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L’hommage de Victor Hugo à Notre-Dame de Paris

Un incendie s’est déclaré vers 18 h 50, lundi 15 avril 2019, dans les combles de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le feu s’est rapidement propagé à la toiture et la flèche s’est effondrée. Pour saluer ce monument emblématique de la capitale, de l’histoire de France et de l’architecture gothique, Mediapart publie l’hommage que lui rendait Victor Hugo en 1831 dans le chapitre 1 du livre 3 de son roman du même nom.

« Sans doute, c’est encore aujourd’hui un majestueux et sublime édifice que l’église de Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu’elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s’indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière.

Sur la face de cette vieille reine de nos cathédrales, à côté d’une ride on trouve toujours une cicatrice. Tempus edax, homo edacior. Ce que je traduirais volontiers ainsi : le temps est aveugle, l’homme est stupide.

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Mon dimanche aux RCM : richesse et variété

— par Janine Bailly —

Temps gris et pluvieux, le ciel lui-même nous incite à délaisser la plage  dominicale pour trouver refuge aux RCM. Ne pas tout voir sans doute, à trop accumuler d’images on risquerait de ne plus les apprécier : il faut bien se résigner à sa propre sélection, et faire comme chaque année sa moisson singulière de films ! 

« UNTI, les origines » :

Un documentaire d’abord, dans le cadre de l’action « Ciné O » qui l’an passé nous avait offert « La vie des arbres ». Venu de Guyane, réalisé de façon très personnelle par Christophe Yanumawa Pierre, lui-même appartenant au peuple Kali’na, le 56 minutes « UNTI, les origines », écrit dans la langue vernaculaire et sous-titré en français, prouve qu’on peut faire du documentaire bien autre chose qu’un simple film informatif. Entre réflexion et poésie, le réalisateur autodidacte fait appel à notre intelligence autant qu’à notre sensibilité, dans le souci de se dire, de dire les siens et de nous alerter sur les dysfonctionnements tragiques de cette partie du monde. Le film est un lent voyage, où l’on sait prendre son temps, voyage sur l’eau du fleuve, qui conduit de la plage d’Awala aux mythiques Tumuc-Humac, éloge à la fois du mouvement nécessaire à la survie et de la contemplation qui mène vers son moi intérieur.

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L’enlèvement du mardi gras, de Raphaël Confiant

— Par Térèz Léotin —

Julien Valmont, alias Gros Dégueulasse, alias DSKahnard, alias Ti-Coca, accessoirement docteur en économétrie de l’université de Paname, homme sans limite « n’est le fils de personne ». Il s’est fait tout seul en pays de Nadiland, où les chiens aboient par la queue, où les chevaux ont trois pattes, où les coqs ont des dents, où les serpents rampent sur le dos, où l’homme est sans tête, où la réalité dépasse la fiction.

Il fait partie d’une secte avec des frères à trois poings qui se tiennent la queue de devant, dans une danse qui possède le pouvoir de les maintenir au sommet du monde. L’homme n’est rien d’autre que le vénérable directeur de l’Institut Économique Régional (l’ISER) qu’il a su très adroitement transformer « en machine à cash ». Cette sommité, en effet, maçon sans réelle truelle, que celle qui lui permet de transbahuter les subsides européens, vers ses différents comptes « sait comment faire les poches habilement à la communauté européenne ». Il dirige aussi au sein de son institut un laboratoire dénommé le Filmaneg.

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« Moi, fardeau inhérent », une ballade sauvage et poétique

— par Janine Bailly —

Peut-être me faudrait-il seulement, au sortir de la représentation de « Moi, fardeau inhérent », donnée dans son premier “seule en scène” par Daniely Francisque, écouter Anatole France et me contenter d’être celle « qui raconte les aventures de son âme au milieu des chefs-d’œuvre ». Tant il est difficile d’analyser ce qui plus qu’à notre raison a su d’abord parler à nos sens et à notre cœur, faisant éclore une émotion poignante, un bouleversement parfois proche des larmes. La comédienne, actrice et responsable de la mise en scène, nous donne non seulement à entendre, mais encore à ressentir le texte du dramaturge haïtien Guy-Régis Junior : en nous il s’insinue, par les oreilles, par les yeux, par la peau qui frissonne, langage de mots, langage de corps, langage de mains qui nous saisit et au long d’une heure ne nous lâche plus, nous traverse et ne nous laissera pas indemnes.

