Mois : décembre 2016

La petite histoire de… L’oeuf

— Par Loan Nguyen —

Une passion française dont les poules sont captives. Près des deux tiers de la production d’oeufs de l’Hexagone reste le fait de l’élevage en cage, mais les Français se tournent de plus en plus vers le bio ou l’élevage en plein air. Quelques éléments pour faire un choix éclairé.

Première productrice d’œufs européens, la France a produit 14,7 milliards d’œufs en 2014. Un aliment plébiscité sur le marché hexagonal, puisque les Français ont consommé en moyenne 216 œufs par personne en 2014. L’élevage en cage, le plus répandu, concerne encore près de 70 % de la production d’œufs, même si sa part ne cesse de décroître au profit des élevages alternatifs (plein air ou bio). Concrètement, un élevage en cage se traduit par une densité de seize poules par mètre carré, soit un carré de 25 centimètres de côté par animal. Celles-ci ne sortent pas à l’extérieur et ne voient pas la lumière du jour. Les poules élevées « au sol » ou « en volières » vivent pour leur part à neuf par mètre carré, dans des bâtiments fermés sans voir la lumière du jour, mais ne sont pas enfermées dans des cages.

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TPE : les oubliés du monde du travail peuvent donner de la voix

Aujourd’hui commence l’élection des représentants de ces 4,6 millions de salariés, souvent isolés.

Pour « donner de la force à nos métiers » selon la CGT, « donner du poids à vos droits » pour FO, pour que « petite entreprise ne rime pas avec petits droits » d’après la CFDT, pour « un syndicalisme de lutte qui agit contre les discriminations » avec Solidaires… Via des marches, des diffusions de tracts et de guides d’information sur le droit du travail et les conventions collectives, des sites Internet dédiés, les syndicats rivalisent d’imagination pour capter l’attention des salariés des très petites entreprises (TPE).
L’affaire ne fait pas grand bruit, mais à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 13 janvier en métropole (20 janvier dans les DOM) quelque 4,5 millions de travailleurs, employés par des sociétés ou artisans de moins de 11 salariés ou par des particuliers employeurs, sont invités à voter pour le syndicat de leur choix lors de ce deuxième scrutin national TPE après celui de 2012. En principe, ils ont reçu à leur domicile le matériel électoral et peuvent voter soit par courrier, soit par Internet.

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La fessée… fin

— Par Christine Mateus —

http://www.madinin-art.net/wp-content/uploads/2015/03/fessee-1.jpgSommes-nous des Folcoche en puissance ? Non, bien sûr, aucun parent n’ira s’identifier à ce symbole de la mère maltraitante que fut celle d’Hervé Bazin, férocement décrite dans «Vipère au poing». Toutefois, nous sommes nombreux à trouver acceptable, voire utile, sinon nécessaire, de corriger son enfant lorsqu’il n’obéit pas ou fait une bêtise. Ces claques, ces fessées, tous ces châtiments corporels mais aussi les mots blessants, les humiliations sont désormais interdits par la loi Egalité et Citoyenneté.

Le Parlement vient d’adopter en cette toute fin d’année l’article qui exclut du Code civil ces violences dites «éducatives ordinaires» (VEO) dans le cadre de l’exercice de l’autorité parentale. Et c’est applicable, maintenant ! Que les 85 % de parents utilisant ces méthodes se le disent. Qu’est-ce qu’on risque si on le fait ? Rien. La mesure est symbolique, mais jugée comme «un outil indispensable à la prévention de la maltraitance des enfants», avait déclaré la ministre des Familles, Laurence Rossignol. L’objectif est donc de favoriser une prise de conscience.

S’attaquer aux racines de la violence

Par trois fois, dont la dernière en mars 2015, le Conseil de l’Europe avait rappelé l’Hexagone à l’ordre à ce sujet, considérant qu’il violait l’article 17 de la charte européenne des droits sociaux, qui précise que les Etats doivent «protéger les enfants et les adolescents contre la négligence, la violence ou l’exploitation».

