Les 7 Mercenaires ont perdu leur âme

les_7_mercenairesA Madiana
Synopsis
L’industriel Bartholomew Bogue règne en maître sur la petite ville de Rose Creek. Pour mettre fin au despotisme de l’homme d’affaires, les habitants, désespérés, engagent sept hors-la-loi, chasseurs de primes, joueurs et tueurs à gages – Sam Chisolm, Josh Farraday, Goodnight Robicheaux, Jack Horne, Billy Rocks, Vasquez, et Red Harvest. Alors qu’ils se préparent pour ce qui s’annonce comme une confrontation sans pitié, ces sept mercenaires prennent conscience qu’ils se battent pour bien autre chose que l’argent…

Le remake d’Antoine Fuqua embarque la fine équipe dans un western qui se contente de dégainer l’artillerie lourde.

Est-ce bien utile? Hollywood manque-t-il à ce point d’inspiration qu’il a pris la (mauvaise) habitude de piocher dans ses catalogues de grands classiques pour les remettre au goût du jour? Après avoir – sacrilège! – massacré le mythique Ben-Hur, c’est au tour d’un autre film culte du cinéma américain de se voir offrir une nouvelle jeunesse. Et Les 7 Mercenaires (en VO, The Magnificent Seven) ne sont plus si magnifiques revus et corrigés par Antoine Fuqua, spécialiste du film d’action.

De la même manière que John Sturges avait, en 1960, pris des libertés en adaptant Les 7 Samouraïs, d’Akira Kurosawa, le réalisateur de Training Day imagine à son tour une histoire bien différente. On retrouve quelques dialogues d’origine (« Jusque-là, tout va bien »), mais le village mexicain miséreux a été remplacé par une bourgade où vivent des fermiers bosseurs et méritants. Eux aussi en ont assez de se faire braquer leurs économies par un malfrat, affreux, sale et méchant, qui semble davantage sorti d’un film d’horreur que d’un vieux western. Pour faire plus sexy, le brave chicano moustachu qui partait engager des tueurs à gages est devenu une belle cowgirl au décolleté ultra-plongeant.

Caricature des quotas ethniques

C’est Denzel Washington qui marche sur les traces de Yul Brynner en as de la gâchette. Il emprunte à son aîné son look « total black », du chapeau au pantalon. Son partenaire, Chris Pratt, nouveau héros des blockbusters Les Gardiens de la galaxie et Jurassic World, reprend le flambeau tenu par le sémillant Steve McQueen. Aux côtés d’Ethan Hawke et de Vincent D’Onofrio, le reste de la troupe fait figure de caricature des quotas ethniques made in Hollywood : un Peau-Rouge avec ses peintures de guerre, un Asiatique qui joue du couteau comme un spécialiste d’arts martiaux, un Mexicain à l’humour un peu olé olé…

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