1806 search results for "Nèg pa ka mò"

Daniely Francisque met en scène Nèg Pa Ka Mo

— Par Roland Sabra —

Un talent prometteur

Daniely Francisque présentait à l’occasion du 160ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage une nouvelle version de Nèg Pa Ka Mo, pièce dont elle est l’auteure et qu’elle a créée en 1995 en région parisienne. On peut résumer le propos comme étant : de la capture en Afrique à la mise à mort, sous le fouet, d’un nègre insoumis, figure identificatoire proposée comme miroir valorisant dans l’espace de l’habitation où l’honneur, le respect, la dignité n’avaient droit de citer que pour la caste esclavagiste. Une mamie raconte à sa petite fille ce que ça a été et son récit est entrecoupé de représentations du dire. Disons le tout de suite, il s’agit d’un théâtre porteur d’une parole, d’une affirmation, d’une volonté d’exister, d’un désir de vivre debout tout à fait honorable. Et ce d’autant plus qu’il évite de tomber, de verser dans le théâtre militant réducteur. Si quelques passages pourraient être affinés, les enjeux politiques sous-jacents, les problématiques historiques sont assez bien restituées pour nous inviter à une véritable réflexion. On sort du spectacle non seulement envahi par l’émotion mais aussi habité par des questionnements qui travaillent encore le spectateur longtemps après.

→   Lire Plus

Nèg pa ka mô : par Daniély Francisque, interprétée par la troupe Mawon

— Par Selim Lander —

Théâtre populaire à l’Atrium

Une pièce écrite et mise en scène par Daniély Francisque, interprétée par la troupe Mawon

Voir la grande salle de l’Atrium complètement remplie pour une pièce de théâtre ! Qui voudrait bouder son plaisir. Sans doute le fait que ce spectacle ait été offert gratuitement a-t-il contribué à son succès, mais si c’est là la condition pour amener au théâtre de nouveaux spectateurs, on ne le regrettera pas. Cela étant, les spectateurs étaient-ils vraiment nouveaux ? Il est difficile de l’affirmer car la pièce a pu attirer les habitués des comédies créoles, Bankoulélé ou autres.

Nèg pa ka mô mêle en effet assez agréablement des genres différents. Des scènes de comédie pure, en créole, à des scènes plus dramatiques souvent en français, des évocations de la vie des noirs au temps de l’esclavage – déportation, travaux des champs, etc. – sous forme de tableaux chorégraphiés, enfin des scènes plus proches de notre présent, comme celle de la veillée qui suit l’exécution du nèg marron. Le tout relié par le récit du temps d’antan qu’une grand-mère adresse à sa petite fille.

→   Lire Plus

Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences : René Ménil

Colloque Mardi 16 avril de 8h30 à 18h à Tropiques-Atrium

René Ménil
(…) J’ai porté mes lèvres aux lèvres du monde
Pour, comme un clairon
Faire retentir ce cri qu’entendront les plus sourds (…)

S.O.S René Ménil (1939

Tracées & Transmission

Un hommage à René Ménil a été rendu le 24 mars 2023, avec le concours de la Ville de Paris et de la CTM sous la forme d’un colloque qui s’est tenu dans l’Auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris.

Le 16 avril 2024, c’est sur ses terres martiniquaises que le philosophe, le poète et le militant anticolonialiste sera honoré à travers un nouveau cycle de conférences qui se tiendra à Tropiques Atrium à Fort-de-France.

Relire l’œuvre de René Ménil, la faire connaître aux jeunes générations (les lycéens, les étudiants), telle est l’ambition de ce rendez-vous.

BIOGRAPHIE

René Ménil est né officiellement le 15 février 1907 au Gros-Morne d’un père petit paysan, Charles-Louis Lentulus Ménil et de Marie Virginie Linconstant, couturière.
Il est décédé le 29 août 2004 à Sainte-Luce.
Jusqu’en 1920 – Il est élève à l’école primaire du Gros Morne
1920 à 1927 – Il fréquente le Lycée Schoelcher, où il passe le baccalauréat.

