Catégorie : Politiques

Centenaire de Frantz Fanon

Une étape importante dans la connaissance de Frantz Fanon, surtout en Martinique
Parlons d’abord des réalités chiffrées!

—RS n° 407 lundi 11 août 2025 —

L’extension du public touché
Par le nombre de films et documentaires sortis cette année sur Frantz FANON, (le film de Jean-claude Barny est resté plusieurs semaines à l’affiche à Madiana), par la tenue de trois colloques dans la seule Martinique, par l’évocation de ces colloques dans les médias, par le nombre d’actions pédagogiques réalisées dans les établissements scolaires, par les conférences, par les témoignages dans deux colloques d’un condisciple centenaire de Fanon, par la présence active d’un insoumis de la guerre d’Algérie resté fidèle à ses idéaux, Daniel Boukman, par les émissions dans les médias, par la sortie en première mondiale d’une pièce de théâtre de Fanon jouée par une troupe martiniquaise, (« les mains parallèles »), par les nombreux lieux en Martinique où se sont déroulés les évènements liées au centenaire (Sainte-Luce, Marin, Lamentin, Marigot, Saint-Pierre, Morne-Rouge, Fort-de-France, Schoelcher, François…), nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la connaissance de Frantz Fanon.
Le Mémorial de 1982 sous l’égide du Cercle Frantz Fanon, le colloque scientifique international de 2011 de First Caraïbe, ne sont donc pas restés sans suite.

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L’ex-ministre de l’Éducation nationale, Pierre Josué Agénor Cadet…

fer de lance d’une campagne de réhabilitation de la corruption dans le système éducatif d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Paru en Haïti dans Le Nouvelliste du 6 août 2025, l’article de Claude-Bernard Sérant, « Promouvoir la lecture en créole et en français pour une société plus inclusive, plus cultivée et plus souveraine », interpelle à plusieurs titres. Relatant un récent entretien, cet article a le grand mérite de consigner la vision de Pierre Josué Agénor Cadet, ex-ministre de l’Éducation nationale, sur plusieurs questions majeures, y compris les enjeux linguistiques de l’éducation. Cette vision s’énonce dès le « chapeau » de l’article : « Dans ce deuxième volet de notre entretien avec l’ancien ministre de l’Éducation nationale, réalisé le samedi 2 août 2025 après sa conférence en ligne à la Bibliothèque Nazaréen de Cabaret, Pierre Josué Agénor Cadet s’exprime sur les enjeux linguistiques qui freinent l’accès à la lecture en Haïti. Selon lui, la question de la langue dépasse les clivages linguistiques : elle touche à la justice sociale, à l’égalité des chances et à la souveraineté intellectuelle du pays.

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Netanyahu : Le monstre de Frankenstein

— Par Robert Lodimus —

« Si Dieu n’existe pas, tout est permis.  

(Fiodor Dostoïevski, Les Frères Karamazov)»

  C’est vrai que ce sujet épineux incite à la plus haute réserve et à la plus grande précaution. Les agissements politiques des enfants d’Abraham envers les habitants de la Bande de Gaza – il faut le dire clairement – souvent non conformes aux conventions et traités internationaux,  sont toujours au-dessus de tout blâme. Nous ne parlons même pas de sanction. Les Israéliens comptent autour d’eux des alliés puissants. Leurs richesses économiques et financières se déploient à la grandeur de la planète. Les Juifs, établis sur tous les continents, n’arrivent plus à comptabiliser leur  argent,  leurs mobiliers et leurs immobiliers. Et par-dessus tout, comme si cela ne suffisait pas, « l’Éternel » aurait même fait d’eux – selon les Écritures – les premiers et principaux héritiers du « Paradis ». Ils sont donc – contrairement à vous et à moi – les  « enfants légitimes » de la « Création ».

Les États-Unis, le Canada, la France, l’Angleterre, l’Allemagne, pour ne citer que ceux-là, révèrent Israël comme les Frères de l’Instruction Chrétienne nous apprenaient, enfants,  à vénérer Jean-Marie de La Mennais, encenser  le catholicisme rétrograde et son « mensonge théorisé » – pour reprendre  les termes que Jean-Pierre Rioux(1) a utilisés dans un contexte différent – et à abhorrer les Indiens.

