Mois : janvier 2016

Rencontres pour le lendemain

Lettre ouverte aux Martiniquaises et Martiniquais

logo rencontresA l’aube de cette nouvelle année, alors que la Martinique vient de s’engager dans un nouveau tournant politique et administratif, ce qui la rend comme toute neuve, alors que tous les espoirs sont encore permis, nous avons le plaisir de vous convier à une aventure, une belle aventure, une riche aventure ayant pour nom Rencontres pour le lendemain.

Parce que nous croyons au lendemain. Parce que nous savons que nous ne pouvons pas vivre sans aller à la rencontre de l’autre. L’autre, quel qu’il soit. Humain ou végétal. Minéral ou animal. Pur esprit ou matière seule. Oui, nous naissons de nos rencontres. Oui, elles nous enrichissent. Oui, elles nous poussent à nous remettre en question. A nous dépasser. A nous modifier.

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L’art du compromis en politique

— Max Pierre-Fanfan —
compromis_politiqueLe compromis est devenu aujourd’hui une nouvelle offre politique au point de brouiller tous nos repères …Dans les 28 pays membres de l’Union européenne, 11 sont dirigés par une coalition transcendant les habituels clivages entre la droite et la gauche. Même tendance pour certaines collectivités en outre-mer, au vu des résultats des dernières élections régionales du 13 décembre 2015.
En Guadeloupe, c’est une coalition, avec à sa tête Ary Chalus(divers gauche), composée du parti « Guadeloupe unie socialisme et réalités » (GUSR), de plusieurs personnalités de droite, dont Marie-Luce Penchard(Les Républicains), maire de Basse-Terre, ancienne ministre de l’outre-mer dans le gouvernement Fillon, ainsi que des nationalistes, qui remporte le scrutin. En Guyane, la liste conduite par Rodolphe Alexandre(divers) réunissant des élus de droite et de gauche l’emporte nettement. En Martinique, c’est une coalition formée par la liste « Gran sanblé » conduite par le leader du « Mouvement des indépendantistes martiniquais » (MIM), Alfred Marie-Jeanne et celle, « Ba peyi-a an chans », emmenée par un entrepreneur de droite, Yan Montplaisir qui a remporté le premier scrutin disputé pour désigner les membres de la nouvelle collectivité territoriale de Martinique (CTM).

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PS: décès de Siméon Salpétrier (Martinique)

simeon_salpetrierLa mémoire de Siméon Salpétrier, 75 ans, ancien premier secrétaire de la fédération socialiste de la Martinique, décédé hier à Fort-de-France des suites d’une maladie, a été saluée aujourd’hui par plusieurs réactions en Martinique.

Né le 10 août 1940 à Grand-Rivière, au nord de l’île, Siméon Salpétrier avait assuré, en tant que Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Martinique (FSM), la direction du PS local de 1977 à 1984. Membre fondateur de la FSM, créée en octobre 1972, peu après le congrès d’Epinay en France, il avait accompagné l’arrivée de la gauche au pouvoir après le 10 mai 1981.

A ce titre, il a été proche des grandes figures socialistes de l’époque comme François Mitterrand, Pierre Mauroy, Gaston Defferre, Claude Estier entre autres. Il a été membre du conseil national du Parti socialiste. Dans un communiqué, la FSM a salué mercredi « la mémoire de Siméon Salpétrier ». « Il fut une des figures marquantes du socialisme en Martinique » et sa « disparition est une triste nouvelle pour l’ensemble des socialistes ». « Il incarnait une certaine idée du socialisme, de son histoire et de ses conquêtes ».

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Un hymne afro-jazz entre les États-Unis et Cuba

— Par Fara C. —

arthuro_ofarrillEn disque et en concert, l’Afro Latin Jazz Orchestra, sous la direction du pianiste Arturo O’Farrill, 
appelle à la danse et à la conscience. Pour que cesse l’embargo et que gagne la paix.