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Parutions du 14 au 16 décembre 2016

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae

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Le droit de grâce en questions

Si la libération de Jacqueline Sauvage fait l’unanimité au sein de la classe politique, qui a salué la décision de François Hollande de lui accorder une grâce totale, mercredi, certains magistrats sont eux en colère. Rappelant que la sexagénaire a été condamnée à dix ans de prison en première instance puis en appel et que la justice a refusé par deux fois de la remettre en liberté, ils dénoncent un choix fait en dépit de multiples décisions de justice. Interrogée par Europe 1, la présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM), Virginie Duval, a ainsi dénoncé une décision « consternante ».

« Ce n’est pas un bon signal ». « On a un président de la République qui remet en cause plusieurs décisions de justice », explique Virginie Duval. « On a deux cours d’assises différentes, avec des jurés populaires qui avaient connaissance de toute l’affaire, de toute la situation, qui ont décidé de prononcer une peine de dix ans d’emprisonnement et puis ensuite on a des magistrats professionnels, avec des avis de psychiatres, d’experts, qui ont décidé de ne pas prononcer de libération conditionnelle », détaille la magistrate.

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Grâciée, Jacqueline Sauvage est libre

Le président de la République a accordé à Jacqueline Sauvage, condamnée à 10 ans de prison pour le meurtre de son mari violent, une grace totale.
Présentée comme un symbole des femmes victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage, dont le cas avait suscité une intense mobilisation, est sortie de prison mercredi après avoir été graciée par François Hollande, malgré deux décisions de justice opposées à sa libération.
Jacqueline Sauvage, qui avait fêté mardi son 69e anniversaire à la prison de Réau où elle était détenue pour le meurtre de son mari violent, n’y passera pas le Nouvel An: elle est sortie libre peu avant 18H30 de ce centre pénitentiaire de Seine-et-Marne, au sud-est de Paris, à bord d’une voiture qui ne s’est pas arrêtée devant les nombreux journalistes présents.
« Elle a eu le plus beau des cadeaux d’anniversaire », a commenté sur BFMTV l’une de ses avocates, Janine Bonaggiunta, saluant le « geste très fort » du président Hollande. Sans préciser où se rendait sa cliente, son avocate a expliqué qu’elle pourrait vivre « chez l’une ou chez l’autre » de ses filles, « vendre sa maison » et « s’adonner à ses loisirs » tels le jardinage ou la peinture.

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Les tableaux enchanteurs de Lorène Bihorel

— Par Selim Lander —

Monde enchanté, grâce, émerveillement, performance, modestie, talent, tels sont quelques-uns des mots qui viennent à l’esprit devant Lorène Bihorel en train de créer ses tableaux. Le monde enchanté, la grâce et l’émerveillement sont pour ceux-ci ; la performance, la modestie et le talent pour celle-là. S’il fallait trouver un équivalent au spectacle offert par L. Bihorel, on ne verrait guère que le film de H.-G. Clouzot montrant Picasso en train de peindre et le tableau qui se construit progressivement sous nos yeux sans aucune interruption, aucune hésitation apparente. Mais L. Bihorel, quant à elle, travaille avec du sable, ou plutôt des sables de teintes légèrement différentes et c’est merveille de la voir dessiner une fleur, un oiseau, un visage, un chamelier, une pin-up sans avoir jamais besoin de se reprendre. Ce qui témoignerait d’une maîtrise déjà étonnante du dessin si elle utilisait la plume ou le crayon devient exceptionnel quand on utilise un matériau qui a tendance à se répandre n’importe où, … comme savent tous ceux qui ont essayé de bâtir des châteaux de sable.

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Élire Donald Trump ou défier le récit des puissants

 — Par Lyonel Icart —

Elire Donal Trump
ou

Défier le récit des puissants1 :

 
C’est le titre du livre du cinéaste engagé Ken Loach, palme d’or au festival du film de Cannes en 2016. Jamais titre ne fut plus approprié pour décrire ce qui se passe dans le monde occidental ces jours-ci. Après les référendums2 danois, irlandais, français, néerlandais rejetés par les peuples mais fourgués à ce vulgum pecus par voie parlementaire ou en les faisant revoter, c’est comme si les peuples avaient décidé de s’attaquer au cœur de l’Empire. Si la surprise du Brexit s’apparentait au rat qui quitte le navire, la commotion de l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis donne peut-être l’impression que c’est le capitaine lui-même qui abandonne le navire. Qu’en est-il réellement ?