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Le Conseil constitutionnel valide la loi pour la refondation de Mayotte

Jeudi 7 août 2025, le Conseil constitutionnel a donné son feu vert à la loi de programmation pour la refondation de Mayotte, ainsi qu’à la loi organique relative à son organisation institutionnelle. Saisi mi-juillet par des parlementaires de gauche, opposés notamment à certaines dispositions du volet migratoire, le Conseil a jugé les textes globalement conformes à la Constitution, malgré quelques réserves d’interprétation.

Présentée par le gouvernement comme une réponse aux multiples crises que traverse Mayotte — aggravées par le passage du cyclone Chido en décembre 2024 — cette réforme vise à restructurer profondément le territoire, tant sur les plans juridique, social, institutionnel que sécuritaire.

Une loi justifiée par les « caractéristiques et contraintes particulières » de Mayotte

Au cœur des débats : les mesures de durcissement en matière d’immigration, contestées par des députés socialistes, insoumis et écologistes, qui les estimaient contraires aux principes d’égalité et de protection de l’enfance.

Le Conseil constitutionnel a cependant estimé que la situation migratoire de Mayotte — marquée par une forte proportion de résidents étrangers, dont beaucoup en situation irrégulière — constitue bien une « contrainte particulière » au sens de l’article 73 de la Constitution, qui permet des adaptations législatives spécifiques pour les territoires ultramarins.

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Kanaky : Urgence, débat et solidarité

—RS n° 406 lundi 4 août 2025 —

La signature de l’accord de Bougival par le responsable de la délégation kanak, l’État français, les Caldoches auto-désigné·e·s  « loyalistes », les débats qu’il suscite au sein du camp indépendantiste, interpellent tout anticolonialiste.

Personne de raisonnable ne peut prétendre donner des leçons à celles et ceux qui mènent la lutte de libération sur le terrain, en payant le prix exorbitant que cela implique. Le devoir de solidarité suppose le respect des directions que le peuple en lutte s’est donné, mais aussi l’aptitude à tirer les leçons des évènements tels qu’ils se déroulent.


À propos de l’accord

Le président de l’Union Calédonienne, principale force historique du mouvement kanak, ne cache pas son désaccord avec une signature pourtant avalisée par le Palika, une composante du FLNKS née sous le signe de la radicalité « marxiste-léniniste ». Signe de la complexité de la situation. L’USTKE, centrale syndicale majoritaire, fidèle à son orientation anticolonialiste et anticapitaliste vient à son tour de rejeter ledit accord.

De fait, cet accord a une apparence et une réalité. L’apparence, dirons nous en exagérant quelque peu, c’est la création d’un État, la proclamation d’une nationalité, l’attribution de pouvoirs à cet État, y compris sur le plan international.

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La Nuit du 4 Août 1789 : L’Abolition des Privilèges et la Fin de l’Ancien Régime

Dans la nuit du 4 août 1789, un bouleversement sans précédent ébranle les fondements de la société française. En une séance mémorable de l’Assemblée nationale constituante, les députés proclament la fin des privilèges féodaux, mettant ainsi un terme à un ordre social millénaire fondé sur l’inégalité des droits. Ce moment historique, survenu dans une atmosphère de ferveur révolutionnaire et d’urgence nationale, s’impose comme l’un des actes fondateurs de la Révolution française.

Le contexte : une France en crise

Depuis la prise de la Bastille le 14 juillet, la Révolution s’est accélérée. Partout dans les campagnes, les paysans s’emportent contre l’oppression seigneuriale, brûlent les châteaux, détruisent les registres féodaux, et réclament justice. Cette vague de violences, connue sous le nom de Grande Peur, provoque une panique générale. Les élites craignent un effondrement total de l’ordre social. Dans ce climat tendu, l’Assemblée constituante cherche une réponse politique immédiate pour apaiser les tensions.