Attendu pour un concert exceptionnel en France, l’Afro Latin Jazz Orchestra (ou ALJO), étourdissante locomotive de groove placée sous la direction de son pianiste et chef Arturo O’Farrill, fêtera bientôt au Petit Journal Montparnasse la sortie de l’incandescent double CD Cuba : the Conversation Continues.

En 2003, lors du festival Jazz in Marciac, l’Aljo, encore baptisé du nom de son fondateur (Chico O’Farrill, père d’Arturo), donna un concert mémorable sous le chapiteau archicomble. Lui succéda, sur scène, le Buena Vista Social Club, avec Ibrahim Ferrer sous les feux de la rampe. L’illustre collectif cubain nous gratifie, lui aussi, d’un splendide album. Il s’agit de la réédition en vinyle, disponible pour la première fois en Europe, du disque originel Buena Vista Social Club, sorti en 1996. « Le Buena Vista Social Club a joué un rôle important en familiarisant les oreilles, partout sur la planète, à la magnifique tradition de notre île », nous confie O’Farrill Junior.

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David Bowie. Le rock pop art

— Par Victor Hache —

david_bowieLégende du rock britannique et artiste aux mille visages, David Bowie est mort des suites d’un cancer deux jours après la sortie de son dernier album, Blackstar. Il laisse une œuvre avant-gardiste qui a marqué l’histoire en mariant musiques expérimentales et populaires.

Cela faisait plusieurs années qu’il se battait contre la maladie, et les rumeurs les plus alarmantes couraient sur lui. Mais à chaque sortie d’album, comme en 2013 avec The Next Day, on espérait que tout cela n’était pas vrai. David Bowie avait réussi à faire croire qu’il était immortel. Mais depuis hier matin et l’annonce de son décès, c’est toute la planète musicale qui est plongée dans le deuil, sous le choc de l’immense perte de celui qui restera comme l’un des plus créatifs musiciens du siècle : « David Bowie est mort paisiblement aujourd’hui entouré de sa famille à l’issue d’un courageux combat de dix-huit mois contre le cancer », pouvait-on lire sur les comptes Twitter et Facebook de la pop star anglaise décédée dimanche à soixante-neuf ans, quelques jours après la sortie de son 25e album, Blackstar.

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Eugénie Tell-Eboué : histoire d’une passion

—Avant-propos de Rodolphe Alexandre, Président de la Région Guyane —

tell_eboueEugénie Tell naît à Cayenne le 23 novembre 1891. Elle est la fille d’Herménégilde Tell, fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, qui a gravi tous les échelons des postes d’encadrement jusqu’à en devenir le tout puissant directeur en Guyane. Il est en outre franc-maçon, fréquente les hauts grades, et il est le vénérable de la loge La France Equinoxiale, de la Grande Loge de France à Cayenne.
Après des études secondaires au lycée de jeunes filles de Montauban, Eugénie Tell revient en Guyane, où son père lui assure un emploi d’institutrice à Saint-Laurent-du-Maroni.
Tout ainsi concourt à faire d’Eugénie une jeune fille en vue de la bonne bourgeoisie créole guyanaise, fréquentant les associations de bon goûts, les thés dansants et les bals de la loge, et pouvant espérer un mariage « aisé » avec un notable local, bien à l’écart de la misère du petit peuple de la colonie.
Les hasards de la vie vont lui faire rencontrer, de passage en Guyane, un jeune administrateur colonial en congé de son poste africain : Félix Eboué.

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Hassane Kassi Kouyaté : «Pour moi Sony est plus que jamais vivant »

« Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi » au Tropiques-Atrium : les 14 & 15 janvier 2016

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Le TARMAC : Pouvez-vous nous donner les raisons de ce travail sur Sony Labou Tansi ?
Hassane Kassi KOUYATÉ : Pour moi monter une pièce de théâtre qui parle de Sony Labou Tansi, avec un auteur et deux acteurs qui l’ont connu et aimé, c’est faire d’abord hommage au théâtre, à un théâtre exigeant tant au niveau du fond que de la forme, un théâtre du souffle tant le verbe utilisé est acéré, un théâtre où toutes les images sont sans équivoque, nettes et poignantes.

