–— Par Roromme Chantal,enseignant-chercheur de sciences politiques à l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton
Entre fin avril et mai, la bataille épique entre les gangs « 400 Mawozo » (400 idiots) et « Chen Mechan » (chiens enragés) ont entraîné la mort de deux cents personnes dans la plaine du Cul-de-Sac, où se trouve la commune de Croix-des-Bouquets, au nord-est de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Dimanche, un inspecteur de police de 45 ans, Réginal Laleau, affecté au commissariat de la ville, a été assassiné par des bandits armés du groupe « 400 Mawozo », dans l’enceinte même de l’église où il venait d’assister à un culte matinal.
Ces meurtres horribles ont ramené le pays à des niveaux d’homicides jamais vus depuis le milieu de la décennie 1980, lorsque la dictature des Duvalier était violemment renversée, voire depuis l’indépendance du pays en 1804. En plus des personnes tuées, des dizaines de maisons ont également été détruites. Certaines ont même été incendiées avec des habitants à l’intérieur, selon les rapports de plusieurs organismes de droits humains œuvrant en Haïti.