Dans l’obscurité de la salle, la voix de la comédienne dit le texte, qui annonce l’histoire, le statut de la femme, seule dans la nuit sans lumière mais qui se défend d’être abandonnée.

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Race(s) de François Bourcier : salutaire !

— Par Selim Lander —

Paradoxe. Alors que les savants nous expliquent par A + B que les races – blanc, noir, jaune, rouge – n’existent pas, qu’il n’y a qu’une espèce humaine, voici que, dans notre France, pays des Lumières, s’éveille un communautarisme plutôt nauséabond. Au nom de la défense des minorités qui seraient insuffisamment reconnues – et sans doute ne le sont-elles pas autant qu’il conviendrait : qui a dit que nous sommes dans un monde idéal ? – un mouvement prend de l’ampleur qui veut faire entendre la voix des individus « racisés » (sic) ou « racialisés » (re-sic). Ainsi apprend-on qu’une guerre s’est déclenchée au sein des départements de sciences humaines de nos universités entre les universalistes qui s’en tiennent aux déclarations universelles des droits de l’homme et ne veulent reconnaître aucune différence « raciale » et les décoloniaux (re-re-sic) qui tirent argument du passé colonial de notre pays pour sommer les institutions de « réparer », c’est-à-dire de céder à toutes leurs revendications. Foin de la laïcité qui ne serait, selon certains, qu’une figure de l’islamophobie.

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« Sonnons l’alarme climatique »

Plus de 60 associations appellent à se mobiliser pour une transition écologique « plus ambitieuse et plus juste »

Faire sonner l’alarme climatique » : tel est le but de cette tribune, dont la publication coïncide avec l’ouverture de la COP24, en Pologne. Pour les signataires, une soixantaine d’associations, dont Attac, la Fondation pour la Nature et l’Homme présidée par Audrey Pulvar et Oxfam France, représentée par Cécile Duflot, « il est encore temps d’agir » pour « engager une transition énergétique plus ambitieuse et plus juste, à la hauteur de l’urgence climatique ». Ils s’expriment alors que doit avoir lieu une marche mondiale pour le climat, samedi 8 décembre, après le succès des marches du 8 septembre et du 13 octobre derniers.


Le 8 décembre, sonnons l’alarme climatique. Associations et syndicats s’engagent à rejoindre les mobilisations du 8 décembre et appellent à amplifier le réveil citoyen pour la justice sociale et écologique.

En décembre 2015, alors que les chefs d’Etats célébraient la signature de l’Accord de Paris, le mouvement pour la justice climatique se mobilisait pour dresser des lignes rouges et pointer l’insuffisance des engagements des États pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C.

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L’ultime errance d’Emmanuel Macron.

— Par Jacky Dahomay —

En cette journée du 17 novembre, il me semble important de revenir sur la semaine précédente, celle de cette marche du Président Macron sur les traces de la guerre 1914-1918. Il me semble que ce long périple, s’inscrivant dans ce qu’il a défini lui-même comme une « itinérance mémorielle » mérite d’être analysée. Comment expliquer que, rompant avec les « commémorations » officielles habituelles du 11 novembre, le président Macron ait voulu effectuer une « itinérance mémorielle » se déroulant sur plusieurs jours ? Tout se passe comme si Emmanuel Macron avait commencé une sorte d’errance de son pouvoir dont les manifestations d’aujourd’hui ne sont que le prolongement. Mais il se pourrait que ce surprenant périple s’inscrive dans une sorte d’errance ultime caractérisant le fondement politique de son pouvoir néolibéral. Si tel était le cas, la crise actuelle que connait la France, pourrait être son ultime errance dont la fin nous échappe encore.
Pour commencer, demandons-nous ce qu’a voulu signifier Macron avec l’expression étrange de « itinérance mémorielle » ? Notons que ce mot vient de la téléphonie, c’est la traduction de « roaming » : possibilité d’utiliser un téléphone mobile sur un autre réseau que celui d’origine.

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F.I : des perquisitions exceptionnelles ?