Avez-vous déjà une idée de la scénographie ?
Le plateau sera décomposé en trois espaces : celui du Lecteur, interprété par Criss Niangouna, qui évoquera ses lectures, ses souvenirs de l’homme et de l’oeuvre ; celui de Sony d’où Marcel Mankita fera entendre les mots de l’écrivain parlant de lui-même ou réagissant à ce que le Lecteur dira de lui ou aux images qui seront projetées. Le troisième espace sera celui où les deux comédiens se croiseront pour jouer des extraits des pièces.

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Combo, street artist engagé.

coexisteEn commémoration des grandes marches républicaines de janvier 2015, l’Institut du monde arabe accueille Combo, street artist engagé.

En janvier dernier déjà, Combo avait donné rendez-vous aux Parisiens devant l’IMA afin de diffuser des centaines d’affiches portant le mot « Coexist » et prônant la paix et la tolérance entre les religions. Cette campagne s’inspirait de celle de l’artiste polonais Piotr Mlodozeniec, lancée en 2001 à Jérusalem. A la clé, une même volonté de résistance populaire et pacifique au joug de l’extrémisme religieux.

L’exposition présentée à l’IMA poursuit ce dialogue. En confrontant les images ou en les détournant, Combo interroge le spectateur sur des idées reçues qui mettent en péril le « vivre ensemble » et enveniment le débat sur la laïcité.

Peinture, dessin, photographie et installation constituent la matière de cette manifestation qui se déroulera également hors les murs : dans la rue, ainsi que dans l’atelier de l’artiste qui sera pour la première fois ouvert au public.

Linda N’Guyen, commissaire de l’exposition

Combo : ou l’art de détourner les icônes dans la rue

— Par Sabrina Silamo Publié le 07/01/2016 sur Télérama —

coexiste-2Il est l’auteur des affiches “CoeXisT”, sur lesquelles cohabitent un croissant, une étoile et une croix… Ce qui lui a valu d’être agressé peu après les attentats contre “Charlie Hebdo” et d’être exposé aujourd’hui à l’Institut du monde arabe.

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Sony Labou Tansi : une œuvre majeure d’une évidente actualité

sony_labou_tansi-2Entretien avec Bernard Magnier

Le Tarmac : Pouvez-vous nous dire comment est née l’idée de ce spectacle ?

Bernard Magnier : C’est une commande du comédien et metteur en scène Hassane Kouyaté qui souhaitait depuis longtemps aborder l’œuvre de Sony Labou Tansi. Nous en avons parlé et de cet échange est née l’idée d’un spectacle qui présenterait l’itinéraire de l’écrivain et tenterait une traversée de l’œuvre. En outre, pour le 20e anniversaire de sa mort, il me semblait important de saluer cet écrivain qui, en quelques années de création romanesque et dramaturgique, a bouleversé la scène littéraire africaine.

Comment avez-vous rencontré Sony Labou Tansi ?

J’ai lu en 1979, son premier roman, La Vie et demie. Ce fut un choc. Il y avait là quelque chose de neuf, tant dans le propos que dans la manière de le dire ou, plus exactement, de le crier. J’ai tout de suite souhaité entrer en contact avec l’auteur pour un entretien et lui demander des poèmes car je constituais à l’époque une petite anthologie pour la revue Encres Vives. Je lui ai écrit par l’intermédiaire de son éditeur.

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Sony Congo ou la chouette petite vie bien osée de Sony Labou Tansi

Tropique-Atrium : les 14 & 15 janvier 2016

sony_congoTexte Bernard Magnier / Mise en scène Hassane Kassi Kouyaté

Avec ses pièces enfiévrées, d’abord créées à Brazzaville par sa troupe, le Rocado Zulu Théâtre, ensuite livrées sur les scènes de Paris, Bruxelles ou New York, en passant par les capitales africaines, avec sa langue subversive et attentive aux injustices, avec ses romans iconoclastes, Sony Labou Tansi est l’une des voix majeures du continent africain.