Quand la classe moyenne arrive sur la scène politique pour faire valoir son point de vue, cela s’appelle une révolution. On l’a vu au Québec en novembre 1976 lorsque le Parti Québécois a pris le pouvoir. Le visage du Québec s’en est trouvé profondément, et à jamais, modifié.

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Ateliers de la Traaace…. de nouvelles expériences à faire dès le 7 janvier 2017

A travers des randonnées originales et thématiques, redécouvrir la Martinique, ses traces, ses bourgs,  ses bodlanmès, ses forêts…, sillonnerl le pays, bic et feuille à la main, l’esprit libre et créatif pour l’écrire avec ses propres mots, pour exprimer son en-dedans… tout simplement pour écrire tout ce qui nous passe par la tête… et sous les yeux.

Les ateliers de la Traaace s’ouvrent dès le samedi 7 janvier 2017.

Ils sont gratuits, ouverts à tous et proposent de libérer sa créativité en traversant la Martinique.

Télécharger la brochure

Comment ca se passe ? En 2 temps (indépendants l’un de l’autre) :

– tout d’abord, des randos-écriture, le weekend de janvier à avril. Les participants marcheront à travers bourgs, bwa, mangroves, mornes, bodlanmè…
Il s’agit donc de randonnées thématiques en milieu naturel et urbain, avec un regard décalé. Des temps de pause sont aménagés pour les exercices d’écriture.

– et ensuite, un atelier de création filmique (8 session entre mai et juin) où il s’agira de créer un film.

En s’inspirant des textes écrits par les randonneurs-écrivants, les participants de cet atelier réaliseront des films courts qui raconteront le pays de manière singulière.

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Elections dans les TPE, comment voter, qui, quand ?

Les élections professionnelles dans les TPE (très petites entreprises) auront lieu entre le 30 décembre et le 13 janvier. Qui vote, comment, pourquoi ?

Avant de répondre à ces trois questions rappelons que les TPE désignent toutes les entreprises de moins 11 salariés et que sont également concernés par ces élections professionnelles les salariés à domicile.

Il s’agit d’une élection cruciale à l’heure où la loi travail a inversé la hiérarchie des normes en privilégiant les accords d’entreprises. En effet, outre les syndicats, sont élus les représentants des commissions paritaires, les personnes qui désigneront les conseillers prud’hommes et les syndicalistes qui devront négocier les accords d’entreprise pour les 4 années à venir.

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« Dieu est mort » : jubilatoire!

— Par Gérald Rossi —

Un bulletin de santé spirituelle plutôt pessimiste
Avec Dieu est mort Régis Vlachos propose une réflexion particulièrement drôle sur la liberté de ne pas croire en un créateur divin…

Et Dieu dans tout ça ? En bien Dieu est mort répond Régis Vlachos dans son spectacle mis en scène par Franck Gervais. Avec Charlotte Zotto et le clin d’œil de Maxime Trévisiol pour la vidéo, il tient la scène une bonne heure, pour dire leur fait aux trois religions monothéistes (christianisme, judaïsme et islam) et quelques autres en passant.

Non pas que Régis, qui est « un petit garçon » comme l’indique le sous titre du spectacle, et un grand garçon à d’autres moments, souvent face à sa maman qui l’interpelle et qu’il apostrophe, professe l’intention de s’opposer aux religions et à leurs porte voix. Mais il revendique un droit autre, celui de vivre sans y croire, lui, en laïque convaincu.

Face à son psy, à son poisson rouge, à feu son père, il ne varie pas. « La religion est le soupir de la créature accablée » dit-il.

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Parutions du 8 au 13 décembre 2016

 Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

AUGUSTA MOUILLE-CAILLOUX

Récit

Pauline Seigneur

« Un petit vent coquin se faufile dans le décolleté de sa blouse, caresse ses seins. Le plaisir est là, simple et gratuit.

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« Les Espiègleries d’Anémone »

Livre pour enfants

 « Les Espiègleries d’Anémone »de Dominique CHARLES-EDOUARD

(format, 15×21, 21 pages)

Dominique Charles-Edouard, épouse du sculpteur François Charles-Edouard, membre fondateur du groupe de plasticiens FWOMAJE1, nous revient avec son talent de conteuse pour enfants.