→   Lire Plus

Le monothéisme juif, l’autre versant de l’Occident

Streitti, La confrontation (Lémistè IV) Monchoachi

Vient de paraître et disponible en librairie, le dernier ouvrage de Monchoachi intitulé STREITTI, et sous-titré La confrontation. Après une courte présentation dans laquelle l’auteur pointe l’Occident, nous citons, « comme vecteur et véhicule du néant, opérant par l’anéantissement des choses (ba-gaye, les dons égayés) auxquels il substitue les objets déchets (prend-jeté) : toute chose s’absente laissant place au « réel » », Monchoachi poursuit : « le nihilisme pointe derrière la négation de la chose, sa dissolution en un conglomérat d’atomes, la chose que beauté seule préserve qui, en le scintillement de son articulation à l’espace, libère là une claicie ». De la numérotation de la lettre en l’ère informatique, le monde se vitrifie en se commuant irrésistiblement en nombre. Le nombre qui implacablement uniformise ».

Se pose alors la question suivante à partir de laquelle l’ensemble de l’ouvrage va quêter en d’inlassables cheminements : «  le dit « homme » aujourd’hui a-t-il encore assez parole répondre à l’adresse de l’ère qui présentement s’installe ? A-t-il encore assez parole, « l’homme », pour se retourner, s’éjecter hors du renfermement dans un espace-temps propice à son essor, jointé à toutes les dimensions et à toutes les énergies de son coté prope  (…) .»

→   Lire Plus

Vers un nouveau modèle économique et social pour réinventer l’avenir de l’archipel guadeloupéen !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

La Guadeloupe qui possède bien le potentiel minier Marin pour devenir un des joyaux des Caraïbes, fait pourtant aujourd’hui face à des défis économiques et sociaux majeurs alors que le modèle de départementalisation montre des signes de fatigue. Avec une économie fortement dépendante de l’agriculture primaire canne/banane et du tourisme ainsi que des subventions publiques, l’archipel se trouve à un carrefour crucial où l’innovation et la réinvention sont impératives pour assurer un avenir durable et prospère.Depuis son intégration en tant que département français en 1946, la Guadeloupe a bénéficié de nombreux avantages liés à son statut, notamment des infrastructures développées et un accès aux services de santé et sociaux. Cependant, ces avantages sont devenus insuffisants pour répondre aux besoins croissants de la population guadeloupéenne, confrontée à des taux de chômage élevés, une précarité économique persistante et des inégalités sociales grandissantes.Avec le changement des institutions il ne faut certainement pas s’attendre ni à une révolution dans le développement de la Guadeloupe, ni à un renversement de tendance de la problématique identitaire. Aussi pour certains intellectuels antillais et je les cite à dessein  » ce besoin de faire bouger les lignes, de faire émerger de nouvelles légitimités n’est pas propre à la Guadeloupe et à la Martinique.

→   Lire Plus

Examen comparatif de trois lexiques anglais-créole du domaine juridique publiés aux États-Unis

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Depuis les travaux pionniers du linguiste émérite Pradel Pompilus, auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français » (Université de Paris), la lexicographie créole a élaboré nombre de dictionnaires et de lexiques. Un premier état des lieux de cette production a été présenté par Henry Tourneux, un linguiste français ayant collaboré à plusieurs reprises avec la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti. Il a en effet publié l’article « Un quart de siècle de lexicographie du créole haïtien (1975-2000) » dans « À l’arpenteur inspiré – Mélanges offerts à Jean Bernabé », ouvrage dirigé par Raphaël Confiant et Robert Damoiseau (Éditions Ibis rouge, Matoury, Guyane, 2006). Dans le prolongement de cette étude, nous avons présenté un état des lieux couvrant une plus longue période sous le titre de « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » (journal Le National, Port-au-Prince, 21 juillet 2021). Pour la période 1958 – 2022, nous avons répertorié et classé 64 dictionnaires et 11 lexiques, et dans des articles subséquents nous avons complété cet essai par l’évaluation lexicographique de plusieurs ouvrages et plus récemment par le bilan analytique de chacun des trois lexiques anglais-créole du domaine juridique élaborés aux États-Unis et que nous n’avions pas retracé dans notre « Essai de typologie ».

