— Par Selim Lander —
Un « Quatrième Mur » bondissant
Le Quatrième mur est un roman de Sorj Chalendon, un roman plutôt bien ficelé (prix Goncourt des lycéens en 2013) qui raconte une tentative de monter l’Antigone d’Anouilh au Liban avec une distribution multiconfessionnelle. L’action se passe à un moment crucial de l’histoire du pays, celui des massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982) effectués par les phalangistes avec la complicité de l’armée israélienne. Si le roman est un plaidoyer en faveur de la tolérance mutuelle, il se conclue sur l’impossibilité de la paix. Il montre en effet comment chacune des différentes communautés cultive des haines recuites à l’égard de toutes les autres depuis des décennies et combien sont fragiles les trêves qui peuvent survenir dans des contextes précis.


Echec d’une tentative de localiser un bureau de vote pour la primaire de la gauche ce vendredi 20 janvier 2017 en Martinique.
Retour sur les soubresauts actuels autour de la véritable guerre des dates de commémoration du souvenir de l’esclavage, après la grève de la faim de Serge Romana et la réintroduction par le Sénat de l’article 20A si controversé, du projet de loi Égalité réelle outre mer. Chronique d’un saccage annoncé.
Le 21 janvier 2017, au lendemain de la prestation de serment de Donald Trump, des féministes et des défenseurs des droits humains marcheront pour les droits des femmes, à Washington et dans d’autres villes du monde.
— par Makeda Kandake, ancienne présidente du MIR-Guadeloupe (2015-2016)—
Sait-on vraiment de quoi l’on parle quand il s’agit d’amour ? C’est cette épineuse question que dissèquent en duo Emma la Clown et Catherine Dolto sur la scène du théâtre de Belleville.
Berceau de l’humanité, pourvoyeur de force de travail, d’or et de matières premières depuis des millénaires pour les autres continents, l’Afrique a une histoire inscrite dans la dynamique internationale. Panorama d’un continent au carrefour des mondes, à contre-courant des idées reçues.
Il y a d’abord le titre « l’Aliénation noire » . Aliénation, ici est a entendre dans son acception hégélienne « action de devenir autre que soi, de se saisir dans ce qui est autre que l’esprit » avec cet implicite d’un « soi » qui serait vrai, qui relèverait de l’authentique. Idée d’un retour aux sources… qui sera un des fils conducteurs de la pièce. « Noire » est tout autant polysémique. La formule « est noir tout ce qui n’est pas blanc » le clame haut et fort. Pierre Soulages avec « l’outrenoir » de ses tableaux mono-pigmentaires en souligne l’infinie richesse. Le texte de François Dô, théâtralisé par ses soins, s’inscrit dans ce champ mille fois labourés de l’identité, mais il le fait au nom d’une singularité propre : l’histoire de trois générations de Martiniquais dans un avant, un pendant et un après le BUMIDOM. ( Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer ) qui organisera la migration de populations réduites au chômage aux Antilles par la crise sucrière des années 60 vers les urgents besoins de main d’œuvre de la métropole.
Delphine Horvilleur, qui est rabbin, ne manque pas de critiquer le patriarcat au sein de la tradition juive. Elle s’interroge ici sur le discours de certaines femmes.
Choffroy délire après l’accident. Que faisait le boeuf sur la route ? De quoi est mort son père alors qu’il roulait seulement à 50km/h ? Qui était cet homme que Choffroy affirme avoir vu ? Pourquoi assène t-il qu’une voiture a roulé sur son père ? Aurait-il été assassiné ?
Paris – François Hollande s’est invité lundi soir aux voeux de la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, insistant sur son souhait de faire adopter « dans les prochains jours » la loi Egalité réelle Outre-mer, examinée à partir de mardi au Sénat.
Un beau jour, ils sont revenus, en Roumanie, chez eux donc, après la chute de Ceausescu en 1989 (suivie de la promulgation d’une constitution en 1991). Ils étaient en ce temps-là tout emplis d’espoir, l’avenir radieux s’ouvrait devant eux, ils croyaient leur pays inscrit sur la partition des lendemains qui chantent. Et puis le rêve a tourné court, car rien n’avait réellement changé, tant il est vrai que les vieilles habitudes délétères de l’ancien régime étaient restées vivaces, dans un pays gangréné encore et toujours par la corruption, au niveau des puissants mais aussi au quotidien, dans la vie des gens ordinaires.
La politique économique des Collectivités de la Martinique reste fondée sur le déficit budgétaire, et sur la précarité de l’emploi. Les charges de remboursement des dettes contractées, au lieu d’entrainer une politique d’austérité sur le plan de l’emploi continu, notamment au sein des administrations et des services des dites Collectivités, sont à leur tour financées par de nouveaux emprunts, ou par des augmentations d’impôts, dont font d’ailleurs partie les tout récents endettements.

Le festival du 9-4 convie à une célébration joyeuse et créative. Avec Jacques Schwarz-Bart, James « Blood » Ulmer, Amina Claudine Myers… Et des tambours-conférences libres d’accès.
Une jolie Bande dessinée de 65 pages due au dessin de Luko et au scénario de Christophe Cassiau-Haurie avec la participation de J-F Chanson au découpage. C’est le quatrième album du dessinateur, le cinquième scénario du… scénariste quant au « découpeur » on ne compte plus ses œuvres. Le brun et le vert sombre dominent et donnent une teinte de gravité à l’album. Le nombre de dessins sur une page varie entre un et dix sur une nombre de bandes qui, elles, vont jusqu’à 5. La lecture est plaisante, le graphisme est une réussite et la disposition du texte ne le pénalise jamais.
L’Aliénation noire
Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.
Dans mon livre MARIE-JEANNE, la fin d’une époque, j’écrivais :
Le 13 janvier 2017, M. Serge Romana (président de l’association CM98) a entamé une grève de la faim devant le Sénat, à la suite du retrait de l’article 20A du projet de loi sur l’Égalité réelle outre mer décidé par la commission des lois. Nous soutenons ce retrait. Les raisons de notre mobilisation, de notre vigilance, de notre combat qui est loin de s’achever.
Paterson, c’est bien le titre du film, nom à la graphie à demi passée apparu très vite sur le plan d’un pan de mur urbain dégradé. Mais Paterson, c’est tout à la fois, c’est d’abord le nom de cette petite ville ouvrière quelque peu appauvrie du New Jersey, comme démodée et figée dans un passé industriel révolu, celui aussi des grands poètes dont elle est le berceau, mais ville vibrante d’une vie simple et quotidienne pour qui sait la regarder, l’entendre, écouter battre son coeur tranquille. Paterson, c’est le patronyme du personnage masculin conducteur d’autobus, bus-driver joué par Adam Driver, et dont la caméra suit en longs travellings verticaux les tribulations, chauffeur au volant ou promeneur à pied du chien Marvin. Paterson, grâce auquel on ne cessera de la parcourir, cette ville qui se donne, superbement reflétée en images lumineuses dans les vitres du véhicule. Paterson, c’est encore le titre d’un long poème de William Carlos Williams, ode à la ville elle-même, et Jim Jarmusch dit avoir nommé ainsi son personnage après en avoir lu le début, qui compare la cité à un homme couché sur le flanc, car l’homme dans sa complexité est la ville autant que la ville est l’homme.