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Daniely Francisque met en scène Nèg Pa Ka Mo

— Par Roland Sabra —

Un talent prometteur

Daniely Francisque présentait à l’occasion du 160ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage une nouvelle version de Nèg Pa Ka Mo, pièce dont elle est l’auteure et qu’elle a créée en 1995 en région parisienne. On peut résumer le propos comme étant : de la capture en Afrique à la mise à mort, sous le fouet, d’un nègre insoumis, figure identificatoire proposée comme miroir valorisant dans l’espace de l’habitation où l’honneur, le respect, la dignité n’avaient droit de citer que pour la caste esclavagiste. Une mamie raconte à sa petite fille ce que ça a été et son récit est entrecoupé de représentations du dire. Disons le tout de suite, il s’agit d’un théâtre porteur d’une parole, d’une affirmation, d’une volonté d’exister, d’un désir de vivre debout tout à fait honorable. Et ce d’autant plus qu’il évite de tomber, de verser dans le théâtre militant réducteur. Si quelques passages pourraient être affinés, les enjeux politiques sous-jacents, les problématiques historiques sont assez bien restituées pour nous inviter à une véritable réflexion. On sort du spectacle non seulement envahi par l’émotion mais aussi habité par des questionnements qui travaillent encore le spectateur longtemps après.

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Nèg pa ka mô : par Daniély Francisque, interprétée par la troupe Mawon

— Par Selim Lander —

Théâtre populaire à l’Atrium

Une pièce écrite et mise en scène par Daniély Francisque, interprétée par la troupe Mawon

Voir la grande salle de l’Atrium complètement remplie pour une pièce de théâtre ! Qui voudrait bouder son plaisir. Sans doute le fait que ce spectacle ait été offert gratuitement a-t-il contribué à son succès, mais si c’est là la condition pour amener au théâtre de nouveaux spectateurs, on ne le regrettera pas. Cela étant, les spectateurs étaient-ils vraiment nouveaux ? Il est difficile de l’affirmer car la pièce a pu attirer les habitués des comédies créoles, Bankoulélé ou autres.

Nèg pa ka mô mêle en effet assez agréablement des genres différents. Des scènes de comédie pure, en créole, à des scènes plus dramatiques souvent en français, des évocations de la vie des noirs au temps de l’esclavage – déportation, travaux des champs, etc. – sous forme de tableaux chorégraphiés, enfin des scènes plus proches de notre présent, comme celle de la veillée qui suit l’exécution du nèg marron. Le tout relié par le récit du temps d’antan qu’une grand-mère adresse à sa petite fille.

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Parutions : les nouveautés du 27 juin 2025

La pathologie collective d’un peuple Haïti, un corps social en folie
Maurice Jacques, préface par Max François Millien
Téléchargez les images – 6
Tout le monde, de l’intérieur comme de l’extérieur, parle d’Haïti comme «d’un pays malade». Tant de questions se posent alors sur l’état de santé de la république.
Maurice Jacques propose ici un diagnostic et envisage certaines thérapies qui pourraient guérir le « malade » qui, en réalité, est le peuple. La gangrène qui ruine le corps social interpelle tous les humains et mérite une prise en ch[…] EAN : 9782336518596
29/05/2025
135 x 215 mm
Collection : Documentation haïtienne
206 pages
22.00 €

Regards étrangers sur les Caraïbes
Dirigé par Bernard Grunberg, présenté par Benoît Roux et Josiane Grunberg

En 1493, Colomb découvre et rencontre ceux que l’on désignera alors notamment comme Cannibales, Caraïbes, Anthropophages, Sauvages. C’est le regard que le Vieux Monde porte sur cette population, de 1493 au milieu du xviie siècle, qui nous intéresse ici. Si nous disposons, surtout dès le xviie siècle, de nombreux écrits de voyageurs français sur les Petites Antilles et les Car[…] EAN : 9782336535784 | 29/05/2025 | 155 x 240 mm
Collection : Corpus Antilles/Sciences sur les Indiens de la Caraïbe
240 pages | 28.00 €

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“Dakar / Fort-de-France” : Un pont poétique et musical entre deux rives, entre deux géants

Samedi 28 juin à 19h30 – Tropiques Atrium, Fort-de-France
« Dakar / Fort-de-France » se veut une traversée vivante entre deux mondes, deux continents, deux poètes majeurs. Cette création vibrante rend hommage à Aimé Césaire et Léopold Sédar Senghor, figures emblématiques de la Négritude, de la dignité noire et de la mémoire partagée entre Afrique et Caraïbe.

