Catégorie : Arts de la scène

« Sous les feuilles » de Florence Lazar

Mercredi 26 novembre à 19h. Centre Culturel de Chateauboeuf. FdF

Une soirée autour du film de Florence Lazar
Le Réseau de recherche international Mondes de la Colonialité et TransModernités (MCTM), en collaboration avec Tropiques Atrium, organise une soirée autour du film de Florence Lazar « Sous les feuilles », en présence de sa réalisatrice et de personnes actrices ou témoins pour échanger à partir des différentes perspectives offertes par ce documentaire expérimental et poétique déployé dans des traces martiniquaises inattendues.
Synopsis :
Le cyclone Dean a retourné le sol de la Martinique : un cimetière d’esclavisés a resurgi. À l’hôpital psychiatrique se formule l’idée d’associer ce dernier à une démarche curative inédite. Le film entremêle la parole des vivants, le soin des corps, l’empreinte coloniale et le récit des plantes.

Sous les feuilles / Anba Fey s’inscrit dans la continuité du travail cinématographique entrepris avec Tu crois que la terre est chose morte (2019). Ce nouveau film approfondit la relation entre le politique et le végétal, tout en s’ancrant dans un lieu particulier de la Martinique : Anse Bellay. Ce site, un cimetière d’esclavisés mis au jour par le cyclone Dean en 2007, devient le centre d’une réflexion sur la mémoire, l’histoire et les pratiques de soin.

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André « Dadou » Pasquet (1953-2025)

André « Dadou » Pasquet, figure majeure du compas haïtien, s’est éteint le dimanche 23 novembre 2025, à l’âge de 72 ans, entouré des siens. Guitariste d’exception, compositeur inspiré et cofondateur du mythique Magnum Band, il laisse derrière lui une empreinte durable dans l’histoire de la musique caribéenne.

Né le 19 août 1953, Dadou Pasquet grandit dans un environnement où l’exigence artistique est naturelle. Neveu de plusieurs grandes figures de la musique haïtienne, il se passionne très tôt pour cet art et monte sur scène dès l’âge de douze ans. Au début des années 1970, son talent éclatant le mène au sein du Tabou Combo, où il s’impose immédiatement comme un musicien complet : guitariste virtuose, chanteur puissant et compositeur méticuleux.

En 1976, il fonde avec son frère Tico le Magnum Band, formation avant-gardiste dont il devient la figure centrale. Sous son impulsion, le groupe ouvre le compas à des influences nouvelles — jazz, funk, reggae, blues — et forge une signature sonore reconnaissable entre toutes. Le slogan du groupe, La seule différence, résumait à lui seul l’ambition artistique de Dadou : faire évoluer la tradition sans jamais la trahir.

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Jean Guidoni, funambule des nuits profondes, s’est éteint

Jean Guidoni n’est plus.
Le 21 novembre 2025, à Bordeaux, s’est tu l’un des derniers grands incendiaires de la chanson française, chanteur des failles et des vertiges, funambule des marges et des passions, 74 ans à peine pour une vie passée à bousculer les ombres.
Il laisse derrière lui une œuvre ardente, indocile, deux fois couronnée par l’Académie Charles-Cros, et surtout un éclat : celui d’un artiste qui n’a jamais demandé l’autorisation d’être lui-même.

L’enfant du cours Lafayette

On imagine encore le petit Jean Quilicus, courant entre les étals du marché de Toulon, respirant l’iode, la cuisine de sa grand-mère et l’absence de son père marin comme un premier apprentissage de la solitude.
C’est là qu’il découvre, presque clandestinement, la beauté : un opéra vu trop jeune, une chanson yé-yé entendue trop fort, un film fantastique qui lui ouvre une porte secrète.
Déjà, quelque chose en lui brûle plus que les autres.
Il quitte l’école, devient apprenti coiffeur, et l’on comprend que ce garçon — moitié ange, moitié créature nocturne — se cherchera longtemps.

Paris, les errances, la révélation

À Paris, en 1971, les portes s’entrebâillent : un professeur de chant, une maquette confiée à Michel Legrand, quelques 45 tours trop sages.