→   Lire Plus

La responsabilité locale est certes nécessaire , mais n’est pas la panacée dans un contexte difficile.

—Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le modèle économique de la Guadeloupe et de la Martinique repose principalement sur la consommation et les services, ce qui le rend vulnérable à divers risques. Tout d’abord, une dépendance excessive à la consommation peut rendre l’économie sensible aux fluctuations des dépenses des ménages, notamment du fait de la crise inflationniste actuelle ,ce qui peut être influencé par des facteurs externes tels que les crises  économiques nationales et mondiales (COVID et Guerre) . De plus, une économie axée sur les services peut être affectée par des perturbations telles que les crises sanitaires, les catastrophes naturelles , le changement climatique , ou les fluctuations du tourisme, ce qui peut avoir un impact significatif sur les revenus et l’emploi dans le secteur des services. Les économies qui dépendent uniquement de la production ou de la consommation sont plus sensibles aux fluctuations économiques mondiales et au changement de paradigme dans la politique en matière de dépense publique. Par exemple, une baisse de la demande pour les produits manufacturés ou une réduction des dépenses de consommation peuvent avoir un impact significatif sur ces économies.

→   Lire Plus

Éclats de cinéma français : Les moments forts et les voix engagées de la 49e cérémonie des César 2024

La soirée du vendredi 23 février a consacré la 49e cérémonie des César à l’Olympia, une célébration majeure pour le cinéma français. Présidée par Valérie Lemercier, cette édition a marqué une évolution dans son format en optant pour une présentation collégiale, un choix audacieux qui a insufflé une nouvelle dynamique à l’événement.

Le film « Le Règne animal » de Thomas Cailley, porté par Romain Duris et Adèle Exarchopoulos, a émergé en tête des nominations. Cependant, « Anatomie d’une chute » de Justine Triet, auréolé de la Palme d’or à Cannes l’année précédente, a raflé les César majeurs, confirmant son statut de succès international. Le film a non seulement remporté les prix du meilleur film et de la meilleure réalisation mais a également valu à Sandra Hüller le César de la meilleure actrice, et à Swann Arlaud celui du meilleur second rôle. Cette victoire a scellé sa reconnaissance nationale et a jeté un éclairage bienvenu sur la scène internationale à l’approche des Oscars.

Le moment fort de la soirée a été le discours poignant de Judith Godrèche, une figure marquante du mouvement #Metoo en France.

→   Lire Plus

L’Akademi kreyòl ayisyen ou la saga des rituels verbeux et illusionnistes

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le linguiste-didacticien Lemète Zéphyr a accordé une entrevue fort instructive à Frantz Bernier, le 9 février 2024, lors de l’émission « Conversation » mise en ondes à Boston. Cette entrevue avait pour thème principal « Ki itilite Akademi kreyòl ayisyen an ? » et toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à l’aménagement du créole en Haïti devrait l’écouter avec la meilleure attention. Dans un courriel de félicitation adressé hier à Lemète Zéphyr, j’ai relevé les points forts de sa réflexion analytique et souligné la rigueur avec laquelle il a présenté la problématique de l’Akademi kreyòl ayisyen (l’AKA) et rappelé qu’elle est, sur le mode d’une illusion d’optique, parfaitement inutile au pays. En donnant accès à une documentation pertinente et en procédant à une adéquate lecture des faits historiques, le présent article circonscrit et approfondit les idées contenues dans mon courriel. Il permettra de mieux comprendre pourquoi l’action de l’Akademi kreyòl ayisyen n’a donné aucun résultat identifiable et mesurable en Haïti et pourquoi cette microstructure, depuis sa création en 2014 jusqu’en février 2024, n’a publié aucun article scientifique, aucun ouvrage de référence traitant de manière spécifique de l’un de ces sujets : syntaxe, sémantique, phonologie, sociolinguistique, didactique créole, didactisation du créole, jurilinguistique créole, droits linguistiques, lexicologie et lexicographie créole.

