La guerre (Vian Vs. Apollinaire)

 — Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Ah non, Monsieur Apollinaire,
Dieu qu’elle n’est jamais jolie,*
cette saloperie de guerre !
Rien jamais ne la justifie,

pas même un dieu ou la patrie
mais encor moins la poésie !
Les seuls pouvant parler ainsi
sont ceux qui en bénéficient…

La guerre à rien d’autre ne sert
qu’à générer de gros profits
pour quelques planqués à l’arrière
tandis que tous ces pauvres hères

risqueront d’y perdre leur vie
ou sombreront dans la folie…
La guerre n’est qu’une infamie
avec cortège de misères,

de morts et puis d’épidémies…
Que soient honnis les militaires
et maudits les fauteurs de guerre
dont c’est le cadet des soucis !

Lors Monsieur Boris Vian, merci
pour jadis nous avoir écrit
dans un beau chant protestataire**
qu’il ne faut surtout pas la faire…

Aujourd’hui moi, je vous le crie !
Si ça ne vous plaît pas, tant pis…
N’en déplaise à Apollinaire,
la guerre n’est jamais jolie !

* Guillaume Apollinaire, “L’Adieu du cavalier” (1918) (Calligrammes)

** Boris Vian, “Le Déserteur” (1954)

Patrick MATHELIÉ-GUINLET