Carnaval oblige : attention aux excès !

— Par René Bernard de l’Association Anti-Bruit de Voisinage —
nuisances_sonores-1Nous abordons bientôt le carnaval avec tous ses excès possibles : abus d’alcool, drogue, incivilités et surtout niveaux sonores excessifs. Chaque année, notre association AAbV (Association Antibruit de Voisinage) tente vainement de faire passer des messages sur la nécessité de baisser sur les niveaux sonores durant ces manifestations. C’est la période ou des groupes à pied s’entraînent ici et là dans les quartiers, enfin là ou ils peuvent, souvent au détriment de la tranquillité des riverains qui n’osent pas réagir, parce que la réponse sera toujours la même : c’est le carnaval, «  c’est la culture ». Tout un chacun prend son pied comme on dit souvent en s’exposant à des sources sonores beaucoup trop élevées et pas forcément nécessaires et indispensables pour s’amuser. Ce comportement à risque à pour conséquence d’entamer l’audition, parfois d’une façon définitive. En 2004, des mesures effectuées à Fort de France, lors des passages de plusieurs groupes à pieds ont prouvé que les niveaux sonores dépassaient largement les 110 décibels. Le temps d’exposition toléré à ces niveaux sonore est d’environ 2 minutes. Alors imaginons les conséquences lorsque des populations jeunes et moins jeunes s’exposent pendant plusieurs heures à ces niveaux sonores excessifs. Cette étude n’est jamais apparue dans les médias, probablement parce que c’est inintéressant ou c’est parce que ce n’est pas la préoccupation première, pourtant le danger est réel.
Le plus inquiétant, c’est que des enfants de plus en plus jeunes sont exposés à ces vacarmes. Lors du « carnaval des enfants » organisé par les écoles, nous constatons que ces petits ne sont munis d’aucune protection auditive. Pourtant, ils sont souvent accompagnés par la grosse sono qui crache des décibels sans relâche pendant des heures. Quant aux parents, peut informés des conséquences du bruit sur l’audition de leur progéniture, ils ne réagissent pas.
Toutes ces associations carnavalesques qui se créent ici ou là et qui mettent l’accent sur la fête, la pratique du tambour et d’autres instruments à percussion, ignorent complètement les conséquences à l’exposition prolongée à ces niveaux sonores excessifs. Des informations existent sur la nécessité de protéger les oreilles des plus grands aux plus petits. Seulement le bruit n’est pas une préoccupation majeure dans notre département. On le génère, on l’entretient, on vit avec. On pourrait dire qu’il y a une addiction au bruit dans notre région. Il n’y a aucune volonté politique pour lutter contre ce fléau qui empoisonne la vie de beaucoup de nos compatriotes. Il y a ceux qui provoquent ces nuisances et ceux qui les subissent. Le bruit a des conséquences néfastes sur la santé. Il rend sourd. Il provoque des maladies cardiovasculaires, le stress, trouble du sommeil, irritabilité.
Le culturel est souvent évoqué comme alibi pour justifier ces comportements excessifs.
Protégeons nos oreilles, l’audition est un patrimoine fragile que nous pouvons perdre sans nous rendre compte. Sa détérioration génère des frais importants pour le malade. Protégeons notre santé et surtout nos enfants qui ne se doutent pas que faire la fête sans limite, à des niveaux sonores élevés, peut être une source de risque pour leur audition, leur santé et leur avenir.
ASSOCIATION ANTIBRUIT DE VOISINAGE
René BERNARD

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