Jour : 27 avril 2018

La Biennale 2018 : Quand danser, c’est être libre

Environnement Vertical, Habiter la frontière, Lespri Kò

— par Janine Bailly —

Si l’on peut regretter que n’ait pas lieu cette année la traditionnelle journée offerte dans le parc de La Pagerie aux Trois-Îlets, il faut cependant remercier pour l’aménagement de l’esplanade de Tropiques-Atrium en espace à danser. Un espace ouvert qui en fin de journée se gorge de spectateurs tant assis sur les gradins que debout tout autour de la place, avides de découvrir les belles propositions inscrites au programme de la Biennale 2018. Les représentations des Mystères, ancêtres en quelque sorte d’un pan de notre théâtre occidental, n’avaient-elles pas lieu au Moyen-Âge sur le parvis de nos églises ?

Ce jeudi soir-là, ce fut en ouverture Environnement Vertical, de la Compagnie Retouramont. La nuit enfin tombée, on put voir d’étranges libellules vertes et bleues évoluer sur la façade ocre du bâtiment, complétée pour cette occasion par des panneaux provisoires offrant aux danseuses une plus grande surface d’évolution. Bientôt, la grâce et la légèreté des deux corps suspendus, insoucieux du vide enténébré qui menace, font oublier le harnais qui leur permet ces évolutions dans les airs.

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Ce que le jour doit à la nuit : Hervé Koubi transcende la danse de rue

Ce soir, vendredi 27 avril, 20h à l’Atrium

Voici ce que nous écrivions à propos de cette pièce après l’avoir découverte, il y a cinq ans de celà, à Aix-en-Provence? Selim Lander.

Ce que le jour doit à la nuit est d’abord le titre d’un roman de Yasmina Khadra, cet ancien militaire reconverti dans la littérature qui se trouve actuellement diriger le Centre culturel algérien de Paris. Hervé Koubi est pour sa part un Français issu de l’immigration algérienne (suivant l’expression consacrée). Le titre de sa nouvelle création – qui met en scène douze danseurs hommes, algériens à l’exception d’un seul, burkinabé – traduit son propos plus clairement peut-être qu’il ne le laisse entendre dans ses notes d’intention : qu’est-ce qu’un jeune Français comme lui, éduqué complètement en dehors de la culture maghrébine (études de pharmacie et de danse) doit au pays des origines ?

 

Pour le découvrir, il est parti à la rencontre du peuple d’Algérie et plus particulièrement des jeunes hommes adeptes du hip hop, peut-être la seule danse authentiquement populaire d’aujourd’hui. Sa compagnie est née de ces rencontres.

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Chavela Vargas, Pina Bausch, Ohad Naharin au cinéma

— Par Selim Lander —

Trois artistes exceptionnels étaient au programme des films de Tropiques-Atrium à Madiana en ce mois d’avril 2018. Trois individualités très fortes appartenant pour l’une au monde de la chanson, pour les deux autres à l’univers de la danse, trois personnalités qui nous font rêver, nous pauvres mortels sans grandes qualités, tout en nous communiquant une certaine fierté puisque, après tout, nous partageons avec elles le fait d’appartenir à une même humanité. Il se trouve que, avant de voir ces films, j’avais le projet d’écrire quelque chose sur notre monde d’abrutis (dont je ne m’exclue pas, tout étant dans ce domaine une question de degré) – car il faut être aveugle ou doté d’une bienveillance à toute épreuve pour ne pas voir leur signature inscrite partout (les bouteilles de plastique et les cartons d’hamburgers qui « décorent » nos lieux de promenade n’étant qu’un exemple des plus bénins). Heureux retournement de circonstance, après avoir vu ces trois films j’aurais plutôt envie d’écrire une ode à l’humanité qui engendre d’aussi bons génies.

Chavela Vargas (1919-2012) est une chanteuse populaire mexicaine qui a fait l’objet d’un documentaire de Catherine Gund et Daresha Kyi.

