Le temps qui passePoésies
Le temps qui passe
Le temps qui passe
Le temps qui passe
— Par Gary Klang —
Jusqu’à tout récemment, il était entendu qu’un intellectuel luttait contre les injustices. Voltaire défendit Calas en risquant gros, car à l’époque l’intellectuel prenait beaucoup plus de risques qu’aujourd’hui. Diderot fut emprisonné à Vincennes pour ses écrits; Rousseau dut fuir Paris; Hugo s’exila de France et l’appartement de Sartre fut plastiqué à Saint-Germain-des-Prés dans les années 60.
Et puis tout changea brusquement avec la chute du communisme. Un historien américain décréta tout de go la fin de l’Histoire, en convoquant le vieil Hegel qui n’en demandait pas tant. Mais l’Histoire reprit de plus bel son cours sanglant avec le 11 Septembre, la guerre d’Irak, les talibans… Certains intellectuels haïtiens, qui au beau temps du communisme saupoudraient tous leurs textes du mot peuple, dans le but de jouir des avantages que leur donnait l’Union soviétique, virèrent à droite sans crier gare.
J’ai écrit une nouvelle à ce sujet, La Chute du Mur, dans mon livre Kafka m’a dit, où je campe un type d’intello haïtien, naguère stalinien et qui du jour au lendemain renie son appartenance au Parti communiste pour devenir un petit-bourgeois dans la pire acception du terme.
Réveillons-nous
— Par Gary Klang —
Il serait si facile aux hommes et aux femmes de tous les pays du monde de se donner la main
Comme disait le poète Paul Fort
Dont l’épouse Germaine habitait elle aussi au 34 de la rue Gay-Lussac
J’ai vécu avec elle l’inoubliable Mai 68
Ainsi qu’avec mon vieux complice
Bobby Labrousse
Alias Brebis Galeuse
Jean-Claude O’Garro
Gérard Aubourg
Dit Boubou le Fou
Le brave Francis Paul
Qui arrivait tout guilleret de Moscou
Ainsi qu’une stalinienne fanatique et fringante
Baptisée Tête de Poisson
Qui habitait également au 34
Sans oublier l’inoubliable Jules Badeau dont j’oublie le vrai nom
Et dans le nez duquel Brebis Galeuse introduisit une plume de dinde arrachée d’un coussin
Harassé qu’il était d’entendre déconner Jules
Plus la jeune et fraîche Monique amoureuse de Bobby
Et que celui-ci de guerre lasse finira par épouser
Il serait si simple répétons le de se tendre la main
D’ouvrir nos cœurs
De rejeter une fois pour toutes l’indifférence et l’égoïsme
Et de dire merde aux cons
A la violence
Et à la guerre
Car la vie est bien trop courte
Croyez moi
Pour la passer à s’emmerder les uns les autres
Gary Klang
Gary Klang
— Par Gary Klang —
O énigme du mal
Jamais ne comprendrai ce qui t’anime
Ceux qui traînent après eux un long voile de ténèbres
A l’instar de celui qui jura de soigner
Mais s’efforça d’éteindre les étoiles
En jetant sur le monde l’ombre d’une nuit sans fin
Jamais ne comprendrai le mal
Cet enfant ligoté et noyé
Mort
Les yeux ouverts
Par désir de faire mal
Jamais je n’oublierai non plus ceux qui périrent
Dans les îles caraïbes
Et dans les champs de canne
Arrachés à leur terre pour cultiver la terre des autres
Sans jamais plus revoir la terre de leur enfance
Un roi
Fils du Soleil
Que l’on disait civilisé
Conçut l’ouvrage qu’on appela le Code noir
Qui faisait de l’esclave un meuble
Tout simplement
Jamais ô non jamais
Vous dis-je
Ne comprendrai l’attrait de la souffrance
GARY KLANG
— Par Gary Klang —
Si je republie cet article aujourd’hui, c’est parce que j’en ai marre d’entendre critiquer Chavez et Maduro; marre d’en entendre dire du mal par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent; marre des menaces de Trump; marre de lire dans les journaux français et américains tant de sottises concernant ce pays. Comme nous avons pu le constater, Michel Butor et moi, les seuls invités de langue française dans le cadre de ce festival de poésie : le président Chavez était aimé de son peuple pour lequel il avait créé, entre autres, des restaurants à bon marché pour les plus démunis. Quel gouvernement français, belge ou américain l’a jamais fait ?
