Le second tour de l’élection présidentielle et des législatives n’a finalement pas eu lieu ce dimanche en Haïti, reporté à la dernière minute pour des raisons de sécurité. Si l’opposition, qui refusait de participer à ce qu’elle considère comme « un coup d’Etat électoral » fomenté par le pouvoir en place, s’en réjouit et réclame le départ immédiat du président Michel Martelly, les partisans du candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, sont déçus et en colère. Ils estiment avoir été privés de leur droit de vote.
Les passants se frayent un chemin entre les fruits et légumes des marchandes de Jalousie. Dans ce bidonville, la crise électorale est sur toutes les lèvres. « Je ne suis pas satisfait du report des élections. Nous, le peuple haïtien, nous savons qu’un président élu doit être remplacé par un autre président élu, souligne cet homme. J’étais disposé à aller voter ce dimanche. J’ai l’habitude de remplir ce devoir de citoyen. J’ai voté au premier tour pour mon candidat préféré et là, je ne suis pas d’accord que l’on reporte le second tour. »
Un peu plus loin, Montreuil Kenan porte fièrement le bracelet rose de Tet Kale, le parti de son champion, Jovenel Moïse, le candidat du parti au pouvoir, arrivé en tête au premier tour.