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« Landrián », un film documentaire de Ernesto Daranas

Vendredi 24 octobre à 18hTropiques-Atrium

Dans les années 1960, Nicolás Guillén Landrián (1938-2003) devient le premier cinéaste noir de Cuba. Neveu du poète de la négritude Nicolás Guillén, il s’impose rapidement comme une figure singulière du jeune cinéma révolutionnaire. Peintre, poète du réel, documentariste audacieux, Landrián développe un langage cinématographique d’une grande modernité, marqué par la liberté formelle, la force visuelle et la sensibilité sociale.

Entre 1962 et 1972, au sein de l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (ICAIC), il réalise une série de courts-métrages marquants, dont En un barrio viejo (1963), Ociel del Toa (1965) — lauréat du prix Espiga de Oro au Festival de Valladolid — et Coffea Arábiga (1968). Mais son indépendance d’esprit, son regard critique sur la société cubaine et sa personnalité insoumise provoquent la méfiance du pouvoir. Accusé de « déviation idéologique », il est censuré, interné, emprisonné et finalement réduit au silence. Exilé aux États-Unis à la fin des années 1980, il y meurt en 2003, oublié de son pays.

Avec Landrián, le réalisateur cubain Ernesto Daranas (Conducta, Sergio & Sergei) entreprend un double geste : celui de redonner une voix à un artiste effacé de la mémoire collective, et celui de préserver un pan essentiel du patrimoine cinématographique cubain.

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Hommage à Paulette Nardal

Vendredi 24 octobre à 18h Hôtel L’Impératrice – 15 rue de la Liberté, Fort-de-France
Avec la chorale « Joie de Chanter » et l’autrice Léa Mormin-Chauvac
Entrée libre et gratuite

Paulette Nardal, une femme, un siècle, une vision universelle

Femme de lettres, journaliste, musicienne, traductrice et militante, Paulette Nardal (1896–1985) fut l’une des grandes pionnières de la pensée noire et féministe du XXᵉ siècle. Originaire de Fort-de-France, aînée d’une fratrie de sept sœurs aussi brillantes qu’indépendantes, elle fit partie des premières femmes noires admises à la Sorbonne dans les années 1920.

À Paris, avec ses sœurs Jane, Alice, Lucie, Andrée, Émilie et Cécile, elle fonde le salon littéraire de Clamart, un espace de rencontre et de réflexion où se croisent les grandes figures de la diaspora noire : Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas, René Maran, Marcus Garvey, Marian Anderson, et tant d’autres. De ces échanges naîtra ce qu’on appellera plus tard le mouvement de la Négritude.
Paulette Nardal, souvent désignée comme sa « mère spirituelle », revendiquait avec humilité :

« Nous avons ouvert la voie aux hommes.

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« Ou ka mandé an malad si i lé bouyon ? »

— Par Karl Paolo —

La grande majorité des commentateurs de l’actualité de notre pays, que ce soit dans les médias ayant pignons sur rue (Martinique la 1ère, RCI, …etc.) et dans la presse écrite, ici même, ont applaudi la tenue du Congrès des Elus du pays qui s’est déroulé le 8 octobre dernier. Au terme d’un ladja de paroles durant une journée, nos dirigeants actuels et futurs ont accouché d’une résolution en faveur de l’autonomie, assortie de la possibilité de faire des lois adaptées à notre situation de petit pays insulaire, situé dans les tropiques et non en Europe et bien entendu, et à ce que nous sommes.

Qui peut être contre le fait que les règles appliquées chez nous correspondent à nos réalités ? Personne, d’autant que cette demande n’a rien de nouveau : le 18 aout 1971, il y a donc 54 ans, se clôturait la convention du Morne-Rouge dont la déclaration finale portait sur le statut d’autonomie ainsi que les programmes à mener sur les plans économique, social et culturel.