C’est mon ami Enrique Hernandez D’Jesus qui m’invita à ce festival. Je l’avais rencontré au Mexique – autre pays frère – lors d’une rencontre de poésie, où m’avait convié un autre grand ami et poète, Marco Antonio Campos. D’entrée de jeu, j’étais certain qu’Henrique et moi étions liés pour la vie et que je le reverrais un jour. De fait, on s’est revus en juin 2012 à ce festival organisé en son honneur.
— Par Gary Klang —
J’aurai beau dire
Beau faire
Plus rien ne sera comme avant
Les grillons se sont tus
Les lucioles n’éclairent plus
Et les feux sont éteints
Le monde
Parfois si beau
N’est plus ce qu’il était
Et la mer rejette sur la plage le corps des poissons morts
Où sont passés les ciels de mon enfance
Les réunions d’amis laissant le temps au temps
Mais le monde n’est plus ce qu’il était
Les hommes en noir avec des lunettes noires
Ont fait place à tous ceux
Qui comme eux
Préfèrent le bruit des balles et des fusils
Le cri des hommes agonisant
Les corps d’enfants
Qui devraient rire et jouer
Au lieu de dormir à tout jamais
Allongés sur la terre d’un pays disparu
Devenu tas de cendres
O Dieu
Reverrai-je
Dis-le-moi
Le temps d’avant
Celui du pur bonheur
Le temps où on laissait le temps au temps
GARY KLANG
— Par Gary Klang —
Mon île à tête d’histoire ancienne
Et de misère
Pirogue échouée fuyant la mer
Mon rêve noyé
Dans la mer morte de la douleur
Je ne vois rien qu’un long malaise
Le frère ne connaît pas le frère
L’ami qu’on ne reconnaît plus
Mon chant dira
Les détritus
La crasse
Et l’abandon
Qui me dira le sens de la débâcle
Gary Klang
illustration d’après le tableau Capois La Mort, s.d. Obin, Seneque (haïtien, 1893 – 1977)
*****
***
*
François Cappouet ou François Cappoix (surnommé Capois-La-Mort), né en 1766 à Delaunay (Glon-nen) 1re section communale de Chansolme, Arrondissement de Port-de-Paix, assassiné le 19 octobre 1806 sous l’ordre de Henri Christophe près de Limonade, est un officier de l’armée indigène d’Haïti lors de la Révolution haïtienne et vainqueur de la Bataille de Vertières.
Biographie
Fils d’esclave devenu insurgé
Il était fils d’esclave vivant dans le domaine de riches planteurs français dont le nom « Cappouet » devint Capoix pour sa famille par déformation linguistique.
— Par Gary Klang —
Comme tous les enfants du monde
Insouciants et rieurs
Perdus dans l’océan des rêves
Les enfants de Gaza aimeraient bien jouer
Les pieds couverts de sable
Et la tête dans les étoiles
Mais comment jouer me direz-vous
Lorsque l’avenir se confond avec un éternel présent de décombres et de morts
Les enfants de Gaza n’écouteront plus le chant joyeux des tourterelles
Remplacé par le bruit des obus et des chars
Le sifflement des balles
Alors
Au lieu de jouer
Comme tous les enfants du monde
Les enfants de Gaza pleurent amèrement leurs morts et leurs blessés
Le cœur plein de tristesse et d’incompréhension
Ils se demandent
Qu’avons-nous fait pour mériter tant de violence et tant de haine
Pourtant
Ils accueilleraient bien volontiers ces hommes en jaune
Les bras ouverts
Le cœur offert
Et jouiraient avec eux de la splendeur du monde
Enfant de GazaSamedi soir, plus de 150 personnes réunies devant la Maison du développement durable à Montréal pour un flashmob solidaire afin de demander la fin du génocide à Gaza et la protection des enfants.