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Titak Jazz – Une édition qui fait résonner le monde

Le Calendrier du Titak Jazz 2025

Depuis son lancement en 2024, Titak Jazz s’impose comme un rendez-vous incontournable de Tropiques Atrium – Scène nationale. Pour cette nouvelle édition, le festival revient avec une programmation encore plus dense, portée par l’envie de révéler et célébrer les musiciens d’ici et d’ailleurs, de faire se rencontrer les générations, et de traverser, avec audace, les multiples écritures du jazz et de ses territoires périphériques.

Avec dix groupes et près de quarante musiciens, Titak Jazz fait battre le cœur d’un jazz en mouvement : un jazz enraciné mais ouvert, vibrant, pluriel, traversé de courants, de climats, d’émotions fortes. Entre les artistes consacrés et les voix émergentes, le public est invité à vivre une succession de concerts riches en surprises, en découvertes et en coups de cœur.

Un festival en archipel – Rhizome musical / Katkwazé

Titak Jazz se déploie dans les deux salles de Tropiques Atrium et rayonne jusqu’au Saint-Esprit, élargissant son territoire pour former un véritable archipel musical. En écho à la saison Passage(s), le festival affirme une approche transversale, ouverte aux circulations : circulation des styles, des publics, des esthétiques, des générations.

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« Plein soleil », un chef-d’œuvre de René Clément

Lundi 24 novmebre 20h50 Sur Ciné+ Classic

Par René Clément, René Gégauff Avec Alain Delon, Marie Laforêt, Maurice Ronet | 10 mars 1960 en salle | 1h 54min | Thriller | Date de reprise 10 juillet 2013

Synopsis :
Un milliardaire américain confie à Tom Ripley la mission de convaincre son fils Philippe Greenleaf, noceur invétéré qui passe de longues vacances en Italie avec sa maîtresse Marge, de rentrer en Californie. Tom entre dans l’intimité du couple et devient l’homme à tout faire de Philippe qui le fait participer à toutes ses aventures, non sans souvent l’humilier. Celui-ci va même, faire mine d’aider un aveugle à traverser la rue et lui acheter finalement sa canne (très cher) et alors jouer la comédie du faux-aveugle, provoquant l’hilarité de Tom. De son côté, Tom s’insinue au sein du jeune couple et y sème la zizanie. Alors qu’ils sont tous trois en croisière sur le bateau de Philippe, et à la suite d’une dispute, Philippe laisse Tom dans un canot attaché par un cordage au bateau, en plein soleil. Philippe et Marge s’enferment dans la cabine, et constatent, lorsqu’ils ressortent, que la corde s’est rompue.

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Jimmy Cliff, lumière mondiale du reggae, s’est éteint à 81 ans

Jimmy Cliff, né James Chambers le 30 juillet 1944 à Somerton, en Jamaïque, s’est éteint à l’âge de 81 ans des suites d’une pneumonie survenue après une crise convulsive. Son décès, annoncé par son épouse Latifa Chambers le 24 novembre, marque la disparition de l’un des derniers géants fondateurs du reggae. Dans un message empreint d’émotion, elle a exprimé sa gratitude envers « les fans, la famille, les amis, les artistes et collègues » qui ont accompagné l’artiste tout au long de sa vie, appelant également au respect de la vie privée de la famille dans cette épreuve.

Un pionnier du reggae et passeur de frontières

Figure majeure de la musique jamaïcaine depuis plus d’un demi-siècle, Jimmy Cliff incarne l’une des trajectoires les plus singulières et les plus influentes du reggae moderne. Envoyé très jeune à Kingston, il y enregistre en 1961 son premier titre, Dearest Beverley, avant de signer, dès 1962, un premier 45 tours dans un pays que le ska, puis le rocksteady et le reggae portent vers une effervescence artistique nouvelle.

Sa carrière internationale s’amorce dès la fin des années 1960, notamment avec Vietnam, chanson devenue un hymne pour les opposants à la guerre, et avec son succès au Brésil en 1968.