Lors de la tenue du Congrès des Elus du 8 octobre dernier, un seul élu, Yan Monplaisir, maire de Saint-Joseph et conseiller à la collectivité territoriale de Martinique a eu le courage de faire connaitre publiquement son désaccord avec cette grand-messe, en présentant un argument d’une simplicité biblique : comment peut-on exiger plus de pouvoir local quand les compétences qui relèvent de nos collectivités sont si mal assumées que tout le monde s’en plaint (eau, transport, déchet, formation professionnelle, aménagement du territoire …etc.)

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Nouveautés — Haïti et les Antilles

Après Haïti, mon pays, Jocelerme Privert publie :

Au service d’Haïti, de 2001 à 2016

Du pouvoir exécutif au pouvoir législatif, un engagement citoyen
Jocelerme Privert — Préface de Monesty Junior Fanfil

Fonctionnaire à la Direction générale des Impôts, Jocelerme Privert était avant tout animé par l’efficacité et le souci d’accomplir ses années de service pour être éligible à la pension civile de retraite.
Mais sa nomination au poste de directeur général des impôts, en 1995, change la donne. Ses interventions dans les médias sur les questions administratives et comptables révèlent un homme de conviction, soucieux de transparence et de réforme.
Cet ouvrage dévoile un parcours insolite, depuis les coulisses de l’administration jusqu’aux plus hautes fonctions de l’État.

EAN : 9782336552590
Parution : 21/08/2025
Format : 155 × 240 mm
Collection : Documentation haïtienne
398 pages41,00 €

DÉCOUVRIR

Collection Autrement Mêmes
Des ouvrages rares sur l’altérité à l’époque coloniale. Trois publications majeures à redécouvrir : récit, drame historique et roman.
Aux Antilles

Présenté par Catherine Bertho Lavenir, en collaboration avec Roger Little

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La Grande Question, les Haïtiens sont-ils des idiots pour avoir maltraité leur élite intellectuelle?

Le cas de Jacques Roumain

Né parmi les rideaux de soie et les meubles lourds de Port-au-Prince, Jacques Roumain choisit la poussière, choisit le feu, choisit la lutte.
Fils d’une lignée fière — petit-fils de Tancrède Auguste, président d’Haïti pour un souffle d’histoire — Roumain refusa d’être un prince parmi les ruines.
Il devint l’annonciateur, le semeur d’orages. Poète, homme politique, marxiste avant que le mot ne trouve refuge sur les lèvres haïtiennes. Il écrivit avec une main noircie par le charbon de l’injustice : Gouverneurs de la Rosée, où la terre assoiffée rêve de sources cachées, traduit par le bluesman Langston Hughes, et La Montagne Ensorcelée, où les forêts parlent en langues de douleur.
Frankétienne l’a dit, et nous le savons : “la poésie de Roumain brûle d’un feu révolutionnaire ; l’éclat de ses images déchire le ciel.”
Il étudia à Saint-Louis de Gonzague — puis traversa les océans, but la lie amère de l’Europe — Belgique, France, Espagne — témoinl aux yeux vifs des sagas d’hommes broyés sous les empires.
Et quand sa tête fut faite — une tête bien faite — il revint en Haïti, revenant tel un ouragan sur les tropiques.

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Aide à la mobilité pour les étudiants inscrits en première année de master

Aide au logement

Vous êtes étudiant boursier, vous avez obtenu votre licence et vous êtes inscrit pour l’année universitaire 2025-2026 en Master 1 dans une autre région académique que la vôtre ? Vous pouvez dans ce cas bénéficier de l’aide à la mobilité. Les démarches ont été simplifiées pour les étudiants éligibles. On vous informe.

L’aide à la mobilité est allouée, sous certaines conditions, par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère de la Culture pour faciliter la mobilité géographique des étudiants boursiers titulaires d’une licence, inscrits en première année de master dans une région académique différente de celle dans laquelle ils ont obtenu leur licence.

4 conditions sont requises pour en bénéficier  :

À partir de cette année, aucune démarche n’est nécessaire pour bénéficier de l’aide à la mobilité si vous remplissez les conditions.