Ce spectacle souhaite rendre compte de la destinée de ce créateur météore né en 1947 et décédé en 1995.

Deux comédiens. L’un est Sony Labou Tansi et porte sa parole. L’autre, un lecteur, passeur, qui feuillette l’œuvre de l’écrivain, relate sa destinée, retrace son itinéraire de création, son attachement à la terre africaine, son ancrage au Congo et sa volonté de s’adresser au monde. Tous deux devenant les interprètes de quelques brefs passages de ses pièces.

Dans la mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté, extraits de l’œuvre, musique, documents sonores et vidéos se mêlent pour donner à entendre un talent immense d’une urgente actualité. Sony Congo ou la destinée singulière d’un créateur.

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Carnaval oblige : attention aux excès !

— Par René Bernard de l’Association Anti-Bruit de Voisinage —
nuisances_sonores-1Nous abordons bientôt le carnaval avec tous ses excès possibles : abus d’alcool, drogue, incivilités et surtout niveaux sonores excessifs. Chaque année, notre association AAbV (Association Antibruit de Voisinage) tente vainement de faire passer des messages sur la nécessité de baisser sur les niveaux sonores durant ces manifestations. C’est la période ou des groupes à pied s’entraînent ici et là dans les quartiers, enfin là ou ils peuvent, souvent au détriment de la tranquillité des riverains qui n’osent pas réagir, parce que la réponse sera toujours la même : c’est le carnaval, «  c’est la culture ». Tout un chacun prend son pied comme on dit souvent en s’exposant à des sources sonores beaucoup trop élevées et pas forcément nécessaires et indispensables pour s’amuser. Ce comportement à risque à pour conséquence d’entamer l’audition, parfois d’une façon définitive. En 2004, des mesures effectuées à Fort de France, lors des passages de plusieurs groupes à pieds ont prouvé que les niveaux sonores dépassaient largement les 110 décibels. Le temps d’exposition toléré à ces niveaux sonore est d’environ 2 minutes.

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Le délabrement de l’économie du Venezuela s’accélère

venezSur fond de lutte politique, l’hyperinflation et la chute des prix du pétrole minent un pays très dépendant de ses exportations de brut

Le premier bras de fer entre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, et son opposition, majoritaire au Parlement depuis mardi 5 janvier, est engagé. Il a pour enjeu la Banque centrale du Venezuela (BCV). Par décret-loi, signé cinq jours avant l’investiture de la nouvelle assemblée, M. Maduro s’est arrogé le droit de nommer le directoire et le président de la BCV, sans l’accord du pouvoir législatif.

Le 7 janvier, la Table de l’unité démocratique (MUD), qui regroupe tous les partis d’opposition, a fait savoir qu’elle entendait déroger à la norme et défendre l’autonomie de l’institution monétaire.  » Ce n’est pas un jeu, la situation est très grave « , a souligné l’économiste José Guerra, un des nouveaux députés de la MUD.

Sur fond d’effondrement des prix du pétrole, le délabrement de l’économie vénézuélienne s’accélère. Le gouvernement Maduro continue, lui, de se poser en victime d’une  » guerre économique  » menée par ses adversaires politiques. La chute du produit intérieur brut (PIB), qui s’était établie à – 4 % en 2014, s’est amplifiée en 2015 à – 8 %, voire à – 10 % ; en fait, personne ne sait avec certitude.

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Epiphanie : pourquoi mange-t-on de la galette des rois ce jour-là ?

