Faut-il réaménager notre Martinique ?

Pour Une Martinique Autrement ( P.U.M.A.)

Depuis quelques temps déjà, il y a débat dans les foyers, dans l’espace public, dans nos bureaux, à propos de la difficulté de circulation des automobilistes dans notre île. Cette triste réalité nous pousse à nous interroger : la réflexion de certains de nos décideurs est-elle pauvre à tel point qu’elle ne permet pas la fluidité des déplacements quotidiens du citoyen martiniquais ?

Sur un territoire, la route permet les échanges de la vie économique, de la cohésion sociale, etc. Concernant la Martinique, le réseau routier représente, toute situation juridique confondue, environ plus de 2 500 km. Peut-on dire qu’il est suffisant ? Ou faudrait-il nécessairement le réétudier ?

En dehors de ces deux réflexions que nos décideurs de tout bord devraient mener, sans comportement pactisant, il y a les incontournables infrastructures telles que : la gestion de l’eau de boisson, de baignade, de l’assainissement, des déchets, de la production électrique, de l’agriculture et de la pêche, du réseau routier, du logement. Ces principaux éléments qui sont d’intérêt public ne devraient pas subir les joutes politiques, ni la mise à l’écart par l’équipe de la nouvelle mandature.

Chers lecteurs, nous vous informons que nous reviendrons plus en détail sur ces différents postes dans de prochains articles.

Le réseau routier.

Malheureusement, le traitement de nos routes est réglé de manière inacceptable et nous conduit à des embouteillages très rentables pour nos collectivités. Le dernier exemple de projet est celui du viaduc pour la traverser Fond Lahaye à Schœlcher.

Entendre un élu nous annoncer un prix pour cette réalisation, est pour le moins curieux, d’autant qu’il ne produit pas publiquement ses références ! Sur quoi se base son prix ? Nous sommes pantois, car il y a différents points qui ne sont pas annoncés, à savoir :

* Comment et où fait-on l’ancrage de cet ouvrage ?

* Comment seront réglées les expropriations ?

* Comment sera assurée la protection des habitations se trouvant sous l’ouvrage ?

* Comment va-t-on réguler la circulation dans ce secteur pour faire cohabiter tous les véhicules traversant cette zone ?

* Quel mode opératoire sera mis en place pour pallier le risque sismique ?

Ce viaduc de Fond-Lahaye coûterait au contribuable, à ce jour, 62 M€ (avoués) pour 500m de nouvelle voie et 100 M€ (prévisibles) le jour de son, très hypothétique, achèvement dans 5 ans. La même durée qu’une mandature, quel hasard !!! Ne serait-ce pas 10 ans qui serait la durée la plus réaliste si l’on inclus les études, les expropriations, les autorisations, les financements…

Et ce magnifique ouvrage, le monde entier nous l’envierait. Nous serions, désormais, en mesure de rouler à tout moment à 20 km/h au lieu de 6 km/h actuellement !!! Car, il y aurait forcément un rond-point plus que très complexe de chaque côté de celui-ci.

Sachant, depuis des années, que nous pourrions obtenir le même résultat, voire d’avantage pour 10 fois moins cher et 4 fois moins de temps, en réalisant un  »autopont » à voie unique, dans la traversée. Ce qui demanderait seulement 2 expropriations. Rappelons-le : il est fort dangereux d’avoir un rond-point, et autres  »fantaisies » de signalisation routière en tête de falaise, à 15 m au-dessus du sol et en limite mer-sable sur la plage d’une zone sismique élevée !

Les économies opérées pourraient enfin permettre de réaliser d’autres travaux tout aussi utiles.

Et, quand nous aurons un si beau viaduc, l’amélioration de la route Nord-Caraïbe sera nécessaire aussi, moyennant encore des millions pour élargir le tronçon de l’Enclos et revoir l’échangeur de Terreville ; ce, des deux cotés dudit viaduc.

Alors, comment procéder au désenclavement de Terreville dont les riverains s’accroissent exponentiellement et qui est desservi par une seule voie ? Ce qui s’avère être criminel au-delà des inconvénients dus aux petits embouteillages.

Voudrait-on commettre les mêmes erreurs que celles du TCSP ?

Notre sauveur va enfin rouler avant que l’Europe ne se fâche !

Grâce aux chiffres avoués, on peut se permettre quelques spéculations :

– Un TCSP transporte 40 personnes assises et 100 debout et la fréquence maxi est de 1 véhicule toutes les 5 mn, soit au mieux 1 500 pers/h.

– L’autoroute voit passer 110 000 voitures/jour soit 12 à 15 000/h aux heures de pointe. Il y a en moyenne 1.5 pers/voiture à ces heures.

De ce fait, on va libérer, dans le meilleur des cas, 1 000 voitures/h soit 6.6% à 8% de diminution du trafic. Est-ce énorme à l’échelle des 15 ans d’efforts surhumains et des 380 M€ investis ??? Chaque année il y a 4% de trafic supplémentaires. Donc, nous serions revenus en arrière de 1.5 à 2 ans !!! Mais, pour ce faire, il faudrait bloquer aux entrées et sorties le flux de voitures par les feux rouges installés, tout en espérant des cycles courts de 30 secondes ; uniquement si la voie n’est pas occupée par une file de véhicules et surtout si les automobilistes respectent la signalisation.

En conséquence, avec ce nouvel ouvrage, les décisions de nos dirigeants sont loin de réduire les embouteillages. Au contraire, ils sont augmentés de 2 à 4%. Est-ce ainsi que nous voudrions tirer profit de l’avenir ? Est-ce grâce à ce  »beau » saut dans l’avenir que nos élus nous ont concoctés pour 2018 et les années suivantes. À méditer ! Car tout ceci se construit principalement pour les recettes de l’Octroi de mer et du Fond d’Investissement Routier et Transport (FIRT).

Les gens expérimentés et réfléchissant dans un cadre normal doivent prendre en main les réflexions de ce type, Pour Une Martinique Autrement ; car, certains de nos nos élus imposent à leurs technocrates qui y sont déjà très enclins naturellement, ces absurdités coûteuses en temps, en argent et en qualité de vie entre autres !!!