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Les nouveautés Psychanalyse • Psychologie • Société

PSYCHANALYSE

Freud, le contre-transfert
Jean-Louis Henrion
(Collection : Études Psychanalytiques)
Résumé
Le contre-transfert est au cœur de la pratique psychanalytique. À tout le moins, on peut le définir comme la réponse du psychanalyste au transfert de son patient. Mais, qu’en est-il de cette réponse ? Est-elle la réciproque du transfert, soit le transfert du psychanalyste ?
EAN : 9782336564586 | Parution : 30/10/2025
Format : 135 × 215 mm | 184 p. | Prix : 20,00 €

La psychanalyse, suite et fin ?
Guy Maruani – Postface de Vladimir Mitz
(Collection : Études Psychanalytiques)
Résumé
Ce livre s’adresse à tous les post-freudiens qui essaient de comprendre pourquoi l’œdipe est démonétisé et le préconscient numérisé. Une réflexion vive sur la psychanalyse d’aujourd’hui, entre culture, philosophie et sexualité.
EAN : 9782336556765 | Parution : 23/10/2025
Format : 135 × 215 mm | 124 p. | Prix : 14,00 €

Psychothérapie parents-bébé
Une présence vivante, attentive et bienveillante
Noria Allami

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L’aménagement du créole dans le système éducatif haïtien

Synthèse d’un état des lieux actualisé

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

« L’éducation haïtienne connaît une crise chronique provenant fondamentalement de deux facteurs principaux : le problème de gouvernance politique et administrative et la faiblesse des politiques éducatives qui en résulte. Un autre facteur crisogène est le choix initial de fonder cette éducation sur une expérience d’acculturation où les apprenants ont toujours été contraints d’être scolarisés en français, une langue qu’ils ne connaissent pas, tandis que tous maîtrisent le créole. Cette acculturation vient notamment du fait que les premiers éducateurs et responsables d’écoles de l’État d’Haïti étaient des Français qui enseignaient en français dans la négation du créole et qui sont à l’origine de la créolophobie qui perdure aujourd’hui encore. Mais il est quand même dommage que la prise en main de l’école par les nationaux n’ait pas permis de régulariser la situation. Il se pose dès lors le problème de l’inculturation de l’école notamment sur le plan linguistique. » Renauld Govain : « De la crise de l’éducation à l’éducation à la crise en Haïti », revue Études caribéennes 56 / décembre 2023.

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« La Petite Dernière », un film de Hafsia Herzi

Un film de Hafsia Herzi – Prix d’interprétation féminine (Nadia Melliti) et Queer Palm, Festival de Cannes 2025

Jeudi 23 octobre à 20h – Tropiques-Atrium

Avec La Petite Dernière, Hafsia Herzi signe son troisième long-métrage, après Tu mérites un amour (2019) et Bonne mère (2021), et confirme sa place singulière dans le cinéma français. Présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2025, le film a été doublement récompensé : Prix d’interprétation féminine pour la révélation Nadia Melliti, et Queer Palm 2025, saluant son regard sensible et audacieux sur les identités LGBTQIA+.

Adapté du roman éponyme de Fatima Daas (éditions Noir sur Blanc, 2020), La Petite Dernière raconte le parcours initiatique de Fatima, une jeune femme musulmane d’origine algérienne, issue de la banlieue parisienne. Entre les attentes familiales, les injonctions religieuses et la découverte de son attirance pour les femmes, Fatima tente de trouver sa place et de concilier foi, désir et liberté.

Sous l’apparente simplicité de ce récit d’apprentissage se joue un bouillonnement intérieur, celui d’une héroïne partagée entre culpabilité, peur du jugement et soif d’émancipation.