Une nuit d’élan, de ruptures et de renoncements

Le 4 août, à la tombée du jour, débute une séance qui va durer jusqu’au petit matin. Ce sont les nobles eux-mêmes qui, les premiers, prennent la parole pour proposer l’abandon de leurs privilèges.

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Tous Créoles, Habitation Clément : après Fanon, le Livre

— Contre-Chroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

L’ouverture de l’année de Frantz Fanon par diverses manifestations organisées par l’association Tous Créoles avaient déplu les fanonistes estampillés. Ces derniers craignaient de se voir déposséder de leur icône par les membres d’une association qui ne serait pas de la famille. Ce sentiment d’exclusivisme n’est pas nouveau. Même le PPM en avait en son temps fait les frais en s’y voyant exclu d’une invitation à célébrer l’auteur de Peau noire masques blancs. Son président, alors président de la région Martinique, avait riposté en offrant des livres de Fanon aux élèves des classes terminales du Lycée qui porte son nom. En bref, la mémoire de Fanon ne paraît pas prête à être livrée à la reconnaissance d’une société apaisée. La question se pose : à qui une société apaisée ferait-elle peur ? A qui Tous Créoles fait-elle peur ? Et voilà que l’Association récidive en créant le Grand Salon du Livre qui se tiendra les 2 et 3 août 2025 dans les jardins de l’habitation Clément. D’où une seconde question : la culture martiniquaise aurait-elle cessé d’être captive de la gauche identitaire qui détient à peu près tous les vecteurs de son développement ?

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Maintenant !

— RS n° 404 lundi 21 juillet 2025 —

« Résister est un verbe qui doit se conjuguer au présent ». Cette phrase que l’on attribue à Rosa Luxemburg, a, par définition, toujours le mérite de l’actualité.

Il n’y a pas de résistance capable de se muer en offensive sans programme. Les programmes, eux, ne sortent pas tout faits d’un livre déjà écrit. Ils ne naissent pas non plus de l’activité solitaire d’un cerveau génial.

Les programmes, sans lesquels l’action n’est qu’une agitation désordonnée, se forgent dans le débat collectif, constamment renouvelé à la chaleur des luttes communes.

Plusieurs évènements en cours en Martînique méritent d’être analysés à l’aune de ce bon sens pas aussi partagé qu’on le voudrait. Voyons cela.

Le débat à l’initiative de RESPÉ et du GRS

Tout entière tournée sur la question du programme et des moyens pour le faire avancer, la réunion du 13 juillet fut éminemment positive, même si elle n’a pas atteint tous ces objectifs en termes de forces représentées.

Parmi les 53 participant·e·s (33 sont restées pour la collation conviviale qui a prolongé certains échanges), nous avons eu le plaisir de partager des réflexions avec des militantes et militants venu·e·s soit à titre personnel (des camarades de la CDMT, du PPM, de la CGTM, du PCM).

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Haïti en 2025 : une spirale de violence incontrôlable et un État en déliquescence

— Par Jean Samblé —

Haïti traverse l’une des périodes les plus sombres de son histoire contemporaine. Le pays, déjà miné par des décennies de crises politiques, économiques et sociales, est désormais plongé dans une spirale de violence sans précédent, principalement orchestrée par des gangs armés qui ont progressivement étendu leur contrôle sur de larges portions du territoire. Les derniers rapports de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dressent un constat accablant : entre janvier et juin 2025, plus de 3 141 personnes ont été tuées, portant le total des assassinats à 4 864 en neuf mois, sans compter les milliers de blessés et les centaines d’enlèvements signalés.

