Étiquette : Université des Antilles

Vers la fin de l’Université des Antilles ?

— Par Danielle Laport (*)——

L’Université est le lieu privilégié de la connaissance, de la dialectique, de l’éveil des consciences, de la recherche pour combattre l’obscurantisme. L’Université contribue à donner les outils et clés de lecture nécessaires pour comprendre, réajuster intelligemment « aujourd’hui » et construire utilement « demain ». L’Université permet de s’ouvrir au Monde avec discernement et tolérance. En tout cas, c’est ce que l’on attend de cette institution.

Depuis maintenant 5 ans, notre Université est au cœur d’une actualité pour le moins perturbante. Entre suspicion de scandale financier avec le CEREGMIA en attente d’un procès judiciaire, éclatement de l’unité Martinique / Guadeloupe / Guyane conduisant à une Université Martinique / Guadeloupe, aujourd’hui nous entendons le sifflement d’un vent d’une possible Université Martinique.

A l’heure où les Universités se structurent sur les territoires en se regroupant pour créer des pôles puissants interdisciplinaires d’enseignement et de recherche afin d’attirer le plus grand nombre d’étudiants pour démultiplier les recherches, misant ainsi sur l’adage « le plus large contre le plus étroit », notre Université aurait-elle alors choisi le plus étroit ?

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Université : le signal n’est pas bon

— Par Justine Bénin, députée de la Guadeloupe —
Depuis plusieurs semaines, l’Université des Antilles vit une crise grave entre les pôles de Guadeloupe et de Martinique qui pourrait compromettre son avenir. Issu de la scission de la Guyane, cet établissement peine à trouver ses marques.
C’est pourtant un outil indispensable pour la valorisation de nos ressources et l’émergence de nos talents. Avec les parlementaires de Guadeloupe et de Martinique, nous avons tenté une méditation pour éviter cette crise et offrir à notre jeunesse des garanties de formation de qualité après le baccalauréat.
Le signal envoyé aujourd’hui n’est pas bon pour nos populations et pour l’État.
Formée dans cet établissement, soucieuse de préparer l’avenir, je ne peux resterinsensibleàcettesituation d’affrontement par voie de déclarations. Pouvons-nous prendre le risque d’une nouvelle scission alors que nos populations vieillissent et que nos jeunes sont tentés par les offres venant des grands larges ?

L’avenir de notre jeunesse en jeu

J’en appelle à la discussion sereine avec pour seuls fondements l’efficacité, le rayonnement de l’institution et l’équité dans la gestion des moyens.
C’est à ce prix et uniquement à ce prix que nous pourrons offrir à notre jeunesse l’envie d’investir dans nos territoires et d’apporter leur contribution au développement.

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Université des Antilles : l’enjeu est politique et non « éthique »

Par Serge Harpin —

La légitimité doit s’évaluer quantitativement – ou mathématiquement, dès lors qu’on affirme parler au nom de tous, dès lors qu’on prétend représenter toutes les composantes et parties prenantes d’une organisation – au sens de la sociologie des organisations. Les développements sur la « légitimité éthique » vs la « légitimité du nombre » supposés justifier le contraire sont, à proprement parler, des sophismes , des assertions ayant une apparence de bon sens mais dépourvues de toute valeur de vérité. Toute légitimité réfère à des valeurs, à un impératif moral – au sens de « l’impératif hypothétique » du philosophe KANT, c’est à dire, d’une obligation morale contextualisée. Toutefois, et cela vaut aussi pour la notion de « légalité », pour fonder une « autorité », un « droit moral opposable », il faut que celui-ci, l’impératif moral, soit reconnu comme tel par le plus grand nombre relativement à une situation donnée. Escamoter, par conséquent, la dimension comptable, récuser toute quantification, c’est se priver de la possibilité de juger objectivement du degré de légitimité dont on se prévaut. Peut-être est-ce là le but recherché par les tenants de ce bricolage hasardeux d’une opposition oiseuse « légitimité éthique » vs « légitimité du nombre » ?

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Parano

— Par Michel Herland —

logo UACe texte est-il l’œuvre d’un fou ou d’un homme aux sens rassis victime d’une conspiration bien réelle, au lecteur d’en décider.

Je suis de plus en plus inquiet quant à mon état psychique : cette impression de plus en plus obsédante de vivre dans un monde impossible né de me seuls phantasmes, comme si j’étais cerné par des êtres maléfiques, des ennemis dont j’ignore les motivations, qui s’acharnent à me faire du mal. J’essaye de me ressaisir, de revenir à la réalité d’un monde normal où les gens ne s’intéressent pas particulièrement à moi, où chacun vit à sa guise sans chercher à me nuire. Rien n’y fait : chaque fois que je crois être sorti du cauchemar, un nouvel événement surgit et je replonge dans mon délire. Tout a commencé d’une manière relativement anodine. Je n’étais même pas directement visé. Deux collègues, deux professeurs de mon université (s’il est vrai que je suis moi-même universitaire à la retraite mais je ne suis plus sûr de rien) ont été accusés de malversation dans la gestion de leur centre de recherches, suspendus de toutes leurs fonctions à l’université et interdits de se présenter sur le campus.