Merci du fond du cœur à Karine Cloutier, qui a conçu et guidé la chorégraphie avec générosité et puissance.
Merci à Humanité & Inclusion Canada pour leur témoignage bouleversant qui nous a rappelé l’urgence d’agir.
Merci à l’équipe de projection qui a permis d’amplifier notre message.
Et surtout, merci à toutes et tous les militant·e·s qui ont donné de leur temps, leur énergie et leur voix pour faire de cette action un moment fort de solidarité.
Jamais n’accepterai
— Par Gary Klang —
Jamais n’accepterai l’ignoble
Ceux qui font fi de l’innommable
De cet enfant une balle au cœur mourant dans les décombres
Au lieu de rire
Insouciant
Comme devrait l’être un enfant
Je n’en peux mais vous dis-je
Je n’en peux plus
Et je conchie
Tous ceux qui vivent
Vautrés dans leur indifférence
Partez leur dis-je
Hors de ma vue
Je ne veux plus
Je ne peux plus vous voir
Gary Klang
—Poème par Gary Klang —
Je te salue Matoub
Tu as gravi les chemins d’ombre
En te hissant vers les étoiles
De cette terre presque mienne
L’aïeul y vit le jour
Pour finir sur cette île
Où j’ai connu aussi
La terreur
La folie
Et l’absurde
Je me souviens du corps
Ligoté sur une chaise
La tête penchée
Comme un enfant qui pleure
J’ai vu cet homme
Matoub
Abandonné au milieu des passants
Renvoyé
Tout comme toi
Au néant
Et à la poussière
Repose en paix
Poète
Repose
Sur cette terre presque mienne
Bercé à tout jamais
Par la lumière
Et par la mer
Car ta révolte
Vois-tu
Jamais personne ne pourra l’éteindre
—Par Gary Klang —-
Quiconque a lu les grands auteurs de thrillers et de romans policiers anglais ou américains (James Hadley Chase, Dashiell Hammett, William Irish, Raymond Chandler, Chester Himes, Frederic Forsyth, Robert Ludlum…) admettra sans peine qu’il s’agit là d’un genre extrêmement difficile. Il faut savoir tenir le lecteur en haleine, créer une atmosphère, camper des personnages, décrire des bagarres et des poursuites, faire des dialogues qui portent. Alors, pourquoi le discrédit jeté en France et en Francophonie sur ce genre romanesque ? Pourquoi fait-on une différence entre les œuvres «littéraires» et policières ?
N’ayant trouvé de réponse nulle part, j’ai essayé d’y voir un peu plus clair. Serait-ce le genre lui-même qui ne serait pas littéraire, qui n’aurait pas sa place dans une œuvre digne de ce nom ? Cet argument n’a aucun sens si l’on se rappelle que Crime et Châtiment est une sorte de roman policier avant la lettre et qu’Edgar Allan Poe n’a pas eu honte d’écrire Double assassinat dans la rue Morgue.
Le crime fait donc partie de la littérature.
Serait-ce le manque de vie des personnages qui expliquerait cette défaveur ?
