— Par Gaël De Santis —
Le journaliste Mumia Abu-Jamal, ancien condamné à mort, poursuit les autorités pénitentiaires pour recevoir un traitement contre l’hépatite C. Les audiences ont montré que ces dernières avaient falsifié les témoignages du médecin, facilité l’erreur de diagnostic et qu’il existe un protocole secret de traitement…
L’administration pénitentiaire de Frackville, en Pennsylvanie, ne recule devant rien. La semaine passée, au troisième jour d’une audience destinée à répondre à la demande de soins formulée par Mumia Abu-Jamal, atteint d’hépatite C, l’audition sous serment du médecin chef de la prison a eu l’effet d’un coup de tonnerre. Le docteur Paul Noel a déclaré que la pénitentiaire avait « enrichi »les certificats qu’il avait signés et qui étaient présentés au tribunal de paragraphes entiers réfutant la gravité de l’état de santé de Mumia. Il s’agit d’une grave falsification. L’acharnement raciste continue donc.
Condamné sans preuve et à l’issue d’un procès tronqué, Mumia Abu-Jamal a dû passer près de trente ans dans le couloir de la mort. Depuis 2011, il a pu en sortir mais au prix d’une peine de perpétuité réelle.