À travers un savant tissage de poésie, slam, danse, musique, chant, arts plastiques et conte, une vingtaine d’artistes martiniquais et sénégalais mettent en scène un dialogue sensible et puissant entre les mots de Césaire et ceux de Senghor. Tambour Bèlè et kora se répondent, la langue se fait chair, le corps devient mémoire.

Maurice Justand (dit Sam Fall), percussionniste martiniquais habité par le souffle de ses ancêtres, et Aboubakry Fall, conteur et musicien sénégalais, unissent leurs voix et leurs visions pour faire naître un espace d’écoute et de résonance entre Fort-de-France et Dakar. Leur complicité artistique de plus de vingt ans, née de rencontres entre festivals africains et héritage caribéen, nourrit ce projet depuis ses prémices en 2010 jusqu’à sa forme actuelle, enrichie et élargie.

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1 jour – 1 mot

— Par Patrick Chamoiseau —

21/06/25
Rencontre échanges-réflexions avec les conseillers pédagogiques du Rectorat de Martinique.

Comment passer du monde ancien (communautés) au monde de la Relation (individuations imprévisibles) ?

De manière individuelle, nous sommes désormais plongés dans un vortex relationnel. Dès lors, la culture dont dispose chaque individu est constituée de trois dynamiques :

1 – de sa proto-culture
(savoirs, savoirs-être et savoirs-faire de son lieu, traditions, patrimoines..)

2 – de sa culture vivante (stimulations de son exposition individuelle à la matière relationnelle du Tout-Monde)

3 – de ses devenirs culturels évolutifs
(impacts des accélérations techno-numériques, des amplifications de l’IA, des forces dominantes de l’en-commun planétaire, et impacts de ses engagements citoyens).

C’est cette configuration imprévisible que devrait considérer toute politique culturelle véritable ou toute pédagogie saine.

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Lettre à Mathilde Panot : ne choisissez pas à notre place !

— Par Karl Paolo —

Madame la députée,

Je suis martiniquais et citoyen français. Je réside depuis ma naissance en Martinique. C’est mon pays et je n’en connais pas d’autres ! J’y ai fréquenté l’école primaire, le collège, le lycée et l’université où j’ai obtenu une maîtrise en sciences économiques. J’y ai exercé pendant 47 ans les fonctions de professeur certifié, entrecoupés d’une période d’un détachement de 10 ans au Conseil régional de Martinique, pour assister un élu, M. Armand Nicolas, à l’époque secrétaire général du parti communiste martiniquais, mouvement dont j’ai été un membre actif. J’ai quitté ce parti en 1995.

Depuis que Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS, j’ai suivi avec intérêt le parcours des différents mouvements créés jusqu’à La France Insoumise et, à plusieurs reprises, j’ai soutenu les idées et le programme, « L’avenir en commun », les ai propagés et quand l’occasion m’était offerte, glissé un bulletin dans l’urne, notamment lors des élections présidentielles.

Malheureusement, tout ce en quoi je croyais dur comme fer, tout ce qui fondait mes convictions les plus profondes a fini par briser devant les réalités humaines, illustrant le proverbe selon lequel « les plus belles idées valent ce que valent les hommes qui les portent ».