Une violence qui se propage au-delà de la capitale

Si Port-au-Prince reste l’épicentre de l’insécurité, la situation se détériore rapidement dans les provinces, notamment dans les départements du Centre et du Bas Artibonite, jusqu’ici relativement épargnés. La ville de Mirebalais, par exemple, a vu 100 000 habitants fuir face aux attaques à répétition des gangs depuis début 2024. Plus récemment, 27 500 personnes ont été déplacées en moins d’une semaine dans cette même région, à la suite d’attaques dans la zone de Sarazin, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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«Entretiens avec Edwy Plenel» le 22 juillet 18h à Tropiques-Atrium

— RS n° 403 lundi 14 juillet 2025 —

Quel militant.e n’a pas une flopée de questions à poser à Edwy Plenel par les temps compliqués que nous vivons ? Où va la France ? Où va le monde ? Le génocide en Palestine, l’extrême droitisation et les résistances, la question morale, les turpitudes de la presse dominante et les alternatives, la géopolitique des «blocs», l’internationalisme des peuples, le regard français sur son empire colonial, la place du chlordécone dans la panoplie des crimes sanitaires et écologiques de France, le péril climatique et les moyens d’y faire face, les affaires, la corruption, Médiapart dans tout ça.

Que de questions ! Comment trier pour tirer le maximum de l’opportunité d’un entretien avec le co-fondateur de Médiapart, observateur passionné du cours des choses, auteur d’une multitude d’études (livres, articles), militant révolutionnaire puis journaliste exigeant, toujours engagé dans le combat pour l’égalité et la démocratie, anticolonialiste de toujours, amoureux de son pays d’enfance, la Martînique ? C’est le défi que devra relever RESPÉ, avec l’aide du public que nous voulons à la hauteur de la grande salle Aimé Césaire de Trooiques-Atrium.

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Faire Peuple : Le Nouveau Pacte Calédonien de Bougival

Résumé détaillé de l’accord sur l’avenir de Nouvelle-Calédonie, conclu à Bougival en juillet 2025.

Préambule : Le Pari d’une Confiance Renouvelée

S’inscrivant dans la continuité des accords de Matignon-Oudinot (1988) et de Nouméa (1998), ce nouvel accord vise à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Il reconnaît les acquis historiques tout en prenant acte des profondes blessures laissées par les événements de mai 2024. L’objectif est de reconstruire un projet de société et un avenir stable, en s’appuyant sur les valeurs de dialogue, de paix et de destin commun. Le succès de cet accord repose sur l’engagement de tous les partenaires et la volonté des Calédoniens de « faire peuple ».

I. Principes Fondamentaux et Nouveau Statut
L’accord propose une solution politique pérenne pour garantir la stabilité du territoire.

* Un État au sein de la République : Il est convenu de créer une organisation institutionnelle sui generis (unique en son genre) : l’État de la Nouvelle-Calédonie. Cet État sera partie intégrante de l’ensemble national français, son statut sera inscrit dans la Constitution de la République française et il pourra être reconnu par la communauté internationale.

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Kanaky : les réactions de Serge Letchimy, Emmanuel Tjibaou, Veylma Falaeo… et d’autres

Serge Letchimy : L’accord sur la Nouvelle Calédonie illustre la voie possible : conjuguer reconnaissance des identités locales et égalité nationale »

Le président du Conseil exécutif de la Martinique, Serge Letchimy, salue l’annonce de l’accord institutionnel trouvé à Bougival entre l’État français et les forces politiques de Nouvelle-Calédonie. Cet accord crée un « État de la NouvelleCalédonie » inscrit dans la République, prévoyant notamment la création dune nationalité calédonienne.

Cette avancée historique ouvre le champ à un renouveau politique et économique et Serge LETCHIMY se réjouit que la France ait su répondre aux spécificités calédoniennes dans le cadre de la République, en reconnaissant l’existence d’un « État dans l’État », au service de la paix, de la stabilité et de l’émancipation politique. Cette réussite témoigne de la capacité de la République à conjuguer unité nationale et reconnaissance des singularités.

Cet accord résonne de manière particulière avec la dynamique engagée au sein de l’ensemble des pays d’outre-mer signataires de l’Appel de Fort-de-France et plus particulièrement en Martinique où les élus, réunis en Congrès au cours de 5 sessions, se sont mobilisés pour définir les modalités d’exercice d’un pouvoir normatif local, tout en restant pleinement dans la République, et ont adopté une résolution visant à inscrire dans la Constitution un nouveau cadre institutionnel.