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« Les territoires ultramarins ne sont pas un fardeau, mais une richesse pour l’Europe »

— Collectif —

Dans une tribune au « Monde », des parlementaires socialistes et Place publique alertent sur les conséquences du projet de la Commission européenne pour le futur budget 2028-2034, qui ferait disparaître les lignes budgétaires spécifiques aux régions ultrapériphériques. Ils déplorent un bouleversement « des fondements mêmes de la solidarité européenne », et appellent au retrait de ces propositions.

Le 16 juillet, la Commission européenne a présenté ses propositions pour le prochain cadre financier pluriannuel 2028 – 2034. Sous couvert de simplification, ce texte bouleverse les fondements mêmes de la solidarité européenne. Pour les régions ultrapériphériques (RUP) françaises – Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte et Saint-Martin –, les conséquences seraient dramatiques.

La Commission propose de fusionner la politique de cohésion, la politique agricole commune et la politique de la pêche dans un seul instrument national : les « plans de partenariat ». Ce virage technocratique marque une renationalisation inédite des politiques européennes et fait disparaître les lignes budgétaires spécifiques qui garantissaient depuis vingt-cinq ans un traitement différencié pour les RUP.

L’article 349 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui consacre la reconnaissance de leurs contraintes structurelles – insularité, éloignement, vulnérabilité économique – serait ainsi vidé de sa substance.

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« Zantray 2025 », un spectacle théâtral musical au carrefour fertile des cultures créoles et autochtones

Samedi 25 octobre 2025 à la Cinquième salle de la Place des arts Montréal

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

La prestigieuse Place des arts, à Montréal, s’apprête à accueillir le spectacle à grand déploiement polyphonique ZANTRAY 2025, un hommage aux racines croisées des cultures créoles et autochtones et qui souligne l’influence autochtone dans la culture créole. L’évènement a été conçu par l’Espace culturel Vertières et sera présenté dans le cadre du Mois du créole le samedi 25 octobre 2025 à la Cinquième salle de la Place des arts. ZANTRAY 2025 retracera la vie d’une figure autochtone ayant influencé la mémoire créole, la reine Anacaona. Sur le mode d’un arpentage historique de la rencontre des mémoires, ZANTRAY 2025 offrira à l’auditoire un spectacle théâtral musical immersif composé de poèmes, de chants, de danses et de projections de vidéos durant lequel le public sera à la fois acteur et spectateur. Depuis vingt-quatre ans, les célébrations du Mois du créole sont élaborées et mises en œuvre au Canada par le KEPKAA (Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabetizasyon).

ZANTRAY 2025 rassemblera sur scène des artistes de premier plan, notamment : 

–La chanteuse haïtiano-québécoise REBECCA JEAN.

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« Le poids du passé » &  » Carpe diem »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Le poids du passé

Dans une antique armoire
tout au fond d’un tiroir,
au dos d’un vieux miroir,
au creux de ma mémoire
j’ai trouvé par hasard…

…un bouquet de fleurs sèches,
un ruban de velours
qu’on avait noué autour
des cheveux d’une mèche
et la photo jaunie
d’une petite amie,

quelques lettres d’amour
qu’elle avait dû m’écrire,
de vagues souvenirs,
témoins de mon passé
que j’avais oubliés…

Ce parfum d’éphémère
et de temps qui s’enfuit,
dans ces choses vieillies
couvertes de poussière,
m’emplit de nostalgie…

Et je me suis juré
de ne plus entasser
jamais dans un grenier
des objets alourdis
par le poids des années…

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Le passif en français et en créole haïtien : Coup d’œil sur les verbes pronominaux de sens passif.

Par Fortenel Thélusma

Introduction

En grammaire française, le mot passif est généralement associé au mot actif considéré comme son contraire. D’où les expressions : voix active, voix passive. De même, dans l’analyse sémantique, on distingue un agent et un patient. Cependant, si dans l’analyse traditionnelle, est souvent posée la question demandant de transformer une phrase de la voie active à la voie passive ou l’inverse, il faut reconnaitre que, dans une situation réelle de communication, les deux phrases (active et passive) ne s’opposent pas ; et elles ne sont pas non plus équivalentes, elles font de préférence objet de choix de la part des locuteurs, selon leur intention. En d’autres termes, sur le plan linguistique, la langue offre un certain nombre de possibilités de manipulations exploitables à souhait, tandis que dans la réalité, l’énonciateur choisit ou non de mettre en avant tel acte, tel acteur donné suivant son statut (victime/bénéficiaire, agent/patient). Dans ce cas, il sélectionne la structure syntaxique correspondant à son intention.

