Jour : 26 avril 2016

Croissance zéro pour la Guadeloupe et récession pour la Martinique en 2017 ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —
plus_ou_moins_zeroAux Antilles , que ce soit en Guadeloupe ou plus encore  en Martinique, nous évoluons dans un environnement entouré d’incertitude : quel que soit le journal que vous saisissez, la radio que vous écoutez, la télévision que vous regardez, ce ne sont que des prévisions démenties, des reprises qui n’arrivent pas, des catastrophes et des annonces de licenciements inattendus.
La réflexion n’a plus alors aucun point d’appui et rien ne peut même être pensé à l’avance. On ne peut que constater a posteriori ce qui s’est passé.
Faut-il alors renoncer à toute anticipation et se contenter de vivre au jour le jour comme on peut ou on aime tant à le faire aux Antilles ? Faut-il s’abandonner aux forces instantanées pour en tirer parti ? Où va-t-on ? On verra bien, on ira là où on pourra, avec toutefois ,selon moi, une certitude : une croissance zéro en Guadeloupe et la récession en Martinique et Guyane dès 2017.
La Croissance zéro est une théorie économique selon laquelle toutes les activités économiques devraient tendre à un état d’équilibre, un état stable.

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« Je suis bobo et je vous emmerde »

republique_boboLa république bobo
Laure Watrin
Thomas Legrand

Vous le pensiez obsolète ? Pourtant le bobo n’a jamais été aussi présent. Il est de toutes les joutes politiques, de toutes les brèves de comptoir et de magazine, que l’on devise carte scolaire, terrorisme du bio, prix de l’immobilier ou causes de la montée de l’extrême droite.

Pour la droite, notent les auteurs, les bobos sont “des apatrides, les idiots utiles de l’immigration et de la globalisation”. Pour la gauche de la gauche, ils sont plutôt “les incubateurs du capitalisme, des gogos privilégiés qui singent la révolte, persuadés que leurs indignations sociétales sont subversives”, ou encore “des rats qui ont quitté le navire de la lutte des classes”, “des inquisiteurs du bon goût et de la pensée unique”, des “profiteurs boursouflés de bons sentiments“, des “terroristes intellectuels”. Rien que ça.

Que recouvre ce néologisme ridicule, assemblage new-yorkais de deux mots français ? Une construction médiatique rejetée par la plupart des sociologues. Un travailleur social au SMIC tout autant qu’un patron de start-up. Mais surtout, un bouc émissaire idéal. En ces temps de bobobashing, il faudrait être sacrément téméraire pour se revendiquer afi cionado de la Courgette solidaire.

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« Tribunal des femmes bafouées », prolongation

T.A.C. (Théâtre municipal de Fort de France Aimé Césaire), samedi 30 avril à 19h30

tribunal_femmes_bafouees-8L’épouse, le mari et la maitresse, répondront-ils à la question de la fidélité conjugale face au miroir de la Comédie créole ? Et puis, La fidélité n’est-ce pas pratiquer l’adultère essentiellement par la pensée ?

Zoom théâtral sur la fidélité conjugale au Théâtre Aimé Césaire de Fort de France

José Alpha, adaptateur et metteur en scène de la Comédie créole TRIBUNAL DES FEMMES BAFOUEES qui expose les passions sociétales, explique

La célèbre comédie Tribunal des femmes bafouées que vous cosignez avec Tony Delsham, est en rappel pour prolongation au Théâtre municipal de Fort de France, ce samedi 30 avril prochain. A quoi attribuez-vous un tel succès ?

José Alpha : … d’abord à la qualité des comédiens qui m’accompagnent sur le projet et puis à la pertinence des histoires développées par les personnages. Les comédiens sont formidables et transpirent de justesse dans la conduite des personnages issus du roman Fanm dèwo de Tony Delsham. Et puis, c’est bien à la demande du public qui s’est manifesté au terme du cycle de représentations du mois de mars dernier, que les comédiens sont ravis de retrouver ce nombreux public qui en demande toujours plus.