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« La Femme la plus riche du Monde », un film de Thierry Klifa

À Madiana
Par Thierry Klifa, Cédric Anger Avec Isabelle Huppert, Marina Foïs, Laurent Lafitte | 29 octobre 2025 en salle | 2h 03min | Comédie dramatique
Synopsis
Tout public
La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis.
La presse en parle :
Closer par Justine Boivin
Un régal de drôlerie et de répliques irrésistibles.

Abus de Ciné par Olivier Bachelard
Huppert et Lafitte duo virtuose dans une comédie finement dialoguée.

Bande à part par Jo Fishley
Cette tragicomédie sur la bourgeoisie inscrit Thierry Klifa dans la veine de Chabrol. Mais là où son devancier en observait le microcosme provincial, le réalisateur de La Femme la plus riche du monde en filme la version mondialisée. Le principe, lui, reste le même : la bourgeoisie se regarde tomber — avec élégance, et vacuité.

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L’éphéméride du 22 novembre

Le Boléro de Maurice Ravel est créé à l’Opéra de Paris le 22 novembre 1928

« Je n’ai écrit qu’un seul chef d’œuvre dans ma vie, et il n’y a pas de musique dedans » ironisait Ravel à propos de son Bolero.

Le Boléro de Maurice Ravel est une musique de ballet pour orchestre en ut majeur composée en 1928 et créée le 22 novembre de la même année à l’Opéra Garnier par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. Mouvement de danse au rythme et au tempo invariables, à la mélodie uniforme et répétitive, le Boléro de Ravel tire ses seuls éléments de variation des effets d’orchestration, d’un lent crescendo et, in extremis, d’une courte modulation en mi majeur.

Cette œuvre singulière, que Ravel disait considérer comme une simple étude d’orchestration, a connu en quelques mois un succès planétaire qui en a fait son œuvre la plus célèbre et, de nos jours encore, une des pages de musique savante les plus jouées dans le monde. Mais l’immense popularité du Boléro tend à masquer l’ampleur de son originalité et les véritables desseins de son auteur.

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« Mama Wanakéra » d’Olivier Ernest Jean-Marie

— Par Selim Lander —

Poursuivant sa série des pièces produites localement, le Théâtre municipal présente jusqu’à samedi une création issue de l’atelier du Sermac animé par Élie Pennon, Mama Wanakaéra d’Olivier Ernest Jean-Marie qui intervient lui-même dans les rôles d’Aimé Césaire et de Patrick Chamoiseau. La pièce commence dans une salle d’hôpital où repose la matriarche d’une nombreuse famille. Elle récupère d’une blessure infligée involontairement par l’une de ses petites filles, un coup de revolver parti intempestivement. Cet événement improbable est à l’origine d’une réunion familiale et d’une discussion animée en créole. On retrouve ensuite la famille sur le chemin du retour, dans un minibus, ce qui est l’occasion de solder quelques comptes, avant une halte à l’église pour remercier le Seigneur, laquelle halte ne va pas sans susciter quelques propos critiques à l’égard d’une religion importée par des Blancs.

La suite de la pièce, lors d’une nouvelle visite de la famille cette fois plus nombreuse, accentue le côté critique de la pièce avec l’énoncé des griefs contre la Métropole si souvent entendus dans le théâtre antillais (de l’esclavage au chlordécone).

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Jimmy Somerville, rebelle queer de la pop anglaise

Documentaire d’Olivier Simonnet – France, 2025 – 53 minutes | Disponible sur Arte.tv jusqu’au 4 juillet 2026

Avec sa voix de contre-ténor qui transperce l’air comme un cri de liberté, Jimmy Somerville a débarqué dans le paysage musical des années 1980 tel un ovni venu électriser les pistes de danse. Mais derrière l’énergie contagieuse de sa pop électronique se cache une trajectoire forgée dans la lutte. Enfant des quartiers ouvriers de Glasgow, Somerville comprend très tôt que son homosexualité n’a pas sa place dans l’ordre social brutal qui l’entoure. À 17 ans, il quitte sa ville natale avec pour seule arme son désir d’émancipation, direction Londres et ses possibles.