Il y a aussi cette autre menace, qu’ils ne saisissent pas très bien, plus subtile, moins apparente, celle qui pèse sur notre environnement, qui menace la vie sur terre, y compris celle des animaux qu’il faut sauver. Or, les enfants aiment les animaux, qui le leur rendent bien.

Dans ce conte qui courtise la douceur des mots, qui fait vivre la beauté des paysages, qui raconte les joies et les craintes d’enfants comme d’adultes, on se plaît à admirer combien, avec une attention toute magique, Dominique Charles-Edouard va nous faire entrer dans l’univers d’une brebis appelée Anémone. Pas n’importe quelle brebis, utile car elle tond le gazon, et terrible puisque espiègle. Et « cireuse »2 comme tout, car c’est aussi une brebis fugueuse. Curieuse et sociable quand elle s’invite au salon pour apprécier la compagnie des hommes qui prennent un petit feu.

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Les nouveaux maîtres de la parole créole

— Par Michel Herland —

On sait l’engagement des Editions Hervé Chopin en faveur du patrimoine martiniquais : recueils de cartes postales anciennes, ouvrages consacrés au patrimoine bâti ou non bâti, aux grands peintres de l’île, aux relations entre littérature et arts plastiques (qu’on songe aux deux ouvrages consacrés respectivement à Césaire et Picasso, à Césaire et Lam)… Un ouvrage récent met en lumière un fleuron de notre patrimoine culturel, à savoir le conte créole. Dans la lignée des Maîtres de la parole créole publié il y a une quinzaine d’années, ce recueil présente des conteurs toujours actifs, martiniquais, guadeloupéens ou guyanais. Conteurs ou conteuses, une particularité de l’ouvrage étant en effet de faire émerger des figures de raconteuses qui se sont affranchies de la sphère purement privée pour affronter le public. Elles sont cinq dans le recueil (sur treize en tout), dont quatre guyanaises. Seule exception, la Martiniquaise Yaya qui tient compagnie aux trois conteurs de chez nous présents dans cette sélection, à savoir Dédé Duguet (alias Misié Lasous), José et Valère Égouy.

Le recueil mêle les contes puisés dans la tradition et les contes modernes.

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Des rêves dans le sable

 20 décembre & 21 décembre 2016 à 18h Tropiques-Atrium

Cie Sable d’avril
Lorène Bihorel dessine avec du sable sur une table lumineuse, rediffusée simultanément sur grand écran, face au public.
L’artiste crée des personnages, des objets, des situations accompagnées par la musique ou un narrateur. Jouant avec délicatesse de ce matériau que l’on aurait cru indomptable, maîtrisant son geste avec élégance et délicatesse, rajoutant une pointe d’humour ou encore un conte, Lorène Bihorel nous embarque avec elle dans ses oeuvres éphémères !
« Le sable est vivant, mouvant. Chaque geste compte, c’est une précision de chaque instant, mais c’est aussi la magie de l’aléatoire. Ce qui est fabuleux pour moi, c’est de pouvoir partager l’intimité de la création avec le public. » Lorène Bihorel
« Magique ! Poésie, magie, beauté, ce spectacle est un véritable enchantement ! » – Reg’Arts

*****

Nous avons vu ce spectacle à Avignon ou il a reçu un prix l’an dernier C’est très original – Lorène créé, puis transforme des dessins éphémères d’une très grande beauté sur une table en verre projetée sur un écran – et très poétique.

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Madinina, l’île aux fleurs…fanées ?

— Par A3C —

L’annonce en pleine période de trêve des confiseurs de la suppression de 25 postes pour la rentrée prochaine ne semble guère émouvoir plus que cela la population martiniquaise et ses élus. Il faut dire qu’au fil des années et depuis 2007 ce sont des milliers de postes qui ont été supprimés en Martinique. Le nombre d’ailleurs importe peu en soi.

Ce qui importe, ce sont les conséquences de ces mesures sans précédent dans l’histoire de la Martinique et de l’Education Nationale.