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«Rejeter un accent, c’est toucher à l’identité de l’être»

glottophobie-1Le premier livre à dénoncer la glottophobie, discrimination par le langage.

Le langage est dans notre société un instrument de pouvoir puissant et méconnu : accents et tournures langagières sont les cibles d’une discrimination généralisée, appelée glottophobie. Rejeter une personne pour sa façon de parler, c’est la même chose que la rejeter pour sa religion, la couleur de sa peau ou son orientation sexuelle, autant de discriminations punies par la loi en France.

Pourtant, les discriminations fondées sur la langue sont ignorées alors qu’elles affectent des milliers de personnes, méprisées ou rejetées pour leur accent ou leur vocabulaire. La domination s’exerce en effet aussi par le langage. Les « élites » imposent leur manière de parler comme la seule légitime.

Le livre donne un nom à ces discriminations linguistiques –la glottophobie – et attire l’attention sur leurs conséquences humaines et sociales, profondes et massives. Linguiste, son auteur démonte, exemples à l’appui, les mécanismes de la glottophobie pour mieux la révéler, la dénoncer et ainsi la combattre.

Philippe Blanchet est professeur de sociolinguistique à l’université Rennes 2. Il est spécialiste de la diversité linguistique et culturelle dans le monde francophone et expert en politique linguistique et éducative pour de grands organismes.

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Intermittents, ils refusent le drame social

odeon_occupationOccupation du Théâtre de l’Odéon depuis dimanche soir et dernière séance de négociations hier.

Exceptionnellement, le théâtre parisien de l’Odéon n’a pas fait relâche hier. Il est occupé depuis dimanche soir par quelques dizaines de militants de la Coordination des intermittents et précaires (CIP), qui ont accroché des calicots au fronton du bâtiment, proclamant notamment « De l’argent il y en a, construisons de nouveaux droits ». Et hier matin, alors que débutait au ministère du Travail la dernière séance de négociations sur le régime spécial des intermittents (comédiens et techniciens), entre les syndicats et les organisations patronales des professions du spectacle, ils ont confirmé au mégaphone depuis le fronton de l’édifice entouré par un cordon de policiers occuper « ce lieu public pour signifier notre complet désaccord avec les négociations en cours de l’assurance chômage comme avec le projet de loi travail ».
Le danger d’une « caisse autonome »

Des négociations qui piétinaient encore à l’heure où ces lignes étaient écrites. Cette séance intervenait après la réunion du 24 mars, qui a vu le « cadrage financier » proposé par les patrons accepté par les syndicats minoritaires CFDT, CFTC et CFE-CGC, lequel vise un plan d’économies « de 185 millions d’euros en année pleine d’ici à 2018 », le texte suggérant à l’État de mettre la main à la poche pour 80 millions d’euros.

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Ray Lema, acrobate de l’équation, citoyen concerné

ray_lemaHeadbug, son nouveau album, est sorti vendredi. À la tête d’un groupe arc-en-ciel, le maestro franco-congolais envoie valser les étiquettes.

« Le Jazz n’est pas une musique, c’est une attitude », c’est une phrase de Miles Davis que Ray Lema a fait sienne, car elle correspond à la manière dont il envisage la pratique du jazz. Ray Lema ne se considère pas comme un jazzman, mais préfère mettre en avant son travail de compositeur à l’écriture singulière, à travers la pratique d’un jazz décomplexé et personnel, qui ne cherche pas imiter les américains. Une musique portée par l’esprit de groupe, où la fraternité et l’entente sont au service d’un discours créatif et imaginatif. Un groupe cohérent, où chaque musicien est à l’écoute de l’autre, et joue avec l’autre, dans tous les sens du terme. Une tribu soudée, où la basse et la batterie construisent les fondations, le piano, les indispensables ornements, et où le saxophone et la trompette partent dans des envolées lyriques dans d’entêtants contre-chants simultanés. Une formation, où la musique circule librement, mais dans une direction précise, guidée par l’énergie du groove, le sens de la mélodie, et une subtile recherche harmonique.

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