure un objet esthétique : une misère bien réchauffée sans véritable nouveauté ni authenticité, et surtout dénuée de clés de compréhension, comme si le spectateur, surtout s’il est étranger à cette réalité, avait besoin d’être assommé pour comprendre.

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La loi Duplomb : Quels sont les dangers de ce texte pour la santé et la biodiversité ?

— Par Sabrina Solar —

Le 8 juillet 2025, l’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi Duplomb, qui a suscité de vives inquiétudes parmi les défenseurs de l’environnement et les syndicats agricoles. Ce texte, légèrement modifié lors de la commission mixte paritaire (CMP), introduit plusieurs reculs environnementaux majeurs, notamment en ce qui concerne les pesticides, l’élevage industriel et les méga-bassines. Retour sur les principales dispositions de cette loi controversée.

Une réintroduction inquiétante des néonicotinoïdes

L’une des mesures les plus alarmantes concerne l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit depuis 2020 en raison de sa dangerosité pour les pollinisateurs. La loi Duplomb autorise désormais sa réintroduction par décret, en cas de « menace grave compromettant la production agricole », à condition qu’aucune alternative viable ne soit disponible. Cette décision, sans garantie de contrôle à long terme, a été fortement critiquée par les associations écologistes, qui soulignent le risque pour la biodiversité et la santé publique. Le texte prévoit seulement une réévaluation de la situation après trois ans, ce qui n’est pas suffisant pour apaiser les craintes.

Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération Paysanne, a réagi en affirmant que cette loi constitue une véritable « écocidée », et que des mesures aussi destructrices risquent de dégrader encore davantage l’environnement, la santé des citoyens et les conditions de travail des agriculteurs.

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Woulo pou konba travayè Préchê

— Communiqué De la CGTM de la Métallurgie de Martinique —

Les travailleurs de la Chambre syndicale de la Métallurgie de la Martinique apportent leur soutien total à la lutte courageuse des grévistes de la mairie du Prêcheur entamée depuis le 23 juin dernier.

En 2024, après des années de dur labeur, ils ont pu enfin arracher un accord prévoyant un plan d’amélioration de leurs situations : titularisations pour certains, augmentation du nombre d’heures effectuées pour d’autres.

Mais aujourd’hui, le maire refuse de l’appliquer sous prétexte de restrictions budgétaires et de COROM (contrat de redressement outremer) signé avec l’Etat. Il n’entend faire aucune concession. C’est un véritable mépris pour les camarades en grève.

De leur côté, les salariés de la mairie : titulaires, précaires, temps partiels imposés, refusent de faire les frais d’un tel désengagement. Ils refusent aussi d’être les victimes de choix politiques dont ils n’ont jamais bénéficié, mais qui ont assurément bénéficié aux gros patrons sous forme de subventions et d’aides diverses.

Ils ont 1 000 fois raison.

Nous, salariés de la Chambre syndicale de la Métallurgie, saluons la lutte courageuse des travailleurs de la mairie du Prêcheur.

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Appel aux dons de l’Association Martinique Images (AMI)

Pour que vivent les contes créoles, pour que perdure la mémoire du peuple.

“Yé Krik ?” — “Yé Krak !”

C’est par ces mots que commence le conte créole. Ce simple échange entre le conteur et la cour (le public) fait jaillir des images, des souvenirs, des symboles, et surtout la parole vivante des peuples caribéens.
Le conte créole n’est pas seulement un récit pour faire rêver les enfants. Il est une mémoire. Un outil d’apprentissage. Un acte de résistance. Il est l’un des derniers trésors vivants d’un héritage venu d’Afrique, façonné dans l’épreuve de l’esclavage et nourri de l’imaginaire caribéen.


AMI : Dix ans au service de la parole vivante

Depuis près de 10 ans, l’Association Martinique Images (AMI) s’engage avec passion pour préserver, transmettre et faire rayonner l’art du conte créole en Martinique et au-delà.
Créée par le conteur Valer’Egouy, AMI rassemble chaque année des dizaines d’artistes : conteurs, musiciens, comédiens, plasticiens, dans des spectacles, veillées, résidences, ateliers et festivals.

Des événements gratuits ou accessibles à tous, organisés dans les quartiers, les écoles, les bibliothèques, les salles de spectacle et parfois même… sous la lune, au cœur de la nuit martiniquaise.

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