Se noyer dans un dé à coudre…

— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A.—

L’EAU, ce don du ciel, qui peut donner la vie en participant à notre santé quand nous sommes assoiffés, peut aussi donner la mort, sa sur abondance peut inonder nos lieux d’habitation et entraîner des noyades.

Nous, PUMA, avons relancé le débat, pour que l’Eau coule de source à nos robinets, comme il fallait s’y attendre nous assistons à un déchaînement de dénigrement sur les réseaux sociaux, afin de mettre le discrédit sur notre association de protection de l’environnement.

Nous ne sommes en compétition avec personne, nous n’avons aucune envie de jouer le jeu d’être mieux que quiconque, nous essayons seulement d’être meilleurs que nous l’étions hier, Pour Une Martinique Autrement. Cependant, nous tenons à rappeler à certains : tant que vous avez encore un pied dans l’eau du lac, n’insultez jamais le crocodile et vous risquer de trouver sur la berge un PUMA pour vous faire respecter les lois de la Nature.

Sans prétention aucune, nous demandons à certains intervenants sur les plateaux télé ou radio de mieux s’informer pour ne pas tromper la population dans ses choix. C’est ainsi que nous avons vu le Président de l’Exécutif de la CTM, lors de son intervention télévisée, se noyer dans un dé à coudre, quand il a voulu se justifier sur le manque d’eau à nos robinets. Nous pouvons constater que leur leitmotiv c’est : ‘’L’assemblée unique de l’EAU’’, quand on a dit cela tout sera réglé. Soyons très vigilants, surtout ne soyons pas aveugles, sur le plan philosophique cela semble une bonne chose, mais nous devons exiger que ce sujet soit tranché par la population lors d’un référendum local. Un référendum est dit local quand il est organisé au niveau d’une Collectivité Territoriale. Depuis la révision constitutionnelle de 2003, le référendum local décisionnel est ouvert à tous les échelons des collectivités.

Lors de sa prestation télévisée, le Président a tenté de noyer les téléspectateurs en indiquant qu’il y a 7 intervenants dans l’eau, ce qui selon nous est très politicien. Il existe 4 instances publiques à savoir : la CTM, propriétaire de l’Usine de production de Vive au Lorrain, les trois EPCI CAP-NORD, CACEM, ESPACE-SUD, et trois opérateurs : la SME, la SAUR, qui sont des entreprises privées répondant à un marché public, et n’ont aucun pouvoir décisionnel et ODYSSI régie communautaire en charge de la production et la distribution de l’Eau pour le compte de la CACEM.

Porté par l’Office de l’Eau de la Martinique, l’Observatoire de l’Eau de la Martinique est un projet partenarial, à l’échelle de la Martinique, visant à un accès plus aisé aux données sur l’Eau. Nous pouvons constater que le prix de l’Eau et de l’assainissement est pratiquement le même sur CAP-NORD ESPACE-SUD, les quatre communes de la CACEM sont plus chères ; pas besoin d’être en assemblée unique de l’Eau pour harmoniser les tarifs, c’est simplement une question de volonté politique. 

Puis dans cette submersion de chiffre étalée pour justifier le fait d’avoir procédé à des investissements, notre Président a dans un ‘’ciliac’’ feinté avec tous les ingrédients pour noyer le consommateur qui reste avant tout le profane en la matière, sans EAU au robinet. La réalité des chiffres est toute autre, notre invité affirme prendre des dispositions pour mieux faire circuler l’argent, suite aux travaux exécutés par les entreprises ; en clair c’est la reconnaissance que certains travaux exécutés ne seraient toujours pas payés depuis des années, y compris ceux de la CTM, il faut mettre fin à la culture de l’excuse, surtout ne pas avoir la main qui tremble pour mandater les travaux exécutés.

Il y a un non-dit, c’est le pourcentage exact de ces montants dans ce que représente le coût total qu’il faut pour moderniser les canalisations, les usines de production et les différents réservoirs de stockage. L’absence de cette information capitale ne permet pas de comprendre que nous n’avons pas les moyens financiers pour mener à bien ces travaux, ce n’est pas quand on sera en assemblée unique de l’Eau que nous parviendrons à y faire face.

Après cette prestation nous pouvons affirmer au consommateur, que nous sommes dans une opération de communication politique qui finalement ne peut pas faire couler l’Eau au robinet, cette réalité prouve que ce n’est pas le Carême qui est à l’origine de cette pénurie, mais bel et bien l’incompétence notoire politique qui est la base fondamentale de ce problème.

C’est ainsi que la réunion des élus invités à participer à une rencontre sur l’Eau à la CTM, s’est terminée en pugilat, l’un des participants a considéré que c’était une opération de communication, d’où son refus de cautionner la présence de la presse à cette séance de travail, il est donc parti. Selon notre informateur, il semblerait que la question de l’augmentation du prix de l’Eau a été un détonateur pour faire exploser en plein vol l’idée de la collectivité unique de l’Eau. Nous, PUMA, sommes réalistes, pour ces travaux il est impensable de ne pas augmenter le prix de l’Eau.   

Il nous faut sortir de cet univers de la parlote qui fruste de plus en plus et devient addictive, nous avons besoin d’actes, profitons de la reconnaissance de la responsabilité de l’État dans l’empoisonnement par la Chlordécone, en élargissant sur tous les pesticides qui sont présents dans l’Eau du robinet. N’oublions pas que c’est l’État qui délivre les autorisations de mise sur le marché, qui impose aux agriculteurs l’usage de ces dangereux produits ; c’est l’État qui à travers l’ARS a toujours affirmé que l’Eau est de très bonne qualité. Dans ces conditions le principe de réalité nous invite à faire en sorte que l’Etat soit condamné devant les Tribunaux, à prendre en charge l’intégralité des travaux de modernisation du réseau d’Eau dans le cadre de la réparation.

 »Mobiliser l’Homme en critiquant les faits… Proposer pour s’orienter vers les choix optima », c’est la devise de PUMA, nous avons le devoir de tout mettre en œuvre pour avoir de l’Eau au robinet en quantité, en qualité, De même, vous pouvez mettre un bout de bois à tremper dans l’eau du lac, le temps que vous voulez, il ne deviendra jamais un crocodile, alors au travail les élus, Pour Une Martinique Autrement.  

Pour l’association écologique PUMA

Le Président

Florent GRABIN