→   Lire Plus

Février 74 et la police, par Kolo Barst

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Après la tragédie de Chalvet, la complainte de Kolo Barst Février 74 rejoint en même temps qu’elle renforce le sentiment de gravité exprimé par les Martiniquais. Mais son texte est trop souvent reçu comme la relation historique de faits avérés, même s’il s’inspire de l’essentiel de ces faits. Il ne faudrait donc pas souligner outre mesure le caractère romanesque de la chanson, même si le caractère de l’œuvre et la liberté artistique de l’auteur peuvent autoriser un écart entre la matérialité des faits et leur interprétation musicale. C’est le cas pour l’extrait suivant, repris dans un récent article1 :

« Vérité pété tèt kolon ki préféré rété séré / épi olié yo négosié, yo criyé polisié / Polisié ki fèt épi nèg, katjilé avan alé… (Face à cela les colons ont préféré se cacher / Et loin de négocier, ils ont fait appel aux policiers / Les policiers, frères des Nègres, ont hésité.) « Alo pou ranplasé yo yo vwéyé mitrayèt / Mitrayèt ki pa ni tjè, aksèpté mision-a » (Ils ont alors été remplacés par des gendarmes / Les gendarmes, sans cœur, ont accepté la mission).

→   Lire Plus

L’éphéméride du 14 février : Guadeloupe, Martinique jours de mort les 14 février 1952 et 1974

En Guadeloupe et Martinique, le 14 février n’est pas le jour de l’amour mais le jour de la mort. En 1952, au Moule, 14 ouvriers sont blessés et 4 tués par des CRS alors qu’ils érigeaient un barrage visant à empêcher aux charrettes à cannes l’accès de l’usine Gardel. Cet évènement a pris le nom de  « Massacre de la Saint-Valentin« .

Le 14 février 1952, dans la commune du Moule en Guadeloupe, est organisée une grève par les ouvriers de l’usine Gardel pour une hausse de leurs salaires, part du mouvement revendicatif impliquant des petits planteurs et colons sur l’ensemble de l’île. Des barrages avaient été érigés par les grévistes sur le piquet de grève. Les forces de maintien de l’ordre sur place tirèrent sur la foule, le bilan est de 4 morts et 14 blessés. Ces événements sont connus à la Guadeloupe sous le nom de massacre de la Saint-Valentin.
Origine du mouvement
Le mouvement a commencé en novembre 1951 dans le nord Grande-Terre. Les revendications concernent alors la rémunération de la journée de travail et l’allègement des tâches sur les champs des békés.

→   Lire Plus

Conversation épistolaire entre Patrick Chamoiseau et William Parker

En février 2022, au festival Sons d’hiver, le contrebassiste new-yorkais William Parker présenta sa fresque musicale Trail of Tears, évoquant et invoquant les esprits d’un moment tragique de l’histoire nord-américaine : la déportation des Cherokees sur des terres dont ils pensaient qu’elles n’appartenaient à personne. Au même moment ou presque, l’écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau revenait de sa recherche de l’épave du Leusden, navire négrier qui coula avec sa « cargaison », au large des côtes de Guyane, en 1738. Pour aborder comme il se doit de tels sujets dans le tout-monde, et esquisser une nouvelle « cartographie du sensible », Patrick Chamoiseau et William Parker ont entretenu une correspondance, entre l’intime et l’universel, ou le pluriversel, durant les quelques semaines entourant la représentation de Trail of Tears. L’intégralité de cet échange est rassemblé pour la première fois dans ce recueil.

In February 2022, at the Sons d’hiver festival, New York bass player William Parker presented his Trail of Tears musical fresco, evoking and invoking the spirits of a tragic moment in North American history: the deportation of the Cherokee to lands they believed belonged to no one.

→   Lire Plus

L’ensemble vocal aKapela recrute : Soprane, Alto, Tenor et Basse

Depuis 6 ans, l‘ensemble vocal aKapela pratique la polyphonie a cappella pour 4 voix mixtes (soprane/alto/tenor/basse).
Le répertoire pratiqué est très varié : Polyphonies de la Renaissance, Chants du monde et Polyphonies de la Caraïbe
aKapela donne une douzaine de concerts par an.