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Qu’est-ce- que la pensée postcoloniale?

colloque_pensee_post_colon23- 25 novembre 2015, UA, Campus de Schoelcher, Martinique

Présentation du colloque

Ce colloque international pluridisciplinaire organisé par Alexandre Alaric dans le cadre du groupe de recherche CRILLASH, se donne pour objectif d’analyser ce que peut signifier la « pensée postcoloniale » aujourd’hui.
De quel type de catégorisation relève-t-elle face aux catégories de « modernité », de « postmodernité » ou de « contemporain » ? En quoi se distingue-t-elle des pensées de la mondialisation, de la créolisation et des nouvelles anthropologies politiques et culturelles ?
Ce colloque d’envergure, regroupant plus d’une cinquantaine de chercheurs spécialistes des questions postcoloniales telles qu’elles se posent dans diverses parties du monde, vise également à initier une véritable réception des recherches et études postcoloniales dans le champ du savoir français et antillais. Si le Postcolonial a été travaillé essentiellement par les approches anglo-saxonnes et caribéennes au sens large, s’il apparait et se développe en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne, en Inde, en Grande Bretagne, en Australie, aux États Unis, et dans la Caraïbe anglophone, il n’est que peu interrogé, comme tel, en France et dans la Caraïbe francophone.

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Scène de racisme à l’envers – Décryptage (1)

photo_campusUn « blanc-métro » victime d’une agression raciste en Martinique. Certains trouveront peut-être des excuses : qu’il « l’avait bien cherché » (voir plus loin le récit de l’action) ou que, en tout état de cause, ce qui lui est arrivé n’est rien à côté de tous les actes racistes dons sont victimes les Antillais en France. Le premier argument (« il l’avait bien cherché ») revient à entériner la force sur le droit. Le second est plus pernicieux car si les Antillais revendiquaient le droit de se montrer racistes chez eux, ils n’auraient plus d’argument véritable à opposer à ceux qui se montreraient raciste à leur encontre ailleurs. Mais examinons le cas d’espèce.

À l’entrée du campus de Schoelcher, Université des Antilles, le 26 mai 2015, vers 15h.

Le contexte : ce jour-là prenait fin la sanction pesant sur deux professeurs de sciences économiques de l’université. Ces deux professeurs étaient donc légalement autorisés, pour la première fois ce jour-là après douze mois de « suspension administrative », à réintégrer leur poste, et donc, concrètement, à pénétrer à nouveau sur le campus, à retrouver leur bureau et à reprendre leurs fonctions d’enseignants-chercheurs.

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« Université dépecée, jeunesse bousillée »

—Par Lisa David —

Aux cris de « Université dépecée, jeunesse bousillée », « ratification de l’U.A mais dératisation », brandissant leurs pancartes, ils se sont fait voir et entendre, pour que l’Université des Antilles soit enfin ratifiée. Ils n’étaient pas très nombreux les étudiants, universitaires et représentants syndicaux qui sont venus à l’aéroport Aimé Césaire où l’avion du Président de la République, François Hollande, s’est posé à minuit ce 8 mai. Le Député Alfred Marie Jeanne est resté à coté d’eux pour attendre l’arrivée du Président. Le Sénateur Serge Larcher, un des auteurs du rapport sénatorial qui souligne les malversations du CEREGMIA, s’est arrêté pour échanger avec les manifestants. Le Député et président du Conseil Régional Serge Letchimy, est passé dans sa voiture, vitre fermé. Le Président ne les a ni vus, ni entendus, tout avait été prévu pour que les problèmes de la jeunesse martiniquaise ne viennent pas perturber son voyage de pré-campagne pour 2017⋅

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Écouter l’interview de Corinne Mencé-Caster

 

Ils avaient choisis de s’installer non loin de la salle de l’ancien aéroport, où les élus, les journalistes tous officiels, étaient conviés pour aller faire la coutume au Président de la République.

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L’UA, encore et toujours dans les limbes

— Par Michel Tondellier —
campus_shoelcherLe 18 février, plusieurs organisations syndicales publiaient en urgence un commu- niqué de presse visant à alerter la communauté universitaire, les élus et la populations sur les risques que faisait courir à la future Université des Antilles le vote de transformation de l’UAG en UA, plus un mois et demi après la création officielle de l’Université de Guyane. L’introduction d’amendements de dernière minute à propos desquels personne n’avait été informé était de nature à susciter nos pires craintes. Les débats du lendemain au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale ont démontré que la vérité dépassait largement ces craintes…
Que s’est-il passé à Paris en janvier-février ? Un travail de veille syndicale mené sur le suivi de cette loi avait permis de « débusquer » une série d’amendements déposés à la faveur de l’article 88 du Règlement de l’Assemblée. Autrement dit, alors que le texte de loi qui avait été validé à l’unanimité par le Sénat puis par la commission des affaires culturelles et éducatives n’attendait plus que le vote des parlementai- res de l’Assemblée nationale pour créer – enfin!