En créole haïtien, à notre connaissance, il n’existe pas de travail de recherche sur cette question et, évidemment, il n’y en a pas trace dans l’enseignement-apprentissage du créole.

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Man ka lévé

— Par Daniel M. Berté —

Man ka lévé

Ou za ba-mwen bon kalot
Fè tet-mwen tounen douvan-dèyè
Konsi larivyè Lakapot
Ka monté Mòn Balé an awryè

Ou za fouté-men bel gojet
Fè-mwen tonbé anlè bonda
Ek trapé an kalté falfret
Ki kité-mwen an dézawa

Ou za ba-mwen met kakan
Fè-mwen makaté djòlanba
Epi pèdi tout balan
Ek vini kon an ababa

Magré tousa
Man…

Ou za ba-mwen palaviré
Bat-mwen kondi an vié lanbi
Epi fè-mwen kriyé anmwé
Ek fè-mwen rété bigidi

Ou za ba-mwen model kout-pié
Fè-mwen drivé anlè do
Epi pété bò lé dé zié
Ek osi kasé yonndé zo

Ou za fouté-mwen bon kout-tjok
Fè-mwen maté adan dalo
Mantjé fè-mwen vini enpiok
Epi rann-mwen kon an zéro

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Première tournée en Martinique des Petits Chanteurs de France

Créé en 2013 par Véronique Thomassin, ancienne cheffe de chœur des Petits Chanteurs à la Croix de Bois, le chœur des Petits Chanteurs de France réunit des garçons âgés de 8 à 18 ans, passionnés de chant choral. La formation se distingue par son exigence artistique et sa vocation éducative, alliant musique, voyages et ouverture culturelle.

Cette première tournée en Martinique réunit 11 jeunes chanteurs qui interpréteront un large répertoire, du Gloria de Vivaldi à l’Ave Verum de Mozart, en passant par l’Ave Maria de Caccini, le célèbre Hallelujah de Leonard Cohen et quelques incontournables de la chanson française. Pour remercier le public martiniquais, le chœur proposera aussi plusieurs chants en créole.

Les concerts, pour la plupart gratuits sur inscription, se tiendront jusqu’à la fin du mois d’octobre dans plusieurs communes de l’île. Une quête sera organisée à la fin de chaque représentation afin de soutenir le voyage et les projets du chœur.

Programme des concerts

  • Samedi 25 octobre – 19h : La Favorite – Concert solidaire (10 €, billets sur petitschanteursdefrance.fr

  • Dimanche 26 octobre – 17h : Maison de la Culture de Trinité

  • Lundi 27 octobre – 19h : Église Saint-Henri des Anses-d’Arlet

  • Mardi 28 octobre – 19h : Milénium, Morne-Rouge

  • Mercredi 29 octobre – 18h : Église de l’Immaculée-Conception, Rivière-Pilote

  • Jeudi 30 octobre – 19h : Cathédrale Saint-Louis, Fort-de-France (concert complet)

Un rendez-vous musical et convivial, à partager en famille ou entre amis, pour célébrer la beauté du chant choral et la rencontre entre cultures.

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Actualités des Caraïbes et d’ailleurs…

Cosmopoétique de la mondialité

— Par Patrick Chamoiseau —

Des mondes inattendus

Dès la fin du XVème siècle, la projection coloniale de l’Occident sur l’ensemble de la planète, ajouta aux anciens mondes l’immensité des Amériques. Le capitalisme qui s’ensuivit, engendra une globalisation d’apparence essentiellement économique.  Mais avec la distance, nous pouvons deviner qu’il s’est aussi produit un phénomène inattendu, resté imperceptible.