Aujourd’hui, aKapela a envie d’étoffer son équipe afin d’équilibrer les pupitres et de diversifier les apprentissages en prévoyant des partitions pour 2 à 12 chanteurs selon les envies de chacun et les partitions.

L’ensemble vocal aKapela recrute : Soprane, Alto, Tenor et Basse

Nous recherchons un-e chanteu-r-se pour chaque pupitre

– Expérience du chant polyphonique obligatoire –

Niveau requis : a minima, capacité à déchiffrer une partition à partir d’un enregistrement au piano de la voix

Les répétitions sont hebdomadaires, le mercredi soir, à Ducos

́
+596 696 07 66 13 pour un premier échange sur votre parcours et le fonctionnement du groupe puis une audition

Vous pouvez découvrir aKapela sur https://www.facebook.com/aKapelaMartinique/

→   Lire Plus

La mort de Robert Badinter, un des derniers géants du XXème siècle

— Par Jean Samblé —

Robert Badinter, né le 30 mars 1928 à Paris et décédé le 9 février 2024 dans la même ville, a marqué l’histoire française en tant qu’homme politique, juriste et essayiste engagé. Professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il est largement reconnu pour son combat acharné contre la peine de mort, plaidant en faveur de son abolition devant le Parlement en 1981.

Robert Badinter, proche de François Mitterrand et membre du Parti socialiste, a occupé diverses fonctions politiques importantes. Il a été garde des Sceaux de 1981 à 1986, président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, et sénateur des Hauts-de-Seine de 1995 à 2011. Tout au long de sa carrière politique, il a également défendu des causes telles que la réinsertion des détenus, les évolutions du Code pénal, ainsi que la lutte contre l’antisémitisme et l’homophobie.

Sa biographie révèle des racines familiales juives, son père Samuel Badinter étant originaire de Bessarabie. Durant la Seconde Guerre mondiale, Robert Badinter a vécu des moments difficiles, son père étant déporté par la Gestapo et son oncle maternel déporté à Auschwitz.

→   Lire Plus

« Sunu Gaal Ka Ki Mas – Nou Nou Ka Vwayajé AFreeKa »

La genèse : un voyage au Sunu Gaal

— Par Malik Duranty —

Aux mois de juin, Juillet, Août, Septembre 2022, j’ai en l’honneur de participer à un projet de film documentaire. Il a pour sujet le masque emblématique de la société martiniquaise. Ce dernier qui officie au moment du Carnaval, en particulier le Mardi Gras. Le mas de Papa Djab. Ce film documentaire intitulé « Papa Djab la face cachée du masque » est le fruit de l’initiative de Christian Foret et est réalisé par lui. La démarche de réalisation de ce film documentaire nous emmènera dans une pérégrination au sein du Pays Martinique. À la rencontre de plusieurs Personnalités nous permettant d’appréhender la réalisation, la fonction, l’histoire et la symbolique de ce masque.

Cependant, il est de notoriété publique qu’Aimé Césaire – Chantre de la Négritude – ait déclaré avoir rencontré Papa Djab de retour d’un voyage au Sénégal. À l’occasion du Premier Festival des Arts Nègres, il l’a vu au détour d’une ruelle dans un village de Casamance.

C’est ainsi que lors de la réalisation de ce film documentaire.

→   Lire Plus

« Moi capitaine », un film de Matteo Garrone

Mercredi 7 février à 21h15  à Madiana
Madiana
Casting : Seydou Sarr, Moustapha Fall, Issaka Sawadogo
Genre :Drame 2h 2min
Synopsis :
Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Cependant, sur leur chemin, les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple.
Le film est inspiré de l’histoire de Fofana Amara, un Guinéen de 15 ans emprisonné en Sicile après avoir été forcé à conduire un bateau conduisant des centaines de migrants depuis la Libye.

La presse en parle :
CinemaTeaser par Perrine Quennesson
Une force que le film doit autant à sa splendide photographie qu’à ses interprètes, Seydou Sarr en tête.

Dernières Nouvelles d’Alsace par Nathalie Chifflet
Une odyssée puissante.