— Par Gary Klang —— Par Gary Klang —
Mon île
Au goût d’amiante
De pomme pourrie
Et de fruit sur
Mon île
A tête d’Histoire ancienne
Et de misère
Pirogue échouée fuyant la mer
Mon rêve noyé
Dans la mer morte de la douleur
Je ne vois rien
Qu’un long malaise
Le frère ne connaît pas le frère
L’ami qu’on ne reconnaît plus
Mon chant dira
Les détritus
La crasse
Et l’abandon
Qui m’expliquera le sens de la débâcle
— Par Gary Klang —
Tu vins sans crier gare
O père en poésie
Né un 20 octobre
Tout comme l’autre
Tu me dis
Soyons avare comme la mer
Je te réponds
Sois béni
Toi l’enfant aux semelles de vent
Peintre des voyelles
O Poète lumineux
Dont le dernier lit se couvre encore de fleurs
Sois béni ô Poète
Ta saison en enfer
Est désormais saison des roses
Jamais plus ne seras seul
Ton nom s’inscrit à tout jamais
Au fronton des étoiles
Gary Klang
— Péface par Gary Klang —— Par Gary Klang —
Ah! donnez-moi la bonté
Que j’y puise l’air du large
Donnez-moi la beauté
La saveur de l’aurore
Et la pâleur du soir
Lorsque derrière les nuages
La flamme à l’horizon disparaît lentement dans la mer
Je n’en peux plus vous dis-je
Je n’en peux mais
L’homme du pouvoir inquiète et tyrannise
L’homme du pouvoir a perdu la raison
Le goût du sang le hante
Il fuit l’odeur et la beauté des fleurs
L’ilang-ilang des nuits d’antan
Et le palmier la chevelure dansant au vent
Je connais Anthony Phelps – que j’appelais Chico – depuis les années 60 à Paris. Jamais je n’oublierai la nuit passée dans un café du boul. Mich avec Davertige, à boire goulûment de la bière et à parler de tout et de rien. A l’époque, nous vivions dans les cafés.— Par Robert Lodimus —
Le 27 février 2025, les parents, les collègues et les lecteurs de Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, alias Frankétienne, l’ont accompagné à sa dernière demeure avec une profonde tristesse. L’enfant de « Ravine-Sèche » allait célébrer sa quatre-vingt-neuvième année d’existence le 12 avril prochain, dans une capitale en lambeaux, méconnaissable, pariatisée, livrée pieds et mains liés, – comme le Fils de l’Homme à Hérode Antipas –, aux lycanthropes d’Hadès et de Perséphone, le dieu et la déesse des enfers. Franck Étienne a traversé, – pour reprendre le jargon utilisé dans le vaudouisme –, sans avoir accompli son rêve : obtenir le prix Nobel de littérature. Peut-être, entrera-t-il dans l’histoire à l’instar de l’écrivain suédois nobélisé à titre posthume en 1931, Erik Axel Karlfeldt, – quoique celui-ci l’eût refusé de son vivant en 1918 –, pour son ouvrage Cor d’Automne (Höstorn), paru pour la première fois en 1927. Car, dans bien des cas, la mort n’est pas arrivée à gommer l’opiniâtreté des « obsessions subjuguantes ». Et puis, « mieux vaut tard que trop tard !»
—Par Gary Klang —
Après le règne en montagne russe du président Blondinet, l’Américanistan le remplaça par John Fitz-Ken, un vendeur de cacahuètes, qui annonça clairement sa politique :
Mes Chers Compatriotes,
J’ai honte chaque fois que je pense à la scène de la fiole à l’ONU où un général indigne sacrifia son honneur pour une guerre absurde qui fit plus d’un million de morts en une nuit à Bagdad. J’ai honte chaque fois que je pense à tous nos mensonges et à nos coups fourrés, au point que parfois je passe des nuits entières sans fermer l’œil.
Mais les choses vont changer et la violence ne servira qu’en cas de légitime défense.
Le monde entier nous hait. Mais comment en serait-il autrement, alors que nous ne cessons de mal agir? Serions-nous le préfet de discipline d’une école appelée monde ? Jamais un geste venant du cœur! Nous ne connaissons que nos intérêts et pensons stupidement qu’un pays ne peut pas avoir d’amis. Mais pourquoi donc n’aurions-nous pas d’amis ?
Nos présidents, républicains ou démocrates, n’hésitent pas à fomenter des coups d’État et à assassiner les opposants politiques qui leur déplaisent.