Le documentaire d’Olivier Simonnet revient sur ce parcours d’exil et de reconstruction qui mène le jeune homme à fonder Bronski Beat. Leur premier single, Smalltown Boy, devient en 1984 un séisme international : un récit de fuite et de survie porté par une voix bouleversante, qui résonne avec la solitude de milliers de jeunes queer. Derrière son apparente douceur, le morceau dit la violence de l’exclusion – et annonce l’engagement inébranlable de son interprète.

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« Ce que cette nature te dit », un film de Hong Sang-Soo

Lundi 17 novembre à 14h | Mardi 18 novembre 19h à Madiana

Par Hong Sang-Soo Avec Seong-guk Ha, Yoon So-yi, Hae-hyo Kwon
Titre original Geu jayeoni nege mworago hani | 29 octobre 2025 en salle | 1h 48min | Drame
Synopsis
Tout public
Donghwa, un jeune poète de Séoul, conduit sa petite amie Junhee chez ses parents, aux alentours d’Icheon. Émerveillé par la beauté de leur maison nichée dans un jardin vallonné, il y rencontre son père qui l’invite à rester. Au cours d’une journée et d’une nuit, il fait la connaissance de toute la famille et la nature de chacun se révèle.
La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Mathilde Grasset
Nouvel opus d’une filmographie sérielle, où finissent par s’entremêler les situations et les personnages, Ce que cette nature te dit refuse l’aigreur ou l’abandon et accorde à son jeune personnage, en guise de profession de foi aussi humble qu’obstinée, un peu d’équivocité dans l’épaisseur nocturne.

Critikat.com par Marin Gérard
C’est sans doute dans l’ambiguïté finale que se niche la singulière beauté de ce curieux nouveau chapitre.

L’Humanité par La Rédaction
La nature, Hong la filme sans effets, sinon quelques panoramiques et dézooms qui viennent, çà et là, dévoiler une colline ou les branches d’un arbre, ou le flash d’un téléphone pendant une magnifique balade nocturne.

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« Mama Wanakaéra », texte Olivier Ernest Jean-Marie, m.e.s. José Exélis

Vendredi 21 & et samedi 22 novembre | 19h30 |T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF

La pièce

La famille Germano est une famille martiniquaise de militants nationalistes.

Papy Pierre et Mamy Monique se sont connus dans les années 70 dans le nord Atlantique de la Martinique. Lui, petit bourgeois foyalais, militant maoïste préparant la révolution avec les ouvriers agricoles des campagnes du Marigot, du Lorrain et de Basse-Pointe, Elle, ouvrière agricole sur l’habitation Vivé au Lorrain.

Fin d’année, c’est l’anniversaire de leur mariage, la fête réunit la famille, et à l’occasion s’y invite un sujet sulfureux : la politique ; dans le dédale des discussions Laura, une des petites filles va involontairement atteindre grièvement sa grand-mère.

Sortie du coma, « Pas sé lespri kò ki mèt kò » Mamy Momo échange avec sa famille à propos de sa rencontre avec Mama Wanakaéra, l’esprit de la Martinique. (Expérience de mort imminente ou de traversée d’un ailleurs ?)

C’est dans un contexte grave de dérèglement climatique que mama Wanakaéra se joint à la conversation familiale tressée par toutes les tensions, toutes les énergies et toutes les visions qui irriguent la Martinique aujourd’hui.

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« Ubu président » : engagé et déjanté

— par Selim Lander —

Ubu président et non plus Ubu roi, les spectateurs sont avertis d’emblée qu’il ne vont pas assister à la pièce d’Alfred Jarry mais à quelque chose d’autre, que les références ne seront pas les mêmes. Et de fait le texte de Mohamed Kacimi – bien connu à la Martinique – est bien plus qu’une adaptation, une véritable réécriture où surnagent malgré tout quelques termes emblématiques de la pièce initiale comme « la chandelle verte », « merdre » ou « cornegidouille » et où domine comme chez Jarry un esprit farcesque. Pour le reste la viande de cheval distribuée au peuple est remplacée par des pizzas et tout est à l’avenant. La distribution de l’or de la cassette royale demeure néanmoins (car l’Ubu président de M. Kacimi se fera finalement proclamer roi).