— Par Jacky Dahomay —

Bien que l’ « affaire Mélenchon » ne fasse plus l’actualité, je voudrais proposer ici une analyse, sans doute un peu longue, de ces événement récents. Je dois dire pour commencer que, vivant dans mon île à 7 000 kms de l’Hexagone, j’ai été frappé par le spectacle, en particulier médiatique, qu’a donné cette semaine folle des réactions provoquées par les perquisitions concernant Mélenchon et la France Insoumise et par surtout cette vaste opération de Mélenchon basching qui se poursuit encore dans les médias. Cette distance géographique ne me décerne bien sûr aucun brevet d’objectivité. Mais habitués aux tempêtes et aux cyclones nous avons pour coutume de faire ce que mon ami Régis Debray préconise dans son livre Allons aux faits : ne pas se contenter d’admirer l’écume des vagues mais observer le mouvement profond des courants marins. « La politique nous cache le politique, comme les joies de la baignade le cycle des marées » écrit-il.

Allons donc aux faits en évitant autant que faire se peut de nous laisser noyer dans les joies provoquées par les tempêtes médiatiques. Quels sont-ils ?

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Venezuela : L’ONU affirme que la situation est due à la guerre économique

Le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme (ACNUDH) a publié un long rapport sur la situation au Venezuela qui assure que ses problèmes sont dus, en grande partie, à la guerre économique et au blocus financier contre le Gouvernement de Nicolás Maduro.

Ce document compare les sanctions et les blocus économiques modernes contre les pays aux « sièges des villes mis en place au Moyen-Age dans l’intention des les obliger à se rendre. »

Il est catégorique sur le fait qu’au Venezuela, il n’y a pas de crise humanitaire ni de crise de l’alimentation.

Rapport de l’ONU sur le Venezuela

Le document, publié le 30 août dernier, a été élaboré par l’expert indépendant de l’ONU, Alfred-Maurice de Zayas, dans le cadre de la « promotion d’un ordre international démocratique et équitable » après une visite qu’il a faite dans le pays entre le 26 novembre et le 9 décembre 2017.

Le but de sa mission était d’examiner le modèle social et économique du Venezuela et de faire des propositions sur la situation des droits de l’homme, les tensions économiques et politiques provoquées par l’hyperinflation, la pénurie d’aliments et de médicaments et l’émigration massive, dit le rapport.

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Dak’Art 2018, Biennale d’Art africain contemporain

Artistes plasticiens à la conquête d’une « nouvelle humanité »

— Par Dominique Daeschler —

Convoquant Aimé Césaire pour définir « l’heure rouge » thème de la biennale conduite par Simon Njami, le Sénégal invite 75 artistes venus de 37 pays africains ou ayant une filiation avec l’Afrique. Sept lieux dans le in, trois cents dans le off : du musé à la friche en passant par les hôtels, ls maisons, les centres culturels, c’est tout Dakar qui est investi par les arts plastiques avec une délocalisation qui passe par Gorée, Yenne, St louis…

Vous avez dit in

Des lieux in, on retiendra essentiellement l’ancien Palais de Justice. L’agencement des œuvres n’est pas sans rappeler la grande exposition Lucioles mise en place avec bonheur par la Collection Lambert dans … la prison Ste Anne désaffectée !

Même usage des espaces communs et des cellules consacrées à un artiste en particulier : la conjugaison de notions d’émancipation, de liberté, de responsabilité induite dans « l’heure rouge » prend alors une dimension symbolique particulière de « l’au-delà des mers » qui peut nous conduire à la volonté de « nouvelle humanité » de Fanon même si ce concept est plus riche et complexe chez ce dernier.

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Galerie 14°N 61°W : avec Nicolas Derné, sur la trace…

Exposition visible du 12 mai au 23 juin 2018

— par Janine Bailly —

De Nicolas Derné vous ne verrez, dans l’exposition nommée Pression « En tropiques », à la galerie 14°N 61°W sise à l’étage de l’espace Camille Darsières, qu’une série de huit œuvres, sept photographies de formats divers et une installation qui occupe, suspendue en son centre, la dernière des salles de cet espace à la blancheur immaculée. Mais si comme moi vous vous laissez emporter par la singularité des images, que de plus vous avez la chance de rencontrer, pour des « conversations » en toute liberté, l’artiste en personne, votre sentiment de frustration de n’en pas voir assez sera de bien courte durée !