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Jovenel Moïse, « fléau de Dieu » 

« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit?
Ces doux êtres passifs que la fièvre maigrit?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules :
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison, le même mouvement. »

(Victor Hugo, Mélancholia)

— Par Robert Lodimus —

Le crépuscule tombait déjà sur le paysage voilé et enneigé. Un immense tapis blanc recouvrait les rues crevassées, dégoudronnées à certains endroits. Au Canada, le mois de février n’est-il pas réputé pour son humeur impassiblement rigoureuse? À cette période de l’hiver, la température oscille souvent entre moins 40o et moins 50o Celsius. De quoi faire geler le sang d’un chameau en quelques secondes. Quand il vente et grêle, les gens peuvent ressentir jusqu’à moins 600 sur la peau fragile et sensible. La plupart des personnalités fortunées et des retraités privilégiés qui habitent dans les régions nordiques s’envolent à destination du Sud dès la fin de novembre. Notamment en Floride où ils disposent d’une confortable résidence secondaire.

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Robert Lodimus : Jovenel Moïse, a-t-il été assassiné ou exécuté?

— Par Robert Lodimus —

« Je suis le peintre
De la rébellion
J’ai reproduit
GUERNICA
Sur les sarraus
Des paysans
Et des ouvriers
Je galope
Contre le vent pervers
Bravant
La plénitude de cruauté
Des naufrageurs
De l’embarcation
De mes rêves téméraires
Je refuse
La prière de Martin Gray
Je vomis
Les concepts creux
Qui dégrisent
Mes idées libertaires
Je veux aiguiller
Le train de l’oppression
Pour qu’il ne traverse plus
Les bidonvilles scabieux
Du Sud »

(Robert Lodimus, Couronne d’épines et de ronces)

 

     En apprenant la mort sauvage de Jovenel Moïse, nous avons pensé tout de suite, sans vous le cacher, à l’ouvrage au titre controversé de Boris Vian, « J’irai cracher  sur vos tombes  », qui a provoqué, lors de sa parution en 1946 aux Éditions du Scorpion, un scandale judiciaire phénoménal.

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Contre la vie chère : morceler les oligopoles ou les soumettre au contrôle collectif ?

—RS n° 402 lundi 7 juillet 2025 —

La loi française dispose qu’aucun groupe commercial ne puisse contrôler plus du quart du marché. D’où la proposition de certain·e·s, d’imposer à GBH de céder des parts du sien. Observons au passage, une fois de plus, comment les Dominants, souvent partisans du « Zéro tolérance » pour les délinquants, manquent d’intérêt pour les entorses à la loi, perpétrées par les puissants.

Observons aussi, comment le principe sacro-saint de « la concurrence libre et non faussée », peut être battu en brèche par la loi elle-même ! Limiter la puissance acquise par la concurrence, ce n’est pas respecter un principe pourtant transformé en règle constitutionnelle européenne ! Tant que le capitalisme existera, la concurrence tendra à se transformer en son contraire, le monopole ou, ce qui revient au même, l’entente entre les oligopoles, même si celle-ci est punie par la loi.

En réalité, la loi qui prétend mettre des limites à l’exagération « naturelle » des gros n’a rien d’incontournable. Il suffit d’un tour de passe-passe pour qu’un monopole ou quasi monopole soit déguisé en morcellement vertueux par le jeu des prête-noms à familles, parents et alliés !

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Eh oui, ils se taisent !

— ContreChroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi que le regrette un observateur dans un récent article, en ces temps de bouleversement de l’ordre social d’ici et d’ailleurs, l’élite martiniquaise se tait. Au pays de Césaire, de Fanon et de Glissant, les intellectuels sont à ce point silencieux qu’on pourrait se demander si la Martinique pense encore. Mais, finalement, que voulez-vous qu’ils fassent, en face de l’échec du pays qui est aussi le leur ?