— Par Gary Klang —
Après le passage tumultueux à la Maison dite Blanche du président Blondinet, dont le patronyme trompeur fait penser à un gamin folâtre, l’Américanistan en eut assez de l’entendre vociférer contre le monde entier, le menaçant sans cesse de lui infliger des droits de douane exorbitants, ou encore d’accaparer le Canada, Gaza, le Groenland et le canal de Panama. Et c’est ainsi que tout sembla changer avec la venue d’un certain John Fitz-Ken, marchand de cacahuètes de son état et dont le discours d’investiture fit l’effet d’une brise fraîche :
Mes Chers Compatriotes,
J’ai honte de Blondinet et de ses conneries; j’ai honte chaque fois que je repense à la scène de la fiole à l’ONU où un général indigne sacrifia son honneur pour une guerre absurde qui fit plus d’un million de morts en un soir à Bagdad; j’ai honte de notre façon d’agir, de tout ce que nous faisons et cela doit changer.
Le monde entier nous hait. Mais comment en serait-il autrement ? Serions-nous le préfet de discipline d’une école appelée monde ? Jamais un geste venant du cœur!
Rien ne remplacera les années 60. J’ai eu la chance de vivre Mai 68 aux premières loges, habitant au 34 de la rue Gay-Lussac, à l’endroit même où fut érigée la première barricade. Je revois encore Dany le Rouge passant devant chez moi et haranguant ses troupes. Dans mon appartement, se trouvaient plusieurs de mes amis ainsi que des habitants de l’immeuble dont une fille que nous appelions Tête de Poisson, une communiste endurcie qui nous chantait des airs de balalaïka. Mon copain Bobby Labrousse, alias Brebis Galeuse, enfonça rageusement dans le nez de Jules Badeau – autre surnom – une plume qu’il tira d’un coussin, n’en pouvant plus de l’entendre déconner. Ce soir-là, Jean-Claude O’Garro resta dormir chez nous de peur d’être arrêté par les CRS. Je dus le faire asseoir sur une chaise n’ayant pas assez de lits. Soulignons que, juste en dessous de chez moi, vivait mon amie, Madame Paul Fort, la femme du poète, qui me parlait des célébrités qui venaient autrefois la visiter, tels Paul Valéry ou Georges Brassens.
—Par Gary Klang —
Il y a la main tendue
Qui ne sait pas comment gagner le cœur
Il y a les yeux hagards
De l’enfant qui n’a jamais souri
Il y a tous ceux
Pour qui la terre est un grand astre mort
Il y a la haine et la misère
la geôle et la maison de boue
Il y a tous ceux qui ont
Et tous ceux qui n’ont pas
Il y a enfin
Dans la mer Caraïbe
Une île sans arbre
Qui se perd dans la mer
— Par Gary Klang —
On cherche l’éclaircie
La barque sur l’eau étale
Un monde sans heurt et sans obstacle
On s’agrippe aux fétus
Et l’on fait comme Diogène
Qui muni de sa torche
Cherchait un homme en plein soleil
On cherche
On cherche
Se disant que tout de même
Il faudra bien trouver un homme dans un monde d’hommes
Mais très vite
On perd la foi et l’espérance
Le fait est là
Têtu tel un enfant puni
L’homme est une denrée rare
— Par Gary Klang —
Écœuré par la lâcheté et l’imposture qui règnent en France de nos jours, j’aimerais faire un retour aux années 60. Depuis le départ du Général De Gaulle, la France s’enfonce de plus en plus jusqu’à toucher le fond avec Emmanuel Macron. Les massacres quotidiens perpétrés à Gaza ne dérangent ni les hommes politiques, ni les journalistes français qui répètent tous en chœur les mêmes litanies mensongères, et gare à celui qui sortirait des rangs. Seules quelques rares exceptions sauvent l’honneur, tels Rony Brauman ou Dominique de Villepin.
Mais qu’est-ce que les années 60 avaient de si différent ? Tout d’abord le grand souffle de liberté qu’apporta Mai 68. J’habitais alors au 34 de la rue Gay-Lussac et toutes les journées avaient un air de fête. Je mangeais au café, juste en face de chez moi, et j’y étais si bien accueilli que je pouvais occuper une table sans consommer. J’y rencontrais des gens très intéressants, comme Claude Couffon, l’un des meilleurs traducteurs de l’espagnol, et qui connaissait tous les grands écrivains d’Espagne et d’Amérique latine. Il était également l’ami de Fidel Castro et de Garcia Marquez et m’en parlait souvent.