Si l’inspiration de toute la série semble liée à un même objet dans ses diverses déclinaisons, il se trouve dès l’arrivée en haut des marches une photographie, I don’t want to be an ant, au premier abord solitaire, et qui n’étant pas comme les autres liée à la présence d’épaves automobiles au sein de la nature de l’île, ne laissera pas de vous surprendre. Abandonnée là, incongrue dans l’herbe haute, derrière elle un ciel entre grimace et sourire, entre soleil et pluie, ce qui semble bien être une bonbonne de gaz interpelle par sa dimension : est-elle démesurée par la prise de vue ?

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Édouard Glissant, au-delà des fantasmes

À propos de : François Noudelmann, Édouard Glissant. L’identité généreuse, Flammarion (« Grandes biographies »), 2018

— Par Loïc Céry —

C’était en avril 2005, et c’était dans l’avion qui m’emmenait vers Tunis, pour le colloque international que Samia Kassab-Charfi, Sonia Zlitni-Fitouri et moi organisions alors à Carthage autour d’Édouard Glissant. À quelques travées de mon siège, je reconnais François Noudelmann, qui ne me connaît que de nom. Quelques mois auparavant, en préparant avec Samia Kassab-Charfi, chez Édouard Glissant rue Saint-Guillaume, la liste des universitaires à solliciter pour cet événement majeur, nous nous répartissions la tâche de contacter les uns et les autres, glissantiens incontournables et déjà « historiques », ou d’une ferveur plus récente. Quelques jours plus tard, je le sollicitais en effet, par mail : « Monsieur, nous espérons vous compter parmi nous autour de cet événement académique consacré à l’œuvre d’Édouard Glissant, etc. » Me levant de mon siège, je profite de l’occasion pour saluer celui dont j’écoute assez soigneusement depuis quelques années les émissions de philosophie sur France Culture. Étonné d’être reconnu, il semble flatté.

Jeudi 24 février 2018 – Aujourd’hui, treize ans plus tard, je redépose devant moi le livre qui m’est arrivé hier matin : François Noudelmann, Édouard Glissant.

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« Moi Ève, la pire de toutes », une expérience théâtrale

— par Janine Bailly —

De ce titre énigmatique, proposé par Ricardo Miranda pour sa nouvelle création, nous n’aurons l’explication qu’assez tardivement , dans un des rares passages parlés de ce théâtre dansé — ou de cette danse théâtralisée ? Recherche, pour dire la femme dans un univers d’hommes, d’une forme singulière qui, si elle ne semble pas toujours très bien aboutie, a le mérite d’être servie avec enthousiasme et sincérité par trois complices, soit deux femmes, Lindy et Émilie, et un homme, Ricardo lui-même.

Pourquoi donc Ève serait-elle « la pire de toutes » ? Présentée comme figure inverse de Lilith, cette Ève-là, cette « côtelette cruche », avatar de son Adam, incarnerait une forme de soumission, plus signifiante qu’une certaine histoire de pomme, encore que ce “coup de la pomme” ne soit pas oublié — fruit vert à croquer sauvagement par les trois protagonistes, et panier de fruits jaunes déversé sur la tête de la coupable ! Lilith, elle, se targue d’avoir été la toute première, créée non d’une côte de l’homme mais pétrie de la même argile que lui, et donc mise au monde pour être son égale.

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Roman. Le prêtre noir qui s’est dressé contre l’esclavage

Un océan, deux mers, trois continents Wilfried N’Sondé Actes Sud, 267 pages, 20 euros
Le roman de Wilfried N’Sondé tire de l’oubli la figure de Nsaku Ne Vunda, qui au XVIIe siècle rencontra le pape pour plaider la cause de ses frères.
Il s’appelle Nsaku Ne Vunda, il est né vers 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Orphelin élevé dans le respect des ancêtres et des traditions, éduqué par les missionnaires, baptisé Dom Antonio Manuel le jour de son ordination, le voici, au tout début du XVIIe siècle, chargé par le roi des Bakongos de devenir son ambassadeur auprès du pape. En faisant ses adieux à son Kongo natal, le jeune prêtre ignore que le long voyage censé le mener à Rome va passer par le Nouveau Monde, et que le bateau sur lequel il s’apprête à embarquer est chargé d’esclaves…
Roman d’aventures et récit de formation, Un océan, deux mers, trois continents plonge ce personnage méconnu de l’Histoire, véritable Candide africain armé d’une inépuisable compassion, dans une série de péripéties qui vont mettre à mal sa foi en Dieu et en l’homme.