Pour l’envisager, contemplons le Chaos-monde actuel. Le poète Édouard Glissant l’a interrogé et l’a nommé Tout-monde. Partout, des polyrythmies existentielles se confrontent. Des temporalités improvisent en parallèle des contretemps et des reprises. Des extinctions subsistent en des cendres fécondes. Des ressources culturelles quittent leurs absolus pour s’épancher au bénéfice de tous. Partout, les inégalités, les racismes, minorations et autres ségrégations nourrissent des rébellions proclamées ou secrètes. Partout, les utopies du refus élargissent des espaces interlopes. Partout, la domination prédatrice suscite des lieux-communs – des conceptions très généreuses du monde qui se rejoignent dans une même ferveur. Partout, dans cette globalisation qui nous enferme et qui nous divise tant, rayonnent des échos-monde – ce sont ces femmes, ces hommes, ces œuvres de l’Art ou de l’esprit, qui répercutent un inventaire subliminal de la planète dans ses détails les plus infimes.

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Stop Croisières!

Au moment où certains osent célèbrer la reprise des croisières Madinin’Art reprend cet article publié il y a 2 ans et toujours d’actualité, hélas!

Le sujet des croisières a, depuis quelques mois, pris une place grandissante dans l’actualité. A Marseille, après le blocage du Wonder of the Seas à l’entrée du port par des militant·e·s d’Extinction Rebellion et de Stop Croisières, la pétition de la Ville de Marseille contre la “pollution maritime”, qui a recueilli près de 50 000 signatures, a contribué à inscrire ce sujet à l’agenda médiatique et politique. 

Toutefois, les réactions suscitées par cette pétition ont, dans leur immense majorité, restreint le sujet des nuisances liées aux paquebots de croisières à la pollution de l’air. Or, si ce sujet est bien évidemment majeur, il ne constitue qu’une facette de l’anachronisme de cette industrie face aux enjeux de notre monde. Comme présenté dans l’argumentaire [1] du collectif Stop Croisières, les nuisances générées par ces monstres des mers sont multiples :

  • Pollution de l’air,
  • Pollution de la mer,
  • Réchauffement climatique,
  • Consommation extravagante de ressources et d’énergie,
  • Retombées économiques dérisoires au regard de ces impacts,
  • Évasion fiscale et contournement des législations.

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Congrès des élu·e·s : historique ? Inutile ? Dernière chance ?

— RS n° 417 lundi 20 octobre 2025 —

Avant même sa tenue, le « congrès des élu-e-s » de la Martinique se voyait attribuer ces qualificatifs contradictoires.   

L’ironie de l’histoire, c’est qu’il s’est ouvert sur un incident saugrenu. La grande assemblée vote à l’unanimité un ordre du jour excluant les « représentants des maires absents », puis vote tout juste après, avec la même unanimité leur intégration ! Plus insolite encore, le Congrès s’est achevé au bout d’une journée au lieu des deux prévues, signe d’une unanimité que certain·e·s verront comme preuve de son caractère historique, d’autres de son inutilité tout aussi historique.

Notre avis est qu’il ne mérite sans doute ni « cet excès d’honneur, ni cette indignité ». Il sera aussi et surtout, ce que les forces agissantes du mouvement d’émancipation seront disposées à en faire, et son sot dépendra de l’énergie qu’elles mettront pour peser sur la suite des évènements. Ces forces ne décident pas des conditions de la lutte, celles-ci découlant du rapport des forces entre les classes, et de leurs expressions politiques. L’action, elle, dépend de nos choix et de notre détermination.

