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« Toussaint Louverture », une biographie de Sudhir Hazareesingh

L’épopée de Toussaint Louverture commence par une révolte d’esclaves à Saint-Domingue en 1791 et culmine avec la proclamation du premier État noir indépendant de l’histoire en 1804. Après l’abolition de l’esclavage par la Révolution française en 1794, Toussaint devient le principal personnage politique et militaire de la colonie et prend le titre de « gouverneur général à vie » en 1801. Profondément attaché aux valeurs républicaines d’égalité et de fraternité, il lutte farouchement contre toute tentative de réimposer l’esclavage à Saint-Domingue. Doté d’un sens politique exceptionnel et d’une endurance à toute épreuve, Toussaint s’appuie aussi bien sur la population noire et l’armée que sur l’élite blanche et l’Église catholique. Jusqu’à sa chute face aux troupes envoyées par Bonaparte, qui saluera les qualités de ce rival hors du commun. Puisant dans de nombreuses archives inédites – et notamment dans la correspondance de Toussaint –, Sudhir Hazareesingh retrace chaque étape de cette vie extraordinaire, des victoires contre les troupes françaises, espagnoles et britanniques à la promulgation d’une Constitution autonome, en passant par des stratégies diplomatiques innovantes. On y découvre un visionnaire intrépide qui s’inspire des idéaux des Lumières et des traditions révolutionnaires et spirituelles de Saint-Domingue.

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Toussaint Louverture, la dignité révoltée

— Par Salim Lamrani—

Brève histoire du précurseur de l’indépendance d’Haïti par Salim Lamrani, université de La Réunion (première partie).

Introduction

Depuis la révolte de Spartacus en 73 avant Jésus-Christ contre l’oppression de l’esclavage dans la Rome antique, aucun peuple asservi ne s’était soulevé avec succès contre le joug des chaînes. En 1791, Toussaint Louverture, fidèle au principe selon lequel les droits naturels de l’être humain étaient imprescriptibles, reprit le flambeau de la lutte pour l’émancipation, tout comme le légendaire gladiateur romain, revendiquant ainsi le droit du peuple noir à la liberté[1].

L’insurrection des exploités brisa les chaînes de l’asservissement colonial et ouvrit la voie à l’indépendance d’Haïti, première nation du Nouveau-Monde à conquérir sa liberté. L’influence décisive de Toussaint Louverture et du peuple haïtien dans l’indépendance de l’Amérique latine n’est toujours pas considérée à sa juste valeur. Les esclaves noirs de Saint-Domingue, en menant une lutte acharnée contre les oppresseurs français, montrèrent le chemin de l’affranchissement aux peuples assujettis du continent et changèrent le cours de l’Histoire.

Quelle fut la trajectoire du héros national haïtien ? Comment a-t-il réussi à renverser le système esclavagiste, conquérant ainsi la liberté de son peuple ?

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La Rochelle inaugure une statue de Toussaint-Louverture

toussaint_statueUne statue de Toussaint Louverture, père de l’indépendance haïtienne, créée par le sculpteur Ousmane Sow, a été inaugurée mercredi à La Rochelle. Son emplacement dans un ancien hôtel particulier suscite la colère de certaines associations.

Les visiteurs du Musée du Nouveau Monde de La Rochelle peuvent contempler dans la cour du bâtiment, depuis le mercredi 20 mai, une statue imposante de 2 m 80 de Toussaint Louverture (1743-1803). Cette œuvre, réalisée par le célèbre sculpteur sénégalais et académicien Ousmane Sow, rend hommage à cet ancien esclave devenu général et chef de la révolution haïtienne.

« Réduire le symbole »

Pourtant, au lieu de faire avancer le travail de mémoire, l’érection de cette statue a rouvert de vieilles querelles dans cette ville, autrefois connue comme étant le deuxième port négrier de France, après Nantes. Certains contestent le choix de l’emplacement de cette œuvre, dans l’ancien hôtel particulier d’un planteur et armateur rochelais qui a participé au commerce triangulaire. L’association Memoria, qui milite pour la mémoire de la traite des Noirs, a ainsi lancé une pétition pour demander un nouveau lieu.

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Glissant au tourbillon de la mondialité

Hommage à l’écrivain, poète et philosophe, fondateur de l’Institut du tout-monde, disparu il y a trois ans.

— Par Aliocha Wald Lasowski, philosophe. —

glissant-300C’est au début de l’année 2005, un soir de janvier, à la galerie Léo Scheer, rue de Verneuil, à Paris. Vêtu d’un chapeau noir, avec une veste noire sur une chemise rouge, Édouard Glissant est l’invité d’un débat philosophique. Sa voix est douce, presque chantante, ses mots profonds, puissants, mais immédiatement accessibles, communicatifs. Sans détour, sa pensée pointe au vif et donne le sentiment du mouvement, dans une sorte d’élégance qui suit son chemin.

Pétillement de la rencontre. Merveille du poète qui offre son sourire, dans le regard qui appelle le partage, la complicité et l’amitié naissante. Suivront des moments d’exception aux côtés de l’écrivain disparu il y a trois ans, le 3 février 2011, à l’âge de quatre-vingt-deux ans, depuis les rencontres joyeuses à l’Institut du tout-monde, qu’il crée et fonde à Paris, jusqu’aux chaos-opéras chez la styliste Agnès B., poésie et musique mêlées, jusqu’aux soirées chez Arturo’s, le café de Soho à New York où Glissant fait partager sa passion du jazz.

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Le poète et neuro-linguiste haïtien Jean Métellus est mort

jean_metellusJean Metellus nous a quittés. Il était né le 30 avril 1937 à Jacmel (Haïti), il émigre en France en 1959 à l’époque de la dictature des Duvalier. Il exerçait la profession de neuro-linguiste, en même temps que ses multiples activités littéraires de romancier, poète, dramaturge et essayiste.

Marié, père de trois enfants, il était médecin des Hôpitaux de Paris au Centre Hospitalier Émile Roux, en tant que neurologue spécialiste dans les troubles de la parole.

Après des études secondaires au Lycée Pinchinat de Jacmel, Jean Métellus occupe le poste de professeur de mathématiques au Lycée Célie Lamour de sa ville natale de 1957 à 1959. Il poursuit ses études en France à la Faculté des Sciences de Paris, suivi d’études de Médecine à la Faculté de Médecine de Paris. Docteur en Médecine en 1970 et Docteur en Linguistique en 1975, il conjugue harmonieusement ses deux spécialisations dans son quotidien médical et littéraire qui lui ont valu la reconnaissance de sociétés savantes. Il a été lauréat de l’Académie de Médecine en 1973, 1976, 1984 et de trois prix littéraires qui lui ont été décernés en 1982, 1984 et 1991.

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