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« Ladjablès » femme sauvage, ou le mythe renouvelé

— Par Janine Bailly —

En ce mois de janvier où le soir tombant nous apporte déjà les échos des tambours qui s’apprêtent au Carnaval, c’est à une relecture des mythes de Martinique que Daniely Francisque nous convie avec bonheur sur la scène de Tropiques-Atrium. Que savons-nous de la Diablesse, qui donc est-elle ? La légende veut qu’elle guette les hommes la nuit afin de les séduire, pour leur plus grand malheur… Elle prend l’apparence d’une femme très belle, hélas pourvue d’un sabot de cheval ou de bouc en place d’un, ou de ses pieds. Selon certains écrits, ce serait sur les plantations la représentation d’une femme blanche, épouse ou fille de maître, et qui prendrait un malin plaisir à attirer les plus beaux esclaves dans ses filets, les destinant ainsi à subir une sévère punition, mort ou disparition inexpliquée.

 Ladjablès, femme sauvage incarnée par Rita Ravier, correspond bien à  cette image : alors que l’homme Siwo, seul en scène, bavard perroquet écarlate sous son bec d’oiseau, nous joue avec délectation et brio, dans un monologue épicé, son personnage de “macho” conquérant prêt à faire succomber toutes les “femelles” prises dans son sillage, Ladjablès attend, silhouette énigmatique entrevue derrière ce rideau (de perles ?)

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« Le Monstre », ou Agota Kristof revisitée par Guillaume Malasné

— par Janine Bailly —

Comment mettre en scène, sans figurer le monstre, cette fable cruelle d’Agota Kristof ? Comment donner son universalité à cette histoire, qui ne serait située ni dans le temps ni dans l’espace ? Et comment rendre compte de ce noir pessimisme, de cette vision désenchantée — ou trop lucide ? — d’une société victime de ses propres démons ?

Tel est bien le défi relevé aujourd’hui par Guillaume Malasné et sa troupe de comédiens. Défi relevé avec originalité, dans un spectacle total et singulier, qui émeut, questionne, invite à la discussion et à la controverse, chacun s’efforçant de donner une identité, une figure à ce monstre ambivalent, quand sa créatrice elle-même l’a laissé dans son anonymat — d’origine peut-être mythologique ? Car il est le Bien et le Mal, ce monstre ambigu, dont le dos gris, tout d’abord surface malodorante, se fait jardin de fleurs au parfum enivrant, figuration de quelque paradis artificiel. Un parfum qui ne tarde pas à subjuguer la presque totalité d’un village, à l’exception du jeune Nob, bras armé de l’Homme Vénérable, ce “chef de tribu” qui avouera avant de disparaître et son erreur et sa défaite consommée.

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Les évènements du week-end 23

La Otra Orilla, ou comment parler de mouvement et d’immobilité

11, 12, & 13 mai 2017 à 19h30 au T.A.C.

— par Janine Bailly —

Mettre en scène, de façon ludique et vivante, La Otra Orilla, en français L’Autre Rive, du dramaturge cubain Ulises Cala, ne doit pas être chose facile, mais requiert plutôt une belle inventivité, tant le texte se plaît à défier les règles de la narration classique. Ce talent, Ricardo Miranda n’en est pas dépourvu, et une fois encore, c’est à un spectacle original et singulier qu’il nous convie, pour trois soirs seulement, au théâtre Aimé Césaire.

Le texte, découpé en tableaux, chacun étant inscrit dans un espace modulaire particulier que dessinent quelques blocs facilement déplaçables sous la poussée des deux acteurs, le texte présente une double particularité, celle de ne se plier à aucun ordre chronologique, celle aussi de mêler les temps, temps clos de l’attente sur la rive du fleuve, temps pluriels de la vie antérieure. Car ils sont là, l’homme et la femme, pour un dialogue inclinant par instants au monologue, quand par exemple l’une devient mère parlant à sa fille, toutes deux femmes abandonnées par un père absent.