C’est l’Eglise qui institua cette tradition typiquement française. Elle remonte au 13ème siecle (entre 1200 et 1300 ans).
A cette occasion, la galette etait partagée en autant de portions que d’invités, plus une part. Cette portion supplémentaire, appelée « part du Bon Dieu » ou « part de la Vierge » était donnée au premier pauvre qui passait.
La fève dans la galette des rois remonte au temps des romains.
Au 11ème siècle (entre 1000 et 1100 ans), certains avaient pour habitude de désigner leur chef en cachant une pièce dans un morceau de pain. Une pièce d’argent, une pièce d’or ou bien pour les plus pauvres une fève (haricot blanc). Celui qui la trouvait était alors élu ! Plus tard ce pain fut remplacé par de la brioche.
Du XVII siècle à 1910 environ, les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des Rois à leurs clients. L’usage s’est perdu et la galette est véritablement devenue un produit commercial.
La première fève en porcelaine date des années 1870. Après les santons ce sont désormais des figurines de héros des temps modernes qui trônent dans nos galettes!

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« Et si la République avait vieilli, s’était sclérosée au point de devenir un régime ancien ? »

— Par Pierre Serna. Professeur d’histoire de la Révolution Française, Université Paris I Panthéon-Sorbonne —

la_repu-2Qui peut encore croire à une République indépassable ? À son pacte social ? À sa vigilance quant aux problèmes qui nous rongent ? En posant ces questions iconoclastes, l’historien Pierre Serna explique la désaffection à l’égard de ce régime. Et fait de l’imagination, le levier d’une révolution qui puisse construire un monde nouveau.

À quoi sert un historien si ce n’est à expliquer le sens du temps passé et lui enlever toute forme d’évidence qui le relie de façon mécanique au présent ? Le présent n’a rien d’immuable et je demande toujours aux étudiants de se rendre compte que la monarchie en 1789 était pour l’écrasante majorité des Français, leur régime, certes avec des problèmes, des limites, des défauts terribles, mais c’était leur univers mental et leur horizon d’attente à transformer, à réformer… avant qu’en quelques semaines, en moins d’un été, Mirabeau n’invente de façon assez géniale le concept d’Ancien Régime, stigmatisant pour le reste de l’avenir la monarchie comme une chose ancienne, dépassée, surannée, qui pourrait revenir mais qui ne s’imposerait plus jamais… De là l’évidence d’avoir atteint le futur avec l’arrivée de la République comme régime indépassable, pour les siècles des siècles à venir ?

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Dominique Berthet : « 40 entretiens d’artistes. Martinique, Guadeloupe »

berthet_40_entretiens-1Les 40 entretiens d’artistes contemporains de Martinique et de Guadeloupe rassemblés dans ces deux volumes ont été publiés dans un premier temps dans la revue Recherches en Esthétique, entre 1996 et 2014. Les artistes s’y dévoilent, donnent des informations importantes permettant de mieux comprendre leur démarche, les raisons de leurs choix artistiques et esthétiques. Ces témoignages informent sur leurs motivations, leurs préoccupations, leurs croyances, leurs aspirations, cela sur le mode d’un dialogue stimulant, ouvert, instructif et éclairant.
Ces entretiens attestent de la diversité des pratiques, des démarches, des supports et des médiums utilisés, mais également de préoccupations communes. L’art des Antilles se caractérise-t-il par un certain nombre d’aspects spécifiques ? Est-il identifiable comme tel ? Ces entretiens apportent des réponses et des éclairages sur ces questions.
Le premier tome rassemble les entretiens publiés entre 1996 et 1999. Ils constituent une première série de témoignages inédits. Les thématiques traitées sont : « Appropriation » (1996), « La critique » (1997), « Trace(s) » (1998), « Hybridation, métissage, mélange des arts » (1999). Tout en présentant leur travail et leur démarche, les artistes expliquent ce en quoi ces notions les concernent.

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« L’Amitié de Roland Barthes » par Philippe Sollers

barthes_rolandAux yeux de Barthes, Sollers incarnait la figure de l’écrivain contemporain, en quête du nouveau. Trente-six ans après le Sollers écrivain, Philippe Sollers consacre un livre à celui qui fut son ami, dans le partage d’une foi entière en la littérature comme force d’invention, de découverte, de ressource, d’encyclopédie.

