— Par Philippe Pierre-Charles, secrétaire général de la CDMT —
Le conflit qui a secoué l’établissement privé catholique n’a pas défrayé la chronique à cause de son ampleur ou de sa durée, mais au contraire du fait de sa rareté et de questions liées aux particularités de ce type d’établissements, à leurs rapports avec l’inspection académique d’un côté, et avec la hiérarchie de l’église de l’autre.
L’origine de l’affaire est somme toute assez banale. Une directrice plus jeune et moins expérimentée que des enseignantes qui sont sous son autorité, non son autorité pédagogique mais apparemment son autorité administrative. Le manque d’assurance, la faible expérience en matière de management de la dite directrice sont probablement à l’origine de ce que ses supporters appellent pudiquement des “problèmes de communication” et que les victimes ont vécu comme du harcèlement moral. Tournant le dos à un usage bien établi dans l’enseignement, suivant lequel à chaque fin d’année une concertation s’établit entre collègues et avec la direction pour déterminer la répartition des classes entre maitres et maitresses, la directrice a décidé toute seule, sans réunion de l’équipe pédagogique ni justification, se contentant de proposer qu’on sollicite de la rencontrer en cas de problème.

Les clameurs se sont (presque) tues. L’émotion n’est plus à son paroxysme. Le moment de l’analyse est venu.
La nécessité de discussions voire de négociations entre les différents acteurs de l’activité touristique, parmi lesquels bien entendu les salariés et leurs organisations, ne fait pas l’ombre d’un doute à un moment où le contraste est aussi net entre les proclamations sur la « vocation touristique » de notre pays et la situation réelle marquée par les fermetures d’hôtels, les licenciements, les volontés de s’en prendre aux acquis des salariés et la démotivation évidente de certains acteurs.
Le discours embrouillé de Max Tanic, directeur de feu la SHED, société gestionnaire de l’hôtel, depuis des mois n’aura trompé que quelques journalistes bien distraits. C’est sans surprise et presqu’avec soulagement que les salarié-e-s ont accueilli la nouvelle de la mise en liquidation. Qui pouvait croire à une procédure de « redressement » d’un hôtel en « chimpontong » , privé même d’eau et d’électricité, sans clients recherchés, en pleine saison dite basse, ayant épuisé les fonds de la SEMAVIL en paiement de salaires sans activité malgré toute la bonne volonté et les réclamations du personnel ? Dans la mer mouvementée du Diamant, le personnel a été mené en bateau, non pas vers le Rocher, mais vers un naufrage annoncé! C’est le Titanic de Tanic, mais hélas pas seulement de lui!
La foule présente aux cérémonies pour celui qui s’en va, les présences officielles du pouvoir sont une nouvelle preuve des changements de la situation politique aux Antilles. Derrière l’écume des événements en surface, le pays continue de bouger. Le combat passionné d’Edouard Glissant et de tant d’autres, celui du peuple, tout simplement n’est pas vain. Devant sa dépouille prenons l’engagement de poursuivre les combats et de continuer à interroger œœuvre !