Le carnaval de Saint-Pierre, c’est une tradition ancrée dans l’histoire et le cœur de cette ville martiniquaise depuis 1888. À l’époque, la fête durait deux mois et demi, marquant le rythme effervescent de la vie à Saint-Pierre. Les rues résonnaient des airs joyeux des chansons à la mode chaque dimanche, pendant que les établissements de bals publics ouvraient leurs portes, arborant fièrement drapeaux et noms de guerre.
Dès l’Avent clos, les préparatifs commençaient, avec les commerces exposant tout l’attirail nécessaire pour masquer ou déguiser les visages. Masques en carton, loups de satin, fausses moustaches, bottes à boutons ou pantoufles brodées, tout était prêt pour une célébration qui ne serait pas simplement une fête de convention, mais une véritable explosion de gaieté inscrite dans la vie quotidienne des Saint-Pierrois.
Le carnaval était une échappatoire, une époque où la population pouvait laisser éclater sa joie débordante et son énergie intense. C’était une célébration qui transcendait les barrières sociales, avec des défilés variés : néguélas, princes, dominos, pierrots, arlequins, polichinelles, médecins d’hôpital, chauves-souris, bébés Hurard… Chacun y trouvait sa place, du peuple bricolant des déguisements modestes aux bourgeois se pavant en costumes somptueux.
Pendant un temps, le carnaval s’est interrompu, plongé dans un sommeil forcé pendant les cinq années de guerre. Les mesures de police et la crainte de troubles politiques ont eu raison de cette célébration populaire. Lorsqu’il est revenu, il n’était plus le même. Les arrêtés municipaux et locaux, visant à assurer la sûreté et la tranquillité publiques, ont altéré la spontanéité et la vivacité qui caractérisaient autrefois le carnaval des rues.
Mais aujourd’hui, à l’occasion du centenaire de la création de la nouvelle commune de Saint-Pierre, les responsables culturels et les partenaires redoublent d’efforts pour insuffler à cette célébration son éclat d’antan. Malgré des intérêts différents et une conjoncture économique particulière, l’esprit du carnaval persiste, porté par des associations telles que Kakao et par la volonté des habitants de faire revivre la magie de cette fête exceptionnelle. Les rues de Saint-Pierre s’apprêtent à vibrer à nouveau au rythme du carnaval, avec ses travestis, ses membres, ses fans, et l’enthousiasme spontané de tous ceux qui aspirent à retrouver la joie et la ferveur de cette tradition séculaire. Comme à l’habitude l’association Kakao sera présente dans les rues avec ses travestis, ses membres et ses fans, ainsi que d’autres apports spontanés de fervents du carnaval.
Le programme 2024
Vendredi 9 février : carnaval des écoles 8h00 : rassemblement des écoles rue du Précipice
Samedi 10 février : Sen Piè an tan lontan 19h00 au théâtre de Saint-Pierre dans la limite des places disponibles : Vox Caribæi avec Arthur bolrinos, Magali Perret, Hugo liquière, Frantz Tuernal, Gilbert Séraphin, Daniel Dantin, Eric Martinel
Dimanche 11 février : carnaval multicolore 15h00 : rassemblement place de la Roxelane, animation char sponsorisé, groupes : Koubouyon et Les Colibris 19h30 : arrivée et fin du vidé place Bertin
Lundi 12 février : mariage burlesque 15h00 : rassemblement place de la Roxelane, animation char sponsorisé et cortège de mariage 19h30 : arrivée et fin du vidé place de la Roxelane
Mardi 13 février : diable rouge 15h00 : rassemblement place de la Roxelane, animation char sponsorisé, groupes : Les Colibris, Koubouyon, Baryl Band, Twopikal 219, et Caraïbe Groove
19h30 : arrivée et fin du vidé place de la Roxelane
Mercredi 14 février : lanmô Vaval 5h30 : vidé en pyjama Lévé yo ka 9h00 : ti-nain morue au marché couvert 15h00 : rassemblement place de la Roxelane, animation char sponsorisé 18h00 : incinération Vaval 19h00 : arrivée et fin du vidé place Bertin
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