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Suite du chapitre XIII

— Par Robert Lodimus —

(Suite du chapitre XIII)

LES ÉCHANGES

Le vent du crépuscule vespéral emportait à perte d’oreilles les cris d’exultation des quelques contadins manifestement édifiés et conquis. Ils avaient compris que l’individu ne serait jamais arrivé à sortir de l’emprise du « Bon Dieu » et du « Diable » de Jean-Paul Sartre, dans son procès contre le Créateur. Dès la Genèse, l’humanité était prise au piège des principes métaphysiques de la dualité perpétuelle. Elle ne pouvait se soustraire ni de Heinrich ni de Goetz. N’était-ce pas à cause de cela qu’il lui avait paru difficile de changer ses couleurs originelles et de se repeindre seulement à celles de la justice et de la noblesse ? Après la disparition de la civilisation humaine, Le « Bien » et le « Mal » n’auraient-ils pas continué à trôner sur le vide abyssal des ténèbres ? « Au commencement était la « Parole ». La « Parole » personnifiait donc, à elle seule, Le « Bon » et le « Méchant ». Elle conditionnait la « Liberté » et la « Servitude »; elle régissait le « Bonheur » et le « Malheur » : la « vie éternelle » pour les soumis, la « mort éternelle » pour les rebelles.

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Un modèle économique et social français en crise – quelles conséquences pour les Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Nous sommes en présence d’un modèle économique en crise et un modèle social devenu insoutenable financièrement en France avec  la désindustrialisation  , et les conséquences prévisibles pour les Antilles devraient être très dommageables !

Alors que la France s’évertue aujourd’hui à relancer sa souveraineté industrielle à travers des discours politiques volontaristes et des plans de réindustrialisation, une question demeure lancinante : comment le pays en est-il venu à ne plus savoir fabriquer ce qu’il consomme ? Cette interrogation, qui prend tout son sens à la lumière des crises récentes, notamment celle du Covid-19 mais également de la crise de la dette , dépasse le simple constat économique pour interroger les fondements mêmes du modèle social et productif français. Ce modèle, longtemps porté par l’illusion de la croissance tertiaire et par une consommation dopée à la mondialisation, est aujourd’hui au bord de l’épuisement. Et si l’Hexagone en paie déjà le prix, les départements d’outre-mer, au premier rang desquels les Antilles françaises, pourraient bientôt en faire les frais de manière encore plus brutale.

La désindustrialisation française ne relève pas d’un phénomène naturel, d’une fatalité inscrite dans les lois de l’économie moderne.

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Paul Rastocle (1932–2025)

Tanbouyé martiniquais et figure du bèlè

Paul Rastocle, musicien martiniquais et tanbouyé reconnu, est décédé le mardi 20 mai 2025 à l’âge de 93 ans. Né en janvier 1932 dans le quartier de Lassalle à Sainte-Marie, il a marqué de son empreinte la tradition du bèlè, à laquelle il a consacré la majeure partie de sa vie.

Issu d’une fratrie dans laquelle plusieurs membres se sont investis dans la culture martiniquaise — notamment son frère Benoît Rastocle — Paul découvre le tambour bèlè dès l’adolescence, aux alentours de 13 ans. Ce n’est pas dans le cadre familial qu’il apprend cet art, mais auprès d’un modèle extérieur : Anasthase « Féfé » Marolany, tanbouyé reconnu, dont il observe minutieusement la technique et adapte le jeu à sa propre main dominante.

Charpentier de formation, il travaille plusieurs années comme ouvrier, d’abord dans les champs de canne de l’habitation Union, puis dans une entreprise samaritaine, avant de terminer sa carrière professionnelle comme employé municipal à la mairie de Sainte-Marie. En parallèle, il continue à pratiquer le tambour bèlè dans divers contextes, notamment dans les Kay Bèlè de sa jeunesse.

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Entre mémoire et chaos

La violence actuelle aux Antilles n’est pas seulement liée à un phénomène de rupture sociologique , mais à une continuité historique !

— Par Jean-Marie Nol —

Dans un monde en crise de sens, la pensée d’Édouard Glissant apparaît comme un phare dans la nuit, particulièrement pour les sociétés antillaises, aux prises avec une violence endémique sur fond de profondes tensions identitaires. En Guadeloupe et en Martinique, la montée des violences urbaines, des désordres sociaux et de la défiance généralisée à l’égard des institutions ne peut se comprendre sans remonter à une question essentielle : celle de l’identité, de sa construction, de sa déchirure. À cet égard, le legs intellectuel de Glissant, notamment à travers ses concepts de créolisation et de relation, offre une grille de lecture d’une actualité brûlante.