Car, ces suppressions de postes ont beau –nous criera-t-on – n’être que la conséquence d’une baisse sensible de la natalité, elles sont aussi un moyen de relever le nombre d’élèves par classe – notamment en collège – . Or, compte tenu déjà des difficultés en matière scolaire en Martinique, cette augmentation des élèves par classe n’augure rien de bon. On nous dira bien sûr que nous sommes encore loin des chiffres de la France hexagonale mais nous savons aussi parfaitement que notre population est socialement sinistrée, et bien plus qu’en France hexagonale. Bien sûr les clignotants sont au rouge, qu’il s’agisse de la pauvreté, du niveau social de la majeure partie des familles, ainsi que du taux de chômage dont on fait semblant de considérer qu’il est à peu de choses près à peine un peu plus élevé qu’en métropole.

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Le classique, c’est fantastique

— Par Rosita Boisseau —
Les ballets font carton plein que ce soit sur scène ou au cinéma. Une tradition que revisite même la danse contemporaine après des années passées à s’en démarquer.

Quatre Lac des cygnes, trois Casse-noisette, trois Belle au bois dormant… Par où commencer et à quelle sauce ? Française, russe, mixée, sur scène ou au cinéma ? Le menu chorégraphique de cette fin d’année, courant jusqu’au mois de février 2017 et au-delà, s’annonce roboratif. Cette offre massive en dit long sur l’attrait de ces monuments classiques qui ­séduisent tous les publics, de l’Opéra Bastille, à Paris, jusqu’au réseau des Zénith.

Ces nombreux spectacles avec ballerines sur pointes et princes tout velours portent avec eux des enjeux esthétiques et sociétaux. Ils donnent la température d’une époque qui renoue avec les récits. Effet boomerang du chahutage social ? Crise des valeurs avec refuge du côté du patrimoine ? « Ce retour au classique signale, selon moi, le goût retrouvé pour la narration, voire le mythe, explique Sylvie Jacq-Mioche, historienne. Il se fait sentir en littérature où le roman est de plus en plus présent, dans le traitement de l’information avec le storytelling, mais aussi au cinéma et à la télévision avec les séries.

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« Je suis Georges » de François Gabourg

— Par Roland Sabra —

François Gabourg? Un beau grand gaillard à l’humour tendre et féroce qui a déjà publié sept albums de dessins. Voici le huitème pour les fêtes, pour celles et ceux qui seraient en panne d’idée pour les cadeaux, mais surtout et avant tout, au delà de toute futilité, un album pour qui « tente(…) d’interroger nos sociétés, leurs travers, leurs incohérences, leurs injustices.. ».  Un ouvrage qui « dessine ce que certains ne voient pas ».
Son dernier opus s’intitule « Georges » un hommage à un « marron » que quelques esprit chagrins et oublieux rêvent de capturer, de mettre en cage et d’exhiber dans un de ces camps de concentration animaliers qu’on appelle zoo. « Georges » est ce crocodile qui depuis plusieurs années nargue en son territoire de la rivière Lézarde chiens et chasseurs de tous poils. Comme le fait justement remarquer François Gabourg dans sa préface les pièges qu’on lui tend sont le reflet de l’aliénation consommatrice de ceux qui tentent de le capturer⋅ On lui propose de la bouffe, du poulet, pas même bokaï, venu des supermarchés, ces temples d’adoration du veau d’or, comme une démonstration de l’incapacité de penser un monde autre en dehors des représentations intériorisées, incorporées des giboyeurs et de bien d’autres… Mais « Georges » est assez malin pour déjouer ces pièges grossiers, images de ceux qui les tendent.

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Rembrandt par Jean Genet

Le projet d’un livre sur Rembrandt accompagna Genet durant une dizaine d’années. De sa confrontation directe avec les œuvres vues dans les musées prenait corps peu à peu cet ouvrage.
En septembre 1958, L’Express publiait sous le titre Le Secret de Rembrandt, un découpage d’extraits du livre dont il annonçait la publication prochaine aux Éditions Gallimard. Genet a-t-il alors préféré se ménager le temps de refondre ou de compléter son travail ? Absorbé par son théâtre, a-t-il reporté son projet à plus tard ?
On sait seulement que, bouleversé par la mort de son ami Abdallah, il se résolut en avril 1964 à détruire le contenu d’une valise pleine de manuscrits.
Ne subsistent que deux fragments publiés en mai 1967 dans la revue Tel Quel sous le titre Ce qui est resté d’un Rembrandt déchiré en petits carrés bien réguliers, et foutu aux chiottes, qui s’ajoutent au Secret de Rembrandt publié en 1958. Avec l’accord de Genet, ces textes ont été insérées respectivement en 1968 et 1979 dans les tomes IV et V de ses Œuvres complètes.
La présente édition qui les rassemble pour la première fois tente d’illustrer par un choix de détails significatifs les œuvres citées, le regard personnel de Genet sur Rembrandt.

