Un universitaire antillais à l’honneur

 — par Roland Sabra —

EDITORIAL du 15-XI-07

 

Frédéric Régent

Frédéric Régent

Ce n’est pas si fréquent. Le Monde des livres du 09 XI-07  qui consacre sa double page intérieure à l’esclavage et à la colonisation fait  sa  « Une »   avec le ivre de Frédéric Régent qui vient de paraître chez Grasset. On trouvera sur internet de nombreuses recensions, toutes aussi élogieuses les unes que les autres, de ce travail qui s’annonce donc comme remarquable. Mais Frédéric Régent n’en n’est pas à son coup d’essai. Né en 1969,  Il se définit comme «  Etant à la fois descendant d’esclaves et de colons. ». Il est docteur en histoire de l’Université Paris I -Panthéon-Sorbonne. Auteur de différents articles sur l’expédition d’Egypte, l’esclavage et la Guadeloupe pendant la Révolution, co-auteur avec Jacques Adélaïde-Merlande et René Bélénus de La rébellion de la Guadeloupe 1801-1802 (Archives départementales de la Guadeloupe, 2002), il enseigne aujourd’hui l’histoire à l’Université des Antilles et de la Guyane après avoir été professeur au collège de Trois-Rivières. Heureux élèves! Il est l’auteur, chez Grasset en 2004, de Esclavage, métissage, liberté (La révolution française en Guadeloupe, 1789-1802), aujourd’hui reconnu comme un livre de référence. C’est avec plaisir que nous reproduisons l’article de Jérôme Gautheret, accompagné de l’ensemble du dossier.

L’article de Jean Birnbaum, souligne combien le retour du refoulé homosexuel « transgénérationnel »  peut faire des ravages chez les islamistes, mais pas seulement chez eux…

Comme par hasard les pays dans lesquels les homosexuels sont pourchassés, les pays dans lesquels l’homophobie est monnaie courante, sont aussi ceux dans lesquels les conditions de vie des femmes sont les plus difficiles. La 7ème campagne de l’UFM appelle à ne pas se faire complice des violences faites aux femmes. On lira en complément le rapport sur la pratique de l’excision en France et en Afrique.

L’article de Olivier Pironet sur le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy apparait comme une illustration de l’entretien accordé à Roger-Pol Droit par Maurice Godelier. A mettre aussi en regard avec le travail de Frédéric Régent. Claire Denis et Lilian Thuram montrent que l’amour de l’Afrique ne tient pas à une affaire de couleur de peau ni de lieu de naissance.

Enfin, Madinin’Art a souvent publié ces derniers temps des articles qui portaient sur l’envolée des prix sur le marché de l’Art. On pouvait croire que la Martinique se tenait à l’écart de ce mouvement haussier. Et bien pas du tout! La Martinique est bien de ce monde et pas d’un autre. La veille de l’ouverture au public de l’exposition « Les Passeurs » à la Villa Chanteclerc, lors du vernissage, Kanel Brosi avait vendu une dizaine de ses œuvres, en moins d’une heure, alors même que le peu d’espace qui lui était accordé ne valorisait pas comme il se devait le travail de l’artiste. Si l’on ajoute à ce fait que les prix étaient déjà supérieurs à ceux pratiqués lors de la première exposition, on peut en déduire au moins deux choses. Premièrement que le talent trouve toujours sa voie et que cette artiste est promise à un bel avenir, mais cela est une évidence. Deuxièmement que, pour peu qu’elle expose à l’extérieur et cela ne saurait tarder, le prix de ses œuvres n’est pas près de baisser. Et c’est un euphémisme. Qu’on se le dise!

Roland Sabra