Ils se voyaient régulièrement, échangeaient beaucoup, et ont partagé des combats importants, contre les académismes, contre les régressions politiques ou idéologiques. Barthes a éclairé le travail de Sollers par des articles qui demeurent d’une parfaite actualité. Sollers a été, dès les Essais critiques en 1964, l’éditeur de Barthes au Seuil, dans sa collection Tel Quel, et a été bouleversé par sa mort accidentelle en 1980. Bref, ils étaient très proches, dans leurs différences, et Sollers dit ici ce que cela représentait, à l’époque, et ce que cela continue de représenter, et d’engager comme enjeux.

Le livre est complété par une trentaine de lettres amicales et émouvantes adressées par Barthes à Sollers.

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Philippe Sollers, l’éloge politique de Barthes

— Par Didier Pinaud —

Ce que le romancier Philippe Sollers entend faire ici, c’est un éloge politique de Barthes (ici dans son bureau), car « c’est comme ça qu’il a toujours perçu le fondement de son existence ».

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« Clarissa Jean-Philippe était ma cousine. Ne l’oublions pas »

clarissa_jean-philippeUn an après, nous commémorons les 17 victimes des terribles attaques de janvier dernier. Parmi elles, Clarissa Jean-Philippe, agent de police tuée par Amedy Coulibaly le 8 janvier à Montrouge, la veille de la prise d’otages au supermarché Hyper Cacher. Alors que la France lui rend hommage ce samedi, sa cousine témoigne.

Entre le 7 et le 9 janvier 2015, 17 personnes sont tombées sous les balles des terroristes. Ma cousine, Clarissa Jean-Philippe, faisait partie des victimes.

Un an après le drame, la douleur est toujours aussi vive.

Quand je l’ai appris, je me suis évanouie

J’étais devant ma télévision quand j’ai appris qu’une policière avait été tuée à Montrouge, le 8 janvier dernier. Quelques instants plus tard, mon petit frère m’a appelé pour m’annoncer que l’agent de police en question n’était autre que Clarissa.

Je n’y ai pas cru et je lui ai dit que ce n’était pas possible.

Après avoir raccroché, je me suis évanouie. Quand j’ai repris connaissance, une quinzaine de minutes plus tard, j’ai appelé une cousine en Martinique, pour savoir si elle avait plus d’informations. Je voulais avoir une confirmation.

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Une chanson d’Amin Maalouf en hommage aux victimes des attentats.

maalouf_louaneEn hommage aux victimes des attentats de janvier et novembre 2015, une musique composée par le trompettiste Ibrahim Maalouf sur des paroles de son oncle, Amin Maalouf, et interprétée par Louane est mise à disposition des enseignants, a annoncé vendredi le ministère de l’Education.
« Pour tous ceux qui sont tombés, Pour tous ceux qui ont pleuré, Ensemble nous resterons, Main dans la main », proclame le texte de « Un automne à Paris », qui est un poème de l’écrivain et académicien franco-libanais Amin Maalouf. La chanson a été créée à la demande de Najat Vallaud-Belkacem, qui souhaitait une « oeuvre symbolique et artistique à destination de tous les élèves », précise le communiqué de la rue de Grenelle.
Les enseignants pourront trouver sur le site eduscol.education.fr/commemoration-attentats-2015 une version instrumentale interprétée par l’Orchestre national de France, une partition pour piano, ainsi qu’une version libre de droits interprétée par la jeune Louane, la chanteuse qui a vendu le plus de disques en France en 2015.
La musique démarre par une strophe sans paroles, donnant la possibilité aux élèves de rédiger leur propre quatrain.

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Benjamin Stora : « La décolonisation des imaginaires n’est pas une question achevée »

stora_memoires_dangereusesDans les « Mémoires dangereuses. De l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui » (Albin Michel), 
le spécialiste de la guerre d’Algérie lance un plaidoyer en faveur d’une bataille culturelle contre la radicalisation et l’obscurantisme par la réappropriation en commun d’une histoire coloniale refoulée. 
Il sera l’hôte des Agoras de l’Humanité, accueillies samedi, au musée de l’histoire de l’immigration à Paris.