Franceinfo Culture par Jacky Bornet
Le réalisateur italien imprègne son film d’un souffle épique dans ce qui pourrait être un Lawrence d’Arabie du pauvre.

L’Humanité par Cyprien Caddeo
Une véritable odyssée, traversée de quelques occurrences fantasmagoriques, car Matteo Garrone n’a pas renié son goût pour la matière mythologique.

Le Dauphiné Libéré par Nathalie Chifflet
Dans Moi, capitaine, le cinéaste italien Matteo Garrone se met dans les pas de deux adolescents fuyant le Sénégal pour vivre leurs rêves ailleurs.

→   Lire Plus

Exposition de Catherine Le Moal : « Mes oiseaux de confiance »

— Par Philippe Charvein —

« Mes oiseaux de confiance » : telle est le titre de cette exposition de Catherine Le MOAL et qui suggère d’emblée la foi esthétique de cette artiste peintre qui veut styliser le réel jusqu’à le rendre aérien, comme exonéré de la pesanteur terrestre, allégé de toute tristesse ; un monde où tout n’est plus qu’ailes. Expression qui désigne l’ensemble des êtres – qu’ils soient « humains », vivants, fantastiques ou mythologiques – qui constituent l’univers de Catherine Le Moal.

Autant de présences qui traduisent cette volonté, chez l’artiste, de dire, de restituer un monde riche de ses diversités ; où se reflètent les questionnements et les préoccupations relatifs à l’être précisément, à son identité, son devenir, ses centres d’intérêts, son rapport à sa terre et à sa culture. Questionnements et préoccupations relatifs au… visage ; le visage souvent porteur d’émotions et d’expressivités illustrant la présence et la permanence d’une certaine humanité. Le visage humain qui donne à lire une intériorité, en même temps que les yeux ouvrent sur le mystère de l’âme.

Les toiles de Catherine Le Moal sont d’abord une plongée au cœur d’un monde multiculturel.

→   Lire Plus

On reparle du chlordécone

— Par le Dr Josiane Jospelage, présidente de l’Association Médicale de Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé (AMSES-Martinique) —

Un an après la décision de non-lieu du tribunal de Paris, la question du chlordécone demeure sur toutes les lèvres, avec un sentiment d’amertume, d’une injustice non reconnue. Car il s’agit qu’on veuille ou non le qualifier comme tel, d’un empoisonnement collectif de deux populations : les Martiniquais et les Guadeloupéens. Les populations intoxiquées ou empoisonnées à plus de 90%, à taux variables, se heurtent à un déni des autorités, de certains politiques, et même de certains citoyens, relativisant les faits malgré la gravité des chiffres objectifs de la situation sanitaire qu’ils ne peuvent pas ignorer. Utilisé depuis 1972, soit plus de 50 ans, le chlordécone était connu avant même sa commercialisation comme un produit cancérigène et reprotoxique. Or aujourd’hui en Martinique, les courbes de la démographie dressées par l’Insee montrent bien une hausse continue du taux de mortalité depuis 10 ans ainsi qu’une baisse régulière du taux de natalité depuis la fin des années 90 ; les deux courbes se sont croisées en 2020 et actuellement la population de Martinique ne se renouvelle plus.

→   Lire Plus

La Guadeloupe à la veille d’un basculement de la départementalisation !

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Le problème des institutions de la Guadeloupe actuellement, c’est qu’elles ont été construites et pensées pour appliquer un modèle économique qui a été conçu initialement pour sortir de l’ancien modèle productif de la période coloniale et de la déconfiture de l’industrie sucrière. Tout cela, a impliqué un autre modèle économique et social basé sur le développement des services publics et la consommation de masse. Mais maintenant la donne est entrain de changer car une Guadeloupe qui vieillit est par définition un pays qui consomme de plus en plus de services et de produits.

De fait, dans le nouveau modèle économique qui se dessine pour l’avenir, la valeur des services va encore croître de plus en plus fortement et de plus en plus vite.L’augmentation de la classe moyenne explique l’augmentation de la richesse générale. Le fait découle de cet élément démographique qu’il est impossible d’avoir une absence de croissance économique.