Né dans une société marquée par le traumatisme de l’esclavage et le silence colonial, Édouard Glissant n’a cessé de dénoncer les effets persistants d’une histoire amputée, tronquée, refoulée. Il s’est élevé contre les tentatives d’enfermer les Antilles dans une identité figée, imposée de l’extérieur, que ce soit par l’assimilation française ou par une quête identitaire nostalgique de pureté.

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Fête patronale de Saint-Joseph du vendredi 2 mai au samedi 10 mai

 Sen-Josef Antan Lontan

La Ville de Saint-Joseph organise sa fête patronale autour du thème « Sen-Josef Antan Lontan », dans un esprit de transmission, de valorisation des traditions et de convivialité.

Durant neuf jours, la population est invitée à participer à une série d’activités culturelles, sportives et festives mêlant patrimoine local, jeux traditionnels, animations musicales, spectacles et moments de rassemblement.

Les cérémonies officielles auront lieu le dimanche 4 mai, avec une messe, un dépôt de gerbes au monument aux morts, et un défilé des associations accompagné par des fanfares et groupes traditionnels. Le cortège partira de l’église pour rejoindre le hall des sports Georges-Chatelay-Rivauday, où se tiendront les allocutions et le vin d’honneur.

La place des fêtes accueillera tout au long de la semaine diverses animations :
– Jeux d’antan (chouval-bwa, kous loto, mât de cocagne, loto-bingo, etc.)
– Spectacles de danse (ballet Les Anthuriums, Ballet Exotic, Ballet Racine Créole)
– Concerts (Riddla, Kwaxicolor, Dominique Coco & Kako Band, groupe Kréol)
– Concours d’échoppes
– Activités pour enfants et familles
– Feu d’artifice


Programme

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitres VII & VIII

— Par Robert Lodimus —

Chapitre VIII

L’EXODE ET L’ENFANCE

La cabane de tante Gisèle ressemblait jadis à une fourmilière. Quatre adultes et sept gosses en bas âge s’empilaient dans la paillote composée de deux chambrettes surplombées de fragiles panneaux de terre. Il s’agissait de son mari Capois, de leurs deux fils, Emilio et Frédéric; de sa sœur Léonie, la cadette et ses trois gosses, Lysius, Dorimond, Marius; Germaine, et de la benjamine avec ses enfants, Selondieu, Laïana et Lucia. Puis, au fil du temps, la pluie des fatalités, pareille à des nuées d’oiseaux migrateurs venus des pays nordiques, avait vidé la baraque de tous ses pensionnaires. Certains, comme Capois, Emilio, Fréderic, Léonie, Germaine, Laïana étaient décédés. D’autres, tels que Marius et Lucia émigrèrent à Cuba; et on n’avait plus entendu parler d’eux. Quant à Lysius et Dorimond, ils avaient jeté l’ancre dans la partie Est de l’île où ils avaient trouvé du travail pour couper la canne à sucre dans l’un des 500 bateys de la République dominicaine.

Le visage d’Acélia avait considérablement blêmi sous la fanchon décolorée. Selondieu, assis sur le tronc d’un arbre mort, presque à l’entrée de la vielle chaumière sans porte qui servait de cuisinette, en face de tante Gisèle entièrement écrasée dans un fauteuil rustique, posa un regard doux et inquiet sur sa femme accroupie à quelques pas de là, et qui roulait le mil dans un tamis de paille de latanier, arrêtant de temps en temps le mouvement de rotation de ses bras pour enlever les petits cailloux gris qui s’étaient mêlés aux grains légèrement jaunis avec son pouce et son index de la main droite.

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« Les cendres du temps », un film de Wong Kar-Wai

Lundi 28 avril – 14h | Mardi 29 avril – 19h | Madiana
Avec Leslie Cheung, Brigitte Lin Ching-hsia et Tony Leung Chiu-Wai
En Compétition Officielle – Festival de Cannes 2024
1996 | 1h40 | VOSTFR | Drame historique, Action
Synopsis :
Depuis que la femme qu’il aimait l’a quitté, Ouyang Feng vit seul dans le désert de l’Ouest, engageant des tueurs à gages experts en arts martiaux pour exécuter des contrats. Son coeur meurtri l’a rendu cynique et sans pitié, mais ses rencontres avec amis, clients et futurs ennemis vont lui faire prendre conscience de sa solitude.