La réédition de votre essai Transfert d’une mémoire, avec vos Mémoires dangereuses, se veut un acte engagé. Quels enjeux attachez-vous à cette intervention dans le débat public actuel ?

Benjamin Stora Ce livre, je l’ai écrit en 1998, à mon retour du Vietnam. À l’époque, j’avais trouvé un paysage politique français inquiétant. J’avais quitté la France à un moment marqué par la montée du FN. Tout au long de mes études sur l’histoire de l’Algérie et du Maghreb contemporain, j’avais déjà pointé une série de passages de mémoire d’une rive à l’autre de la Méditerranée et j’avais, à l’époque, décidé d’écrire cet essai pour montrer comment se formaient des comportements, des réflexes et des mémoires que j’ai qualifiés de « sudistes ».Il

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Le Vil et le Civil

— Par André Lucrèce —

vivre_ensembleLe mouvement étant la loi imposée par la vie, entre le juste et l’injuste, il conviendrait que soit conforme à la maturité d’esprit toute expression qui, au fond, est le reflet de la maturité d’une vie civilisée, ce que je souhaite voir dans notre pays.
Si je dis cela, c’est que j’ai eu l’occasion de lire, ici-même et ailleurs, des expressions aussi pompeuses qu’excessives à propos des élections qui ont vu confier à des personnalités d’expérience la responsabilité de sortir notre pays de son enlisement et de sa stagnation.
Comme le dit Mallarmé : « L’injure bégaie en des journaux faute de hardiesse ».
Première règle énoncée ici : l’excès dans l’expression, surtout quand il confine au débraillé, ne saurait en aucun cas emporter l’adhésion. Malherbes le soulignait déjà, et tout autant Césaire, ce qui compte c’est le caractère cardinal du langage, sa maîtrise qui lui confie son attribut royal.
Or, certaines personnes sont persuadées que ce caractère cardinal du langage est uniquement réservé à la littérature et que l’expression politique devrait se contenter des saillies issues de l’indigence du langage et de ses salissures.

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« Les Trois Mois Solidaires »

trois_mois_solidairesDossier présenté par l’Association « Tous Créoles ! »

La Martinique traverse une longue crise qui plonge sa population dans un état de « désenchantement » inquiétant. Cette crise est de plusieurs ordres :

  • Économique d’abord, avec un affaissement du PIB martiniquais qui se traduit par une baisse continue de compétitivité des entreprises et un niveau record de chômage : 22% de la population martiniquaise est sans emploi, près de 60% des jeunes de moins de 25 ans n’ont pas de travail.

  • Sociale aussi, avec un appauvrissement de toutes les structures qui permettaient jusque-là de fédérer les populations : jamais le monde associatif martiniquais n’a été aussi inoccupé et impuissant. Les clubs sportifs sont en panne, les associations culturelles sont à l’arrêt, les mobilisations bénévoles d’intérêt général sont de plus en plus rares.

  • Sociétale enfin, avec un regard fantasmé sur nous-mêmes, où nos différences deviennent aujourd’hui facteurs de clivage : voir d’abord ce qui nous différencie de l’autre pour mieux en faire un coupable, responsable de nos propres malheurs. Ils sont loin aujourd’hui, ces espaces de vie commune qui permettaient simplement de mieux se connaître pour mieux s’apprécier : il n’y a plus d’internat, ni de kermesse communale, ni de service militaire…

Les conséquences de cette crise sont visibles à l’œil nu, au détour de chaque quartier, à l’ombre de chaque abribus, ou encore dans les tristes rubriques de l’actualité locale : pauvreté, alcoolisme, drogue, violence… les maux de la société martiniquaise enflent chaque jour un peu plus.

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Aux Etats-Unis, un jeune Noir a cinq fois plus de chances qu’un jeune Blanc d’être tué par la police

plus_de_meutre_policierIls ne constituent que 2 % de la population américaine. Pourtant, en 2015, les hommes Afro-Américains âgés de 15 à 34 ans ont représenté plus de 15 % des 1 134 personnes tuées par les forces de l’ordre. Ce sont les chiffres publiés, jeudi 31 décembre, par The Guardian.