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« Bénissez nos seins », un film d’Angèle Marey

Le 23 octobre 2025 à 18h45 Teyat Otonom Mawon, Croix Mission  FdF
️ Un film d’Angèle Marrey – Documentaire, 52 min

— Par Sarha Fauré —

Synopsis :
Quand j’ai eu 13 ans, mes seins ont commencé à pousser signifiant au monde que je devenais femme. Trahi par notre propre corps, inlassablement arraché à l’enfance pour devenir les objets de désir des hommes. Entre « le repassage des seins » et la chirurgie esthétique d’augmentation mammaires excessive. « Bénissez nos seins » questionne le poids du patriarcat sur nos poitrines.

Présentation :

Ils sont sexualisés, fantasmés, vendus, niés, redessinés ou mutilés. Depuis toujours, les seins occupent une place centrale dans l’imaginaire collectif – souvent à mille lieues de ce que vivent les personnes qui les portent.

Dans Bénissez nos seins, la réalisatrice Angèle Marrey s’attaque à l’un des plus puissants symboles du patriarcat. À travers une série de témoignages intimes et de paroles d’expertes, ce documentaire interroge la manière dont la société s’est appropriée, contrôlée et déformée la poitrine féminine.

Pourquoi les seins sont-ils si sexualisés ? Pourquoi sont-ils soumis à autant de normes, de violences et de silences ?

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World Creole Music Festival 2025 (WCMF)

Du 24 au 26 octobre 2025 – Windsor Park Sports Stadium, Roseau, Dominique

Un carrefour mondial de la culture créole

Le World Creole Music Festival (WCMF) est l’un des festivals musicaux les plus emblématiques de la Caraïbe. Créé en 1997, il célèbre chaque année la richesse et la diversité de la musique créole dans toutes ses expressions : zouk, bouyon, kompa, reggae, dancehall, soca, afrobeat, et bien plus encore.

En 2025, le festival fêtera ses 25 ans d’existence avec une édition placée sous le thème :

« Échos mondiaux de l’île de la nature : célébration de 25 ans de musique, de magie et de souvenirs créoles »

Ce rendez-vous culturel s’inscrit dans les célébrations de l’indépendance de la Dominique, et transforme l’île en capitale de la musique créole, réunissant des milliers de festivaliers venus de toute la Caraïbe, d’Afrique, d’Europe et des Amériques.

Une mission culturelle et identitaire

Le WCMF se présente comme :

  • un espace de transmission culturelle, où la langue et la musique créoles sont mises à l’honneur,
  • un lieu de rencontres intergénérationnelles et transatlantiques, entre légendes caribéennes, jeunes talents et têtes d’affiche internationales
  • un outil de valorisation du patrimoine de la Dominique, notamment du bouyon, musique née sur l’île et devenue virale dans la région.

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Outre-mer : Vers un transfert à l’Europe ?

Coup de rabot sur le budget de l’outre-mer : pourquoi autant de manque de discernement des intellectuels et d’aveuglement de nos élus ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le coup de rabot annoncé sur le budget de l’Outre-mer marque sans doute plus qu’une simple inflexion budgétaire : il s’apparente à un tournant historique dans la gouvernance des territoires ultramarins. À travers cette réduction de moyens et la redéfinition progressive des compétences, c’est un véritable basculement stratégique qui se dessine — celui d’un transfert partiel, puis peut-être total, de la gestion politique et surtout économique de l’Outre-mer vers l’Union européenne. Cette hypothèse, encore taboue dans le débat public, prend aujourd’hui une consistance nouvelle à la lumière des signaux faibles envoyés par le gouvernement français et du contexte budgétaire national qui ne laisse plus aucune marge de manœuvre financière aux régions et territoires d’outre-mer.

En effet, la France n’a plus les moyens de financer indéfiniment les 36 milliards d’euros que représente chaque année le coût global de l’Outre-mer pour ses finances publiques. Derrière la rhétorique du « recentrage budgétaire » ou de la « rationalisation de la dépense publique » se profile une réalité plus brutale : l’hexagone , asphyxiée par la dette et contrainte par les règles européennes de discipline budgétaire, prépare une redéfinition profonde de sa relation avec ses territoires éloignés.