La presse en parle :
Critikat par Anne-violaine Houcke
Dans la filmographie de Wong Kar Wai, Les Cendres du temps, sorti en 1994, fait figure de mouton noir. Une réalisation éreintante (deux ans d’aller-retour entre Hong Kong et le désert de Yuli en Chine), un budget explosé, un accueil critique et public décevant. Le cinéaste hongkongais n’aurait peut-être pas dû s’essayer au wuxia pian (film de sabre) ?[1] Près de quinze ans plus tard, Wong Kar Wai revient vers un film menacé : trop de versions non reconnues par le cinéaste circulent, les négatifs sont dans un état lamentable, il faut partir à la recherche des copies existantes.

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Superbe reprise de « Mémoire d’îles »

— Par Selim Lander —

On est en droit de penser que beaucoup de lecteurs de Madinin’Art ont déjà vu cette pièce d’Ina Césaire mettant en scène deux demi-sœurs martiniquaises, Aure, chabine et qui s’efforce de rester distinguée, Hermance, foncée et qui ne fait pas de chichis. N’ayant pas la même mère elles ont reçu une éducation différente, la première devenue institutrice, signe d’élévation sociale à cette époque (elle est censée être née en 1914), la seconde restée une femme du peuple. La pièce joue à fond sur ce contraste entre les milieux, les deux caractères sont bien typés, la langue n’est pas la même chez chacune, pas plus que l’élocution et le maintien.

Cette pièce d’Ina Césaire, avec ses notations anthropologiques (justifiant le titre Mémoire d’îles), souvent représentée à la Martinique, a été déjà commentée et sur Madinin’art en particulier (1). Nous ne nous étendrons donc pas davantage, sauf pour souligner le jeu exceptionnel des comédiennes. On parle « d’incarner » un personnage : Catherine Césaire et Suzy Singa sont Aure et Hermance, de la tête aux pieds. Il faut dire que les années ont passé depuis qu’elles ont créé cette pièce (sous la houlette bienveillante de José Exelis).

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« Mémoire d’îles », texte d’Ina Césaire, adaptation & m.e.s. José Exélis

Jeudi 24, vendredi 25, samedi 26 avril à 19h30 au T.A.C.
La Martinique des années 60

La pièce
« Dé gwan moun, dé matinitjèz, an lannuit, asiz asou an
véranda, ek yo ka sonjé… »
Dans le registre du conte créole contemporain transposé, ou la parole du quotidien emprunte au fantastique ; « Mémoire d’iles » nous plonge dans la langue imagée et bucolique de l’immense Ina Césaire. Le souligner n’exclut pas son regard anthropologique. La force du récit se déploie au détour d’une phrase, d’un mot d’une onomatopée avec en arrière plan les musiques et chants de cette période que signe le magistral Kali. Ses mélodies, prenant le spectateur par la main, lui rappelle le contexte sociopolitique et économique de la Martinique du début du 20ème siècle. Deux comédiennes extraordinaires « dans un jeu de confrontation de deux personnages, liés et désunis par leurs histoires communes ». (R.Sabra).

La Presse  en parle :

Madinin’Art par Roland Sabra
José Exélis excelle dans cet exercice de confrontations de deux personnages, liés et désunis par leur histoire commune. « Mémoires d’îles » est un peu la version féminine de Wopso, ou bien l’inverse […° Il y a sans doute dans « Mémoires d’Îles » beaucoup plus d’éléments biographiques tirés de la famille Césaire qu’on en devine.