Selon les données du quotidien britannique, un jeune homme noir avait l’an dernier neuf fois plus de chances que n’importe quel autre Américain d’être tué par les forces de l’ordre, et cinq fois plus qu’un autre Américain du même âge. Environ un quart des Afro-Américains tués en 2015 n’étaient pas armés, contre 17 % des Blancs.

Cette étude révèle aussi :

que 89 % des victimes ont été tuées par balle ;

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La Trilogie Camille Claudel, Thérèse d’Avila, Sarah Kane

 

— Par Michèle Bigot —

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Après avoir présenté séparémént trois soirs de suite les trois volets de la trilogie, Charles Gonzalès en a donné l’intégralité le 18/12, au Théâtre des Halles à Avignon.

Dans son texte intitulé Vers un théâtre d’ambre, Charles Gonzalès fait le récit de cette trilogie, de sa genèse et de l’aventure humaine et théâtrale que sa création et son interprétation ont constituée. La genèse en est elle-même une véritable Odyssée, recoupant et traversant les tragédies du siècle passé et du siècle présent. Placée sous le signe de l’asile d’aliénés de Montdevergues, pendant les trente ans passés dans cet enfer où le mistral réveille les cauchemars des pensionnaires, cette tragédie dont l’idée a germé par hasard le soir même du 11 septembre 2001, à la faveur de la lecture d’une lettre écrite par Camille Claudel à l’atelier théâtre de la rue du Plateau, nous est revenue en décembre en Avignon, dans un theâtre où rôdent encore les âmes de Camille, de Thérèse et de Sarah, parce qu’il tient de la chapelle envahie de mistral, de la cloture du cloître et tout ensemble d’un sanctuaire de théâtre.

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Carnaval de Martinique : quelques parades d’avant les jours gras

carnaval_2014_alphaCi-dessous le programme des parades carnavalesques avant les jours gras:

Dimanche 10 Janvier : Parade au Lamentin

Dimanche 17 janvier : Foyal Parade à Fort de France

Vendredi 22 janvier : Parade Nocturne au Vauclin

Samedi 23 janvier : Parade Nocturne à Bellefontaine

Samedi 23 janvier : Parade Nocturne à Dillon « Best of Carnival » avec Alliance 972

Dimanche 24 janvier : Caravelle Parade à Trinité avec la « Bonm »

Samedi 30 janvier : La Bet a Fé à Fort de France avec « Gwanaval »

Dimanche 31 janvier : Parade Kiltival au Gros Morne

Dimanche 31 janvier : Parade à Sainte-Anne

Samedi 06 février : Samedi Gras au Morne Rouge

Programme sous réserve de modifications!

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Pierre Boulez, mort d’un musicien insoumis

— Par Sophie Joubert —

pierre_boulezLe chef d’orchestre, compositeur et bâtisseur d’institutions est mort le 5 ajnvier 2016 à son domicile de Baden-Baden, à l’âge de 90 ans.
« Ça me barbe de jouer toujours la même chose (…) je préfère faire ce que je n’ai jamais fait » confiait Pierre Boulez en 2010 à l’Humanité. Compositeur joué dans le monde entier, chef invité à diriger les plus prestigieux orchestres du monde (le Symphonique de la BBC, l’orchestre de Cleveland, le philarmonique de New-York), théoricien, pédagogue et créateur d’institutions majeures comme l’Ircam et l’Ensemble intercontemporain, il était le dernier survivant de la génération des Nono, Berio, Stockausen et Ligeti, inventeurs d’une nouvelle musique après la seconde guerre mondiale. « Il a été déterminant dans la marche en avant de la musique de notre époque, la musique que l’on était en train de composer, celle qu’on allait jouer demain » a réagi Stéphane Lissner, le directeur de l’Opéra de Paris. « Pierre Boulez, c’est le compositeur du « Marteau sans maître », de « Pli selon pli », ou de « Répons ».

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