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Dominique BERTHET a reçu les Palmes académiques – le samedi 18 mars 2017

Madame la Rectrice,
Mesdames, messieurs,

C’est un honneur pour moi de présenter M. Dominique Berthet, professeur des universités, à l’occasion de cette remise de distinction que sont les Palmes académiques. Cette circonstance est naturellement la bienvenue pour récompenser la dynamique de la vie professionnelle de Dominique Berthet au sein du monde de l’enseignement.
Le parcours de mon filleul me paraît exemplaire, en ce sens qu’il relie enseignement et création. Disons le d’emblée : plus que le déroulement d’une carrière, la considération que nous portons à Dominique Berthet représente pour nous celle de la participation d’un homme à l’épanouissement de l’art, c’est-à-dire à ce qui nous manque le plus. Ceci n’est pas une utopie. En vérité, l’art est un produit de haute nécessité dont notre société ne saurait se passer. La relation de l’homme à l’art affirme une exigence capitale : celle de son maintien dans la condition humaine. Cernés que nous sommes par les élans de la barbarie et du consumérisme, la promotion de l’art nous est vitale. La valorisation de notre relation à l’art, c’est très modestement, et néanmoins avec beaucoup d’énergie, ce que à quoi Dominique Berthet participe.

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« L’Enfance retrouvée ». Exposition de Ronald Cyrille.

A Pointe-à-Pitre du 10 au 31 mars 2017.

— par Sarlett Jesus —

Il expose une production d’œuvres d’une grande diversité qui va de 2012 pour l’une, à 2016 et même 2017 pour beaucoup. Des acryliques de très grand format aux couleurs très vives, des collages de papiers Canson découpés, associant les trois couleurs que sont le rouge, le noir et le blanc, des dessins au feutre et crayon de couleur, des œuvres utilisant au besoin le bombage sur papier photo Ilford

Ronald Cyrille ne s’interdit aucun domaine, aucune expérimentation. Il est un créateur touche-à-tout, un enragé d’activité, un poète qui inlassablement aborde le même sujet sous des angles et éclairages différents. Celui d’un monde imaginaire peuplé d’êtres étranges. Un univers fantastique qui emprunte ses personnages et symboles aux contes de l’enfance. Un univers fantastique dans lequel le bizarre est roi. Ronald Cyrille nous transmet sa nostalgie des « verts paradis » de l’enfance.

Ses œuvres nous racontent des histoires fabuleuses renvoyant à un univers hybride qui fait exploser les frontières entre l’humain, le monde animal et le végétal. L’homme devient un lycanthrope, ou c’est le chien-loup qui est hominisé.

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Quand la France interdisait l’avortement… sauf aux femmes noires

« Le Ventre des femmes » par Françoise Vergès, Albin Michel, 230 p., 20 euros.

En 1970, un scandale éclata à la Réunion: des milliers de femmes avaient été avortées et stérilisées, souvent sans leur consentement, avec le soutien des pouvoirs publics. Un essai glaçant revient sur ce crime d’Etat oublié.

Le livre
Dans les années 1960-1970, l’État français encourage l’avortement et la contraception dans les départements d’outre-mer alors même qu’il les interdit en France métropolitaine.
Comment expliquer de telles disparités ?
Dès 1945, invoquant la « surpopulation » de ses anciennes colonies, l’État français prône le contrôle des naissances et l’organisation de l’émigration ; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l’espace de la République, provoquant un repli progressif sur l’Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient.
Françoise Vergès s’interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s’appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l’auteure entend faire la lumière sur l’histoire mutilée de ces femmes d’outre-mer, héritage douloureux d’un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd’hui.

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« Jaz » : Jandira Bauer et l’art de la mise en scène.

Les appréciations de Michèle Lapelerie et de Christiane Rodulfo

— Par Michèle Lapelerie —

Jandira lit une pièce de théatre africaine et, soudain, pose ses lunettes :

« Bleu de chine » oui ! D’ un coup de baguette magique, elle nous fait entrer dans un univers poétique, lumineux, qui nous transporte, qui nous transporte…..

Et nous montons,, nous montons jusqu’au sommet de cette belle tour, blanche de tulle.
Mais, qu‘est-ce ?.Nous voyons un grand, un gros phallus ! Cette énorme érection ne peut être que le symbole de la force et de la puissance de la virilité masculine.

Jandira, la facétieuse ,nous dit « non » .Ce « grand et gros machin emmailloté » n‘est qu’ une vulgaire cabine dans laquelle la merveilleuse comédienne viendra s’habiller et se déshabiller tout au long du spectacle.