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Jorge Maria Bergoglio: Ce pape qui venait de l’Argentine

— Par Robert Lodimus —

« L’engagement politique naît de la réflexion sur la foi qui exige un changement. »

(Leonardo Boff)

Mercredi 13 mars 2013. La terre entière a les yeux rivés sur la Place Saint-Pierre. Le conclave délibère depuis 24 heures pour élire le 266ème pape qui remplacera Benoît XVI. La surprise est générale. Cette annonce de démission inattendue est tombée comme un couperet sur la tête de la journée du 11 février 2013. Pour la première fois dans l’histoire de l’Église catholique romaine, un pape renonce à poursuivre son pontificat jusqu’aux portes de l’éternité. Vers 19h06, alors que le manteau foncé de l’angélus achevait de se déployer sur la ville de Rémus et Romulus, une fumée blanchâtre s’échappe de la cheminée de la chapelle Sixtine. La foule, composée de fanatiques et de curieux, dont la plupart venus de loin, applaudit. Les bras sont levés. Et les mains pointées vers le ciel, en signe de remerciements au divin Créateur. La Cité de l’État du Vatican a trouvé son nouveau Chef en la personne du cardinal argentin Jorge Maria Bergoglio.

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La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre I

— Par Robert Lodimus —

AVANT-PROPOS

« Mourir en combattant sied mieux au soldat qu’être libre dans la fuite.»

(Miguel de Cervantès)

    Ce livre est dédié aux jeunes, aux élites intellectuelles, aux paysans qui ont sacrifié leur avenir, en ayant fait le choix de participer à la lutte contre l’injustice et l’inégalité.

    Il y en a qui ont été assassinés avec une plume à la main ou un micro à la bouche. D’autres sont décédés sur un champ de bataille. Plusieurs, dans la sombreur d’un cachot froid et infect, ont succombé à la torture et à la famine. Tous ces camarades ont cultivé l’espérance d’une vie meilleure pour les pauvres. Rêvé de Liberté pour leur pays. Leurs croyances dans un monde équitable les ont rendus impavides, intrépides, audacieux… Ils ont affronté les dictatures les plus féroces pour allumer des lampions d’espoir dans les foyers. Et ceux-là qui succombèrent à la mort n’avaient jamais regretté d’avoir emprunté le chemin de la résistance et mené le combat – sous toutes ses formes – contre la domination, l’exploitation et l’hégémonisation.

    Nous rendons hommages dans cet ouvrage à ces Grands Disparus qui ont embelli les pages de l’histoire par leurs engagements indéfectibles envers les démunis de la terre.

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Guadeloupe : le crépuscule d’une classe moyenne

— Par Jean-Marie Nol —

La classe moyenne guadeloupéenne désormais coincée entre déclassement économique, désillusions sociales et insécurité croissante .

Autrefois pilier de la société antillaise moderne, héritière des « trente glorieuses » et de la départementalisation, la classe moyenne guadeloupéenne vacille dangereusement sous l’effet conjugué de la crise économique et de la poussée de la violence juvénile .

La société antillaise telle qu’on la connaissait aurait -t-elle disparue ?

Bien qu’aucune statistique ne confirme clairement sa lente décomposition et son inexorable paupérisation , le sentiment de déclassement y est de plus en plus prégnant, tout comme l’angoisse liée au pouvoir d’achat, à la perte de repères sociaux et à l’insécurité grandissante. Ce malaise s’apparente à une érosion lente mais continue, qui bouleverse les équilibres d’une société guadeloupéenne en mutation.

Selon une étude récente de l’INSEE, plus d’un tiers des Guadeloupéens appartient à cette catégorie dite « moyenne », coincée entre les 45 % les plus modestes et les 15 % les plus aisés.

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La récession économique aux Antilles n’est plus une option à écarter avec la crise mondiale.

— Par Jean-Marie Nol —

La récente décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douane substantiels, notamment une taxe de 20 % sur les produits européens et 10% sur les produits de la Guadeloupe et Martinique , suscite de vives inquiétudes quant à une possible récession mondiale accompagnée d’une poussée inflationniste. Les experts et économistes s’accordent à dire que ces mesures protectionnistes pourraient avoir des conséquences néfastes sur l’économie mondiale et, en particulier, sur la France.

Les marchés financiers ont réagi négativement à l’annonce de ces tarifs douaniers. Les indices boursiers américains et internationaux ont connu des baisses significatives, reflétant les craintes d’une escalade des tensions commerciales et d’un ralentissement économique global. Les investisseurs se tournent vers des valeurs refuges, telles que l’or, témoignant de l’incertitude ambiante.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a mis en garde contre les effets délétères de ces guerres commerciales sur la croissance mondiale et l’inflation. Selon l’OMC, les politiques commerciales de Donald Trump pourraient réduire le commerce mondial de marchandises d’environ 1 % en volume cette année, augmentant le risque de récession mondiale.