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L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité

« Hanétha Vété-Congolo nous offre donc une étude savante par l’ampleur du corpus étudié, et qui trouve une grande cohérence par l’articulation réalisée entre un projet de définition et de théorisation de l’identité caribéenne et la démarche d’analyse comparatiste qui lui est essentielle et consubstantielle. En même temps, l’ouvrage se lit avec plaisir et peut même réussir à surprendre, notamment le lecteur européen. On prend conscience que le conte oral caribéen, né dans la douleur, remplit une des grandes fonctions de la littérature, la contestation et que, tout codifié qu’il est dans sa structure et son rituel, il devient, par le biais de la réécriture, de la transposition, de la transmutation et de sa richesse symbolique, un véritable texte, et même, pour reprendre l’expression d’Umberto Eco, une œuvre ouverte. » Le travail titanesque d’Hanétha Vété-Congolo dans ce superbe ouvrage contribue à établir la pérennité du conte caribéen, et même jusqu’à un certain point du conte tout court. Alliant étude rigoureuse et plaisir littéraire, ce livre se lit agréablement, et c’est surpris par la masse et la qualité de l’information que l’on tourne la dernière page, avant de se précipiter à la bibliothèque pour y trouver tout ce qu’on pourra concernant le conte, ses plus beaux exemples et son histoire.

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Alep, une honte profonde et indélébile

— Par Bernard-Henri Lévy —

« La pyramide des martyrs obsède la terre. » Ce vers de René Char me revient comme une gifle, ce matin, face aux nouvelles d’Alep. Et j’ai honte. Je n’ai pas vraiment honte de Vladimir Poutine, ce petit tsar vulgaire, ce chef d’Etat voyou, qui, entre deux shooting photos et étalages de testostérone, envoie ses avions bombarder les ruines de la ville : Alep n’est rien, pour lui, qu’un théâtre parmi d’autres de son narcissisme furieux et il est, au fond, dans son rôle.
Je n’ai pas vraiment honte d’Assad, avec sa grande silhouette terne où se vautre l’âme la plus vile, la plus noire, la plus lâche, des salauds de notre temps : ce type de personnage s’est, depuis longtemps, retranché du rang des humains ordinaires et c’est de crimes contre l’humanité qu’il aura à répondre, le moment venu, devant la justice des hommes.
« J’ai plaidé, hurlé dans le désert »
Mais j’ai honte de moi parce que j’ai plaidé, hurlé dans le désert, écrit des textes en grand nombre – et que je me trouve, cette fois, renvoyé à mon impuissance, à ma rage froide et ravalée, à mes alertes lancées en vain.

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« Moman Mizik Bèlé » : affaire à suivre

— Par Roland Sabra —

C’est le bon moment. Cent cinquante ans et à peine plus et n’étant jamais parti le voilà de retour sous une forme qui creuse son sillon fécond celui d’une autonomie en gestation dans son expression purement musicale. Fils de l’abolition de l’esclavage, mot fourre-tout dans sa formulation générique il recouvre et la danse, et la musique, et l’instrument, et le moment ou il s’exprime, et l’ensemble des valeurs de résistance, de partage, d’entre-aide, de solidarité qu’il charroie sur les terres qui l’on vu naître et sur d’autres.

Edmond Mondésir fait le choix de mettre en valeur sa dimension instrumentale, sans la chorégraphie et sans le chant qui habituellement mène la musique. Au dialogue entre danseurs et tambouyé il substitue un « trilogue » entre le tambour, la basse et la guitare, sur fond indispensable de tibwa auquel le bèlé, puisque c’est de lui dont on parle, doit l’essentiel de sa rythmique. Quant à la ligne mélodique elle est souvent soulignée par le talon pied du tambouyé qui par un frappé-frotté modifie la sonorité du tambour.