Jandira a l ‘art de la caricature et sa créativité est remarquable.

Des jeux de lumière, éblouissants, fascinants ;

Ce double WC, éclairé par le projecteur ne peut être qu’un trou où s entassent nos excréments noirs de puanteur. La judicieuse Jandira l a décoré de larges bandes brunâtres. Petit mais puissamment mis en valeur il devient le tabernacle sacré dans lequel Jane, le « LOTUS BLANC », dépose ses vêtements ,surtout cette robe d un blanc immaculé, souvenir précieux de la tendre, de la douce relation qui l’a unie à Oridé.

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Yékri n°3 – Janvier 2017

 —  Par Malika —
Yékri … Yékra ! Comme ce cri poussé par les conteurs au début des contes créoles d’antan lontan pour solliciter l’attention de leurs auditoires, la newsletter Yékri veut attirer l’attention sur la culture créole, sur les talents ultramarins au sens large. Elle reprend l’objectif de la newsletter Elokans dont elle se veut l’héritière : « représenter une effervescence kréyol en diffusant des informations socio-culturelles
liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. » (Véronique LAROSE, créatrice de la publication Elokans). Elle en reprend également les principes :

BOUCLAGE DE Yékri n° 04 de février 2017 : le vendredi 27 janvier 2017

CONDITIONS de diffusion de vos actualités socio-culturelles. Yékri paraît mensuellement. Ainsi, pour le relais de vos actualités, adressez-moi ces infos un mois avant :
descriptif complet de l’événement : textes en version WORD de préférence, images en JPG ;
indications nécessaires : date et horaire, adresse précise de la manifestation, accès-transports,
personne(s) à contacter.
chaque structure, chaque particulier s’exprime en son nom propre.

Pour recevoir Yékri : transmettez-moi votre demande d’inscription par mail mycol5@gmail.com.
Je vous inscrirai alors aussitôt.

MERCI AUX CONTRIBUTEURS ET AUX LECTEURS DE YEKRI !

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« Le Baron noir » de Sergio Noré

Par José Nosel —

le_baron_noirEditions Société des écrivains, 2016, 291 pages

Dans son ouvrage pédagogique, « l’Art de lire », considéré comme un des meilleurs manuels pour tout étudiant en littérature, le grand écrivain, méconnu, Emile Faguet, de l’académie française (1847-1916), écrit, je cite :
« Pour apprendre à lire, il faut d’abord lire très lentement et ensuite il faut lire très lentement et, toujours, jusqu’au dernier livre qui aura l’honneur d’être lu par vous, il faudra lire très lentement.
Il faut lire, aussi lentement un livre, pour en jouir, que pour s’instruire par lui, ou le critiquer »

Le conseil d’Emile Faguet, vaut, me semble-t-il, pour le dernier opus de l’écrivain Sergio Noré.

Il s’agit d’un recueil de 3 Nouvelles, de 291 pages, paru aux éditions Société des écrivains, et qui s’intitule, « Le Baron noir »

Il faudrait, en effet, le lire lentement :
Car, il y a matière pour jouir du plaisir de la lecture, d’autant qu’à chaque page, on décèle toute la jubilation de l’auteur d’écrire ce qu’il met dans la bouche de ses personnages.
Il y a matière pour s’instruire sur des réalités, notamment historiques, de notre terroir, qui nous sont proposées.

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Le sculpteur sénagalais Ousmane Sow est décédé

ousmane_sow-chamoiseau

 

.Le grand artiste du Sénégal est mort à 81 ans ce jeudi matin 1er décembre à Dakar. Il fut longtemps kiné avant d’être complètement sculpteur, créant un peuple de héros surdimensionnés et fougueux qui traduisaient sa vitalité, son indépendance et son humanisme.

Le 11 décembre 2013, il fut le premier artiste noir à entrer à l’Académie des Beaux-Arts, au fauteuil du peintre américain de Christina’s World, Andrew Wyeth. Le second sous la Coupole depuis l’entrée de Léopold Sedar Senghor à l’Académie Française. C’était un géant africain, magnifique et paisible, dont les sculptures, plus grandes que nature traduisaient à la fois l’ambition, la vitalité et la bienveillance…

 

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