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« Full Moon », une création de Joseph Nadj

Samedi 29 mars à 19h 30 à Tropiques-Atrium
Après Omma en 2021, le chorégraphe revient avec Full Moon, une nouvelle exploration de la danse, cette fois-ci en lien avec l’univers du jazz noir américain.

La pièce rassemble huit danseurs originaires de différents pays africains (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Congo Brazzaville), dont sept avaient déjà participé à Omma. Le travail de Josef Nadj s’appuie sur leurs mémoires collectives et leurs traditions corporelles, tout en les orientant vers une réflexion sur l’histoire du jazz, particulièrement celle de la fin des années 1950 aux années 1980, période marquée par les mouvements d’émancipation des Afro-Américains. Le spectacle fait ainsi écho à des figures importantes du free jazz comme Charles Mingus, Cecil Taylor et Anthony Braxton.

Dans cette création, le chorégraphe explore également la notion de marionnette, un élément récurrent dans son œuvre. La marionnette, comme le masque, symbolise la frontière entre le vivant et l’inanimé, et renvoie à l’idée que la création, par nature, n’est jamais parfaite, mais toujours en mouvement.

Full Moon propose une réflexion sur les racines culturelles, la danse, et la musique, dans une forme qui mêle les influences africaines et l’esprit du jazz, tout en étant nourrie de l’improvisation et de la liberté qui caractérisent ce genre musical.

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La Fondation Clément soutient l’exposition « Paris-Noir ».

Circulations artistiques et lutte anti-coloniales, 1950-2000

Centre Pompidou jusqu’au 30 juin 2025

L’exposition « Paris Noir » retrace la présence de 150 artistes africains, africains-américains et caribéens à Paris dans la seconde moitié du 20ᵉ siècle : de la création de la revue Présence Africaine en 1947 par Alioune Diop, autour du mouvement de la Négritude, qui est une librairie, une maison d’édition et un lieu de rassemblement pour les artistes et les intellectuels venus de ces différents mondes noirs, jusqu’à la création de la Revue Noire dans les années 1990. Cette exposition accompagne 50 ans de décolonisation à Paris, qui agit alors comme un laboratoire anticolonial panafricain et permet aux artistes de penser l’émancipation.

C’est une exposition qui permet à tous ces artistes de s’adosser à des luttes politiques, mais aussi de contribuer de manière décisive à la redéfinition des modernités et des postmodernités à Paris.

On a souvent raconté que les artistes quittaient Paris pour New York après la Seconde Guerre mondiale. Cette exposition nous montre une autre histoire qui vient en faitouvrir cette odyssée du Paris – Monde autour d’axes géographiques qui avaient été ignorés jusqu’à maintenant par l’institution.

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Voyage féérique au Macoutistan, le « pays » du grand poète et romancier Gary Klang…

— Par Robert Lodimus —

Le 27 février 2025, les parents, les collègues et les lecteurs de Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, alias Frankétienne, l’ont accompagné à sa dernière demeure avec une profonde tristesse. L’enfant de « Ravine-Sèche » allait célébrer sa quatre-vingt-neuvième année d’existence le 12 avril prochain, dans une capitale en lambeaux, méconnaissable, pariatisée, livrée pieds et mains liés, – comme le Fils de l’Homme à Hérode Antipas –, aux lycanthropes d’Hadès et de Perséphone, le dieu et la déesse des enfers. Franck Étienne a traversé, – pour reprendre le jargon utilisé dans le vaudouisme –, sans avoir accompli son rêve : obtenir le prix Nobel de littérature. Peut-être, entrera-t-il dans l’histoire à l’instar de l’écrivain suédois nobélisé à titre posthume en 1931, Erik Axel Karlfeldt, – quoique celui-ci l’eût refusé de son vivant en 1918 –, pour son ouvrage Cor d’Automne (Höstorn), paru pour la première fois en 1927. Car, dans bien des cas, la mort n’est pas arrivée à gommer l’opiniâtreté des « obsessions subjuguantes ». Et puis, « mieux vaut tard que trop tard !»

