— Appel des psychanalystes —
Le Front dit national réduit la nationalité aux ancêtres. Il en fait, non un choix de tous les jours, mais un héritage archaïque. Il est l’avatar actuel du séculaire courant contre-révolutionnaire qui naquit jadis de l’hostilité aux Lumières, gloire de la France. Ce courant d’idées a déjà été au pouvoir : ce fut, sous l’Occupation nazie, l’aventure de la Collaboration. Qui est tenté par une seconde expérience oublie ou ignore la nature abjecte de la première.
L’élection à la présidence de la République aura lieu les 23 avril et 7 mai. Les élections législatives se tiendront les 11 et 18 juin. Depuis plusieurs mois, tous les sondages d’opinion placent Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle. Nul ne peut exclure qu’elle l’emporte au second. Chaque jour nous entendons des voix que cette éventualité effraie, angoisse, indigne, révolte.
De fait, l’idéologie lepéniste menace les libertés publiques. Elle exacerbe les tendances qui portent à l’exclusion, la haine et l’affrontement. Dans un contexte européen et mondial qui voit s’étendre l’exploitation nationaliste des insatisfactions populaires, l’élection de Mme Le Pen fracturerait notre société, avec des conséquences désastreuses.

Depuis quelques temps déjà, il y a débat dans les foyers, dans l’espace public, dans nos bureaux, à propos de la difficulté de circulation des automobilistes dans notre île. Cette triste réalité nous pousse à nous interroger : la réflexion de certains de nos décideurs est-elle pauvre à tel point qu’elle ne permet pas la fluidité des déplacements quotidiens du citoyen martiniquais ?
Alors que
À l’heure où, sur les ondes venues de « là-bas », les voix enjôleuses de la station radiophonique France Inter nous incitent à rédiger une lettre de motivation dans l’espoir un peu fou d’être sélectionnés au Jury du Livre Inter à Paris, sachant que nous serons des milliers, doux rêveurs, à répondre à l’appel, tournons-nous plutôt vers le pays Martinique, et regardons où il serait loisible d’exercer notre esprit, critique ou pas, et nos talents de « lecteurs-scripteurs », si tant est que nous en possédions quelques soupçons…
L’abondante programmation des RCM 2017 est telle qu’elles ne cèdent rien à bien des festivals de cinéma : 36 longs métrages, dont 6 documentaires auxquels s’ajoutent 10 courts-métrages de la dernière Semaine de la critique ou de la sélection ADAMI (Cannes 2016), plus 8 courts métrages caribéens, des courts-métrages d’animation des élèves de l’École des Gobelins, 16 vidéo-clips, etc. et enfin, last bust not least, deux films pour les chères petites têtes noires (ou blondes). On espère que les Martiniquais mesurent bien la chance qui est la leur. En attendant, soulignons qu’un modeste chroniqueur ne saurait y suffire et pas davantage la tout aussi modeste équipe des critiques de madinin-art, d’autant plus qu’elle se trouve, en cette période cruciale, privée de son chef, le valeureux et talentueux Roland Sabra. Nous ferons donc ce que nous pourrons. Voici, en attendant la suite, une première moisson de films.
L’opération 10 000 livres pour Haïti est une vraie réussite. Des milliers et des milliers de livres ont été acheminés vers les points de collecte et vers la porte n° 6 du Stade Aliker à Dillon. Ils sont arrivés dans des sacs de provisions, des cartons, des bacs, souvent en petites quantités, ce sont donc des milliers de Martiniquaises et de Martiniquais qui se sont mobilisés, qui sont allés chercher dans leur bibliothèque des livres en bon état, des livres qu’ils avaient aimés et qu’ils voulaient offrir en partage aux soeurs et aux frères d’Haïti.
D’Arthur Rimbaud
Spectacle en français et en arabe
Madame la Rectrice,
Un film de Christopher Murray
Stéphane Gornikowski porte à la scène les travaux des sociologues Monique et Michel Pinçon-Charlot. C’est à la fois drôle et percutant.
Marianne Thyssen, commissaire européenne à l’Emploi, revient sur la polémique sur les travailleurs détachés et les mesures prises par certaines régions françaises pour contourner la directive.
Après le choix majoritaire des Guadeloupéens en décembre 2015 de changer d’avenir, on dirait que les comportements du passé nous rattrapent. L’élection présidentielle de 2017 vient nous répéter que l’avenir de la Guadeloupe n’est pas à l’ordre du jour pour la France.
Le guitariste, chanteur et auteur-compositeur âgé de 90 ans a été retrouvé sans vie, ce samedi, à son domicile du comté de Saint Charles, dans le Missouri, samedi.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Ce cri traverse notre temps, qui voit les religions se traquer les unes les autres, où tout entiers sont fanatisme et terrorisme. Interrogez le Moyen Orient, pendant que l’Occident endoctrine de l’exception de son essence. La laïcité veut rire, quand elle regarde de haut le voile de la musulmane. Partout, à Ankara comme à Paris, la vie est pesante à porter. Ici ou là, des kamikazes, mentalement torturés, prêcheurs de vertu divine, et de perte de soi, dont la soif de rédemption sera à satiété au plus haut du firmament céleste, mettent l’enfer sur la terre, pour assoiffer leur âme.
Points de collecte, j
— par Patrick Chamoiseau —
Déjà 16 ans qu’il nous a quittés !
Tous les grands prix Beaumarchais/ETC-Caraïbe ne se ressemblent pas : telle était la réflexion que l’on pouvait se faire en assistant pendant deux longues heures à la pièce d’Alain Foix (lauréat du prix 2004) qui mêle l’enquête policière et journalistique, la romance interraciale, les rites sanguinaires, la Tamise, Scotland Yard, le panthéon yoruba, la mythologie grecque, The Times, Libération et les dissections d’une médecin légiste à l’esclavage, à la vénus hottentote et aux saumons qui remontent les rivières. Non qu’on soit contre les mélanges de genres, au contraire, mais ici tout cela nous a paru plaqué et artificiel. On cherche – pardon, nous avons cherché – en effet vainement dans la pièce « l’alliance d’une esthétique brillante profondément humaniste [qui] fait merveille dans le roman [tiré de la pièce] » d’après le site Evène. (1)
Le 21 septembre 2001 à Londres, sur la Tamise « bout de bois d’ébène flottant au fil de l’eau… » est découvert. Il s’agit du cadavre démembré d’un enfant noir juste vétu d’un short orange. Une enquête est ouverte pour retrouver l’identité, et de la victime et du criminel. Mais qu’est-ce que l’identité ? A partir de ce fait divers Alain Foix va construire « Adam et Vénus » d’abord sous la forme d’une pièce de théâtre, puis sous la forme d’un roman, démarche un peu originale qui va à rebrousse poil du parcours habituel de l’adaptation théâtrale.
Près de six mois après sa prise de pouvoir, le putschiste Michel Temer, lié au lobby des propriétaires terriens qui dispose d’une solide assise au Parlement, refuse de publier le rapport recensant les entreprises pratiquant l’esclavage moderne.