Ce qui n’empêche pas l’auteur de nous délivrer son message  : les Français (« de souche ») sont racistes (ils veulent se débarrasser des immigrés), idiots (puisque ayant élu un président aussi nul et prétentieux qu’Ubu) et bigots. Chacun en jugera et après tout pourquoi pas ?

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À Tropiques-Atrium, un « Ubu Président » déchaîné conquiert le public martiniquais

— Par M’A —

Samedi 15 novembre, la salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium affichait complet pour accueillir Ubu Président, la farce politico-musicale de Mohamed Kacimi mise en scène par Isabelle Starkier. Devant un public martiniquais peu habitué aux comédies musicales, souvent sidéré, parfois rieur, parfois glacé d’effroi, mais finalement conquis, la troupe a livré un spectacle qui fait vibrer l’héritage d’Alfred Jarry en plein cœur de notre époque – et de nos inquiétudes.

Dès les premières minutes, le fameux « Merdre » résonne comme un coup de tonnerre. Bienvenue en absurdie : un territoire où la démagogie devient sport national, où le grotesque sert de guide politique, et où chaque sondage se joue comme un round de boxe. Tout se passe sur un ring, littéralement, métaphore limpide d’une vie politique transformée en combat de spectacle. Quand le public rit, le rire se coince  dans la gorge : la caricature ressemble étrangement à l’actualité.

Un Ubu terrifiant et hilarant

Au centre du chaos, Stéphane Miquel campe un Père Ubu monumental, grotesque, terrifiant, mélange de bouffonnerie et de tyrannie infantile.

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Un cinéma décolonial : les personnages du cinéma antillais

Rencontre avec Guillaume Robillard Mardi 18 novembre – 9h à 10h Salle 10 – Faculté Jean Bernabé, Campus de Schœlcher

— Par Sarha Fauré —

La Faculté Jean Bernabé a l’honneur de recevoir Guillaume Robillard pour une présentation approfondie de son ouvrage majeur, Un cinéma décolonial : les personnages du cinéma antillais, publié aux Presses universitaires des Antilles dans la collection Arts et esthétique. Cette rencontre propose une plongée rare au cœur d’un champ cinématographique encore peu étudié, mais d’une richesse esthétique et politique considérable : le cinéma des Antilles françaises.

Un ouvrage fondateur sur l’ensemble du cinéma antillais

Première étude systématique consacrée à l’intégralité des longs-métrages de fiction réalisés par des cinéastes antillais ou d’origine antillaise, ce livre interroge la possibilité d’un véritable regard de l’intérieur (insider’s view) dans la représentation de la Guadeloupe, de la Martinique et, plus largement, de la Caraïbe.
Guillaume Robillard y analyse près d’un demi-siècle de films dont il cherche à comprendre les continuités, les singularités et les logiques esthétiques.

L’auteur distingue trois espaces cinématographiques :

  • le cinéma antillais-péyi, ancré dans les territoires de Guadeloupe et de Martinique ;
  • le cinéma antillais-lòtbòdlo, réalisé en France hexagonale ;
  • le cinéma antillo-tout-bò, tourné ailleurs dans le monde (Afrique, États-Unis, autres espaces diasporiques).

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Ubu Président – Quand le grotesque devient miroir du pouvoir

Samedi 15 novembre – 19h30 | Tropiques-Atrium, FdF

Ubu Président signe le retour tonitruant du Père et de la Mère Ubu sur scène, dans une adaptation contemporaine, musicale et jubilatoire du classique d’Alfred Jarry. Réécrit par Mohamed Kacimi et mis en scène par Isabelle Starkier, le spectacle plonge le public dans un univers où le ridicule et le tragique se mêlent dans une farce politique terriblement actuelle.