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« Zig Zag », la leçon de théâtre de Xavier Lemaire

— Par Selim Lander —

On connaît bien en Martinique Xavier Lemaire et sa complice Isabelle Andréani et c’est un plaisir sans cesse renouvelé de les découvrir dans une nouvelle création. Celle-ci est à part, une pièce sur le théâtre et la mise en scène. X. Lemaire se met lui-même en scène avec un double rôle, celui de conférencier chargé d’expliquer son métier au public (avec des références empruntées à quelques monuments de la profession : Jouvet, Vitez, Mnouchkine) et celui de directeur d’acteurs, en l’occurrence les deux comédiens confrontés aux personnages de Martine et Sganarelle dans le Médecin malgré lui (quel autre auteur que notre grand Molière, en effet, aurait pu s’imposer pour ce genre d’exercice ?)

En guise de démonstration des possibilités de la mise en scène, Isabelle Andréani et Frank Jouglas (que nous découvrons pour la circonstance en impeccable partenaire de la première dans des rôles de comédie) sont chargés d’interpréter de trois manières différentes la première scène de la pièce. La première qui se veut fidèle à Molière, en costumes d’époque et décor « réaliste », n’intéresse pas en tant que telle mais par la distance qu’elle révèle entre nous et le public du XVIIe siècle.

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Université des Antilles : l’enjeu est politique et non « éthique »

Par Serge Harpin —

La légitimité doit s’évaluer quantitativement – ou mathématiquement, dès lors qu’on affirme parler au nom de tous, dès lors qu’on prétend représenter toutes les composantes et parties prenantes d’une organisation – au sens de la sociologie des organisations. Les développements sur la « légitimité éthique » vs la « légitimité du nombre » supposés justifier le contraire sont, à proprement parler, des sophismes , des assertions ayant une apparence de bon sens mais dépourvues de toute valeur de vérité. Toute légitimité réfère à des valeurs, à un impératif moral – au sens de « l’impératif hypothétique » du philosophe KANT, c’est à dire, d’une obligation morale contextualisée. Toutefois, et cela vaut aussi pour la notion de « légalité », pour fonder une « autorité », un « droit moral opposable », il faut que celui-ci, l’impératif moral, soit reconnu comme tel par le plus grand nombre relativement à une situation donnée. Escamoter, par conséquent, la dimension comptable, récuser toute quantification, c’est se priver de la possibilité de juger objectivement du degré de légitimité dont on se prévaut. Peut-être est-ce là le but recherché par les tenants de ce bricolage hasardeux d’une opposition oiseuse « légitimité éthique » vs « légitimité du nombre » ?

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Le décret du 27 avril 1848 abolit l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises

 2018 : 170ème anniversaire de l’abolition

L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,

Décrète :

Art.

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Le Parlement européen appelle à protéger les abeilles et les producteurs de miel

 Avec 250 000 tonnes de miel produites chaque année par 600 000 apiculteurs dans 17 millions de ruches, l’Union européenne (UE) est le deuxième producteur de miel derrière la Chine. Le 1er mars 2018, le Parlement européen a adopté une résolution en faveur d’une stratégie à grande échelle et à long terme visant à protéger davantage les abeilles, à soutenir mieux l’apiculture et à 

 

lutter résolument contre le miel frelaté.

Indispensables abeilles : la pollinisation

84% des espèces végétales et 76% de la production alimentaire en Europe dépendent de la pollinisation par les abeilles sauvages et domestiques, selon le rapport du Parlement européen, porté par l’eurodéputé Norbert Erdos.

Alors qu’aux États-Unis, deux milliards d’euros sont dépensés chaque année pour la pollinisation artificielle, dans l’UE, les abeilles et d’autres insectes volants garantissent à titre gratuit la reproduction de nombreuses plantes cultivées et sauvages ainsi que la production de denrées alimentaires sans que ce processus naturel soit suffisamment reconnu.

Le déclin des colonies d’abeilles

En France, en 20 ans, le nombre de ruches a chuté de près de 100 000. Le taux de mortalité dans les ruches est de 30% en moyenne, voire de de 50 à 80% dans certains secteurs.

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