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Université : ce que nous défendons!

—Texte collectif —

campus_shoelcherNotre établissement a accordé sa confiance et son soutien à Madame la présidente Corinne Mencé-Caster depuis le 25 janvier 2013, en l’élisant démocratiquement et réglementairement à la présidence. Elle dispose d’une expérience professionnelle solide et d’une vision claire, construite et réaliste pour l’Université des Antilles.
A ses côtés, nous, universitaires, conformément à notre mission de service public, nous oeuvrons au quotidien pour la promotion d’un établissement moderne et attractif, délivrant des formations de qualité et dont la recherche innovante contribue au savoir universel.
Aussi, enseignants-chercheurs, personnels administratifs et techniques et usagers de l’université, nous nous sentons particulièrement avilis par la campagne de dénigrement sévère qui met régulièrement en cause la présidente de notre institution et son équipe et, à travers eux, non seulement toute la communauté universitaire mais aussi la population, dont nous recevons régulièrement les témoignages de soutien.

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Permettre à l’Université des Antilles d’être attractive, crédible et solide.

— Par Jean Philippe NILOR —
dotation_univ_antillesMonsieur le Président, Madame la Ministre, Monsieur le rapporteur, Chers collègues,

Si nous nous réunissons aujourd’hui, c’est bien pour mutualiser nos capacités de réflexion et d’anticipation, afin de reconstruire, à partir des vestiges de l’Université des Antilles-Guyane, la nouvelle Université des Antilles.

Il nous appartient d’ériger des piliers solides, afin de prévenir les rivalités stériles qui ont émaillé l’histoire de l’Université des Antilles-Guyane et qui ont eu pour conséquences la détérioration de notre image collective et l’effondrement brutal en moins de 30 jours, avec la bénédiction du gouvernement, de ce qui avait été patiemment bâti en plus 30 ans.

Notre objectif doit être aujourd’hui de permettre à l’Université des Antilles d’être attractive, crédible et solide, pour rétablir les conditions favorables à l’apprentissage et l’épanouissement de nos étudiants .

En effet, le vieillissement rapide des populations de nos régions, la baisse démographique qui nous frappe et le fait qu’un jeune sur deux qui quitte nos territoires ne revient pas y vivre après son parcours de formation, sont autant de facteurs qui sinistrent davantage nos territoires tant socialement qu’économiquement.

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Ensemble pour le développement de l’université des Antilles!

univer_antillesNous, vice-présidents et membres de la gouvernance de l’université des Antilles et de la Guyane, souhaitons apporter les éléments et précisions suivants au débat sur la transformation de notre établissement en université des Antilles.
Nous sommes heureux de constater que le projet d’université des Antilles, avec autonomie renforcée des pôles, conçu et porté par la présidente de l’université et son équipe, publié dès mars 2014, est partagé par l’essentiel des forces vives de nos territoires. A cet égard, nous saluons la prise de position unanime des présidents des conseils régionaux et généraux de Guadeloupe et de Martinique affirmant « leur attachement à une université des Antilles à part entière, dans le cadre d’une large autonomie administrative, financière, pédagogique et de recherche des deux pôles universitaires. » (communiqué de presse du 7 juillet 2014). Nous réaffirmons que c’est dans le cadre de la procédure en cours (ordonnance), s’appuyant sur les articles 38 et 73 de la Constitution et transformant l’UAG en université des Antilles, que sont offertes les plus larges possibilités de déroger au droit commun afin de l’adapter aux caractéristiques et contraintes de notre situation universitaire.

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Université des Antilles : Lettre ouverte aux présidents de la région et du département de Guadeloupe

— Par Le Collectif Guadeloupe Université Avenir Défense —

plume_courrierMadame, monsieur les présidents
L’heure est capitale pour l’université. Pendant des mois, les échanges autour du départ de la Guyane et de l’avenir institutionnel de ce qui reste de l’UAG ont été occultés par  une espèce de personnalisation du débat autour d’une part de l’avenir de l’actuelle  gouvernance de l’université plutôt que de l’université elle-même et d’autre part, par un scandale politico-financier ayant sa source sur le pôle Martinique. Eu égard aux  dysfonctionnements structurels, financiers et organisationnels de l’UAG et à l’iniquité récurrente dans la répartition des budgets, qui contribue à grever notablement, les financements voués à la pédagogie et aux travaux de recherche, le pôle Guadeloupe a très tôt demandé en Assemblée Générale le 20 novembre 2013, que soit mise en place une véritable autonomie des pôles, sans que ces demandes n’aient aucunement été  prises en compte. Des universitaires, étudiants et membres du personnel, conscients de l’enjeu véritable pour la jeunesse guadeloupéenne, ont décidé de se regrouper au sein d’un collectif et de proposer des pistes d’évolution institutionnelle et un projet universitaire ancré dans la logique de développement territorial de la Guadeloupe; ceci afin d’avoir un établissement plus fonctionnel et adapté aux réalités de notre contexte socio-politique et économique.

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