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Un territoire sans cap

Mais qui sont les coupables et responsables des maux et de la dérive de la société antillaise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La société guadeloupéenne traverse aujourd’hui une crise multiforme dont les symptômes sont visibles à tous les niveaux de la vie collective : violence aveugle et endémique avec au compteur un 43 ème meurtre par balles depuis le début de l’année , mal-être sociétal, perte de sens et de repères, déliquescence des solidarités familiales, délitement de la famille, éducation nationale dont la mission d’éducation et d’instruction est en perdition, exil massif de la jeunesse faute de perspectives, et crise aiguë des services publics essentiels, à commencer par celui de l’eau. À cette liste de maux s’ajoutent une économie atone et sans croissance , étranglée par la stagnation du BTP et plus largement de l’activité économique , un endettement excessif des ménages et surtout des collectivités locales, et un vieillissement démographique qui fragilise encore davantage le secteur de la santé et le tissu social. Ces phénomènes ne sont pas le fruit du hasard : ils traduisent, au fond, la faillite de la décision publique nationale et locale, le manque de clairvoyance de nos parlementaires et de responsabilité de ceux des élus locaux qui, depuis des décennies, ont eu pour mission de conduire la Guadeloupe vers un avenir plus stable et plus équitable.

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lespri sinéma : les longs métrages

Vendredi 24 octobre à 17h
« Ce feu qu’on tait, fragments d’une jeunesse queer », de Antoinette Giret et Julien Bonnaire
Tropiques-Atrium
Synopsis :

Guynel et Diovany sont deux jeunes hommes queer aux personnalités radicalement opposées mais originaires de la même ile, la Martinique. Après 3 ans d’absence, Guynel retourne sur son île natale pour renouer avec ses racines, ses proches et faire son coming out à son père. Diovany, quant à lui, termine bientôt ses études et se prépare à concourir à un des premiers « Ball » de Martinique. C’est le début d’un rêve qui l’amènera sans doute un jour sur la scène drag parisienne. Deux destins croisés qui, par leur quête identitaire, racontent la jeunesse queer martiniquaise et le passage à l’âge adulte.

Télécharger le programme complet du festival

Vendredi 24 octobre à 18h
« Landrián », d’Ernesto Daranas Serrano
Tropiques-Atrium
Synopsis :

Nicolás Guillén Landrián a fait partie des exclus de la révolution : cinéaste inventif et libre, il a présenté les choses à sa façon, ce qui n’a pas plu en haut lieu. Malgré les protections, il a payé très cher ses brillants apports à l’ICAIC des grandes années.

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Rabouraj : 20 ans de célébration du créole

Du 20 au 28 octobre | Trinité | Entrée libre à toutes les manifestations

« Rabourer », c’est préparer la terre ( En Anjou, rabourer pour labourer,  exemple : J’ vais rabourer l’ champ du p’tit bois.)
. Rabouraj, c’est labourer les esprits pour faire germer la fierté créole.

Depuis 20 ans, le festival Rabouraj, né sous l’impulsion de Claude Marlin, fait vibrer Trinité au rythme de la langue et de la culture créoles. Cette 20ᵉ édition, organisée par la Ville de Trinité jusqu’au 28 octobre, promet une semaine riche en émotions, en partage et en transmission.

Un festival enraciné, un engagement vivant

Devenu un pilier culturel en Martinique, Rabouraj rassemble chaque année artistes, associations, enseignants, conteurs et citoyens pour célébrer la langue créole sous toutes ses formes : contes, conférences, expositions, spectacles, dictée et ateliers participatifs.

Christophe Mert à l’honneur

Le coup d’envoi du festival sera donné le lundi 20 octobre à 19h, à la Maison de la culture, avec le vernissage de l’exposition « An ti mòso Humaterrenité » du peintre martiniquais Christophe Mert. Son œuvre engagée, entre mémoire et humanité, incarne parfaitement l’esprit du Rabouraj.

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