Une farce musicale pour notre temps

Tout commence dans une cuisine misérable : le Père et la Mère Ubu, chômeurs éternels, s’y disputent les dernières miettes d’un repas disparu. L’arrivée d’une journaliste de “Niouze” — en quête de sensationnel — bouleverse leur quotidien. Ensemble, ils trouvent l’idée qui pourrait tout changer : devenir président(s) !
Ainsi démarre la risible et terrifiante ascension d’Ubu vers le pouvoir suprême, satire grinçante d’un monde où la démagogie, le populisme et l’absurde se confondent dans un même éclat de rire.

Entre rire et révolte

Pour Isabelle Starkier, « Ubu, c’est l’emblème du tyran ridicule, pathétique, comme notre XXIe siècle sait en produire à la pelle.

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L’éphéméride du 15 novembre

Sortie dans les salles de cinéma étasuniennes  du premier film tourné avec Elvis Presley, Love Me Tender le 15 novembre 1956.

Le Cavalier du crépuscule (!) (Love Me Tender) est un film américain de genre western, réalisé en 1956 par Robert D. Webb.
Synopsis
Alors que la guerre de Sécession touche à sa fin, un groupe de soldats sudistes, attaque une trésorerie yankee et file avec le butin. Parmi eux, trois frères : Vance (Richard Egan), Ray (James Drury) et Brett (William Campbell) Reno. Au lieu de remettre l’argent à l’armée sudiste en déroute, le groupe décide de se partager le butin. Ainsi chacun rentre chez eux. Puisque la guerre était terminée au moment du vol, ils sont, sans le savoir, considérés comme des hors-la-loi. Ce trésor de guerre va attirer bien des convoitises ainsi que des revirements de situation innatendus pour la famille Reno.

À son retour Vance Reno, découvre que sa bien-aimée, Cathy (Debra Paget), s’est mariée avec son jeune frère, Clint (Elvis Presley). Ce dernier ne connaissait pas la relation qu’avait entretenue sa femme avec Vance avant son départ pour la guerre.

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« No Other Land », un documentaire de Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham

Vendredi 14 novembre à 19h sur la Savane à FdF
Par Rachel Szor | Avec Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal 13 novembre 2024 en salle | 1h 35min | Documentaire
Synopsis :
Depuis plus de 5 ans, Basel Adra, un activiste palestinien en Cisjordanie, filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches. Une amitié inattendue voit le jour.
Ce film réalisé par un collectif palestino-israélien de quatre jeunes militants a été réalisé comme un acte de résistance créative sur la voie d’une plus grande justice.

Lire aussi :Hamdan Ballal, coréalisateur palestinien du film oscarisé «No Other Land», attaqué par des colons israéliens et arrêté

La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Raphël Nieuwjaer
Alors que No Other Land avait réussi à maintenir un souffle ample, alternant l’urgence et la détente, la colère et l’humour, il s’achève sèchement, comme pris à la gorge.

Konbini par Arthur Cios
On n’est pas fan cette expression mais ici, elle est adéquate : No Other Land est un film réellement important.

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« L’Étranger », un film de François Ozon

À Madiana jusqu’au 19 novembre 3 séances par jour sauf le samedi (2 séances). 

Adaptation de L’Étranger d’Albert Camus.
Par François Ozon Avec Benjamin Voisin, Rebecca Marder, Pierre Lottin | 29 octobre 2025 en salle | 2h 00min | Drame
Synopsis :
Tout public
Alger, 1938. Meursault, un jeune homme d’une trentaine d’années, modeste employé, enterre sa mère sans manifester la moindre émotion. Le lendemain, il entame une liaison avec Marie, une collègue de bureau. Puis il reprend sa vie de tous les jours. Mais son voisin, Raymond Sintès vient perturber son quotidien en l’entraînant dans des histoires louches jusqu’à un drame sur une plage, sous un soleil de plomb…

La presse en parle :

Franceinfo Culture par Laurence Houot
François Ozon, en tenant sans concession ce parti pris tout en offrant un regard distancié sur le contexte historique, donne une version cinématographique passionnante et éclairante de L’Étranger.