Réputé avoir perdu leur identité, les Martiniquais se sont vu appliquer depuis près d’un demi-siècle une révolution culturelle en mode de désaliénation – re-aliénation. Issue des mouvements des années soixante et inspirée par les figures totémiques du socialisme, la jeunesse sachant représentait toutes les nuances de la galaxie communiste. Avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en France, cette opération a connu un succès électoral inédit : près d’un demi-siècle de pouvoir local absolu des autonomistes et indépendantistes, ainsi qu’une probabilité de continuité peu contestable. Mais en fait de révolution, tout ce monde s’est installé avec gourmandise dans l’assimilation, les politiques étant aux manettes et les intellectuels, à la culture identitaire et victimaire.

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La réalité d’un fascisme planétaire se confirme

— Par Robert Saé —

Trump annonce avec fracas qu’il «ne tolérera pas la poursuite du procès mené par la justice israélienne contre Netanyahou», un génocidaire convaincu de corruption ! Trump déclare son intention de s’emparer du Groenland et d’obliger le Canada à devenir le 51ème État des USA. Trump menace explicitement de poursuivre, d’emprisonner, voire d’exécuter ses opposants politiques et juridiques. Trump insulte et limoge le directeur de la Banque Fédérale de son pays, fait licencier arbitrairement des centaines de milliers de fonctionnaires. Il prétend interdire aux pays membres des BRICS*1 de créer un système de monnaie alternatif. Unanimement, les médias du système s’acharnent à persuader l’opinion publique mondiale qu’il s’agit là simplement de frasques d’un individu versatile, condamnable uniquement parce ce que, ce faisant, il déstabilise les marchés et complique l’application de la stratégie décidée par l’occident pour garantir «la bonne marche» du monde. Jamais, on n’entendra le dénoncer, le condamner, le qualifier de «dictateur», comme cela est systématiquement fait quand il s’agit de chefs d’États opposés à l’impérialisme occidental*2 !

Il ne s’agit pas ici d’une simple absence de déontologie de la part des journalistes, de manipulation de l’information ou de traitement injuste des opposants au système dominant.

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Contre la vie chère, pour une Centrale Publique d’Achat !

— RS n° 401 lundi 30 juin 2025 —

Nous avons expliqué (RS précédents), qu’il faut construire, au sein même du mouvement populaire, un corps de revendications pour faire face.

Parmi celles-ci, l’idée d’une centrale publique martiniquaise d’achat, a toute sa place. Il faut retirer à la petite poignée de profiteurs qui tiennent en mains l’import-export, le pouvoir que leur donne leur position dominante sur nos vies, sur ce que nous consommons, sur nos lieux d’approvisionnement, sur les marges réalisées, sur les prix que nous payons.

Ce pouvoir quasi absolu dont ils disposent, il ne s’agit pas, selon nous, de le morceler, il s’agit de le leur enlever au nom de la nécessité publique. La liberté sans frein du commerce dans un système colonial capitaliste, n’est pas une liberté à la base pour chaque consommateur/trice. C’est une liberté pour les seuls détenteurs du capital de décider sur notre dos, de ce que nous devons importer, des conditions de contreparties, du prix à payer en dernière instance.

Ce qui paraît naturel (nous achetons ce que nous voulons, au prix que nous permet la concurrence) est en fait le résultat d’un système dont les maîtres agissent sans aucun contrôle de la population.

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Séminaire Engagement et Municipales en Martinique

Inscriptions ouvertes à tous
Un cycle inédit de formation à l’ICEA 

À moins d’un an des élections municipales, un nouveau cycle de formation intensif (sur 6 jours consécutifs) ouvre ses portes à Fort-de-France pour accompagner celles et ceux qui souhaitent découvrir les différentes formes d’engagement et, pourquoi pas, s’impliquer dans la vie publique. Imaginé par l’Institut Catholique Européen des Amériques (ICEA) et l’École Thomas More, ce programme de six jours — du 27 août au 3 septembre 2025 — s’adresse à toutes celles et ceux qui veulent transformer leur engagement citoyen en action politique concrète.

Deux formations complémentaires, un objectif : devenir utile à son territoire.