L’originalité du travail d’Edmond Mondésir à la basse, de Léon Bertide à la guitare, des trois tambouyés et des deux bwatés dont ils s’entourent permet de faire entendre clairement la musique tambourinaire alors que très souvent l’attention est attirée si ce n’est accaparée par la danse avec toute la richesse de la symbolique culturelle, sociale et politique dont elle est chargée.

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La samba : cent ans et toujours jeune

Sous un palmier solitaire de la Pedra do Sal, un quartier de Rio surnommé « la petite Afrique » où la samba est née officiellement il y a 100 ans, les jeunes se réunissent pour écouter et entonner de vieux classiques devenus des hymnes.
Au milieu de la foule, sept jeunes musiciens assis autour d’une table jouent du cavaquinho (petite guitare), de la cuica (tambour à friction) et du tambourin, comme ont commencé à le faire au XIXe siècle, de façon clandestine, les esclaves noirs venus du nord-est pour travailler dans les docks de Rio.
« La samba est à nous! », crie dans un micro Walmir Pimentel, un percussionniste de 34 ans, sous les applaudissements d’un public bravant la chaleur avec bières et caïpirinhas.
Pendant des années, le quartier est resté abandonné par les autorités.
Ce n’est qu’en 2006, quand le groupe de ce musicien coiffé de dreadlocks a mis en place sa « roda de samba » (cercle de samba) tous les lundis soirs, que la musique a retrouvé son berceau, là où les esclaves déchargeaient leurs sacs de sel.

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« Murs » : texte Jérôme Richer et Abdelwaheb Sefsaf. M.E.S. Abdelwaheb Sefsaf

— Par Michèle Bigot —
La « Compagnie Nomade in France » a offert son nouveau spectacle Murs à la Comédie de Saint-Etienne, qui en a la primeur. Un bel avenir est promis à ce spectacle, mais les stéphanois ont pu bénéficier d’une longueur d’avance, dans la mesure où il est co-produit par la Ville du Chambon-Feugerolles et que la compagnie est conventionnée par la région Auvergne-Rhône Alpes. Ajoutons à cela que Abdelwaheb Sefsaf est un pur produit de l’Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, dont il représente une éclatante réussite. Les festivaliers d’Avignon le connaissent déjà puisqu’en 2011 il a participé à la pièce Quand m’embrasseras-tu ? qui fut l’un des coups de cœur du Off. Et la saison dernière, il a fait un tabac dans le Off au Gilgamesh avec Médina Mérika. Sa nouvelle création est dans le même esprit, celui qui consiste à cultiver le rapprochement entre Théâtre et Musique. Abdelwaheb Sefsaf s’est fait connaître sur la scène musicale en tant que leader du groupe Dezoriental en 2004. Depuis, il mène en parallèle sa carrière de comédien et de metteur en scène.

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Géométrie du savoir scolaire

— Par Roland Tell —

Dans son Épître aux Éphésiens (III , 18), Saint Paul attribue, à l’esprit humain, quatre dimensions, qui sont la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur. Que faut-t-il en retenir, hors toute visée ascétique, hors toute référence à la contemplation des saints, mais en vue d’une formation en enseignement ? Que peut en espérer le réalisme scolaire pour sa pédagogie ?

Oui, dans l’ordre naturel qui est le nôtre, l’esprit humain, oeuvre immatérielle, est faite d’une structure de pensée, d’une hiérarchie de valeurs, d’un registre de signifiance, et de sécurité, et enfin d’une vie, qui le caractérise en propre. La ligne d’intelligibilité, ou ligne de l’intelligence, n’est donc pas l’unique et seule dimension, à partir de laquelle, d’ailleurs, travaille exclusivement l’école. Qui n’a pas en mémoire le fameux quotient intellectuel ? Aussi, pour réussir de manière optimale sur le plan pédagogique, l’esprit enfantin a besoin que l’on prenne en compte les trois autres dimensions, susceptibles, elles aussi, d’aider l’élève à apprendre. Par exemple, il faut également retenir la largeur, l’ampleur croissante des connaissances – dimension essentielle, qui nourrit l’appétit de savoir, par quoi l’esprit regarde avec désir vers les sommets, vers les lumières matinales de la culture humaine, dont il veut être irradié.

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