— Par Guy Lordinot, ancien député —
Par le fracas des armes, du choc des civilisations, la conjugaison, de l’histoire et de la géographie, un peuple martiniquais s’est forgé dans le brassage des originaires de quatre continents.
Aujourd’hui, la Martinique est menacée, tout comme les Kanaks, par le syndrome calédonien.
L’an 1635, des Européens venus de la France débarquent en Martinique. Ils y trouvent des habitants -les kalinagos-les exterminent en quasi-totalité et prennent possession de l’île. Devenus les nouveaux occupants, ils font venir d’Afrique des hommes et des femmes afin de cultiver les terres et d’entretenir leurs maisons. Réduits en esclavage, ces arrivants assurent la fortune de leurs maîtres.
Au fil du temps, les relations entre les maîtres et les esclavisés donnent naissance à une population nouvelle où se côtoient blancs, noirs et métis esclavisés ou libérés. L’abolition de l’esclavage entraîne l’importation d’une main d’œuvre en provenance notamment du continent asiatique.
Ainsi apparaît une population nouvelle composée d’originaires de quatre continents : l’Amérique, l’Afrique, l’Asie et l’Europe. Héritiers de cultures différentes les habitants finissent par constituer un véritable peuple.
La France, ayant donné à la Martinique un statut de colonie, désigne un gouverneur et des administrateurs européens.