Positif par Ariane Allard
Par petites touches disséminées (cette façon qu’ont les hommes de parler, de tenir une cigarette, d’habiter l’espace public, de frapper une femme), le long métrage de François Ozon n’aura de cesse de capter cette masculinité toxique, raciste et violente.

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13 novembre. Le choix de Sonia : le courage d’une héroïne de l’ombre face au terrorisme

Sur France.tv jusqu’au 20 mai 2026

La série « 13 novembre. Le choix de Sonia », diffusée sur France 2, est un fiction documentaire poignant et saisissant qui retrace l’histoire vraie d’une femme, surnommée Sonia, dont l’identité reste protégée pour des raisons de sécurité. Elle est l’héroïne discrète et pourtant déterminante dans la traque des terroristes responsables des attentats du 13 novembre 2015 à Paris. Ce récit, qui mêle réalité et reconstitutions fictives, nous plonge dans les choix difficiles, les menaces et les dilemmes auxquels Sonia a été confrontée après avoir dénoncé l’un des principaux responsables des attentats, Abdelhamid Abaaoud.

Le concept et la structure de la série

« Le choix de Sonia » est composée de quatre épisodes de 30 minutes chacun. Réalisée par David André et coécrite avec Violette Lazard, la série alterne entre scènes reconstituées, images d’archives, et témoignages d’acteurs clés, notamment ceux des enquêteurs de la Sous-direction antiterroriste (SDAT) et de l’avocate de Sonia. Une attention particulière a été portée à l’anonymat de Sonia, représentée à l’écran sous une silhouette masquée, et sa voix est modifiée pour la protéger.

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Kabaré Z, le premier cabaret institué de Martinique

Un espace de libération, de création et de plaisir partagé

Kabaré Z s’affirme comme le premier cabaret queer, féministe et caribéen de Martinique. Porté par l’association Zanmi et initié par Nadia Chonville, écrivaine et docteure en sociologie, le projet propose des spectacles réguliers, chaque premier week-end du mois, dans la salle foyolaise L’Arobase, à Schoelcher.
La grande première, déjà complète, aura lieu ce vendredi 14 novembre.

Nadia Chonville définit ainsi sa démarche :

« Le Kabaré Z proposera des spectacles présentant des stratégies de libération féministes et queer pour la Caraïbe, dans une esthétique empruntant aux imaginaires martiniquais, à leurs rituels sacrés et jouissifs. Nous glorifierons les danses, les mouvements, les couleurs et les sons de nos innovations culturelles féminines caribéennes. »

Elle poursuit :

« Quand les femmes caribéennes bougent, parlent, dansent, chantent, leur expression est souvent interprétée comme une provocation sexuelle destinée aux hommes hétérosexuels. Or, nous affirmons que ces mouvements ont d’abord pour objet la libération et le plaisir de celles et ceux qui les accomplissent. Le plaisir reçu par le public n’est pas un plaisir de chasse, mais un plaisir partagé, une invitation à la transe collective.

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Le Mois du Doc en Martinique jusqu’au 5 décembre 2025

La compagnie Ciné Woulé vous invite à célébrer Le Mois du Doc, un événement annuel qui met en lumière des documentaires puissants, provocants et inspirants, portant un regard critique sur des sujets qui éveillent les consciences. Du 1er au 30 novembre, venez découvrir, échanger et débattre autour du cinéma du réel dans différents lieux de la Martinique.

Au Programme :

Mercredi 12 novembre – Ex-école maternelle de De Briand
Film : Madeleine Jouye de Grandmaison, le désir d’exister
Heure : 19h00
À 85 ans, Madeleine de Grandmaison parcourt ses carnets personnels, retraçant son parcours de militante engagée aux côtés d’Aimé Césaire, jusqu’à son rôle de députée européenne. Ce documentaire nous plonge dans sa vie de femme de conviction, de la Martinique coloniale à l’Europe, toujours animée par son « désir d’exister. »

Vendredi 14 novembre – Savane, Fort-de-France
Film : No Other Land
Heure : 19h00

Depuis plus de 5 ans, Basel Adra, un activiste palestinien en Cisjordanie, filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches.