→   Lire Plus

Kannaval 2024 Le Lamentin

Début le dimanche 7 janvier 2024 à 16h

Dimanche 7 janvier 2024 à 16h
« Festy’Roy », parade d’ouverture du carnaval au Lamentin et en Martinique
Dans les rues du centre-ville du Lamentin
Avec la participation des orchestres de rues invités Sa Ki Fèt Fèt, Nou Pa Sav, A Sou Yo, Otantik Gerikan Bass, Caraibe Groove, Baryl Band, Karnival All Star, Ti K’Dans, Difé Nan Pay, I Bon Kon Sa, Nouvel Génération, Tout Moun Jwen et les Nèg Gwo Siwo.
Attention !!! Concours de travestis avec des lots à gagner.
Le parcours à courir 2 fois :
Départ : Place du Calebassier, puis rue Ernest André – rue Victor Schœlcher – rue Pierre Zobda Quitman – rue Léonce Bayardin – rue Ernest Maugée – rue Hardy de Saint-Omer – rue des Barrières prolongée – rue Ernest André (jusqu’à rue Schœlcher).
A noter que cette année, le thème du carnaval au Lamentin, c’est « VidéLympique »…

Trouvez ci-après le programme du carnaval 2024 au Lamentin qui a comme thème général « VidéLympique », en clin d’œil aux prochains jeux olympiques et à la flamme olympique qui passera au mois de juin 2024 par le territoire du Lamentin.

→   Lire Plus

Un récital de Célimène Daudet diffracté par le regard biaisé de Christophe Huss sur le public de la diversité ethnoculturelle

— Par Claude Dauphin, musicologue —

/Mise en contexte/

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue — L’article ici reproduit a été acheminé par le musicologue d’origine haïtienne Claude Dauphin au journal montréalais Le Devoir à la suite de la parution le 23 mars 2023, dans les pages de ce quotidien, de l’article du critique musical Christophe Huss consécutif au récital de la pianiste franco-haïtienne Célimène Daudet tenu à Montréal le 22 mars 2023. L’article de Christophe Huss s’intitule « Célimène Daudet : l’art mais la manière » et il est encore accessible sur le site Web du journal Le Devoir. Pour les lecteurs qui ne vivent pas au Québec, il est utile de préciser que le journal Le Devoir, sur son site officiel, est présenté comme suit : « Le Devoir est un média d’information indépendant, sur mobile, papier, tablette et Web. Il a été fondé le 10 janvier 1910 par le journaliste et homme politique Henri Bourassa. Le fondateur avait souhaité que son journal demeure totalement indépendant et qu’il ne puisse être vendu à aucun groupe, ce qui est toujours le cas plus de cent ans plus tard.

→   Lire Plus

Le chanteur brésilien Carlos Lyra, l’un des grands artisans de la bossa nova, est mort à 90 ans

Carlos Eduardo Lyra Barbosa, alias Carlos Lyra, s’est éteint à l’âge de 90 ans, laissant derrière lui un legs incommensurable au sein de la bossa nova brésilienne. Né le 11 mai 1933 à Rio de Janeiro et disparu le 16 décembre 2023, il demeure l’un des grands architectes du mouvement musical qui a révolutionné la scène artistique dans les années 1950 et 1960.

Plongeant dans un contexte familial baigné de musique, Carlos Lyra, né le 11 mai 1936, développe une passion précoce pour cet art. Son parcours prend un tournant significatif à l’âge de 12 ans lorsqu’un accident lors d’un championnat de saut en longueur l’immobilise. C’est pendant cette période d’alitement qu’il explore divers instruments tels que le piano et la guitare, jetant les bases de sa future carrière musicale. Au lycée, sa rencontre avec Roberto Menescal donne naissance à la première académie de guitare de Rio de Janeiro, une pépinière de talents incluant Marcos Valle, Edu Lobo, Nara Leão et Wanda Sá.

L’année 1959 marque un tournant dans la carrière de Carlos Lyra avec son engagement actif dans le mouvement de la bossa nova.