Le cycle se décline en deux volets de trois jours : une formation à l’engagement (27–29 août) pour acquérir les bases éthiques, intellectuelles et associatives d’un parcours politique, et une formation municipale (1er–3 septembre) centrée sur les réalités du mandat : campagne électorale, gestion communale, budget, relations avec la CTM et l’État…

Une vingtaine d’intervenants de haut niveau, dont d’anciens ministres, des maires martiniquais, des experts comptables, juristes ou entrepreneurs, accompagneront les participants à travers des modules pratiques, des débats d’actualité et des ateliers concrets.

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« Malcolm X, colère noire », écrit par Romain Weber et réalisé par Yvon Croizier

Un podcast à écouter en ligne | France Culture

Malcolm X, colère noire est une série documentaire qui explore la vie, le combat et l’héritage de Malcolm X, une figure emblématique de la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains dans les années 1960. À travers cinq épisodes, cette série nous plonge dans la complexité de son parcours, de ses contradictions et de son radicalisme, qui s’inscrit en contraste avec la figure de Martin Luther King.

Le récit commence par l’assassinat de Malcolm X, survenu à Harlem le 21 février 1965, et retrace son évolution de l’homme né dans les bas-fonds jusqu’à sa rupture avec la Nation of Islam. Grâce aux témoignages d’historiens, de chercheurs et de proches, notamment sa fille Ilyasah Shabazz, cette série révèle un Malcolm X à la fois adoré et haï, traversé par une colère profonde mais aussi par des moments de rédemption.

Chaque épisode explore une étape clé de sa vie : de son enfance marquée par la ségrégation, à ses années de prison, puis à sa montée en puissance en tant que leader du mouvement des droits civiques.

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« Plan Plastique 2025-2030 : Vers une interdiction progressive des plastiques non recyclables »

— Communiqué d’Intercommunalité de France —

Un soutien au Plan National Plastique, avec des mesures fortes et efficaces attendues en faveur de la réduction et du recyclage des plastiques

Lors du sommet sur les océans à Nice, le Président de la République a annoncé que la quantité des plastiques avait doublé depuis 10 ans et qu’il fallait s’attendre dans les 10 prochaines années à voir ces quantités tripler. Face à ce constat sans appel, le Président n’a pas donné de détail sur les moyens à mettre en œuvre pour remédier à cette évolution désastreuse pour notre environnement. Le 12 juin, la ministre de la Transition écologique a présenté les grandes orientations du futur Plan national plastique 2025-2030. Les associations de collectivités locales, les acteurs industriels de la gestion des déchets, les associations environnementales, les ONG, tous solidaires, partagent avec le Président de la République et le Gouvernement le diagnostic alarmant et les priorités de principe présentés dans le Plan plastique, mais attendent maintenant les principales mesures structurantes qui n’ont pas toutes été précisées pour atteindre ces objectifs. Pour nous, associations de collectivités, la mesure phare doit être l’interdiction progressive d’ici 2030 de la mise en marché des plastiques superflus ou non recyclables pour tous les emballages ménagers ou autres produits de consommation.

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Refondation de Mayotte : une « loi de programmation » sans programmation

— Par l’Intercommunalités de France, Interco’ Outre-mer et l’association des intercommunalités de Mayotte —

Les présidents d’Intercommunalités de France, d’Interco Outre-mer et d’Interco 976 (Mayotte), s’ils saluent l’ambition historique portée par le président de la République pour la refondation de Mayotte, alertent sur la contradiction majeure entre cette volonté politique et le projet de loi qui doit la traduire. Ils soulignent que le texte, en l’état, ne s’apparente pas à une loi de programmation réelle et ne donne pas aux territoires les moyens de la mettre en œuvre, risquant ainsi de transformer une promesse d’avenir en une crise durable.

Une ambition partagée, une loi déconnectée

Dans un courrier adressé au ministre des Outre-mer Manuel Valls, les trois présidents reconnaissent des signaux positifs, notamment la création d’un établissement public dédié, ainsi que la qualité du dialogue sur le terrain.

Cependant, malgré la démarche de co-construction engagée et les multiples propositions détaillées depuis janvier, ils déplorent que leurs contributions soient restées sans écho dans le texte de loi. « Ce silence est assourdissant », écrivent-ils, soulignant le risque d’une refondation décidée sans les territoires.