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La précarité menstruelle, une réalité bien présente dans notre pays !

— Par Culture Egalité —

La précarité menstruelle est une injustice sociale et une question de santé publique qui touche de nombreuses jeunes filles et femmes menstruées en Martinique.

Dans notre région où le coût de la vie est plus élevé qu’en France et où les inégalités économiques persistent, les femmes sont particulièrement vulnérables.

Face à cette réalité préoccupante, notre association agit depuis plusieurs années pour briser ce tabou et favoriser des solutions concrètes.

Afin de répondre plus efficacement aux besoins, nous mettons en place un réseau de lutte solidaire visant à garantir un accès digne et gratuit aux protections périodiques pour toutes.

En proposant gratuitement des protections hygiéniques et en menant des campagnes de sensibilisation, nous refusons que les menstruations soient un facteur d’exclusion sociale.

Notre réseau repose sur la mobilisation collective de plusieurs partenaires associatifs : actuellement l’ACISE INSERTION ENVIRONNEMENT, CHENN LANMOU et EMERGENCE PRO ROBERT, des institutions : l’ARS Martinique, la DREETS, la CACEM, la ville de FORT-DE-FRANCE, la FONDATION EDF et notre fournisseur CORESTEL.

Cette action permettra : une distribution optimale des protections au sein de chaque structure, la coordination des actions de sensibilisation auprès du grand public et des femmes bénéficiaires, un plaidoyer renforcé auprès des pouvoirs publics pour des politiques inclusives en matière d’hygiène menstruelle.

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Adaptation et évolution : Les défis des Antilles face à un monde en mutation

Face à un monde qui mute à toute vitesse, les Antilles semblent accuser du retard à l’allumage face à la nécessité de s’adapter au changement de paradigme !

— Par Jean-Marie Nol —

Le monde est en perpétuelle transformation, mais ces dernières décennies, le rythme de ce changement s’est accéléré de manière fulgurante. Les crises économiques et géopolitiques se succèdent, les bouleversements societaux et économiques redéfinissent les équilibres mondiaux et les nouvelles technologies modifient en profondeur nos modes de vie et de travail. Ce climat d’incertitude génère une anxiété palpable au sein des sociétés, et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’avenir. Face à cette réalité mouvante, l’adaptation devient une nécessité. Il ne s’agit plus simplement de suivre le cours des événements, mais bien d’anticiper les transformations pour ne pas subir un monde en mutation rapide et imprévisible. Ceux qui refusent d’évoluer risquent l’obsolescence dans une époque où l’innovation est devenue la clé de la survie.

Le monde est en mutation accélérée. Les révolutions technologiques, les bouleversements géopolitiques et les transformations économiques redéfinissent les structures sociétales à un rythme effréné. L’émergence des BRICS, la montée en puissance de l’intelligence artificielle et la redéfinition des frontières économiques et politiques ne sont que quelques-uns des marqueurs de cette évolution globale.

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« Sénégal, la lumière des femmes », un film d’Elise Darblay et Antoine Depeyre

Arte.tv : à la demande

Synopsis :
À la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, Néné vit dans un village peul reculé, sans école ni électricité, situé à plusieurs heures de piste du premier centre urbain. Alors qu’une ONG présente dans la région propose aux femmes de se former à l’énergie solaire, Néné décide de braver l’autorité de son mari pour participer au programme. Comme elle, Awa et Aïssata quittent pour la première fois leur communauté et font l’expérience de la modernité dans une grande ville…

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« Sénégal, la lumière des femmes » d’Élise Darblay et Antoine Depeyre (Fr., 2023, 53 min) est un documentaire touchant et édifiant qui plonge au cœur des communautés rurales et patriarcales du Fouta-Toro, une région isolée du Sénégal, à la frontière avec la Mauritanie. Dans ce territoire où l’accès à l’électricité est rare et où la condition des femmes est marquée par des traditions séculaires, le film suit le parcours de trois femmes courageuses : Néné, Aïssata et Awa, qui, à travers un programme de formation en énergie solaire, vont bouleverser leur destin et celui de leurs villages.

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