→   Lire Plus

Toni Negri, figure emblématique de l’extrême gauche italienne, meurt à 90 ans

Le décès de Toni Negri dans la nuit du 15 au 16 décembre 2023 à son domicile parisien marque la fin d’une époque, celle d’un intellectuel engagé et figure emblématique de l’extrême gauche italienne. Né le 1er août 1933 à Padoue, en Vénétie, Negri a laissé une empreinte indélébile sur la pensée révolutionnaire et la critique marxiste.

Dès sa jeunesse, Negri s’engage dans le mouvement ouvrier, mais son départ en 1956 témoigne de son rejet de l’influence soviétique sur ce mouvement. Les années 60 le voient devenir une figure clé de l’opéraïsme, un mouvement militant cherchant à insuffler la critique marxiste au cœur des usines et sur le terrain social. Toutefois, son parcours prend un tournant tragique en 1979 lorsqu’il est accusé, à tort, d’avoir participé au meurtre d’Aldo Moro. Cette accusation le conduit à quatre ans et demi d’incarcération préventive dans des prisons de haute sécurité, une épreuve qui forgera son engagement.

Élu député en 1983, sa fuite en France grâce à l’immunité parlementaire offre un répit temporaire à cette période tumultueuse. Ses quatorze années d’exil (1983-1997) sont marquées par un enseignement émérite à l’École normale supérieure, à l’université Paris-VIII, et au Collège international de philosophie.

→   Lire Plus

« Le Petit Fugitif », un film de Raymond Abrashkin

Mercredi 13  décembre / 18h /Tropiques-Atrium

Le Petit Fugitif (Little Fugitive) est un film américain réalisé par Raymond Abrashkin, Ruth Orkin et Morris Engel, sorti en 1953. Il raconte l’errance d’un enfant seul au milieu de la foule et des attractions de Coney Island. Il fut présenté à la Mostra de Venise en 1953.

Synopsis
Alors que leur mère est partie au chevet de leur grand-mère souffrante, Joey, un garçon de 7 ans, se retrouve sous la surveillance de son frère aîné Lennie dans le Brooklyn des années 1950. Déçu de devoir ainsi annuler une sortie à Coney Island prévue avec ses amis, Lennie invente avec eux un stratagème pour que Joey s’imagine avoir tué son frère d’un coup de fusil en réalité inoffensif. Choqué, Joey s’enfuit, saute dans le premier métro, et se retrouve à Coney Island où il errera durant tout le week-end, s’amusant dans les diverses attractions, tandis que Lennie tente de le retrouver avant le retour de leur mère.

Tournage
Le film a été tourné du 5 juillet 1952 au 1er septembre 1952 sur les lieux même de l’action, à Brooklyn et Coney Island où Morris Engel avait grandi.

→   Lire Plus

La mort de Jean-Michel Saint-Victor dit « Zouzoul »

Dans le monde vibrant de la musique haïtienne, une triste nouvelle a ébranlé les cœurs mélomanes : Jean-Michel Saint-Victor, connu sous le surnom affectueux de « Zouzoul », a tiré sa révérence. Cette icône du Compas direct, d’abord célèbre avec les Shleu-Shleu puis au sein du Skah-Shah d’Haïti, a fermé les yeux chez lui en Floride, aux États-Unis, le dimanche 10 décembre 2023.

« Zouzoul », de son vrai nom Jean-Michel Saint-Victor, a été l’une des voix inoubliables du Skah-Shah Number One, captivant des milliers de fans de Compas au fil des décennies. Aux côtés de son complice vocal, Jean-Elie Telfort, alias « Cubano », il a été un pilier de cette formation musicale, rejoignant le groupe lors de la réalisation de leur troisième disque.

Le parcours musical de « Zouzoul » a débuté dès son plus jeune âge, né le 8 août 1945. Attiré par le chant, il a débuté dans la chorale avant de faire ses premières classes dans le modeste groupe « Les Frénétiques ». Sa destinée musicale a pris un tournant décisif lorsqu’il a été découvert par le manager Hughes Dada Jacaman le 25 décembre 1965, marquant ainsi le début de son aventure au sein des Shleu Shleu.

→   Lire Plus