La spéculation attendra la fin des élections françaises

 

par Roland Sabra

Edito du 07/04/2012

  Depuis décembre 2011, la BCE a mis à disposition des banques environ 1000 milliards d’euros à un taux d’intérêt de 1%, conformément aux exigences de la T Geithner, Secrétaire au Trésor des Etats-Unis qui estime nécessaire de faire fonctionner la planche à billet, pudiquement appelée Quantitative easing (QE). On désigne sous ce terme une politique monétaire  » non-conventionnelle » qui consiste à acheter des obligations ou des billets de trésorerie émis par des entreprises, à reprendre des actifs « douteux » de banque ou bien à les garantir. La BCE, à la tête de laquelle se trouve Mario Draghi, l’employé modèle de Goldman Sachs, prête donc de l’argent aux banques qui recapitalisent ces sommes soit sous forme de contrats dérivés, soit sous forme de dépôts auprès de la BCE à un taux de 0.25% ( dépôts overnight). Elles préfèrent donc un portage négatif de 0.75% ( 1% moins 0.25%), c’est à dire perdre de l’argent plutôt que de financer des investissements!.   1000 milliards c’est d’ailleurs à peu près le montant des contrats dérivés qu’une banque internationale détient en moyenne.
Depuis cet alignement de la BCE sur la politique étasunienne, comme par hasard les agences de notations se font discrètes. Il faut dire que ces injections monétaires ravissent les spéculateurs. Le CAC 40 qui se trainait lamentablement aux environs de 3000 points à grimpé de 10% ces dernières semaines. Toujours aux petits soins à l’égard du cartel bancaire, la BCE a divisé par deux le taux de réserve obligatoire des banques, ce qui libèrent des masses importantes de liquidités dont l’économie réelle attend toujours la menue monnaie! Loin d’être dans une crise de liquidités , elles n’ont jamais été aussi abondantes, on est très clairement dans une crise de confiance.
Toute les conditions d’un nouveau déchainement de  la spéculation sont donc réunies et la cible est déjà définie..
L’attention est déplacée pour le moment sur l’Espagne en attendant la fin de la période électorale en France. Le nouvel épisode se prépare et se met en place. L’idéal serait de constituer une équipe gouvernementale et une majorité législative au service du cartel bancaire, dont l’objectif serait de faire les poches à la population en démantelant préalablement toute la protection sociale. L’affaire semble en chemin comme en atteste la remontée dans les sondages du plus fervent serviteur des intérêts financiers. Les medias et quelques affaires montées en spectacle y contribuent largement. La purge thatchérienne qui attend la France est dans la seringue. La Martinique ne sera pas épargnée.

Fort-de-France le 07-04-2012