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15 à 18 mois de prison ferme réclamés par le pouvoir contre Rodrigue Petitot

Une mise à mort inadmissible !

— RS n° 400 lundi 23 juin 2025 —

Il n’y a plus lieu de se demander quelle mouche les a piqués. Nous savons bien! La bande à Retailleau veut faire ses galons aux colonies comme en France, avec le trop fameux supplément colonial. Il faut mater toute volonté de dire non à la pwofitasyon, toute tentative de relever la tête ! Malheur à tous ceux, à toutes celles qui osent remettre en cause l’ordre injuste des choses. Même si pour frapper, les arguments sont nuls. Même si la thèse du pouvoir le ridiculise. Ici comme ailleurs, seul le rapport de forces compte. Et ils croient qu’il est en leur faveur.

Parce que Rodrigue Petitot a voulu rencontrer un ministre dont tout le monde a déjà oublié le nom! Parce que, pour ce faire, il est entré dans la cour de la résidence préfectorale, accompagné de pandores avec qui il avait négocié ! Parce que nez à nez avec un préfet (déjà expédié sous d’autres cieux), les mains derrière le dos, il a réclamé de voir un ministre qui n’avait soi-disant pas refusé, un préposé aux basses œuvres coloniales, veut le faire embastiller pour 15 à 18 mois.

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Présence de mercenaires étrangers en Haïti : une stratégie controversée contre les gangs

— Par Jean Samblé —

Le gouvernement de transition haïtien a récemment levé le voile sur une réalité longtemps gardée sous silence : l’engagement de mercenaires étrangers dans la lutte contre les gangs armés qui gangrènent le pays. C’est Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), qui a confirmé cette information lors d’un entretien accordé à un groupe restreint de journalistes haïtiens.

Pour autant, cette reconnaissance officielle reste partielle. Aucune précision n’a été donnée quant à l’identité de la société de sécurité privée impliquée, ni sur les termes du contrat, notamment son coût ou les responsabilités assignées à ces agents étrangers. Des zones d’ombre qui nourrissent l’inquiétude tant au niveau national qu’international.

Depuis que des drones armés ont été utilisés dans des opérations ciblant des fiefs de gangs, des soupçons se sont multipliés concernant l’implication de groupes paramilitaires étrangers, certains associés à des figures controversées comme l’ancien dirigeant de Blackwater, Erik Prince. Cette opacité renforce les préoccupations sur les intentions réelles et les méthodes employées.

Des organisations de la société civile, dont Fondasyon Je Klere et l’Ordre des défenseurs des droits humains (ORDEDH), montent au créneau pour dénoncer ce manque de transparence.

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Violence, délinquenance, insécurité : S’attaquer aux véritables racines !

—Le CNCP —

Une surveillante poignardée par un élève de 14 ans ! Un enfant kidnappé ! Une femme assassinée par son conjoint ! Un jeune abattu par deux individus cagoulés pour lui voler sa moto ! Pas un jour ne se passe sans que les médias ne nous rapportent un fait divers tragique.

Chaque fois, l’émotion est vive dans l’entourage des concernés et chez tous ceux à qui les médias relatent l’événement longuement et dans les moindres détails. La population, sincèrement compatissante, dépose des fleurs sur les lieux de l’événement, organise des «Marches Blanches». Se sentant personnellement menacée, elle appelle le gouvernement à la protéger et à châtier durement les criminels.

Mais qu’est-ce, donc, qui explique la généralisation de ces violences dans tous les pays dits «modernes», «démocratiques» et «civilisés» ? Qu’est-qui pourrait y mettre fin ? Les médias du système ne se risqueront pas de répondre à ces questions, eux qui s’en repaissent pour booster leur audimat ou la vente de leurs périodiques. Pas plus d’ailleurs que l’État, qui y trouve une aubaine pour diviser les peuples en désignant des boucs émissaires (immigrés, noirs, arabes, musulmans, jeunes des banlieues, etc.)

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