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Fanny Auguiac : Une vie consacrée à la culture martiniquaise

Le monde culturel martiniquais pleure la disparition de Fanny Auguiac, à l’âge de 87 ans, figure emblématique de la culture de l’île. C’est son époux, Max Auguiac, qui a annoncé cette triste nouvelle dans un message poignant et personnel :
« À tous mes parents et amis, j’ai la douleur de vous faire part du décès de Fanny, ma femme, ma compagne depuis plus de soixante ans ! Je suis dévasté… » La perte de Fanny laisse un vide immense dans la scène culturelle martiniquaise, mais aussi dans la vie de ceux qui ont eu la chance de croiser son chemin.

Une vie dédiée à l’art et à la culture
Née à Paris le 20 novembre 1937, Fanny Auguiac a vécu une enfance marquée par les horreurs de la guerre. Orpheline de guerre, elle grandit dans un environnement où l’art et la culture ont toujours joué un rôle primordial. Très tôt, elle montre un intérêt pour la musique, qu’elle étudie de façon approfondie, notamment le piano, avant de s’orienter vers le cinéma. C’est dans l’industrie cinématographique qu’elle fait ses premiers pas professionnels, travaillant aux côtés de figures telles que Beckett, Sartre et Duras.

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L’éphéméride du 10 novembre

Première création de l’opéra La forza del destino, de Giuseppe Verdi le 10 novembre 1862

La forza del destino est une œuvre ou un mélodrame en quatre actes, de Giuseppe Verdi, avec un livret de Francesco Maria Piave, tiré de Alvaro o la forza del destino de Ángel de Saavedra.

Genèse
En janvier 1861, Verdi répond à une demande du tsar Alexandre II de Russie, adressée par l’intermédiaire du ténor Enrico Tamberlick. Après avoir initialement envisagé un projet d’opéra sur Ruy Blas, il accepte, le 3 juin 1861, le drame de Rivas, Don Alvaro o la fuerza del sino, que lui soumet le théâtre impérial.

Le livret est confié à Francesco Maria Piave, et la partition composée entre juin et novembre 1861.

Création
En décembre 1861, Verdi se rend à Saint-Pétersbourg pour les premières répétitions. La maladie de la soprano Emma La Grua prévue pour la création du rôle de Leonora et l’impossibilité de trouver une cantatrice à la hauteur pour reprendre le rôle amènent Verdi à envisager de rompre le contrat qui exige que ses œuvres soient chantées par les artistes de son choix.

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L’éphéméride du 8 novembre

Sortie de l’album Led Zeppelin IV, du groupe éponyme le 8 novembre 1971.

Led Zeppelin IV est le titre généralement utilisé mais non officiel pour nommer le quatrième album du groupe de rock britannique Led Zeppelin sorti le 8 novembre 1971 et dont la pochette originale ne comprenait pas la moindre inscription, y compris sur la tranche. L’album, qui comporte de nombreux classiques (Black Dog, Rock and Roll, Stairway to Heaven, When the Levee Breaks, etc.) que le groupe jouera sur scène jusqu’à la fin de sa carrière, est un des albums les plus vendus de l’histoire, avec plus de 23 millions de copies écoulées seulement aux États-Unis1 et 37 millions d’exemplaires vendus dans le monde. En France, il s’est écoulé à 1,1 million d’exemplaires selon les estimations. L’album fut composé et mixé aux Basing Street Studios d’Island Records, à Londres, à Headley Grange, une demeure victorienne isolée dans l’East Hampshire, et à Sunset Sound (Los Angeles).

Réception
Après l’accueil médiocre qu’avait réservé la critique à Led Zeppelin III à l’automne 1970, Jimmy Page décida que l’album suivant du groupe n’aurait pas de titre, hormis quatre symboles à l’intérieur de la pochette et sur le disque, chacun choisi par un membre du groupe.

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